Philo – Libé des Livres jeudi 11 juin 2009
Par Robert Maggiori
Jean-Joseph Goux – Renversements
Des femmes-Antoinette Fouque, 266 pp., 15 euros
Le sous-titre du livre – « L’or, le père, le phallus, le langage » est plus intrigant que son titre. Si on ajoute que « la monnaie doit être conçue comme l’équivalent général des marchandises », la parole comme « l’équivalent général des signes », le père comme celui des sujets, et le phallus, au sens lacanien, comme celui des objets de pulsion, on peut entrevoir ce que Marx a fait au niveau de l’économie, est ici tenté sur le plan psychanalytique, sémiotique et anthropologique, la notion d’échange permettant de bâtir une théorie générale du symbolique.
Philosophe, professeur à l’Université de Rice, Jean-Joseph Goux n’établit pas simplement des homologies entre la monnaie, le langage, la sexuation (où se manifeste l’hégémonie ancestrale du masculin sur le féminin) et la structuration des sociétés. Il tente, en prenant appui sur le « moment volcanique de Mai 68 », de montrer l’institution symbolique et les « héritages » de la société occidentale.
France 3

FEMMES DE LA RIVE GAUCHE hier et aujourd’hui









Alain Rafesthain, Président du Conseil Général du Cher, Président du jury
Résister – nouvelles clés juin-août 09
EXTRAIT D’
Je propose, en le rapprochant de l’entre-deux femmes comme construction d’une identité non phallo-centrée, le terme d’entre-deux chairs native. Cette intimité active tant du côté de la mère que de l’enfant, fille ou garçon, y compris durant son séjour dans le ventre maternel, va de l’allaitement jusqu’aux caresses réciproques, de la comptine au regard-fusion, de l’infra-verbal aux premiers mots qui méritent l’expression de langue maternelle pénétrant le corps dans une vibration jouissive… tout cela supposant, bien sûr, que la souffrance et le refus n’envahissent pas la mère, ni qu’un père ou une institution comme l’ordre des sœurs sainte-Clotilde ou autre barbarie, imposent leur violence ou la rigidité d’un système qui vise à éduquer et à soumettre dans la forclusion du corps charnel et désirant.