L’Auvergnat de Paris interviewe Franck Archimbaud
Actualités (NON EXHAUSTIF)
Lettres capitales rend hommage au dernier livre publié par Pierre-Guillaume de Roux
« La croisade du mal-pensant », le roman percutant de Christian de Moliner
À soixante-sept ans, Samuel Meiersohn mène une vie tranquille de professeur d’université à Saint-Paul, une ville de province qui ressemble à celle de Dijon, si l’on suit les indications données par l’auteur dans sa Préface. Divorcé, vivant seul dans un deux pièces, il consacre son temps à préparer ses cours et à travailler à l’ouvrage de toute une vie intitulé Civilisation et consacré aux croisades, sans penser qu’un jour il sera lui-même embarqué dans une croisade d’une rare violence, inattendue et absurde à la fois.
Résumé de cette façon, le quotidien du héros du roman de Christian de Moliner, La croisade du mal-pensant¸ ressemble à celui d’un protagoniste d’une tragédie moderne qui finit dans le tourbillon d’un procès kafkaïen. En 2019, période pendant laquelle se déroule l’action de ce roman, cette mésaventure a tendance à être qualifiée de « dérive », terme préféré par la novlangue pour nommer le drame humain qu’un tel incident déclenche dans la vie jusque-là paisible de Samuel Meiersohn. Sauf que ce combat pour défendre ses idées s’avère plus tenace que le présume la bien-pensance contrariée dans son confort, dans ses certitudes et son conformisme. En cela, l’histoire de Samuel gagne à la fois dans sa modernité et dans sa veine classique, et donc exemplaire, ramenant à l’universel une quête de justice vieille comme le monde qui, depuis les plus anciennes tragédies, réclame son rituel de réparation à travers le destin douloureux d’une victime expiatoire.
C’est ainsi que petit à petit se mettent en scène tous les éléments de cette tragédie. Une étudiante faisant partie d’un groupe racialiste distribue des tracts réclamant un espace interdit aux blancs à l’intérieur de l’université. Le professeur Samuel Meiersohn réagit avec vigueur l’interpellant et déchirant son tract. Il s’agit selon lui d’un acte fasciste, car le fait de séparer les gens selon leur couleur de peau touche la mémoire sensible des tragédies des années ’30. La riposte du groupe racialiste dirigé par Zaynab n’Golo ne va pas se faire attendre. Samuel sera traité de « sioniste ». Désormais, l’amphithéâtre, le campus, voire l’université dans son ensemble vont se transformer en un camp retranché où l’idéologie va remplacer toute réflexion et finira par l’emporter au bénéfice d’une intolérance grandissante.
Comment va réagir Samuel ? Si pour le moment aucune stratégie de renoncement n’est envisageable de sa part, se considérant être dans son droit d’exprimer son opinion et de combattre ce qui pour lui est indéniablement une forme de racisme anti-blanc, il ne tardera pas à constater le changement d’attitude de la direction de l’université en la personne de son président Marc Vieri qui, plus est, c’est un ami. Peut-il encore agir malgré cette opposition ? Est-il encore possible de défendre ses idées, surtout lorsque la logique des faits est complétement inversée ? Où est le juste, ou sont les convictions qu’il croyait inscrites dans le marbre de la vie universitaire et démocratique ? À quoi riment cette lâcheté et cette désertion ? Ce retournement de situation aura un effet dévastateur sur cet être à fleur de peau, en grand déséquilibre affectif, suite à un drame survenu au début de sa vie de couple et enfui dans un coin de sa mémoire. Samuel commencera à douter de lui tout en cherchant un appui dans son combat qu’il continue à considérer comme juste. Le scepticisme qui va gagner du terrain le fera-t-il renoncer à son combat ?
Sinon, comment va-t-il résister ? Il y aura d’abord les femmes de sa vie, Jeannine el Bahr, la syrienne à laquelle il va déclarer sa flamme, Elisabeth, son ex, il y aura ensuite l’appui de son ex beau-frère, avocat prêt à le défendre en justice. Tout cela pourrait jouer en sa faveur, sauf que petit à petit, sa fragilité gagnera du terrain et sera de plus en plus visible et de plus en plus pesante. Le destin de Samuel Meiersohn est loin d’être écrit à ce stade. Laissons aux lecteurs le plaisir de découvrir la fin de son histoire.
Précisons surtout qu’à travers son roman Christian de Moliner aborde un sujet d’une extrême actualité qui met à l’épreuve les valeurs de notre société et invite à réfléchir à la survie de notre démocratie. Son roman n’est pas un simple exercice de rhétorique, il est surtout ancré profondément dans l’actualité que nous vivons à présent et reprend une problématique qui fait l’objet de débats philosophiques et sociétaux contemporains. Il ne s’agit pas seulement de nous interroger sur nos prises de position mais aussi sur nos hésitations et nos peurs, sur notre lâcheté et notre désertion. Aurons-nous le courage de défendre nos idées contre l’ordre établi, quitte à passer pour un mal-pensant comme Samuel, ou nous contenterons-nous de notre confort intellectuel si semblable à une commune médiocrité dorée ? Avouons que les absurdité qui surgissent actuellement à tous les coins de rue sont de plus en plus nombreuses.
Bousculant nos consciences, l’auteur nous oblige à nous positionner par rapport à la vie commune de la cité et à notre propre vie. Son héros a choisi sa voie, à nous de revisiter la nôtre, car, si son courage le pousse à se battre contre vents et marées, c’est à nous de quitter les forteresses qui nous empêchent d’agir et partir en campagne pour défendre les causes qui nous tiennent à cœur. Les peurs que font peser sur Samuel la foule assourdissante des agitateurs et l’administration qui tremble devant tout événement venant troubler l’ordre établi, sont en réalité les deux faces d’une monnaie qui illustrent le prix à payer contre l’aveuglement et l’illusion d’une paix sociale condamnée à l’implosion.
Vrai regard lucide sur le monde actuel, La croisade du mal-pensant est en même temps cette interrogation que Christian de Moliner pose devant nous comme un miroir, pour nous rappeler que nous devons agir si l’on ne veut pas que les pires gangrènes du passé ne ressuscitent dans les relents des caniveaux de l’Histoire et s’insinuent dans nos vies comme un poison mortel. Devant un tel désastre, nous ne serons pas seulement des victimes mais aussi d’impardonnables complices.
Un triste hasard fait qu’au moment où paraît cette chronique, on apprend la mort de son éditeur Pierre-Guillaume Le Roux qui, malgré sa maladie, avait tenu à publié à tout prix le roman de Christian de Moliner. Hommage soit rendu à sa mémoire.
Dan Burcea
Christian de Moliner, La croisade du mal-pensant, Éditions Pierre-Guillaume Le Roux, 2021, 206 pages.
Le Monde de la Photo a remarqué Philippe Enquin
Le Monde de la Photo février 2021
Ces gens-là
« Philippe Enquin saisit la générosité, la bienveillance, les petits gestes du quotidien, immenses et minuscules, quand l’épidémie tourmente la planète. » Le comédien et humoriste François Morel en connaît un rayon en matière de générosité et de bienveillance, c’est dire la valeur de cet adoubement. De la joie, de la légèreté, malgré le confinement et la rudesse de la rue et des cartons (lire le témoignage de Jojo…) : c’est cet aspect de la vie quotidienne que le photographe, âgé de 85 ans, a choisi de mettre en images, depuis son balcon parisien. Sa photographie noir et blanc est un humanisme. 106 pages ; 21×29,7cm, 26 € »
Mercredi 17 février de 17h à 19h visioconférence Zoom avec Pierre Ménat sur l’Europe
https://us02web.zoom.us/j/87841488536?pwd=bURha3daemtuMFlJVklxU2J1VU1mdz09

Florilège d’articles sur Eric-Louis Henri
Florilège d’articles sur Frederika Abbate
Présentation des Editions des Coussinets pour le printemps 2021
François de Coincy invité par Catherine Rouvier à la radio
Catherine Rouvier reçoit : François de Coincy, chef d’entreprise, écrivain
Sujet : Nous contentons-nous de naître ? ; Naît-on homme ou femme, ou bien le devient-on ? ; Confession d’un enfant hors du siècle ; La grande famille ou règlement […]
« une vraie gouaille dans l’écriture de Maurice Daccord, proche de celle du Frédéric Dard »
Tantum ergo, quand Gendarmerie et Police ne font qu’un
D’un côté le commandant de gendarmerie Crevette qui accepte de travailler dans la police (le rapprochement de ces deux corps de l’état est encore proche de la science-fiction en France, mais n’est-ce pas dans le sens de l’histoire. Ce qui est certain pour un puriste comme moi en ce qui concerne la police et la procédure judiciaire, c’est que Maurice Daccord ne fait aucune erreur à ces niveaux et que même ce commandant a toute sa place dans un service de police de province normal).
De l’autre Baccardi un gratte-papier dans une compagnie d’assurances qui à la veille de la retraite décide de monter un cabinet d’écoute pour personnes délaissées (à son domicile, la cuisine servant de salle d’attente). Pas un cabinet de psychothérapie, non, d’écoute, il soigne avant tout par l’écoute, par le silence, tout au plus peut il partager son expérience de ses nombreux divorces et il sait faire montre d’empathie. Il a une vraie éthique (qu’il invente étant le seul à exercer ce métier) : ne jamais prendre les coordonnées de ses patient(e)s, il ne vérifie même pas si le prénom donné est le bon.

Dans cette ville de province, le commandant Crevette se voit obligé sur une série de meurtres assez ignobles : des femmes sont assassinées, éventrées, un crucifix enfoncé dans leur vagin et les mots Tantum Ergoscarifiés sur leur ventre.
Tantum ergo, un hymne des vêpres Pange linguacomposé par Saint Thomas d’Aquin et qui depuis le XIX siécle fait partie de la liturgie catholique pour la célébration du Saint Sacrement. Une grande partie des victimes s’avèrent être des clientes de Baccardi. Il devient le premier suspect, mais à force de repas et d’apéritifs, les deux hommes apprennent à se connaître et finissent par collaborer.
Leurs investigations les amènent dans un monastère isolé qui, bien des années avant, servait de pension pour jeunes filles de bonne famille. Quel secret renferme ses murs épais ? Et si tout cela n’était autre qu’une vengeance longuement mûrie ? Et si le vrai n’était pas si évident qu’il en ait l’air ?
Quand j’ai lu ce roman policier de Maurice Daccord publié chez L’Harmattan, j’ai pensé à un autre que je venais juste de finir : L’écrivain public de Dan Fesperman paru dans la collection grands détectives aux éditions 10/18. Le même principe, deux personnages que rien ne devrait réunir et qui collaborent ensemble pour résoudre un meurtre. La similitude s’achève à ce niveau.
Il y a une vraie gouaille dans l’écriture de Maurice Daccord, proche de celle du Frédéric Dard, celui des premiers romans policier essentiellement. Ces deux héros sont sympathiques, avec leurs blessures, leurs cicatrices, leurs pudeurs. Un peu d’argot, mais toujours à bon escient, qui rend dialogues et texte très vivants, naturels.
Un roman policier très classique, mais que l’on lit toujours avec grand plaisir.
Emile Cougut
L’auteure de « Méthana » vous livre ses secrets
Steff Rosy dans un extrait vidéo du Live du 7 février 2021 – Voici un extrait vidéo avec les révélations les plus importantes de notre Live sur Facebook du 07 février 2021. Pourquoi le COVID ? Comment acceptez le changement, être heureux et vivre en paix avec soi-même ?