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Quelque chose d’une ville
Article Commentaires 17 mai 2008Par Jacques Dubois
Edition : Bookclub
L’auteure est devenue parisienne avec le temps. Dans de petits textes entre poésie et roman, elle tente de restituer certains des repères de son quotidien au sein de la métropole. Depuis son quartier, elle regarde agir quelques-uns de ceux avec lesquels elle traite ou simplement qui passent. Beaucoup d’entre eux, à l’évidence, n’ont pas la vie drôle, aimeraient changer de destin. Mais qu’y faire et comment savoir ? Reste à trouver l’écriture qui, en dix lignes, vingt lignes, une page, dira sans pathos vain le « comment c’est » de ce qui leur arrive. Or, elle est à l’œuvre, cette écriture, suggérant sans trahir, tenant la bonne distance, adoptant le ton juste.
L’ auteure, vous la connaissez. Elle s’appelle Françoise Collin et est philosophe. Elle a écrit des ouvrages mémorables sur Maurice Blanchot et sur Hanna Arendt. Elle fut à la pointe du combat féministe, fondant les Cahiers du Grif en 1973. On lui est reconnaissant de la pause qu’elle fait ici dans un petit livre inspiré. Cela tourne autour de la question de savoir ce qu’est une grande ville aujourd’hui comme de la manière dont chacun y assure son existence.Cela donne de simples récits qui commencent par « Sur la place de la République où cria de Gaulle, où défilent par milliers les cégétistes » ou s’intitulent « Comment on se fait des amis à Paris ». De l’un à l’autre, cela va, cela vient et c’est très réussi. Oui, on dirait une ville et on dirait une vie, sans rien qui pèse ou qui pose.
Françoise Collin, On dirait une ville, Paris, Des femmes/Antoinette Fouque, 2008.