Philippe David interviewe Vincent Gimeno sur Sud Radio

Philippe David avec Philippe Bilger, Céline Pina, Marc Warnod, William Thay, Jean Christophe Gallien, Jonas Haddad, Jean-Pierre Bouchard, David Corceiro, Vincent Gimeno

Le premier débat : 54% d’abstention prévue aux législatives : Y-aura t-il un problème de légitimité pour les futurs députés ?
Le grand débat : Stade de France : Veut-on nous cacher la vérité ?

John Karp dans 20 minutes

Pak-manie, pire achat, vide-grenier… On a passé un NFT Evening avec John Karp

WEB 3 Chaque mardi à 18h30, 20 Minutes soumet un acteur du Web 3 aux questions de sa communauté en direct sur Twitch.

L.B.
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John Karp (à droite) était l’invité de 20 Mint au Carré, animé par Laurent Bainier (au centre) et Romain Gouloumès (à gauche). — 20 Minutes

John Karp anime avec Rémy Peretz la meilleure émission francophone sur les NFT, le NFT Morning tous les matins sur ClubHouse. Avec son acolyte, il a coécrit NFT Révolution, un livre référence sur le sujet. Et avec 125 autres passionnés, il va fonder la NFT Factory, un lieu consacré au mouvement en plein Paris. Il a organisé à Lisbonne la Non Fungible conférence… Qui mieux que lui pouvait nous parler de la fièvre pour les jetons non fongibles ?

Nous l’avons donc invité dans notre studio du Carré Champerret pour répondre en direct sur Twitch aux questions de la communauté. L’émission 20 Mint au Carré du 8 juin est à redécouvrir ici :

Christian Mégrelis dans le 9-12h de LCI le mardi 7 juin 2022

Le 9-12, est présenté par Marie-Aline Méliyi et Thomas Misrachi. Pendant 3 heures, en direct sur LCI, l’info, toute l’info, rien que l’info. A l’heure où l’actualité monte en puissance, la rédaction LCI se mobilise pour vous apporter les informations qu’il ne faut pas manquer : les faits, les réactions, l’analyse, les images et les témoignages de ceux qui font l’actu en France et à l’étranger.

Revoir l’émission ici : https://www.tf1info.fr/replay-lci/video-le-9h-12h-du-mardi-7-juin-2022-2222322.html

Au programme du 9/12 du mardi 7 juin 2022 : l’édition d’aujourd’hui porte sur la guerre en Ukraine où des combats se poursuivent à Severodonetsk, ville bombardée par la Russie et où ses forces sont plus nombreuses mais où les forces Ukrainiennes tiennent bon, assure Volodymyr Zelensky malgré que le feu ait été ouvert sur une vingtaine de localités ces dernières heures. Le vol du blé ukrainien par Moscou pour le vendre à son profit après avoir imposé un blocus en Mer Noire affirme les Etats-Unis qui accuse Poutine de poursuivre un chantage pour obtenir la levée des sanctions contre la Russie. Cette édition du 9/12 porte également sur l’affaire du refus d’obtempérer qui a coûté la vie à une passagère samedi à Paris qui prend une tournure politique à l’heure où Jean-Luc Mélenchon affirme que « la police tue » et déclenche la colère des forces de l’ordre. Le syndicat Alliance a annoncé qu’il allait porter plainte. Nos invités en plateau sont le Général Chauvancy, consultant en géopolitique, Vincent Hugeux, grand reporter, spécialiste de politique internationale, Magali Barthes, journaliste au service étranger de LCI, Christian Megrelis, ancien conseiller de Mikhail Gorbatchev, François Bersani, porte-parole unité SGP Police Ile-de-France, Raphael Maillochon journaliste au service police justice de LCI et Caroline Didier, présidente de l’ONG Doc4Ukraine. Par skype, Oleksandr Hontcharenko, maire de Kramatorsk et Arthur Portier, consultant chez Agritel.

Grande émission pour Profession spectacle sur le 39ème Marché de la Poésie

Entretien avec François de Coincy : « Emmanuel Macron fait partie des gens qui croient que l’argent règle tout »

Par Marcalpozzo

Entretien avec François de Coincy : « Emmanuel Macron fait partie des gens qui croient que l’argent règle tout »Dans un essai, Sept idées libérales pour redresser notre économie, éditions L’Harmattan, 2022, militant pour une « vraie » économie libérale pour la France, l’auteur et économiste expose un certain nombre d’idées originales et iconoclastes faciles à mettre en œuvre. Cet entretien est paru dans le site de la revue Entreprendre. Il est désormais en accès libre dans l’Ouvroir.

Entretien de Dominique Motte dans Entreprendre

Entretien avec Dominique Motte : sur quel modèle est fondée la démocratie ?

Propos recueillis par Marc Alpozzo, philosophe et essayiste

Dominique Motte est suisse par sa mère et français par son père. Durant de nombreuses années dans les affaires, avant d’être consultant, il rachète l’IFOP en 1988. Homme de terrain et d’engagements, sa connaissance du monde des affaires et des enjeux législatifs, lui ont inspiré des milliers de notes, afin d’établir et réfléchir au meilleur modèle démocratique. Serait-il français ? Américain ? En réalité non, le seul exemple qui l’emporte à ses yeux et l’exemple suisse. De la démocratie en Suisse (La Route de la soie, 2021), est ouvrage qui se présente comme un dictionnaire, et qui nous instruit sur un modèle démocratique dont la France serait bien inspirée de copier… Je l’ai rencontré dans un restaurant du XIVe arrondissement de Paris. Il en est ressorti cet entretien.

Marc Alpozzo : Vous nous proposez un dictionnaire de la démocratie, intitulé De la démocratie en Suisse (La Route de la soie, 2021), réponse évidemment subtile à Alexis Tocqueville et son De la démocratie en Amérique. Pourquoi ce titre ? Prétendriez-vous que la vraie démocratie se trouve du côté de la Suisse ?

Dominique Motte : Un des grands outils de la démocratie est le principe de la subsidiarité déjà mis en œuvre par Aristote, élève de Platon, dans les années 350 av. J.-C.

L’apparition des Etats-Unis quelques années plus tard donna l’occasion à Abraham Lincoln en 1863 de déclarer…du peuple, par le peuple, pour le peuple.

Quelque part au milieu de ces siècles, en août 1291, quelques représentants de trois tout petits cantons primitifs, se sont rencontrés secrètement pour mettre en commun leurs forces afin de contrer les baillis autrichiens et prêter serment. Ils conservaient leurs pouvoirs régaliens tout en créant ex nihilo une confédération qu’ils nommèrent Suisse, eux-mêmes s’appelant confédérés, et surtout sans capitale et sans président. Seule une assemblée de députés appelée Diète fédérale dès les années 1500, perdurera jusqu’au 12 septembre1848, date de la nouvelle constitution moderne.

Alexis de Tocqueville, sur la base de plusieurs séjours en suisse et du livre critique édité en 1843 « de la démocratie en suisse « d’Antoine-Elisée de Cherbuliez, suisse de son état, déclarait le 15 janvier 1848 concernant la démocratie suisse : » on peut dire inédit dans le monde… le système suisse est exemplaire… démocratie pure… » termes qui valent reconnaissance.

Je plaide pour plus de 730 années de démocratie, certes peu formalisée dans ses débuts, employée comme outil de gestion de la mise en œuvre de la politique. A rapprocher des résultats économiques, industriels, financiers, sociaux, etc. obtenus aujourd’hui.

Alors oui je pense réellement que vers chez les suisses se trouve la vraie démocratie directe !

Ils l’ont prouvé, et ne l’ont pas usurpé.

M. A. :  À l’entrée « Démocratie », vous écrivez : « La démocratie est le régime politique dans lequel la souveraineté est détenue par le peuple, c’est-à-dire que toutes les institutions et décisions politiques ont pour fondement un consentement du peuple. » Avec le référendum français sur le Traité de Lisbonne en 2005, qui a obtenu une majeure partie de votes « Non », bafoué en 2007, on peut dire que la France est le mauvais élève de la démocratie, si l’on s’en tient à cette définition de la démocratie. Comment appelez-vous la démocratie en France ?

D. M. : Je me permets de rectifier une petite inexactitude. Quand vous dites que toutes les décisions politiques ont pour fondement un consentement du peuple, il faut comprendre que le peuple ne vote pas les lois qui sont elles votées par l’assemblée fédérale. Mais un citoyen peut, en cas de désaccord avec une loi votée, déposer une initiative populaire pour la faire modifier voire la retirer.

Je ne dirais pas que la France soit un mauvais élève, je ne le crois pas. Mais alors on parle de démocratie indirecte dite représentative comme il y en a des dizaines dans le monde que je préfère ne pas citer. Je reconnais qu’il faudrait établir les critères des appellations démocratie permettant de faire apparaître les différenciations.

Je dois avouer que je ne connais pas la différence entre un référendum du 28 octobre 1962 à partir duquel on modifie l’article 11 de la constitution, et un référendum du 29 mai 2005.

C’est un peu comme celui organisé pour l’aéroport de Nantes, on peut appeler cela un sondage d’opinion. Ou alors quand en 1969 on vote pour un double objet sénat/avenir de l’exécutif, je dois dire que vu de suisse qui vote pour un référendum=un objet, une certaine confusion s’installe.

 Le référendum en suisse est au-dessus de toutes les institutions y compris l’assemblée fédérale et fait l’objet de l’article de la constitution article 140.

M. A. : À l’entrée « Démocratie directe », vous écrivez que « le peuple prend part aux décision politiques du pays par le droit de vote, mais il peut également soumettre des idées et modifier les lois ». Les soupçons en générale à propos de la proposition du R.I.C. qui était au centre des revendications des Gilets jaunes et dont l’objectif était de faciliter la consultation du peuple, sans associer le Parlement en amont comme c’est le cas pour le référendum dit « d’initiative partagée » tant chez les hommes politiques de tout bord que dans l’opinion. Pourquoi pensez-vous, que la démocratie directe fasse tant peur en France, et quel sera sa plus-value pour le peuple français ?

D. M. : Je dirais tout d’abord qu’il faudrait que chaque citoyen cherche à se comporter comme un souverain. Ce qu’il est.

Voilà quatre thèmes qui permettraient un changement de comportement pour éloigner cette peur.

Peut-être intégrer le fait qu’il est moins humiliant d’obéir à un pouvoir qui se présente comme émanent de nous-mêmes, que de subir la contrainte d’une force directe et extérieure. Nous avons eu notre Guillaume Tell !

Peut-être intégrer la phobie d’un pouvoir concentré et tout puissant.

Peut-être constater que les grandes inflexions sont inexistantes en Suisse.

En tous cas accepter le 50.1% et donc forcément la proportionnelle.

Vous constaterez alors que les problèmes se résolvent comme par enchantement. Vous pouvez suivre les 41 objets en cours de signature ; au début 2022 il y avait 23 initiatives et 18 référendums.

Quant à participer à une initiative populaire partagée, c’est pour moi inconcevable étant donné que c’est un droit de tout citoyen pris individuellement, de mettre en cause une loi votée justement par l’assemblée fédérale. Pourquoi voulez-vous qu’il s’associe avec ceux qui ont votée la « dite » loi ? C’est juste une ineptie.

M. A. : Actuellement la Constitution française prévoit la possibilité d’un référendum dit « d’initiative partagée », pouvant être lancé par un cinquième des membres du Parlement, soutenus par un dixième des électeurs, soit plus de 4,5 millions de personnes ? Qu’en pensez-vous ?

D. M. : Si je peux me permettre de vous demander de quand date cette possibilité 2008 – 2013

2014 -2015 ? et combien de référendum de ce type ont été organisé ? Je pense 0 !

C’est juste une blague.

M. A. : Votre dictionnaire est très riche et mérite le détour. Je ne pourrais m’attarder sur chaque entrée, mais il suffit de s’arrêter sur son sommaire, qui est prolongé d’ailleurs par votre site, pour comprendre que la démocratie en Suisse est très complète. Que vous a inspiré cette mise au ban, en 2017, d’un parti politique en France, le R.N., par l’ensemble de la presse, ou presque, alors que sa présidente, Marine Le Pen, arrivait au second tour de l’élection présidentielle, représentant 7 678 491 de voix, soit 21,30% des suffrages exprimés, sans compter les élus et journalistes qui demandent aujourd’hui, à ce que l’on interdise Éric Zemmour d’antenne ? Pensez-vous que c’est un déni de démocratie ?

D. M. Si vous êtes favorables au référendum, comme beaucoup de candidats à la présidentielle, et non des moindres, vous êtes forcément pour le proportionnelle intégrale.

C’est inconcevable autrement.

Par ailleurs l’article 16 de la constitution suisse stipule que toute personne a le droit de former, d’exprimer, et de répandre librement son opinion.

Je sais que certains dirigeants n’ont pas bien retenu la leçon : Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine, Benito Mussolini, Kim Jong-Un, et sont rentrés chez eux après des séjours de plusieurs années en Suisse, sans avoir lu l’article 16.

Alors conseillez vos élus et journalistes de bien lire notre article 16 !

Dominique Motte, De la démocratie en Suisse, La Route de la Soie Editions, 2021.

Dominique Motte

Né en 1942 de nationalité suisse par ma mère et française par mon père.

Pendant plus de vingt-cinq années dans le golf :

– édition du mensuel Golf Européen en 1969

– construction d’une vingtaine de parcours dès 1965

– création du trophée Lancôme en 1970 puis organisation d’une douzaine d’ open nationaux tant en Europe qu’en Amérique du Sud  associé avec IMG -Mc Cormack

– réalisation d’un guide : les 1’000 meilleurs parcours du monde

En 1988, en s’associant au cabinet Bossard Consultant, il rachète l’IFOP. 

En 1995, il reprend un laboratoire de cosmétiques.

Marc Alpozzo
Philosophe, essayiste
Auteur de Seuls. Éloge de la rencontre, Les Belles Lettres

Actualitté met Emmanuel Jaffelin à l’honneur (merci à Etienne Ruhaud)

Une nouvelle voie vers le bonheur pour Emmanuel Jaffelin

Le développement personnel connaît actuellement un essor incroyable. En témoignent les rayons de nos librairies. Chacun y va de sa proposition pour réussir, être épanoui, mener une bonne vie, devenir riche et célèbre, rester au mieux de sa forme. Aucun de ces coachs, de ces auteurs à succès, ne semble pourtant répondre à la question première : qu’est-ce que le bonheur ? Et en quoi le fait d’acquérir toujours plus ou de vivre de plus en plus longtemps, pourrait nous permettre d’y accéder, de le rendre durable ? Par Etienne Ruhaud.

ActuaLitté

Soumis à l’angoisse de la mort, mais aussi à la crainte du déclassement, nos contemporains cherchent parfois le bonheur là où il ne saurait résider, ou se trompent de direction… 

Face au malheur

Nous sommes souvent stupéfaits lorsque des personnes au faîte de la gloire, de la réussite, se suicident. De fait, qu’est-ce qui rend heureux ? Et pourquoi tant d’hommes, ou de femmes, pourtant favorisé(e)s par le sort, ne semblent pas comblé(e)s ?

Peut-être convient-il d’abord de définir ce qu’est le bonheur, en quoi il consiste. Partons, en premier lieu, du constat suivant : la technoscience ne nous a pas nécessairement rendus heureux. L’espérance de vie s’est considérablement allongée et pourtant nous n’avons jamais autant craint la violence, la disparition.

La plupart d’entre nous ne croit plus en l’au-delà, et de fait nous ne nous consolons plus en espérant aller au Ciel. Longtemps admis, le décès d’un enfant constitue ainsi un drame, alors que cela s’inscrit dans l’ordre des choses. Beaucoup cèdent pourtant au sentiment d’injustice. Comment, dès lors, accepter le réel, accepter précisément le deuil d’un être cher, jeune ? 

Dans un premier temps, admettons que ce que nous nommons « mal » (la mort prématurée, le viol, le meurtre, la vieillesse, etc.) n’a rien d’exceptionnel, mais constitue une possibilité. Possibilité que nous devrions, dans l’absolu, accueillir avec détachement, dans la mesure où nous n’avons aucune prise sur le temps.

Inévitable, la souffrance physique et/ou la maladie peut ainsi générer du malheur, ou, paradoxalement, du bonheur. Tout dépend en réalité de notre état d’esprit, comme nous le montre l’exemple de Stephen Hawking : affrontant une sclérose latérale amyotrophique, le physicien s’est concentré sur sa vie intérieure, intellectuelle, produisant ainsi de brillants postulats, devenant un savant reconnu.

Il en va de même quand le méchant nous attaque. Soit nous nous révoltons, et cédons à la passion, au malheur. Soit, tel le stoïcien Épictète, nous choisissons de demeurer fort, maître de la situation, tandis que notre agresseur, lui, reste en position de faiblesse, car esclave de ses (mauvaises) passions ou de la cruauté qui l’anime, qui le ferait alors tomber dans la passivité.

Qu’est-ce que l’heur ?

Ni bon, ni mauvais en soi, l’heur, qui désigne le moment, la chance, demeure purement fortuit. Surgit inopinément, l’heur du coup de foudre est ainsi lié au hasard. De même, les gagnants du Loto ont-ils simplement connu la chance, l’heur de cocher les bons numéros.

Toutefois ni l’heur du coup de foudre, ni l’heur du gain financier subit, ne sauraient nécessairement conduire ni au bon-heur, ni au mal-heur. Notre comportement peut faire de cet « heur », justement, quelque chose de positif, ou de négatif. Le coup de foudre peut ainsi mener à la dépression, au suicide, en cas de rupture, quand le fait de devenir subitement très riche peut faire perdre la tête, dépenser inconsidérément, être harcelé par son entourage. Seule une attitude rationnelle, raisonnable, détachée des passions, nous permettra d’envisager l’heur avec sérénité, et donc de le transformer, de le bonifier en quelque sorte.

Semblablement, s’il est préférable d’être riche, en bonne santé, ou de connaître la gloire, il ne s’agit guère de phases transitoires, contingentes. La santé, comme la jeunesse, comme la célébrité passent, s’éteignent, et un pauvre sera souvent plus heureux qu’un riche, un malade plus heureux qu’un sportif. D’où l’importance de garder une position détachée, d’admettre la fugacité, sinon la futilité de l’heur. 

Vers la liberté, vers la félicité

 Le désir, plus que la passion, peut donc mener au bonheur. Prisonnier de sa passion, par exemple de son coup de foudre, l’individu ne peut plus finir que par souffrir, et ne sera pas libre. Non obstant, il paraît très difficile de dominer l’heur, soit les évènements qui adviennent, et qui fondamentalement ne dépendent pas de nous, puisque nous sommes en réalité régis par des causes qui nous dépassent.

Dès lors, la félicité, le bonheur, ne consistent pas dans l’aversion à l’égard de tel ou tel heur (tel un tsunami, ou un cancer), ni dans le désir à l’égard de tel ou tel préférable (la gloire, la santé, etc.), mais bien dans la liberté, soit dans le fait de savoir que nous sommes déterminés, que tout est contingent.

Seule cette même liberté permet justement d’accepter ce qui demeure inéluctable, en étant conscient, et plus encore d’anticiper, afin de ne pas être surpris. Être libre, c’est donc, étrangement, se savoir déterminé et accueillir l’heur tel qu’il se présente, soit possiblement le transformer en bon-heur ou en mal-heur. En ce sens, le bonheur ne vient que de nous, de notre intelligence. 

Un essai pédagogique, accessible

Agrégé de philosophie, auteur de neuf ouvrages, dont certains vendus à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires, Emmanuel Jaffelin répond donc au pari initial, formulé dès l’introduction : tenter de comprendre ce qu’est le bonheur, et se donner les moyens d’y arriver. Dépassant les lieux communs, déployant une série de raisonnements complexes, mais relativement accessibles, l’auteur tente de fournir des réponses, en perturbant nos idées reçues, en bousculant nos schémas, nos habitudes. S’appuyant également sur une série d’exemples, situations concrètes ou souvenirs de lecture ou de films.

Emmanuel Jaffelin définit une voie exigeante, mais malgré tout à notre portée. Le ton est souvent familier, direct, le penseur tutoyant son lecteur, comme s’il s’agissait d’une simple discussion, ou comme s’il s’adressait à un ami. Plusieurs grands penseurs, sont également évoqués, enrichissant la réflexion du lecteur devenu complice, compagnon. Par-delà la vulgarisation, le désir de créer une philosophie populaire, Emmanuel Jaffelin signe là un livre vrai, riche, un vade-mecum.  

Emmanuel Jaffelin Michel Lafon
Célébrations du bonheur. Guide de sagesse pour ceux qui veulent être heureux
02/09/2021 175 pages 12,00 €