Claude Berger est né en 1936 au cœur du Marais.
Tôt orphelin de mère, porteur de l’étoile jaune à 6 ans, abandonné par son père qui trône en caïd de maison close… L’enfant se révèle un exemple de précocité dans l’adversité, la contrainte et la persécution : caché durant deux années dans une masure de la banlieue parisienne, il s’en échappe pour subvenir aux besoins des treize personnes qui constituent « la tribu ».
Jeune homme en colère, en quête d’humanité et de révolution, devenu chirurgien-dentiste, il se retrouve en Afrique noire puis en Algérie, mêlé aux événements des indépendances.
Dans les années soixante-dix, il s’engage dans la réflexion et l’écrit politiques. Il signe des articles dans la revue Politique aujourd’hui, puis dans Libération, Les Temps Modernes, ou encore Le Nouvel Observateur.
Revisitant Marx, il dénonce le léninisme et le capitalisme d’état et donc le salariat d’état chers aux sociaux-démocrates, aux marxistes-léninistes, aux trotskystes, bref à cette gauche conservatrice du salariat, incapable d’inventer d’autres formes sociales.
La crise, pour Claude Berger, n’est pas celle du capitalisme, mais celle du salariat, dont il réclame l’abolition. Une crise identique à celles que connurent l’esclavagisme puis le servage. Son ouvrage « Marx, l’association, l’anti-Lénine » devient une référence pour les colonels portugais de la Révolution des œillets.
En 1978, il déclenche une polémique en signant dans Le Matin un article virulent contre Georges Marchais, qu’il accuse de duplicité en matière d’antisémitisme. Ce papier lui vaudra une réponse à la une de L’Humanité.
En 1997, à quelques mois du procès Papon, Claude Berger signe un essai intitulé « Blanchir Vichy? », réflexion sur l’essence de l’antisémitisme.
A l’aube du nouveau millénaire, il ouvre un restaurant ashkénaze dans le Marais, Le Train de vie. La cave y accueille écrivains, musiciens et débats sur la philosophie du Judaïsme, ce jusqu’en 2003.
En 2003, il publie aux Éditions Caractères « Jérusalem, au pied du mur », un recueil de poésies imprégnées de mystique, illustrées par les photographies de son jeune fils, David.
En 2005, il publie « Les siècles aveugles de la gauche perdue – Rome, La Mecque ou Jérusalem » un essai dans lequel il démonte les effets de la sécularisation de la matrice culturelle chrétienne sur une gauche à la fois antisioniste et conservatrice du salariat. Dans la lignée de sa réflexion, il lui oppose les kibboutz urbains et il en salue la naissance dans une étude publiée par la revue Le meilleur des Mondes en 2008.
De 2007 à 2011, il ouvre un nouveau Train de vie dans le Marais, qui sera le lieu de rendez-vous des musiciens klezmer et tziganes avec qui Claude Berger chante en yiddish, en hébreu ou en rom afin de projeter cette tradition vers l’avenir.
En 2013, il publie « Pourquoi l’antisémitisme ? » aux Editions de Paris / Max Chaleil.
Claude Berger a également publié un roman « Les Hérétiques » (renommé « Place des Juifs » dans une seconde édition), dans lequel il conte son trajet entre deux enfermements : celui de l’enfant et celui de l’adulte dans un hôpital psychiatrique militaire par refus de la torture pendant la guerre d’Algérie, second enfermement en compagnie des tortionnaires devenus fous de culpabilité.