L’écrivain Christian de Moliner sur « Le temps s’écoule à Barde-Lons »

couv piletta.jpgLe temps s’écoule à Barde-Lons de Stéphane Piletta-Zanin aux éditions Xénia 23 €

Celui qui ouvre ce gros roman de 360 pages de Stéphane Piletta-Zanin ne trouvera pas une histoire à la narration classique et linéaire. Il existe certes un ersatz de fil directeur à ce livre, les amours contrariées d’Émilienne et d’Ulrich, mais il est éclaté en de multiples scènes et son personnage principal est le village de Barde-Lons, où paraît-il le temps ne s’écoule pas de la même façon que dans le reste du monde, ce qui explique les détours du récit. Cette petite ville est divisée en un haut protestant et un bas catholique sans compter quelques immigrants orthodoxes et des femmes adeptes de la sensualité et d’un culte qui serait la resucée de celui de la déesse mère et que les deux religions officielles essayent d’éradiquer. Le substrat lâche de cet ouvrage n’est que le prétexte à une centaine de digressions, des courts récits qui se rattachent paresseusement au reste de l’intrigue.

En parcourant ce roman, on songe irrésistiblement au magnifique roman de Jean d’Ormesson « la gloire de l’empire » par le goût des anecdotes et l’emploi de phrases longues aux multiples subordonnées. Bien sûr, M. Piletta-Zanin n’égale pas – et de loin ! – l’auteur de « Mes derniers rêves seront pour vous », mais il se tire honorablement d’un style fort difficile à manier et son texte n’est jamais lourd et indigeste à lire. Il faut donc saluer sa prouesse, car il domine les mots.

Néanmoins soit on accroche à ce roman et on lui trouve un charme poétique. Dans ce cas, il faut prendre son temps et savourer chaque phrase avec lenteur comme on le fait quand on goûte un bon vin. Soit au contraire, on trouve ce type de livre assommant et on l’abandonne dès la dixième page. Pour moi, il n’y a pas de juste milieu avec « Le temps s’écoule à Barde-Lons. »

Boulevard Voltaire rend hommage à son collaborateur Christian de Moliner

Livre/ Qu’est-ce que l’islam ? – Les sites musulmans français le dévoilent par Christian de Moliner

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L’islam sunnite n’ayant pas de hiérarchie formelle, la plupart des comportements font l’objet d’interrogations de la part des fidèles. Interrogations d’autant plus légitimes que ces fidèles ont pris l’habitude d’une pratique extrêmement normée et formalisée : on ne compte plus les hadiths qui font référence aux jours pendant lesquels la prière compte plus (celles que l’on fait pendant la « nuit du destin », qui marque la première « révélation » de Mahomet, comptent ainsi mille fois plus que les autres), aux « unités de prière » ou aux paroles que l’on est censé prononcer dans telle ou telle circonstance, aux gestes ou aux pratiques permis ou interdits…

À ce titre, Christian de Moliner a pris le temps de s’immerger dans les différents forums musulmans de langue française et d’en retirer les principaux enseignements pratiques pour chaque occasion de la vie quotidienne. Il s’est, en outre, attaché à prendre en compte l’avis des musulmans chiites dans certains cas, y compris les plus surprenants.

Ce qui ressort de cette remarquable compilation relève de la sensation d’asphyxie. En effet, avec beaucoup d’objectivité, l’auteur synthétise remarquablement versets du Coran, hadiths, commentaires, avis d’imams et conseils de fidèles pieux, mais ce qui se dégage de toutes ces sources est invariable : une foison d’avis tranchés (parfois très contradictoires) et d’anathèmes, la primauté des apparences à sauver, la prise en compte des pires abominations comme autant de situations plausibles, et une succession de « cas particuliers » qui permettent au pratiquant habile de s’affranchir de certaines règles.

Quelques exemples, spectaculaires mais que je n’ai volontairement pas pris parmi les plus absurdes : en cas de zoophilie, infraction qui fait l’objet d’une abondante littérature (ce que comprendront, par exemple, ceux qui ont servi en Afghanistan), les chiites donnent quatre chances au coupable de se repentir avant de le tuer. En cas de lapidation d’une femme adultère, la victime est sauvée si elle parvient à sortir du cercle formé par ses agresseurs (une sorte de balle aux prisonniers un peu rustique, en somme) : « raison pour laquelle », précise froidement Moliner, « en Iran on coule ses pieds dans le ciment et en Somalie on l’enterre à moitié ».

Ailleurs, la précision technique ou l’imagination des savants (oulémas) prêtent davantage à sourire, heureusement : le vernis à ongles est ainsi permis aux croyantes s’il est poreux, car les ongles doivent entrer en contact avec l’eau des ablutions rituelles. Pas facile à trouver, j’imagine, ni à expliquer chez Sephora. La limite d’alcool est fixée, par consensus, à 5 % environ (l’ange Gabriel avait inventé l’éthylotest, apparemment) ; on peut consommer les oiseaux qui volent mais pas ceux qui planent. Les exemples de ce niveau sont légion.

Il faut lire avec attention le remarquable petit livre de Christian de Moliner, observateur attentif et méticuleux : on a l’impression d’évoluer dans une administration à la française, touffue et absurde, mais qui serait mise en coupe réglée par des pervers, des imbéciles, des obsédés et des control freaks. Un asile psychiatrique auquel on confierait la gestion d’une CAF.

Heureusement que ce n’est pas ça, l’islam !

Sylvie Johnny, love story : le SEUL roman VRAI sur leur couple !

pub sylvie.pngJournalistes et critiques littéraires, voilà un livre d’une criante actualité : le SEUL roman écrit sur la love store de Sylvie et Johnny, et pas par n’importe qui ! Par Marie Desjardins, un ÉCRIVAIN !
https://www.youtube.com/watch?v=bUoVTj7etvY

pour le recevoir ou interviewer Marie Desjardins, merci de me contacter 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com
Une fabuleuse histoire du couple qui a fait vibrer la France
Paris, juillet 2010 – Printemps 1961, Sylvie a 16 ans. Celle qui vient d’enregistrer Panne d’essence sera la première chanteuse pop de sa génération. Un beau jour, alors qu’elle assiste au concert de « l’idole des jeunes », elle tombe immédiatement sous le charme. Rebelle, beau, adoré, Johnny la courtise pendant six mois. Leur histoire d’amour passionnée a déjà commencé. Une romance authentique, déchirante aussi, pour chacun d’eux.
Dans Sylvie et Johnny Love Story, Marie Desjardins invite le lecteur à partager l’intimité du couple le plus médiatique de l’histoire de la musique française. Marie réinvente avec délicatesse et bienveillance cette passion qui a fait vibrer la France des sixties et seventies.
Du mariage sous les projecteurs aux errances de Johnny, de leur amour magnifique à cet accident de voiture qui propulsera « la collégienne du twist » dans l’âge adulte, de la naissance de David au départ de Sylvie pour les États-Unis, Marie Desjardins revisite et imagine ce qu’a été cette relation unique, quasi princière. Un roman tendre et sincère.

EXTRAIT
« Dans les studios, Sylvie dansait derrière son micro, modulant des soupirs et des cris jusqu’à tout oublier. Tout à coup Johnny arrivait. Elle s’enfuyait avec lui. Les copains suivaient. Johnny et Sylvie profitaient de chaque instant, chuchotant et ne regardant personne. Sylvie laissait les mains de Johnny glisser sur son corps. Et si un photographe passait par là, Johnny fixait l’objectif avec l’impassibilité d’un sultan qui n’a pas bougé de son canapé depuis trois jours. Puis ils marchaient côte à côte sur une avenue fréquentée. Sylvie était bronzée, elle portait des lunettes miroir. Juchée sur ses sandales à semelles compensées comme sur la scène de sa vie, elle faisait nonchalamment danser ses hanches sur L’air qui balance. Johnny avançait droit devant lui. On se bousculait pour les apercevoir. Sylvie ne souriait pas beaucoup. Cependant, il lui arrivait d’éclater de rire : Johnny était avec elle, elle l’aimait, ne se lassait pas de l’adorer, de caresser ses bras, de glisser ses doigts sous la manche de son tee-shirt, jusqu’à son épaule — la peau douce de son épaule. »

 

marie desjardins1.jpegÀ PROPOS DE L’AUTEUR Marie Desjardins
Auteur d’essais, de biographies et de romans, Marie Desjardins a notamment publié Les yeux de la comtesse de Ségur, et, en collaboration, le récit autobiographique de la photographe Irina Ionesco. Elle a également signé de nombreuses chroniques, critiques littéraires, ainsi que des portraits de personnalités dans plusieurs magazines.

INVITATION RSVP Déjeuner presse vendredi 16 mars 2018 avec Randa KASSIS

CHERS amis,
A l’occasion de la parution de
La Syrie et le retour de la Russie (éditions des Syrtes, mars 2018)
Randa KASSIS a le plaisir de vous convier à un 
Déjeuner de presse
Vendredi 16 mars à 12h45 au restaurant Chez Françoise 2 Rue Robert EsnaultPelterie, 75007 Paris
Réponse souhaitée auprès de Guilaine Depis
06 84 36 31 85 / guilaine_depis@yahoo.com

randakassis_300dpi-369x600.jpgLe présent essai est le fruit de mon expérience de terrain en tant que femme politique syrienne impliquée au premier plan dans la transition politique dans mon pays. Son objectif est de fournir au lecteur occidental un panorama de la situation géopolitique des grands pays de cette région stratégique, six ans après le début des révoltes dites du Printemps arabe. Celles-ci ont d’ailleurs vite tourné à « l’hiver islamiste », avec la percée de l’islamisme radical sunnite, tant dans sa version soft incarnée par les Frères musulmans victorieux de plusieurs élections démocratiques, que dans celle du terrorisme apocalyptique du califat incarné entre autres par Daesh qui n’est que la face émergée du totalitarisme vert.

Les nouveaux rapports de force instaurés en Syrie depuis l’intervention militaire russe en septembre 2015 et la victoire face aux djihadistes ont créé les conditions pour enclencher la phase politique du règlement du conflit syrien. Cela prendra forme notamment dans le cadre du sommet de Sotchi de janvier-février 2018, organisé par la Russie avec ses partenaires turcs et iraniens et dont le but sera de réunir autour d’une table tous les protagonistes du conflit.

Pendant toute l’année 2017, la « plateforme d’Astana » que je préside a travaillé à l’élaboration du projet d’une Constitution destinée à organiser les nouveaux rapports de forces intercommunautaires et la forme du futur régime sur des bases de garanties mutuelles.

Randa Kassis

PHOcbe6b432-cbf0-11e4-8f16-be1e660e3888-805x453.jpgRanda Kassis (arabe رندا قسيس), née le 8 octobre 1970 à Damas (Syrie), est une femme politique franco-syrienne, fondatrice et présidente du Mouvement de la société pluraliste et ancienne membre du Conseil national syrien.

« L’agonie de Gutenberg » de François Coupry : ses « Vilaines pensées » plébiscitées sur le net réunies dans un livre jubilatoire (Parution le 22 mars 2018)

couvcoupry.jpgL’agonie de Gutenberg de François COUPRY

Parution le 22 mars 2018

aux éditions Pierre-Guilaume de Roux

Pour recevoir le livre et/ou interviewer l’auteur, merci de contacter l’attachée de presse guilaine_depis@yahoo.com / 06 84 36 31 85

« François Coupry, avant tout, est léger, drôle, aérien.(…) C’est une libellule, un papillon, un phasme.  Il a un style vivace, primesautier, taquin, qui emporte l’adhésion. (…)  L’air de Coupry est frais : impudemment, il aide à respirer. »Bertrand du Chambon, Le Salon littéraire

« L’Agonie de Gutenberg – titre terrible, terriblement contemporain, mais exempt de toute nostalgie – est à lire comme une fiction globale, dans notre monde (village) global. Les intitulés des pages 80-81 sont, à cet égard, assez significatifs : « L’Imaginaire précède l’existence » et « Quand la réalité embête la fiction ». Incorrigible François Coupry qui, sous couvert d’observation du monde, en revient à ses (merveilleux) démons – oui, nous nous répétons : Fiction, que diable ! » Christine Bini

Gutenberg agonise : ces courtes chroniques, ces réflexions paradoxales, ces regards ironiques sur l’actualité, ces fables cocasses, ces contes iconoclastes, ces saynètes farfelues et ces confidences ont d’abord paru sous forme numérique et sous le titre de Vilaines Pensées, sur des blogs relayés sur Facebook, de 2013 à 2017, avant d’être imprimés sous une couverture, soulignant ainsi une évolution des habitudes de l’édition. 

Gutenberg agonise : une ancienne civilisation s’étiole, un nouveau monde  balbutie. Les valeurs se renversent, les cultures se bousculent, s’opposent. Entre les identités perdues et le vertige de devenir mondial, l’Histoire se raconte dans un autre sens, où la fiction l’emporte. Ce bouleversement se lit avec humour en ce journal écrit dans le chaos du moment et l’écho immédiat de ces années : les attentats, le souci de transparence, de république et de laïcité, la précarité, les drames climatiques, l’exploration de l’univers, les élections présidentielles françaises de 2017 décrites comme des contes de Perrault ou à la manière des Lettres persanes. 

Gutenberg agonise : sous cette vision mélodramatique se construit peu à peu un roman satirique et drôle, avec des personnages récurrents, tel cet excentrique monsieur Piano, des points de vue variés, comme ceux d’une souris ou d’une balle de révolver, à l’image du somptueux ridicule, du dérisoire de cet univers brisé du début du vingt-et-unième siècle.

Par l’auteur du Rire du Pharaon, du Fils du Concierge de l’Opéra, des Souterrains de l’Histoire, de La Femme du Futur et autres contes paradoxaux, du Fou Rire de Jésus — où, dans le registre du Merveilleux, les lois ordinaires ont été recréées, où l’imaginaire bâtit la réalité de l’univers : L’Agonie de Gutenberg est comme la synthèse de cette oeuvre. 

coupry.jpgFrançois Coupry a publié une quarantaine de récits dans le registre du Merveilleux, où le monde est raconté d’un point de vue anormal, inhumain, et où les lois ordinaires et les principes physiques ont été recréés. 

« L’oeuvre romanesque de François Coupry se répartit en deux grands ensembles : l’un, baptisé Contes paradoxaux, est composé de romans assez courts, souvent centrés autour d’un héros en devenir, dont le destin est lié à un élément insolite qui lui donne tout son sens ; l’autre, un cycle romanesque intitulé Les Souterrains de l’Histoire, est une délirante cosmogonie historique. Nombre de ses héros sont des enfants qui, croyant en une fiction, finissent par changer celle-ci en réalité. » (Francis Berthelot, Bibliothèque de l’Entre-Mondes, les Transfictions, Gallimard, 2005) 

Dans Notre Société de Fiction (Editions du Rocher, 1996), François Coupry définit le cadre de son approche de la littérature : « Ce n’est pas le Réel qui engendre la fiction, afin de se donner un sens ; c’est la Fiction qui crée le réel, afin de se donner une Vérité. »

Parution le 13 mars 2018 de « L’islam selon les sites musulmans français »

pub moliner.pngSORTIE LE 13 MARS 2018 DU PREMIER LIVRE EXPLIQUANT A PARTIR D’UNE ETUDE DES SITES INTERNET MUSULMANS FRANCAIS CE QU’EST L’ISLAM –

Pour recevoir le livre de Christian de Moliner et/ou interviewer l’auteur, merci de contacter son attachée de presse 06 84 36 31 85 balustrade2017@yahoo.com

Depuis le début de ce siècle, l’islam a fait une irruption fracassante dans l’actualité, tant en France qu’à travers le monde. De multiples massacres sont commis en son nom (n’oublions ni Nice ni le Bataclan) parmi des citoyens paisi- bles.
Pour vaincre ce terrorisme, il faut connaître la pensée dont les terroristes se réclament, celle qu’on trouve dans le Coran, les hadiths, les sourates.
Grâce à internet, Christian de Moliner a consulté les sites musulmans en France pour nous donner un tableau complet et honnête de l’islam, de ses principes fondamentaux et de ceux de la vie quotidienne.
Voici donc la présentation du pèlerinage à La Mecque au ramadan. Mais aussi son application dans la vie courante : les aliments interdits, le sexe, le voile, les rapports avec les in- dèles, la drogue, la danse, l’avortement, l’excision, les greffes, l’argent, la famille ou l’homosexualité…
Avec ce document, vous saurez ce qui est prescrit et ce qui est proscrit par l’islam.

Né en 1956 à Dijon d’un père maçon et d’une mère femme de ménage, Christian de Moliner enseigne en classes préparatoires à Valenciennes depuis 1987. Il est auteur de romans.

Politique Magazine a sélectionné « Qu’est ce que l’islam ? »

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L’islam en toute clarté

Petit livre mais très complet. Sans aucun a priori. Il explique l’islam d’après les sites internet musulmans. Il y en a de toutes sortes. Il ne relève que ceux qui préconisent un islam plutôt traditionnel, qu’il soit sunnite ou chiite, dans leurs multiples modes. Toutes les règles sont examinées au détail près mais brièvement, et l’ensemble est précédé d’une présentation historique et religieuse de l’islam, claire, simple, précise autant que la précision est possible. Sans aucune polémique. Rigoureusement objectif. De quoi se faire une idée.

Qu’est-ce que l’islam ? Christian de Moliner, Editions Jean Picollec, 170 p, 15 €

 

La télévision est-elle halal ? Argoul a bien lu « Qu’est ce que l’islam ? »

Christian de Moliner, Qu’est-ce que l’islam ?

Il n’existe pas de guide de la pratique islamique, sauf le Coran. Mais le Coran est une collation de prêches du prophète (qui, lui, n’a rien écrit), effectué sur ordre du calife Otman un demi-siècle après la mort de Mahomet. Il est difficile à lire car les signes diacritiques n’existaient pas encore et la langue permettait plusieurs interprétations des mêmes mots. A ce Livre, réputé pour être la parole même d’Allah susurrée aux oreilles du prophète par l’ange Djibril (Gabriel), s’ajoutent les hadiths, commentaires plus ou moins autorisés qui s’annulent en fonction de leur chronologie. Pas simple, donc, de pratiquer la foi en toute bonne foi. D’où le pullulement des sectes dans l’histoire musulmane. Avec les nouvelles techniques de l’information et de la communication, c’est un pullulement de sites dont il s’agit (car, contrairement au catholicisme intégriste jadis, l’islam n’est pas contre la science).

L’auteur, qui n’est pas musulman, observe la religion avec curiosité et se veut néophyte. Il va donc consulter les sites accessibles en français en se mettant « à la place d’un croyant » qui cherche à « approfondir sa foi et comment ne pas commettre, par ignorance, des péchés » p.8. Déjà, c’est le maquis ! Outre les sites extrémistes et « les sites hostiles aux musulmans », que l’auteur a écarté comme minoritaires parmi les croyants en France (même s’ils braillent plus fort que tous les autres), il existe des sites d’oulémas et des forums de discussion où chacun peut donner son avis. « Le nombre de sites ou de blogs musulmans est particulièrement important » p.22. Parmi les oulémas, les « modernistes » sont minoritaires, les « rigoristes » sont les plus nombreux sur la toile. « J’ai choisi le principe suivant pour composer ce livre : j’entre une question et j’effectue la synthèse des réponses des trois premières pages » de Google (p.23).

D’où le troisième chapitre le plus copieux et le plus intéressant après le premier (« Les bases ») et le second (« Les dogmes ») : « L’islam au quotidien ». Il s’étale de la page 65 à la fin, page 170 – soit les trois-quarts du livre. Il ressort que l’islam (rigoriste) apparaît, comme l’écrivait Lévi-Strauss dans Tristes tropiques, comme une religion de caserne. La Loi vient d’Allah et l’homme est réputé trop faible pour qu’Il puisse lui faire confiance (et la femme encore moins !). La phobie est la souillure, dont la première vient du sexe, la seconde (associée) à la nourriture, et la troisième au contact avec les mécréants.

Le seul sexe licite est celui du mari sur la femme, dans la position de l’imam (dite ailleurs du missionnaire) – tout le reste est moins bien, voire appelant les feux de l’enfer. Après la femme, la gradation du progressivement défendu concerne les concubines, les esclaves, puis « la fornication » hors mariage ou possession, puis les hommes et les jeunes garçons (pour les jeunes filles, pas de problème, le Prophète en a « épousé » une qui avait 9 ans, c’est donc licite). L’homosexualité et – pire – la sodomie (sur mâle, femelle ou animal – dans cet ordre) sont illicites, interdites. Il faut des années de repentance prouvée et de prières renouvelées pour qu’Allah puisse (éventuellement) pardonner ce moment d’égarement. Les hommes et les garçons doivent éviter de se montrer nus (la honte suprême !) et doivent se couvrir « du col aux genoux », ce qui exclut le string, le slip de bain et le torse nu, considérés comme impudiques (car attisant le désir ? y aurait-il une perpétuelle tentation homosexuelle reconnue par la religion dans les pays d’islam ?). Les femmes étant réputées plus faibles que les hommes, leur surveillance doit être plus sévère : clôture domestique et voile à l’extérieur sont de rigueur, les cheveux et les seins étant les attributs les plus excitants, la présence constante d’un mâle pubère de sa famille est requise pour toute excursion au-dehors.

A cause de la souillure du sexe (pourquoi est-ce une souillure ? Parce que l’acte d’engendrer vous permet de créer un nouvel être vivant, à l’égal d’Allah ?), il faut se purifier corps, cœur et âme cinq fois par jour ! Les petites et grandes ablutions sont requises avant toute prière quotidienne ; la repentance pour ses fautes aussi, sans quoi la prière ne vaut pas ; la soumission totale à Allah enfin, sans restriction mentale, sinon l’enfer guette. D’ailleurs, deux anges adjudants sont là en permanence qui vous surveillent, ils comptabilisent dans un grand livre tout ce que vous faites, vous dites et vous pensez pour en rendre-compte au Jugement dernier.

Au sexe est associée la nourriture, on le sait depuis Freud. Donc tout ce qui rappelle la souillure ou l’impureté ne doit pas être mangé (le cochon, le chien, l’animal trouvé mort, l’animal abattu de façon non rituelle par égorgement, les poissons sans écailles, etc.). L’alcool n’est pas vraiment interdit, mais pris dans l’interdiction de tout ce qui peut faire perdre le contrôle comme la drogue, le sexe illicite, la musique ou la danse. Dosé à 5% maximum, l’alcool est autorisé par exemple dans le vinaigre, dont Mahomet faisait grand cas, dit-on. Et l’alcool synthétique dit éthanol (dans les parfums par exemple) parce qu’il n’est pas issu de la macération de fruits (toujours la phobie de la souillure). Notez que les parfums sont plutôt réservés aux hommes, qui doivent se maintenir beaux pour plaire à Allah, mais déconseillés aux femmes qui n’ont à séduire que leur seul mari. Cette vision moralisatrice et normalisatrice est de retour aussi dans notre société laïcisée. Il ne faut pas fumer tabac ou cannabis, boire de l’alcool, se droguer, faire l’amour sans préservatif, manger trop sucré, trop gras, trop salé, trop de viande, du thon rouge ou de la baleine, se rendre dans des lieux trop bruyants, prendre le volant après boisson alcoolisée ou drogue, éviter le lait, manger sans gluten, consommer des oméga 3, se méfier des ondes radioélectriques, ne pas réutiliser une bouteille en plastique pour boire, recycler ses déchets, ne pas se promener torse nu en ville, ni seins nus sur les plages, ni consulter des sites d’extrême-droite, ni dépasser les limites de vitesse, ni traverser hors des clous, ni…

Toujours dans le registre phobique de la souillure, les contacts avec les non-musulmans doivent être évités au maximum aux croyants. Là encore existe une gradation, issue des contacts qu’a eu le Prophète en son temps. Les autres religions du Livre, Juifs et Chrétiens peuvent être côtoyés, à condition qu’ils ne disent aucun mal de l’islam et que l’on puisse garder l’idée de les convertir. Tous les autres, les polythéistes, les animistes et les athées sont des abominations qui n’ont presque rien d’humain. Ils seront rejetés par Allah à la fin des temps (après le retour de Jésus, prophète lui aussi dans l’islam – d’où l’alliance « objective » des chrétiens fondamentalistes américains avec les islamistes fondamentalistes wahhabites, par exemple).

Evidemment, avec les contradictions des textes entre eux et les silences sur ce qui est advenu depuis le VIIe siècle, les oulémas sont bien en peine pour trouver la voie droite au croyant. D’où les débats incessants sur les détails de la pratique. Car, ce qui est curieux pour nous, Occidentaux héritiers de Platon, est que la croyance compte moins que la pratique rituelle. Qui accomplit tout ce qu’il faut ira en paradis, même si « Allah » est pour lui un terme vague et abstrait. La pratique exige parfois des contorsions logiques. Par exemple sur le travail des femmes dans la société moderne, que le Prophète ne pouvait anticiper : « A noter la suggestion étrange d’un imam intégriste pour permettre à une femme de travailler seule dans un bureau sans enfreindre la loi islamique. Selon lui, il suffit que tous les deux sucent les seins d’une même femme afin qu’ils deviennent sœur et frère de lait. Ils n’ont plus le droit de se marier et peuvent cohabiter comme le ferait un frère ou une sœur (donc sans voile !) » p.121.

Il y a bien d’autres détails intéressants à picorer dans ce petit livre facile à lire et écrit par la base : le concret des questions qui taraudent les croyants en islam francophone. Sur la location, l’assurance de sa maison, l’héritage à laisser à ses enfants malgré la loi civile, le vote aux élections, les greffes, la télévision, les dessins animés, les photos, la météo (qui est une prévision mais pas une prédiction…). Eprouver une affection profonde pour un incroyant est interdit, mais le cambrioler n’est pas licite, ni le tuer s’il n’a pas lui-même attaqué, pas plus que le griller pour le manger (un imam affirme qu’on peut le manger cru).

Christian de Moliner, Qu’est-ce que l’islam ? Les sites musulmans français le dévoilent, mars 2018, éditions Jean Picollec, 170 pages, €15.00

Attachée de presse Guilaine Depis, 06 84 36 31 85

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