Rencontre-dédicace de Christine Fizscher le jeudi 25 avril à 20h dans la Librairie-Bar La Belle Hortense

En raison du très grand succès de la première séance de dédicace à l’Ecume des Pages, l’écrivain Christine Fizscher fera une nouvelle séances de dédicace exceptionnelle de son recueil de poèmes « L’Ombre de la Terre » que l’excellent Bernard Dumerchez vient de publier, invitée 

dans la prestigieuse et chaleureuse librairie-bar La Belle Hortense 31 rue Vieille du Temple dans le 4ème à Paris le jeudi 25 avril à partir de 20h

en présence de nombreux poètes inscriptions auprès de l’attachée de presse Guilaine Depis : guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85

 

Une success story pour Eric Jeux, la naissance d’une collection Ados chez Pierre-Guillaume de Roux

Une success story pour Eric Jeux, la naissance d’une collection Ados chez Pierre-Guillaume de Roux

 

Surfant sur une très belle vague d’engouement pour sa saga de science-fiction « Le Temps des infralents » initiée en 2017, l’écrivain pour adolescents Eric Jeux fait un retour triomphant hissé cette fois sur le piédestal d’une des maisons d’édition les plus estimées sur le plan littéraire.

 

La superbe dynamique amorcée avec la parution à compte d’auteur très remarquée du premier tome « L’envol de Lena » est à l’origine d’un conte de fée éditorial, comme il s’en produit rarement : convaincu par  l’immense potentiel  de la saga, séduit par le charisme et la ténacité de l’auteur qui a d’ores et déjà conquis un lectorat substantiel par ses propres moyens,  Pierre-Guillaume de Roux décide  de faire entrer « Le Temps des Infralents » dans son prestigieux catalogue en créant une collection « ADOS ». Il réalise ainsi son projet de ligne éditoriale à destination des jeunes adultes et des adolescents.

 

Les collégiens comme leurs professeurs unanimement captivés par l’aventure romanesque d’Eric Jeux avaient réussi à attirer l’attention si rare en ce qui concerne la littérature jeunesse de médias grand public dont le Parisien et TF1. 

 

L’adhésion enthousiaste des lecteurs s’explique car « Le Temps des Infralents » nourri par un imaginaire hors norme, dévoile les secrets et les dangers de la virtualisation. L’intrigue, au sein d’une école des mondes virtuels, captive le lecteur tout en mettant en perspective des enjeux de notre monde contemporain.

 

Durant plus d’une année, Eric Jeux s’est prêté au jeu de la tournée des établissements scolaires, saisissant le prétexte du roman futuriste pour véhiculer de solides valeurs éthiques de citoyenneté (dont la démocratie et l’écologie) et aborder auprès des générations futures le sensible sujet : Pourquoi écrire ? A quoi sert la littérature ?

 

Gageons que la parution du second tome de la saga intitulé « Les Chimères de Karl » début mai est très attendu par les fans de « L’Envol de Lena », et que la participation au concours créatif d’écriture imaginé par Eric Jeux – exercice idéal pour les cours de français – sera encore plus forte en 2019.

D’ores et déjà, le Salon Culture et Jeux mathématiques a repéré Eric Jeux et souhaité réconcilier mathématiques et littérature en lançant lors de son 20èmeanniversaire « Les Chimères de Karl ». En effet, Eric Jeux aura non seulement l’honneur d’y faire une conférence Place Saint-Sulpice le dernier week-end de mai sur le thème à la croisée des chemins « Du jeu vidéo au monde virtuel, calcul de puissance », mais en plus il y tiendra un stand de jeux mathématiques en rapport avec ses livres pour calculer des événements qui s’y déroulent : Calculer en combien de temps se déroule l’invasion de cactus, Calculer avec les lois de la génétique le nombre de têtes des chimères.

 

De quoi faire aimer à la fois la littérature et les mathématiques ! En jouant ! 

Eric Jeux : quel nom prédestiné pour le Salon Culture et Jeux mathématiques de 2019 dont le thème est « Jouons ensemble ! »

 

Jamais las de côtoyer des 12-16 ans, ni avare de son temps, Eric Jeux prend déjà rendez-vous avec les professeurs qui voudront bien le recevoir dans leurs classes de français car la gratitude de ses jeunes lecteurs pour tout le plaisir que leur donne « Le Temps des Infralents », leurs réactions enthousiastes, est le moteur qui nourrit son oeuvre.

Enseignants (pour l’inviter dans vos classes) ou journalistes, pour contacter Eric Jeux, merci d’écrire à son attachée de presse guilaine_depis@yahoo.com / 06 84 36 31 85

« Juste avant ma mort » : un héros vraiment antipathique ou simplement humain ?

Juste avant la mort de Christian de Moliner, suite au Panégyrique de l’empire

 Augustin Miroux, le héros, un personnage pour le moins peu sympathique 

Here an author who features his hero under not very congenial facets

Dans son dernier livre, Juste avant ma mort, Christian de Moliner, remet en scène Augustin Miroux, ce personnage très antipathique que nous avions connu dans le précédent roman : Panégyrique de l’empire.

Revenu de Prague, notre personnage est sous traitement car il est atteint d’un cancer. Ne supportant pas le traitement, un jour au lieu d’aller à l’hôpital, il prend le train pour se rendre à Dijon. Il sait que sa femme va être inquiète, mais il est loin de culpabiliser : tout d’abord il sait qu’elle a un amant avec qui elle doit partir à Venise après son décès, mais en plus il craint qu’elle n’arrive à le convaincre de revenir. Dijon, ville de son enfancequ’il a quittée pour ses études et dans laquelle il n’est jamais revenu. Dijon, ville de son premier amour, mais aussi des premiers ravages qu’il a fait aux autres. Hélène, ne s’est-elle pas suicidée de sa faute ? Il a fui et Dijon et lui-même après qu’elle se soit jetée de la tour de Bar de l’ancien palais ducal. De fait, on apprend les causes de ce suicide, et il est certain qu’Augustin par son égocentrisme et son total irrespect de ce qui n’est pas son nombril y est pour beaucoup ( lui, il s’absout en quelque sorte en se disant qu’à l’époque il n’était qu’un jeune homme immature. De fait il n’a pas beaucoup évolué !).

Mais il est quand même capable de faire pire. A Dijon il prend contact avec Caroline, la fille d’Hélène et quand celle-ci lui dit qu’il est son père, après de très brefs moments de scrupules, il ne fait rien pour la détromper. Il trouve une excuse à tout (en plus il va mourir et est très occupé à se lamenter sur son sort). Il sait qu’il fait du mal, mais en quelque sorte ce n’est pas de sa faute, toujours celles des autres (s’il a des relations plus que distendues avec ses fils c’est qu’ils ne l’ont pas compris et qu’ils refusent de lui pardonner ses absences et ses turpitudes, Caroline est en souffrance, ce serait la faire encore plus souffrir que de lui dire la vérité (du moins de son vivant, il se promet de prendre les mesures nécessaires pour qu’à sa mort son notaire lui dise qui est son vrai père en lui versant une assurance-vie)) et tout à l’avenant. De fait il explique sa vie, essentiellement parce qu’il est issu d’un milieu modeste et que les autres n’étaient que des bourgeois. Et oui, il est méchant et envieux !

Bon, il a quand même des scrupules, surtout d’avoir couché avec la belle Lizaviéta à Prague, et il est très fier de lui d’avoir résisté aux pulsions sexuelles le poussant à faire de même avec Caroline. Et puis il devient lucide se trouvant : « inconséquent, incohérent, grotesque et méchant ». Mais cela ne l’empêche pas de se plaindre beaucoup sur ses malheurs.

Autant Caroline est touchante dans sa quête de son père, prête à se rattacher à n’importe qui, pourvu qu’il la fasse rêver, autant Augustin est vraiment ignoble, lâche et vraiment très, très antipathique.

Rare sont les romans où le personnage est autant dénué d’empathie et avec un ego si sur-développé.

Émile Cougut


Juste avant ma mort
Christian de Moliner

éditions Picollec. 14€


Christian de Moliner est né le 2 décembre 1956 à Dijon.
Il est marié à Sylvie et est le père d’Anne. Il est agrégé de mathématiques et à été longtemps professeur de classes préparatoires au lycée Wallon de Valenciennes.
Il est passionné d’histoire et de chroniques anciennes. Il a publié une vingtaine de romans et deux livres d’informatique

Découvrez en vidéo Jean-Marie de Koninck, le Parrain du XXème Salon Culture et Jeux mathématiques

Le XXe Salon Culture et Jeux Mathématiques par Jean-Marie de Koninck

Le parrain de cette édition anniversaire vous parle du 20e salon sur le thème « Ensemble jouons au mathématiques » qui se tiendra du 26 au 29 mai 2019, place Saint-Sulpice, à Paris. Alors notez bien ces dates dans vos agendas !

https://www.cijm.org/salon/590-le-xxe-salon-culture-et-jeux-mathematiques-par-jean-marie-de-konink

France 3 Grand Est met à l’honneur « Xavier Dolan, l’indomptable » de Laurent Beurdeley

France 3 Grand Est met à l’honneur « Xavier Dolan, l’indomptable » de Laurent Beurdeley avant même sa parution en France annoncée au 18 avril 2019.
Retrouvez l’interview de Laurent Beurdeley dans le 12/13 du 22 mars : https://www.youtube.com/watch?v=qg1g2qikUiM

attachée de presse pour le recevoir/interviewer l’auteur guilaine_depis@yahoo.com / 06 84 36 31 85

Par Florence Morel

Réactif et passionné. Tels sont les mots qui pourraient définir Laurent Beurdeley, maître de conférence à l’Université de Reims. Après un mail envoyé dans la matinée, l’universitaire rappelle immédiatement : « Si c’est pour parler de Xavier, je suis dix fois disponible. » Ce lundi, ce n’est pas d’Union européenne que nous voulons discuter avec lui, mais de Xavier Dolan, le cinéaste québécois, qui a occupé quatre années de la vie de Beurdeley.

Le 13 mars prochain, jour de la sortie française du dernier film du cinéaste, Ma vie avec John F. Donovan, sortira Xavier Dolan, l’indomptable aux éditions Du Cram à Montréal. Pour les Français, il faudra patienter jusqu’au 18 avril. L’occasion de se pencher sur la personnalité du Québécois, que le juriste appelle « Xavier ».

Pourquoi vous êtes-vous intéressé à Xavier Dolan ?
Laurent Beurdeley : Comme beaucoup de cinéphiles, je suis complètement estomaqué par le travail de Xavier. D’abord parce qu’il n’est pas simplement acteur, scénariste et réalisateur, mais qu’il rédige lui-même ses dossiers de presse, avec une précision extrême, et réalise ses bandes annonces.

Ce qu’on relève moins, et qui est encore plus étonnant, c’est qu’il crée lui-même les costumes. Et même Charlie Chaplin par exemple, qui créait lui-même sa propre musique, ne touchait pas aux costumes. Pour Xavier, le costume est très important.

François Barbeau, qui est une sommité du costume [il a travaillé notamment sur Laurence Anyways de Xavier Dolan, et Juste la fin du monde, sorti en 2016 lui est dédié, NDLR], a dit de Xavier qu’il avait un véritable sens du costume, ce qui est très rare. Xavier est persuadé que le costume d’un acteur peut influencer son jeu.

A ce propos, dans l’émission « Pop pop pop » sur France Inter, Kit Harrington dit, avec humour, qu’il a mal vécu le fait de changer trois fois par jour de costume sur Ma vie avec John F Donovan
L. B.: Je ne savais pas que Kit Harrington avait fait cette remarque, mais c’est marrant, car Melvil Poupaud, l’acteur principal de Laurence Anyways, a dit de Xavier Dolan : « Il a joué à la poupée avec moi. » Il a dû enfiler un nombre incalculable de costumes. Il le dit sous la forme d’une boutade, mais je pense qu’il a, au fond de lui-même, senti que ça allait un peu loin ce sens du costume.

Souvent sur un plateau, il peut discuter pendant des heures de détails avec le comédien. Car ce n’est pas Xavier qui décide seul, il a ce souci d’associer ses comédiens à ses choix.

Qu’est-ce qui vous touche dans le cinéma de Xavier Dolan ?
L. B.: Ce qui m’a toujours ému, c’est la place qu’il donne (enfin) aux femmes dans son cinéma. Xavier a toujours regretté que les femmes au cinéma, d’une manière générale, soient battues, névrosées, prostituées… toujours dans la victimisation. Or les femmes chez Xavier, les femmes sont des battantes au caractère bien trempé. Son combat, c’est de faire gagner les femmes.

En plus, il a donné des rôles à des femmes de plus de 50 ans. Rares sont les réalisateurs qui, à Hollywood ou en Europe, distribuent de tels rôles, une telle force, à des femmes.

Il donne aussi la parole à des gens « différents ». Xavier est interpellé par tous ceux qui sont « à la marge » et qui essaient de trouver une place dans la société. Ses films sont aussi une ode à cette différence. C’est ce qui fait la modernité de son cinéma : il arrive à pétrir des références littéraires, picturales et cinématographiques. Il parvient à les brasser et à créer une vision nouvelle.F3 : Combien de temps avez-vous travaillé sur ce livre ?
L.B.: 
Cela a demandé quatre années de travail sans discontinuer. Je connaissais très mal le Québec et n’avais jamais écrit sur le cinéma. Cela m’a demandé un travail important parce que je me suis basé exclusivement sur les déclarations de Xavier, qui sont très nombreuses et que je devais réinsérer dans leur contexte. Cela impliquait de mieux connaître la scène montréalaise, ainsi que le contexte politique du pays.

L’avez-vous rencontré ?
L. B.: Non, je ne l’ai jamais rencontré, ni son entourage (équipe technique ou acteurs), car je voulais préserver mon indépendance et faire un travail le plus objectif possible. Et puis j’avais peur de perdre un peu de magie. J’avais besoin de garder cette part de magie et cette indépendance pour écrire ce livre.

Votre travail a donc été de remettre en contexte l’œuvre de Dolan…
L. B.: Oui, son œuvre et ses déclarations car Xavier est un artiste très engagé au Québec. En France, on connaît plus son côté glamour dans les magazines de mode. Il a pris beaucoup de positions personnelles qui lui ont valu des attaques personnelles et des quolibets.

Outre ses engagements pour les femmes, politiques (notamment les carrés rouge, ces étudiants montréalais qui s’insurgeaient de la hausse de leurs frais de scolarité, qui ont valu beaucoup de critiques au réalisateur), qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
L. B.: Sa trajectoire. Il décroche du système scolaire, il a à peu près 16 ans. Il n’a jamais fait d’école de cinéma… il réalise directement un long métrage. Au Québec, les cinéastes font, à 99%, une école de cinéma et commencent par des courts-métrages.

Sa véritable force, c’est de croire en ses rêves. Quelques semaines avant le tournage de J’ai tué ma mère, son premier film, il disait à l’actrice Nadia Choukri : « Tu verras, on ira à Cannes et Anne Dorval remportera le prix Jutra, sorte de César québécois, de la meilleure actrice. » Et il se donne les moyens d’y arriver.

Vous dîtes qu’il était en décrochage scolaire, mais son père faisait partie de la scène québécoise…
L. B.: Xavier n’a pas fréquenté d’école, mais ce qui a été son « école de vie », c’est que son père l’a emmené sur de nombreux doublages. C’est d’ailleurs une activité qu’il continue à exercer, malgré son emploi du temps très chargé.

Pourquoi avoir choisi le mot « indomptable » pour qualifier le cinéaste ?
L. B.: Il y a la fougue, l’énergie dévorante que son entourage (les comédiens, les techniciens) dit de lui. Le fait qu’il ne pose aucune limite à ses rêves. Il est devenu une icône pop.

Il y a une formule que l’on retrouve trop souvent et que Xavier ne doit plus supporter, c’est celle de « l’enfant terrible ». Ce n’est pas du tout un enfant terrible, car son entourage souligne souvent qu’il a « une vieille âme », c’est comme s’il avait vécu plusieurs vies. Il a une maturité et une connaissance des sentiments incroyables pour un homme qui n’a même pas 30 ans [il les aura le 20 mars prochain, NDLR], voire même 20 lors de son premier film.

C’est quelqu’un qui va au bout de ses rêves mais qui doute aussi énormément. C’est un aspect qu’on ne met pas assez en valeur. On dit de lui qu’il est orgueilleux. Certes, il l’est pour ses films, mais il reste dans le doute. Il écoute beaucoup ses équipes. Il est très directif sur un plateau, mais il a toujours cette modestie de dire qu’il a encore beaucoup à apprendre.

Si vous deviez être en désaccord avec lui ?
L. B.: Il faut qu’il finisse par accepter les critiques dont il fait l’objet. Il ne peut pas faire l’unanimité. Il le sait lui-même, qu’il est à fleur de peau. Il n’a pas été épargné après la sortie de Juste la fin du monde, ou à Toronto lors de la présentation de Ma vie avec John F. Donovan.

Maintenant que votre livre est terminé, voulez-vous le rencontrer?
L. B.: Oui et une des questions que j’aimerais lui poser, c’est : « Quel va être son cinéma maintenant ? »

Dans des interviews d’il y a deux ou trois ans, il avait laissé entendre qu’il était intéressé par le petit écran, que c’était un média qui l’intéressait. Il était question qu’il tourne l’adaptation d’un jeu de société pour la chaîne américaine Fox TV.

Il avait aussi un autre projet avec une célèbre troupe de comédiens montréalais, Les appendices, pour écrire un spectacle comique Un show la nuit, pour la télévision. Xavier a toujours regretté de ne pas laisser plus de place à l’humour dans ses films, bien qu’il y en ait !

J’aimerais beaucoup le rencontrer, et il faut lui laisser le temps de lire le livre. Il dit toujours qu’il lit systématiquement ce qui est écrit sur lui, je serais donc très flatté qu’il le fasse et qu’on se rencontre.

Retrouvez l’interview de Laurent Beurdeley dans le 12/13 du 22 mars : https://www.youtube.com/watch?v=qg1g2qikUiM

Argoul voit « la shakti, l’énergie féminine de la déesse Parvati » dans la sculpture d’Isabelle Béné

Exposition Camille ailleurs d’Isabelle Béné

Camille Claudel a signalé avec force sa présence au monde contre son maître Rodin par une sculpture toute empreinte de sa démesure. Isabelle Béné aime à explorer les intérieurs comme le marin fouille la mer pour y trouver au hasard des perles ou du poisson. C’est la rencontre de ces deux femmes d’art, se colletant à la matière et éperdues de voyages intérieurs, qui donne lieu à cette exposition.

Architecte des Beaux-Arts de Paris, Isabelle Béné aime à toucher la substance de la terre et de la pierre « depuis l’âge de 4 ans », me dit-elle. Elle dessine pour le regard mais surtout elle sculpte pour ajouter aux sens le toucher et la couleur. Originaire de Paimpol, elle aime le bleu et l’or, ces nuances que le ciel et la mer ont avec le soleil. La Piste du goéland est une aile d’or attachée toute prête à l’envol vers l’astre solaire.

« Mais c’est la traversée du Sahara que j’ai faite seule avec mon mari pendant un mois et demi, qui a modifié le ressenti que j’avais du monde : dans l’espace sans fin des dunes de sable, des roches sombres et lunaires lorsque la Land Rover s’arrêtait en fin de journée, avant la venue de la nuit, notre immersion dans le silence du désert devenait initiatique », écrit-elle. De quoi s’interroger sur ses propres abimes – ce que le désert accomplit sur tout être intelligent, au risque de déstabiliser les âmes fragiles.

Le travail dans les pays d’Asie et l’approche de leurs cultures a permis au voyage intérieur d’Isabelle Béné de s’affiner. Elle a découvert « le féminin de l’être » qu’on appelle le Yin dans la coque historiquement plutôt masculine des œuvres humaines. Elle a voulu approfondir et Camille Claudel a surgi comme une évidence : sa relation fusionnelle avec son maître Rodin l’a forcée à introduire cette petite graine de Yin dans le grand œuvre trop mâlement sculpté. Par Isabelle, le visage de Camille apparaît voilé, comme peinant à respirer – à exister – sous la toile de son mentor ; elle crie et cet appel silencieux s’envole vers le futur, en interrogation.

Celte, Isabelle Béné baigne dans la dualité cosmogonique. La vie ne surgit du chaos qu’en tension et toute œuvre créatrice garde quelque chose en elle de la pression vivante. Les sculptures ne sont pas des objets mais des concentrés d’énergie qui font réagir le spectateur, à quelque sexe qu’il appartienne. La couleur provoque ou attire, le mouvement des formes entraîne et tourbillonne, l’esprit se meut avec le regard et se frotte à la matière.

La spirale est le grand thème du sculpteur car elle est le mouvement même de l’énergie, celle au cœur de l’univers comme celle qui fait germer et croître toute vie. Le coquillage est spirale, comme notre galaxie – peut-être comme notre esprit même, qui use de dialectique pour se frayer un chemin de raison parmi les contraires.

L’or est feu, fusion nucléaire et soleil qui fait germer. D’où peut-être cette Camille souriante, apaisée, qui apparaît sous les doigts d’Isabelle comme sortant de l’onde bleutée, les cheveux en spirale, le sourire énigmatique, le petit point du Yin comme le joyau de l’être au centre du front. C’est la shakti, l’énergie féminine de la déesse Parvati.

Rien n’est dû au hasard dans les œuvres d’Isabelle Béné. La pierre vibre, Camille Claudel renaît.

Un bel hommage.

L’exposition se tient du 12 mars au 13 avril 2019 de 13h à 19h à la Galerie Marie de Holmsky 80 rue Bonaparte à Paris 6ème du mardi au samedi.

Attachée de presse Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com