CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES, le 25 novembre, lire le texte d’Antoinette Fouque (postface du livre « Des Mots pour agir », qu’elle a publié le 13 novembre 2009)

DES MOTS POUR AGIR – CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES – SOUVENIRS, MONOLOGUES, PAMPHLETS, PRIERES – PARUTION LE 13.11.09 AUX EDITIONS DES FEMMES-ANTOINETTE FOUQUE

SOUS LA DIRECTION DE EVE ENSLER ET MOLLIE DOYLE

PREFACES DE RAMA YADE ET NICOLE AMELINE

POSTFACES DE JANE FONDA ET ANTOINETTE FOUQUE

ff.jpgPOSTFACE D’ANTOINETTE FOUQUE

POUR UN NOUVEAU CONTRAT HUMAIN

 

Pas un jour depuis quarante ans sans le souci de résister, de comprendre et d’avancer avec des millions d’autres femmes. Les progrès de ces quatre dernières décennies ont sans doute été plus décisifs que durant deux mille ans d’histoire, mais le constat négatif reste affligeant et excède largement les victoires. Partout sur la planète, encore et davantage, les femmes sont victimes d’une violence unilatérale, celle de la domination mâle dans tous ses états : privés, publics, économiques, sociaux, culturels, religieux, politiques, symboliques, réels, imaginaires… Comme si au fur et à mesure que s’affirmait leur libération, une contre-libération machiste les encadrait, les déportait, les emprisonnait, les écrasait. Chaque jour, le courage et la force des femmes défient un destin qui ne leur est pas imposé par Panatomie mais prescrit par les traditions, et construit par les civilisations et l’histoire.

La libération des femmes, la plus longue des révolutions, doit s’attendre à la plus longue et la plus sanglante des contre-révolutions. Nous devons nous armer de patience vigilante et engager notre courage dans des risques lucides. La contre-offensive – le backlash – s’est conjuguée à une crise économique, politique et symbolique mondiale dès le premier geste de réparation envers les femmes (conférence de l’ONU consacrée aux femmes, à Mexico, en 1975). Le retour des religions a précédé la montée des intégrismes. Dès le milieu des années soixante-dix, la protestation virile, la paranoïa monothéiste, plongeaient les racines de Pantiféminisme dans la misogynie.

Amartya Sen a reçu en 1998 le prix Nobel d’économie pour l’ensemble de ses travaux dont beaucoup sont consacrés à la condition des femmes. Il est traduit en France depuis plus de quinze ans et il n’a pas fait école. Son ouvrage est loin d’être un « best-seller » et le gynocide qu’il dévoile n’a pas éveillé une seule de nos grandes consciences inîello-niédiatiques. J’ai cité à maintes reprises, en particulier au Parlement Européen son enquête-scandale, sans susciter le moindre écho. Une femme disparaît ? Non, cent millions de femmes manquent à l’appel en permanence. Cent millions de déficit au capital humain. Désastre humain. De la violence réelle à la violence symbolique, du viol au voile, des meurtres conjugaux à la charia, le massacre continue et s’amplifie. Chaque jour, « si c’est une femme », les journaux banalisent le danger de mort.

Dans le nouveau monde, à Ciudad Juarez, le long de la frontière entre le Mexique et le Texas, plus de cinq cent femmes ont été assassinées depuis 1993, après avoir été mutilées, torturées, violées, et ce, en toute impunité.

Dans notre vieille Europe, en Octobre 2002 dans la banlieue parisienne, la jeune Sohane a été brûlée vive dans un local à poubelles par un amoureux éconduit. Aucun des responsables politiques qui ont protesté le même jour contre un crime raciste et un attentat homophobe n’a manifesté d’indignation pour cet assassinat sexiste ni exprimé de compassion pour la jeune martyre. On sait que cette torture mortelle s’est largement répandue en Europe. Le 1er Juillet 2003, une jeune actrice très populaire est battue à mort par son compagnon, un musicien « politically correct », sympathisant des aiter-mondialistes. Après une forte excitation médiatique, la presse noble recense sobrement les événements de l’année 2003 : «Marie Trintignant meurt après une violente dispute ». En France, l’insécurité routière tue moins depuis quelque temps, mais, chaque mois, la violence unilatérale tue cinq femmes qui finissent dans les brèves des « faits divers », autrement dit avec les «chiens écrasés ». Et, en Espagne, le terrorisme domestique tue plus que l’ETA.

Les femmes, pauvres parmi les pauvres, sont de plus en plus pauvres. À mon arrivée au Parlement Européen en 1994, j’ai trouvé un premier rapport intitulé La pauvreté se féminise en Europe. D’autres ont suivi.

Alors que les femmes produisent les deux tiers des richesses mondiales, elles n’en détiennent que 1%, ne reçoivent que 10 % des revenus disponibles, et sont 75 % des plus pauvres. En se libéralisant, nos démocraties imposent aux femmes, souvent en charge de familles mono-parentales, travail informel, emploi précaire et chômage. En se désocialisant, la France menace les gynécologues, supprime les maternités, se sous-équipe en maisons de retraite. L’immense majorité des victimes de la canicule de l’été 2003 ont été des femmes.

L’Occident et l’Orient mettent le feu à la planète et aux femmes, et le monde brûle. Dedans, dehors, dans la famille, dans la rue, à l’école, sur les routes, dans les quartiers, les cités, dans les campagnes, dans les sociétés de droit comme ailleurs, riches ou pauvres, traditionnelles ou modernistes, à tous les niveaux d’analyse possible, les femmes ont à faire face à une guerre particulière, comme si leur corps doté d’une fonction indispensable pour l’espèce, la fonction génésique, était l’objet d’une haine immémoriale.

Pourquoi de telles régressions démocratiques ? C’est moins l’engagement des femmes qui est en cause que la non pertinence des analyses, tant politiques que psychanalytiques. Ai-je assez insisté sur les défauts structurels qui, à travers les différents modèles de solution au problème, perpétuent la condition catastrophique des femmes dans l’histoire : le modèle traditionnel du tota mulier in utero ; le modèle républicain uni(sex)versaliste qui court après un féminisme indifférentialiste du tota mulier sine utero ; le premier, l’exploitation voulue, le deuxième, l’exploitation déniée. Le modèle démocratique, lui, recyclage et compromis des deux précédents, prétend harmoniser vie familiale et vie professionnelle ; le taux de fécondité, déporté du corps des femmes dont il dépend vers la famille ou la science démographique, dénie et exploite ce que j’ai appelé de longue date la production de vivant, qui s’ajoute en bien des cas au travail domestique et à l’activité professionnelle en une triple production.

Je pense qu’au fondement de cette haine envers les femmes, qui ravage l’espèce humaine, il y a l’envie primordiale, archaïque, universelle et radicalement déniée, de leur capacité procréatrice, une envie d’utérus qui taraude infiniment plus l’inconscient mâle que l’envie de pénis la conscience féministe. Il faut en penser les effets politiques que sont, dans tous les champs, les violences réelles et symboliques infligées aux femmes.

L’ennemi principal de la libération des femmes n’a pas été suffisamment désigné : c’est le monisme mâle, le phallocentrisme, l’égocentrisme, le Un comme seul représentant de toute l’espèce humaine. Des monothéismes à l’égalité républicaine, il n’y a que de l’Un : un seul Dieu, mâle, une seule libido, phallique, une seule économie, capitaliste-libérale, une seule citoyenneté, neutre, un seul sujet» universel, un seul sexe, un seul individu, monadique, hors connexion. Mais voilà, si Dieu a besoin des hommes, les hommes ont besoin de « la race des femmes » pour leur faire des enfants, d’où la colonisation du continent noir, la mise en esclavage – la femme comme instrument vivant -, l’appropriation de l’utérus, principal moyen de production, l’exploitation de la production utérine.

La procréation, maîtrisable et pensable, ne peut plus être un esclavage. Elle n’a plus à être oubliée, refoulée, forclose, mise en position de menace inconsciente du moi paranoïaque. Il faut en foire, au contraire, le motif du travail sur la différence. Libérer à la source la libido creandi des femmes lance un défi permanent à la guerre et à la pulsion de mort. Elle donne lieu, au XXIe siècle, à une révolution pour le genre humain et ouvre à la génialité des deux sexes.

Survivors, super vivantes plutôt que survivantes, bien au-delà de leur condition de victimes, là où elles portent un triple fardeau, les femmes trouvent l’énergie, pour peu qu’on les y encourage, de se transformer en actrices principales du changement, en force de proposition, en coeur battant d’une triple dynamique de démographie, de développement et de démocratie, pour accomplir une triple révolution, du symbolique, de l’économique, du politique. En Afrique, 95 % des O.N.G sont prises en charge par des femmes, mais le sida ravage leurs enfants. Au Niger, elles font reculer le désert, reconquièrent et irriguent, par un travail acharné, la terre devenue stérile pour nourrir la population et faire revivre les marchés dans les villages.

Ni soumises ni esclaves, sans dieu ni maître, laïques, des femmes déjà s’éloignent de la genèse du Livre, dont les Écritures les ont forcloses, pour apprendre à lire en se rappelant, en remerciant, en pensant le lieu d’où elles viennent sans y revenir mais en allant de l’avant ; des femmes ont commencé à vivre leur nouvelle condition historique, à inscrire la genèse d’une modernité tardive. Bouleversements. Viennent les temps des fécondités croisées. Charnelles et spirituelles. Pour un nouveau contrat humain. Ensemble. Tempus est creandi. Pour chacun des deux sexes, l’un par l’autre enrichi, sans dette ni marchandage.

L’ancien monde et l’histoire moderne s’en vont. Au commencement… Cette fois encore. Pensée première et force de proposition. Courage de concevoir, de porter, de mettre au monde ce qui vient. Ni riveraines ni sans rivage, ni sédentaires ni nomades. Mémoire gracieuse. Promesse durable. Pulsion de vie enfin, alliance, résistance, délivrance ; sexe jouant, corps travaillant, chair pensant, des femmes, dès maintenant, libres, en mouvements.

 

Antoinette Fouque sur France Info, mercredi 25 novembre 2009

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Carine Bécard, dans « Femmes d’influence » sur France Info, ayant déjà reçu Antoinette Fouque l’an dernier, a signalé la sortie du nouveau livre de la cofondatrice du MLF chez Bourin-Editeur, lors de son émission du 21 novembre consacrée à Julie Pfeiffer, ingénieure clé du futur A350.

Par ailleurs, Antoinette Fouque a pu s’exprimer deux minutes trente à 15 h 46 mercredi 25 novembre à l’antenne de France Info à l’occasion de la Journée internationale de Lutte contre les Violences faites aux femmes.

Je lance un appel à qui aurait un enregistrement ou un décryptage de ses propos. Merci de l’entendre ! et de me contacter par l’intermédiaire des commentaires ouverts dans ce blog par exemple.

Dans Le Monde Magazine, Emilie Grangeray illustre son enquête sur le sexisme en s’appuyant sur l’essai d’Elena Gianini-Belotti publié par Antoinette Fouque – (Attention, Livre Culte !)

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Un extrait d’un énorme dossier intitulé « CE SEXISME QUI FAIT VENDRE »

LE MONDE MAGAZINE – 21 NOVEMBRE 2009

ENQUÊTE – LITTERATURE JEUNESSE

Par Emilie Grangeray. Photo Catherine Rouziès pour Le Monde Magazine

A elles, les paillettes, les crinolines. A eux, les camions, les gros engins : de nouvelles collections jeunesse destinées aux garçons ou aux filles font un tabac. Un phénomène d’édition qui suscite la polémique, alors que s’ouvre le 25ème Salon de Montreuil.

(…) Parce que ce « discours est d’autant plus grave que de telles escroqueries sont destinées à des enfants qui les assimilent sans aucun recul critique ». Cette remarque ne date pas d’aujourd’hui, mais de 1973. Elle est extraite du livre d’Elena Gianini Belotti, Du côté des petittes filles (publié en France par les éditions Des femmes-Antoinette Fouque). Dans cet essai, Elena Gianini Belotti « mettait en évidence la puissance extraordinaire des stéréotypes qui assignaient des systèmes de propriétés et de qualités très particuliers aux filles et aux garçons, et ce, dès la naissance » (in Quoi de neuf chez les filles ? de Christian Baudelot et Roger Establet, Nathan 2007). (…)

Jacqueline Sellem dans L’Humanité recommande la lecture des entretiens d’Antoinette Fouque avec Christophe Bourseiller (21 novembre 2009) – Un bon choix !

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QUI ÊTES-VOUS ? ANTOINETTE FOUQUE. ENTRETIENS AVEC CHRISTOPHE BOURSEILLER. Bourin éditeur, 19 euros.
Née d’un père corse et communiste, d’une mère italienne et illettrée, fille de l’école républicaine, Antoinette Fouque est devenue une intellectuelle marquante dans l’histoire des idées après 1968. Figure, parfois controversée, du Mouvement de libération des femmes (MLF), elle y a initié et animé le courant psychanalyse et politique avant de fonder, en 1979, les Éditions des femmes. Députée européenne radicale de gauche de 1994 à 1999, elle préside l’Alliance des femmes pour la démocratie, créée en 1989. Elle retrace dans ces entretiens son itinéraire et les grandes lignes de sa réflexion.
Jacqueline Sellem

La Ville aux Livres de Creil – Avec Génération MLF, Chantal Chawaf, Benoite Groult et Colette Deblé – Samedi 20 et dimanche 21 novembre 2009

Vendredi 20 et samedi 21 novembre, c’est à l’Espace Culturel La Faïencerie, Allée Nelson 60 100 Creil que vous pourrez rencontrer le collectif Génération MLF, Chantal Chawaf, Benoite Groult, Colette Deblé, toutes auteures des éditions Des femmes-Antoinette Fouque dans un Salon, La Ville aux Livres, ayant décidé de mettre cette année les Femme(s) à l’honneur… Pas trop tôt ! 

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Le programme :

Vendredi 20 novembre, de 18 h à 20 h 30, rendez-vous au Salon du Livre de Creil (Espace cuturel a Faïencerie – Allée Nelson – 60 100 Creil)

SOIRÉE DÉBAT  « Génération MLF 1968-2008 » Avec Antoinette FOUQUE 

à 18h : film de présentation Génération MLF 1968-2008, puis de 19h à 20h30 : débat – (entrée gratuite) sur le livre Génération MLF 1968-2008  (Débat animé par le collectif du livre « Génération MLF 1968-2008 »)

Autour du livre publié par les éditions Des femmes, qui rassemble de nombreux témoignages et documents, fait revivre chacune des quarante années de 1968 à 2008, en rapprochant une chronologie des principaux événements concernant les progrès et obstacles dans les conquêtes des droits des femmes, de l’activité du mouvement de libération des femmes.

Samedi 21 novembre, au Salon du Livre de Creil (Espace Cuturel La Faïencerie – Allée Nelson – 60 100 Creil) tables rondes & débats :

1) de 14 h à 15 h 30 « L’engagement au féminin »

Femmes auteurs, historiennes, juristes, journalistes, artistes…, toujours présentes, en actes et en mots, engagées dans une lutte perpétuelle, celle d’une égalité hommes-femmes, voie unique d’une participation commune à l’humanité.

Avec les invitées du Salon : Laure ADLER, Chantal CHAWAF, Mercedes DEAMBROSIS, Benoite GROULT, Leïla SEBBAR.

 

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2) de 15 h 30 à 17 h « Séverine. Vie et combats d’une frondeuse »

 Séverine, journaliste et écrivaine, est née à Paris en 1855, sous le nom de Caroline Rémy. En 1880, elle rencontre Jules Vallès, député de la Commune, célèbre écrivain, et veut alors devenir journaliste. Elle fonde avec lui, en 1881, le journal le Cri du peuple…

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 A propos du thème : Femme(s)

« Femme(s) »… Pôle d’une humanité dont l’homme est l’autre pôle. Lutte incessante pour l’acceptation de cette simple affirmation, sans laquelle pourtant rien n’est possible, en dehors de laquelle toutes les déchirures, tous les conflits, toutes les injustices ont été et sont encore perpétrés. Pour Elisabeth BADINTER, il faut revenir aux fondamentaux « liberté » et « égalité » si l’on veut vivre en harmonie et non plus les uns contre les autres : « Notre finalité est une meilleure entente entre hommes et femmes. Pour continuer à avancer, il faut admettre que nous avons beaucoup en commun et que l’on peut tout partager ». « Femme(s) »… Dont le combat, loin d’être une guerre, s’attache à faire triompher la force morale. Pour Michelle PERROT : « La construction d’une citoyenne, véritablement démocratique, donc universelle, suppose la participation des femmes. Elle est un enjeu des temps qui viennent. » « Femme(s) »… Génératrices, liens entre les générations et la tradition, fil d’Ariane de la transmission. Mais aussi, femmes poètes, auteurs, artistes, avec l’écoute en partage, le regard sur l’autre comme « un nouvel espoir », mot de Benoîte GROULT. Pour Antoinette FOUQUE, « Procréatrices, mémoire du futur, de mères en filles et de générations en générations, les femmes sont créatrices à leur tour, en nombre et dans tous les domaines. » Leur entrée massive dans l’histoire, par le fait du mouvement des femmes, est « le plus bouleversant des bouleversements. » Et Laure ADLER de dire : « Les livres ne sont pas des objets comme les autres pour les femmes ; depuis l’aube du christianisme jusqu’à aujourd’hui, entre nous et eux, circule un courant chaud, une affinité secrète, une relation étrange et singulière tissée d’interdits, d’appropriations, de réincorporations. »

Laissons-nous alors guider par ces livres et par les débats et tables rondes qui suivront, avec la volonté de les offrir en partage, de les porter en conscience vers un engagement citoyen et solidaire, de les accompagner avec espoir dans la voie d’une nouvelle condition humaine.

Sylviane LEONETTI

Chef de projet de La Ville Aux Livres

Avec Evelyne LE GARREC, auteur, Colette DEBLÉ, artiste peintre, et l’Association « Paroles de Femmes en Picardie » – « L’écrivain comme écrivain public : la voix des femmes par la voix d’une femme écrivain »

Dans le magazine ELLE, Nathalie Dupuis a regardé / écouté le coffret Marguerite Duras (20.11.09)

dvdduras.jpgPar Nathalie Dupuis – CULTE

POURVU QUE CA DURAS !

« C’est curieux, un écrivain. C’est une contradiction et aussi un non-sens. Ecrire, c’est aussi ne pas parler. C’est de taire. »

Dans ce coffret indispensable, Marguerite Duras se livre pourtant. Dans deux films réalisés par Benoit Jacquot, on la découvre dissertant sur son travail. Dans un CD, une voix, celle de Fanny Ardant, sublime ses textes.

N.D.

« Ecrire, la mort du jeune aviateur anglais », de Marguerite Duras (éditions Montparnasse / Ed. Des femmes-Antoinette Fouque)

Livres Hebdo recense le nouveau livre d’Antoinette Fouque, paru le 13 novembre chez Bourin-Editeur ! (20.11.09)

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LIVRES HEBDO du 20 Novembre 2009
****
01243 FOUQUE Antoinette, BOURSEILLER Christophe – Antoinette Fouque : entretiens avec Christophe Bourseiller, Paris Bourin éditeur, 2009 – 180 p., 21 x 14 cm (« Qui êtes vous ? »
La formule de l’entretien permet de mieux connaître la personne et ses idées. A. Fouque a été une fondatrice du Mouvement de libération des femmes et développe aujourd’hui une critique radicale du féminisme. Tout public Br. 19 euros
ISBN 978-2-84941-146-9

Le blog de PHOTO vous recommande l’exposition « Scènes d’enfants » de Carole Bellaïche

1637.jpgScènes d’enfants de Carole Bellaiche

Par Christophe | 19 Novembre 2009 à 04:30

Jusqu’au 31 décembre, l’exposition à la galerie des Editions des Femmes (35 rue Jacob, 75006), intitulée « Scènes d’enfants » et tirée du livre «ces choses qui font battre le cœur » de Catherine Grive, présente une quarantaine de photos en couleur et en noir et blanc de Carole Bellaiche… Le travail sur l’enfance présenté ici est réalisé avec les enfants de Bellaiche.

(…)

http://www.photo.fr/blog/677-SCENES-D-ENFANTS-de-Carole-Bellaiche.html

« Choses qui font battre le coeur » : Vernissage de l’exposition de Carole Bellaïche et Catherine Grive jeudi 19 novembre 2009, dès 18 h 30

B_mail.jpgAntoinette Fouque et les Éditions des femmes,

 

vous invitent au Vernissage de l’exposition de photographies de

 

 

 CAROLE BELLAICHE

  « SCENES D’ENFANTS »

 

 

tirées du livre Choses qui font battre le cœur de Catherine GRIVE

(Albin Michel Jeunesse)

 

 

Le jeudi 19 novembre 2009, à 18h30

35, rue Jacob 75006 Paris

Exposition ouverte du lundi au vendredi de 11h à 19h, le samedi de 13h à 19h, jusqu’au 31 décembre 2009

 

 

Tirages réalisés par Mathilde et Pascal à l’atelier Publimod.

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Choses qui font battre le cœur  

Dans la vie, soudain, parfois le cœur s’emballe. Les photos/L’exposition de CB dresse(nt) l’inventaire des réalités qui peuvent toucher un enfant, une sorte d’inspection du coffret de ses émotions, plus ou moins gaies, plus ou moins tristes. Inspirée des Notes de chevet de Sei Shonagôn*, ces « choses qui font battre le cœur » – une quarantaine – sont comme une fenêtre donnant sur un décor intime de sensations, et tente ce projet, à la fois étrange et familier, de vouloir décrire le monde tel qu’il apparaît aux yeux d’un enfant. 

*Sei Shonagôn a vécu au XIe siècle. Dame d’honneur de la cour impériale du Japon,  au service d’une princesse de quinze ans, elle a rassemblé des notes « sur les évènements qui s’étaient déroulés devant mes yeux et sur les réflexions que j’avais faites en mon âme », en une œuvre considérée comme majeure de la littérature japonaise.

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Carole Bellaïche est née à Paris en 1964.

Dès l’âge de treize ans, elle s’intéresse à la photo en faisant poser des amies de son âge.

C’est grâce à sa rencontre avec Dominique Issermann, un an plus tard, qu’elle comprend qu’elle peut faire de sa passion, un métier. La photographe suit son travail avec fidélité/attention et lui présente bientôt ses premiers clients, acteurs pour la plupart, afin de réaliser leur presse book. Ils deviendront au fil du temps, une source d’inspiration infinie. Les regards et les attitudes qu’elle sait capter témoignent toujours d’une grande complicité.

En 1985, elle entreprend une série de portraits de personnalités du cinéma qu’elle emmène dans les musées parisiens. Ce sera sa première exposition personnelle chez Agathe Gaillard en 1989. Puis s’enchaineront d’autres expositions, dont plusieurs pour le mois de la photo : « Sur l’enfance » en 1992, « Cahiers et légendes du cinéma » en 1994, « Les amants «  en 1998. Suivront deux grandes rétrospectives, une au musée des Archives avec le mois de la photo en 2002, et l’autre au musée du Cinéma de Turin, « La collectionneuse », qui regroupe quinze ans de portraits pour les Cahiers du Cinéma, en 2007.

Aujourd’hui, le portrait est toujours au cœur de son travail. Tout en y mêlant ses décors, ses lumières, ses ambiances, elle s’attache à exprimer le mystère d’une impression, à débusquer un éclat de rire, un geste qui en dit long…

Le travail sur l’enfance présenté ici est réalisé avec ses propres enfants, à l’occasion du livre co-écrit avec Catherine Grive « Ces Choses qui font battre le cœur » (Albin Michel).

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CATHERINE GRIVE

Née à Toronto au Canada, Catherine Grive est arrivée en France à l’âge de quatre ans. Elle a débuté dans la publicité et notamment participé à la création de la première régie publicitaire de radios locales privées. Elle a ensuite vécu à Londres, où elle a enseigné le français à de riches et gourmandes Américaines soucieuses d’enrichir leur vocabulaire culinaire. De retour à Paris, elle est partie sur la trace d’une histoire familiale, un aïeul disparu dans les premiers jours de la guerre de 1914-1918, et à l’origine d’un Guide des Cimetières militaires en France aux éditions du Cherche Midi. Elle a ensuite publié Bon Anniversaire, chez le même éditeur, un ouvrage truffé d’informations biographiques ou historiques, de citations littéraires sur chacun des âges de la vie. Pendant sept ans, elle a produit des émissions sur France Culture sur des sujets aussi sensibles qu’étranges (le Goût du Noir, la Peur du Vide, les Retrouvailles, les Salles d’attente…). Aujourd’hui, elle qui déteste voyager, traduit des ouvrages touristiques. Elle rédige aussi des beaux livres sur le patrimoine national, ainsi que des biographies familiales. Enfin, et pour son plus grand bonheur, elle écrit des livres pour enfants, poétiques et légèrement loufoques, pour différentes maisons d’édition, Gallimard, Albin Michel, le Rouergue…

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 Exposition ouverte du lundi au vendredi de 11h à 19h, le samedi de 13h à 19h, jusqu’au 31 décembre 2009

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Laurence Zordan cite Martha Nussbaum et Antoinette Fouque dans La Quinzaine Littéraire (16 au 30 novembre 2009)

martha.jpgLA QUINZAINE LITTERAIRE DU 16 AU 30 NOVEMBRE 2009 – SOCIETE
REVOLUTION DES FEMMES SANS FEMINISME
 
LAURENCE ZORDAN
 
Quoi de commun entre le protagoniste de la révolte du Chiapas et l’anthropologue enseignant à Berkeley, observant le rôle des femmes dans le mouvement des mosquées au Caire ? Deux ouvrages qui bousculent les lignes, qui n’en restent pas aux approches convenues et méritent ainsi un rapprochement peut-être inconvenant. Ils illustrent une conception symétrique de la profondeur : l’un est à l’image de l’exclamation paradoxale « qu’ils étaient superficiels par profondeur ! », l’autre ouvre à une minutie vertigineuse, où la ténuité possède une tonalité insoupçonnée, invitant à toutes les résonances. Tous deux posent la question de la capacité agissante des femmes, sans se satisfaire d’une réponse féministe.
 
Sous-Commandant Marcos
Saisons de la digne rage
Climats, 276 p., 21 euros
 
show_image.jpgSaba Mahmood
Politique de la piété
Le féminisme à l’épreuve du renouveau islamique
La Découverte, 312 P., 26 euros
 
(…)
L’ouvrage [Saba Mahmood] manie avec virtuosité précision de l’enquête empirique et envergure de l’analyse théorique, permettant de croiser « études de genre » et implications géopolitiques. Particulièrement féconde, l’approche par les « capabilités » (capabilities qui complète agency de Saba Mahmood) est aussi le fil conducteur du livre de Martha C. Nussbaum, publié par Antoinette Fouque, qui a elle-même ouvert la voie allant de l’observation de ce que les femmes sont « capables » de faire (à commencer par la gestation) jusqu’à un nouveau contrat humain.