L’agonie de Gutenberg de François COUPRY
Parution le 22 mars 2018
aux éditions Pierre-Guilaume de Roux
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« François Coupry, avant tout, est léger, drôle, aérien.(…) C’est une libellule, un papillon, un phasme. Il a un style vivace, primesautier, taquin, qui emporte l’adhésion. (…) L’air de Coupry est frais : impudemment, il aide à respirer. »Bertrand du Chambon, Le Salon littéraire
« L’Agonie de Gutenberg – titre terrible, terriblement contemporain, mais exempt de toute nostalgie – est à lire comme une fiction globale, dans notre monde (village) global. Les intitulés des pages 80-81 sont, à cet égard, assez significatifs : « L’Imaginaire précède l’existence » et « Quand la réalité embête la fiction ». Incorrigible François Coupry qui, sous couvert d’observation du monde, en revient à ses (merveilleux) démons – oui, nous nous répétons : Fiction, que diable ! » Christine Bini
Gutenberg agonise : ces courtes chroniques, ces réflexions paradoxales, ces regards ironiques sur l’actualité, ces fables cocasses, ces contes iconoclastes, ces saynètes farfelues et ces confidences ont d’abord paru sous forme numérique et sous le titre de Vilaines Pensées, sur des blogs relayés sur Facebook, de 2013 à 2017, avant d’être imprimés sous une couverture, soulignant ainsi une évolution des habitudes de l’édition.
Gutenberg agonise : une ancienne civilisation s’étiole, un nouveau monde balbutie. Les valeurs se renversent, les cultures se bousculent, s’opposent. Entre les identités perdues et le vertige de devenir mondial, l’Histoire se raconte dans un autre sens, où la fiction l’emporte. Ce bouleversement se lit avec humour en ce journal écrit dans le chaos du moment et l’écho immédiat de ces années : les attentats, le souci de transparence, de république et de laïcité, la précarité, les drames climatiques, l’exploration de l’univers, les élections présidentielles françaises de 2017 décrites comme des contes de Perrault ou à la manière des Lettres persanes.
Gutenberg agonise : sous cette vision mélodramatique se construit peu à peu un roman satirique et drôle, avec des personnages récurrents, tel cet excentrique monsieur Piano, des points de vue variés, comme ceux d’une souris ou d’une balle de révolver, à l’image du somptueux ridicule, du dérisoire de cet univers brisé du début du vingt-et-unième siècle.
Par l’auteur du Rire du Pharaon, du Fils du Concierge de l’Opéra, des Souterrains de l’Histoire, de La Femme du Futur et autres contes paradoxaux, du Fou Rire de Jésus — où, dans le registre du Merveilleux, les lois ordinaires ont été recréées, où l’imaginaire bâtit la réalité de l’univers : L’Agonie de Gutenberg est comme la synthèse de cette oeuvre.
François Coupry a publié une quarantaine de récits dans le registre du Merveilleux, où le monde est raconté d’un point de vue anormal, inhumain, et où les lois ordinaires et les principes physiques ont été recréés.
« L’oeuvre romanesque de François Coupry se répartit en deux grands ensembles : l’un, baptisé Contes paradoxaux, est composé de romans assez courts, souvent centrés autour d’un héros en devenir, dont le destin est lié à un élément insolite qui lui donne tout son sens ; l’autre, un cycle romanesque intitulé Les Souterrains de l’Histoire, est une délirante cosmogonie historique. Nombre de ses héros sont des enfants qui, croyant en une fiction, finissent par changer celle-ci en réalité. » (Francis Berthelot, Bibliothèque de l’Entre-Mondes, les Transfictions, Gallimard, 2005)
Dans Notre Société de Fiction (Editions du Rocher, 1996), François Coupry définit le cadre de son approche de la littérature : « Ce n’est pas le Réel qui engendre la fiction, afin de se donner un sens ; c’est la Fiction qui crée le réel, afin de se donner une Vérité. »