Le docteur Jacques Fiorentino est interviewé sur le Covid 19 par Medisite

Coronavirus : peut-il se transmettre par les billets de banque ?

Opération Coronavirus, la nouvelle de Gérard Muller : un voyage avec retour

Un voyage avec retour par Gérard Muller

Un halo. Un halo au fond de mes pupilles. Un halo qui grossit peu à peu, pour devenir moins flou. Je commence à discerner un tube, puis un autre tube, puis une machine électronique, et enfin une chambre blanche, sans aucun tableau sur les murs, nue comme une toile de Malevitch.

Un bruit. Un bruit régulier, comme une respiration de quelqu’un qui s’efforcerait à de larges inspirations. Je réalise alors que ce souffle vient de mes propres poumons. Mais je ne sens aucun mouvement d’air. Alors je porte ma main droite à ma bouche. Celle-ci est obstruée par quelque chose. Du plastique. Un masque ! Un masque prolongé par un tube. Un masque qui couvre mon orifice buccal et mon nez. Je respire dans cet appareil.

Alors mes neurones commencent à se connecter via mes synapses. Un travail de fond se réalise pour en relier des millions. Pour essayer de comprendre où je suis et ce que je fais là. Ma mémoire est sollicitée, comme un puits au fond duquel un récipient serait envoyé à maintes reprises. À force d’être interpellée, à force de ramener à chaque fois un peu d’information, un peu de ce liquide vital, un dessin prend forme. Lentement, mais avec de plus en plus de précision : je me trouve dans une chambre d’hôpital.

Cela me revient. J’ai été testé positif au corona virus. Cette saloperie. D’abord de la fièvre, des courbatures, un essoufflement qui accompagne le moindre mouvement. Et puis la toux, une toux sèche qui déchire les poumons. Le lendemain matin, d’horribles douleurs dans la poitrine. 40 °C. Tout va alors très vite : le SAMU, l’ambulance, l’hôpital où des soignants déguisés en cosmonautes m’accueillent, s’affairent autour de moi. Ils me branchent à de l’oxygène. Augmentent la pression et le débit toutes les heures. Prennent mon pouls. La quantité d’oxygène dans mon sang diminue comme le niveau d’eau dans un oued après la pluie. Soudain, c’est la panique. Six personnes autour de moi. Elles me soulèvent, me retournent, me perfusent, me parlent, mais je n’entends plus rien. Ma tête se vide. Et puis plus rien. Plus aucun souvenir. Ma vie s’est arrêtée là.

Où suis-je maintenant ? Aucune agitation dans les couloirs. Aucun bruit, sinon celui de ma respiration et du cliquetis envoyé par la machine à côté de moi toutes les cinq secondes. À travers la fenêtre, des nuages et le soleil qui joue avec les ombres. Dans le ciel, aucun avion. Seuls quelques oiseaux de passage.

Je commence à avoir faim. Et soif, mais je n’ose pas bouger, étant relié à trois perfusions. Sous les draps, un corps étranger. Je les soulève pour découvrir une sonde connectée à mon sexe. Au bout de mon index, une sorte de pince accolée à la machine. J’observe les cadrans lumineux. 78. Certainement la fréquence de mon pouls. 94. Le taux d’oxygène dans mon sang. À moins que ce soit l’inverse.

J’entame alors un bilan de ma santé corporelle. Plus de douleurs thoraciques. Apparemment plus de fièvre. Plus de gêne respiratoire. Un calme souverain dans mon esprit. Serais-je guéri ? Serais-je revenu de cet enfer ? Sauf si je suis drogué ! Ou déjà au paradis ! Non, il n’y a pas de perfusions au paradis !

La porte de la chambre s’ouvre. Une infirmière me sourit, malgré le masque qui recouvre son nez et sa bouche. Déguisée de pied en cape, elle observe les cadrans, vérifie le niveau des poches, soulève mon drap pour examiner ma sonde, avant de m’adresser la parole.

Je ne comprends absolument pas ce qu’elle me dit. Dans quelle langue me parle-t-elle ? S’il s’agit d’une langue ! Comme je plisse mon front pour lui signifier que ses propos ne sont pas décodés par mon cerveau, elle réitère ses propos. Toujours aussi impénétrables.

Ce n’est pas de l’anglais, j’aurais alors compris. De l’allemand ou une langue de cet acabit. Oui, cela doit être de l’allemand. Maintenant, j’en suis presque sûr. Je hausse légèrement les épaules pour lui signifier que je ne parle pas son dialecte. Elle semble me comprendre, et me fait signe qu’elle va revenir. Elle jette un dernier coup d’œil sur les appareils, pose la main sur mon front, et semble rassurée avant de quitter la chambre.

Où suis-je ? En Alsace, où les gens parlent encore un dialecte à base d’allemand ? Non, une infirmière parlerait le français. Alors en Allemagne ! Qu’est-ce que je fais dans ce pays, alors que j’ai été hospitalisé dans la banlieue parisienne ! La France aurait-elle été envahie une nouvelle fois ? Ai-je été le jeu d’une faille spatio-temporelle dont l’univers a le secret ? Ai-je été télétransporté à l’occasion d’une fluctuation quantique ?

Ces réflexions tournent en boucle dans mon cerveau, alors que la porte s’ouvre à nouveau. Mon infirmière réapparaît, toujours aussi souriante et masquée, en compagnie d’une autre femme plus âgée, mais autant harnachée.  Elle se dirige tout de suite vers moi pour m’annoncer :

— Comment allez-vous Monsieur Delponte ?

Il me faut quelques secondes pour comprendre qu’elle m’a parlé en français et qu’il s’agit bien de mon nom.

— Je me sens bien. Reposé, un peu fatigué mais serein, m’entends-je dire dans le plastique qui recouvre ma bouche.

Ma voix se perd dans l’oxygène, et je suis sûr que mon interlocutrice n’a rien entendu.

— Monsieur Delponte, j’ai le plaisir de vous apprendre que vous êtes guéri. Totalement guéri et que vous allez pouvoir rentrer chez vous dès demain matin.

 

Je lui fais signe que je souhaiterais lui poser quelques questions, mais que j’en suis empêché par le masque qui couvre mon visage. Elle se tourne vers l’infirmière qui, d’autorité, ôte l’objet en question. Une sensation de fraîcheur m’enveloppe instantanément, comme si je sortais pour la première fois dehors à la fin de l’hiver.

— Nous allons pouvoir vous entendre maintenant, m’annonce-t-elle.

D’une voix qui sort d’outre-tombe, tant elle est caverneuse et métallique, je me lance :

— Pourriez-vous me dire ce que je fais ici, en Allemagne ? Car je suis bien en Allemagne, non ?

Un rictus de satisfaction traverse le tissu qui abrite ses lèvres.

— Vous vous trouvez effectivement en Allemagne. À Heidelberg, plus précisément. Vous y avez été transféré en hélicoptère, il y a maintenant trois semaines, car votre hôpital était plein. Ceci s’est effectué dans le cadre d’échanges entre nos deux pays.

Un chiffre attire tout de suite mon attention.

— Trois semaines ! Mais qu’ai-je fait durant ces trois semaines ?

— Vous avez été plongé dans le coma et vous avez été sous respirateur artificiel. Mais vous vous en êtes sorti tout seul, et nous sommes très fiers de vous, car vous êtes le premier dans cette clinique à réaliser cet exploit !

 

Ses paroles cheminent lentement dans mes cortex cérébraux, avant que je ne saisisse toute leur portée. Trois semaines de coma artificiel ! Trois semaines de trou noir ! Comme si une divinité avait effacé pour toujours trois semaines de ma vie !

— Aurais-je des séquelles ?

— Vraisemblablement non. Regardez comment vous réagissez tout à fait normalement.

L’entière dimension de ce qu’elle vient de m’annoncer m’apparaît alors complètement.

— Je… Je remercie toute l’équipe qui a réalisé ce… miracle… Je ne sais pas comment vous remercier… Je…

Une larme profite de cet instant pour couler sur ma joue, ce qui entraîne par mimétisme un sourire ému sur le visage des deux femmes qui me font face.

— Nous n’avons fait que notre métier, Monsieur Delponte. Nous n’avons fait que notre devoir.

— Tout de même, je… murmuré-je alors que ma voix se perd dans un sanglot.

 

Comme nous prolongeons cet échange émotionnel, un homme entre dans la pièce, transportant une housse de vêtement. L’interprète se retourne vers moi pour m’annoncer :

— Voilà votre costume pour demain. Comme vous avez maigri de quinze kilos, nous vous en avons fait un sur-mesure.

— Un costume, mais pourquoi faire ? Ne m’avez-vous pas dit que je pourrai sortir demain ?

— Tout à fait. Mais avant cela, il y aura une petite fête.

Comme mes yeux semblent vouloir sortir de leurs orbites, elle m’annonce :

— Comme vous êtes le premier Français à sortir des soins intensifs en Allemagne, Madame Merkel et Monsieur Macron viendront demain nous visiter pour fêter l’événement. Événement dont vous serez la vedette, bien-sûr ! Événement qui symbolise l’amitié de nos deux peuples et leur collaboration dans ces moments difficiles.

 

L’énormité de ses paroles m’interpelle au point que je me demande s’il ne s’agit pas d’une farce. À la vue du sérieux qui s’empare des trois visages qui m’observent, je dois me rendre à l’évidence. Un doute s’immisce alors dans mes limbes :

— Mais comment vais-je rentrer en France ?

Un sourire de connivence accompagne sa réponse :

— Dans l’avion présidentiel, évidemment !

 

 

Pandemic 2 « Culte de la mort » par Frederika Abbate

PANDEMIC 2
Printemps : Culte de la mort

Dire que c’est le printemps… Le temps du renouveau, de la reverdie et surtout du retour du soleil pour faire enfin de nouveau le stock de bien-être et de vitamines. Mais on ne peut pas prendre le soleil cette année, à moins d’habiter dans une maison avec jardin privatif ou d’avoir fui les métropoles, loin des gueux qui peuvent attraper la peste, dans sa résidence secondaire avec ou sans piscine mais du moins avec jardin. C’est tout de même idiot ces familles qui s’entassent dans des appartements minuscules, qui ne peuvent même pas sortir les enfants qui, en outre, traînent toute la journée à la maison puisque, figurez-vous, il n’y a pas école. Il faut occuper les enfants. Il faut travailler tout de même, par le si glorifié télétravail et dont il faudrait par ailleurs grandement se méfier, avec des enfants en bas âge qui réclament des jeux et des soins. Dire que c’est le printemps et qu’on ne peut pas en profiter. Dire que des gens ne le verront jamais plus, parce qu’ils sont morts prématurément, bêtement. La mort, c’est toujours bête. Cela fait mal de partir. Cela fait mal à ceux qui voient les gens aimés partir. Mais mourir faute de soins appropriés, faute de masques, faute de lits d’hôpital, faute de respirateurs, c’est comment  ? Je n’ai pas encore trouvé de mots pour le dire. En revanche, il y en a un qui me vient spontanément à la bouche quand je pense à ceux qui ont laissé faire cela. Criminel.

Cette année le printemps a pris une tournure autre. Ce n’est pas le soleil, ce ne sont pas les fleurs qui poussent, les robes fleuries qui nous attirent aux devantures des magasins, les rencontres à l’extérieur entre amis. Ce n’est pas la sensation si agréable de sentir l’air sur sa peau (même s’il est pollué à mort), ce n’est pas l’exposition tant attendue aux rayons solaires bénéfiques. Non, cette année, le printemps c’est  : Les gens qui se battent dans les supermarchés. Les petits mots à des homosexuels, à des infirmiers pour leur dire qu’ils doivent dégager. Les chiens passés à l’eau de Javel, comme si les animaux n’étaient pas des êtres vivants. Les femmes de ménage qui ne peuvent pas travailler et qui auront quoi? Les coursiers qui vont partout, exposés à la maladie, bien obligés de gagner leur croûte. Eux qui ont permis à celui qu’on appelle le président de faire baisser la courbe du chômage et de s’en vanter. Tant pis pour les coursiers s’ils n’ont aucun droit, tant pis pour eux s’ils sont les nouveaux esclaves qui vont livrer ces messieurs-dames. Et puis, n’est-ce pas, il faut bien se faire livrer puisqu’on n’a pas le droit de sortir.

Nous sommes tous en résidence surveillée. Je crois que c’est comme ça que ça s’appelle, quand on est coupables, quand on est persona non grata. On n’est pas mis en prison. Mais on ne sort pas de chez soi. Alors, je me demande. De quoi sommes-nous coupables pour être mis en résidence surveillée  ? Coupables d’être d’éventuels porteurs d’un virus (qui, soit dit entre parenthèses a été causé par la cupidité et la bêtise des humains). Coupables de ne pas avoir eu de masques pour s’en protéger. Coupables de ne pas avoir été avertis à temps (ce n’est qu’une petite grippe qu’on nous disait, pas de quoi en faire un plat). Coupables de ne pas se faire tester, grâce à quoi seules certaines personnes seraient prises en charge et écartées et pas des populations entières. Coupables d’être dans un pays qui n’a plus d’industries, qui est tributaire d’autres pays pour fabriquer des choses essentielles, coupables d’être dans un pays qui a recours à l’étranger pour 80 pour cent des substances de base pour fabriquer les médicaments. Cela fait froid dans le dos, cela. Dire qu’on pourrait nous faire crever en nous privant de ces substances de base. Les médicaments ne pourraient pas être fabriqués.

Il n’y a plus aucun respect pour la vie. Cette année, le printemps, ce n’est pas la reverdie. C’est le culte de la mort.

Ce qui me fait froid dans le dos aussi c’est le meurtre de la pensée. Imbus d’idéologie, tenant à paraître soi-disant larges d’esprit, mais ne faisant en vérité qu’obéir aux mots d’ordre lancés par le pouvoir qui, comme sur un coup de baguette magique, se transforment en belles idées que beaucoup de gens s’empressent de défendre, ces bien-pensants n’argumentent pas quand ils ne sont pas d’accord avec d’autres. Ils leur lancent des qualificatifs injurieux, des anathèmes préfabriqués. Je pourrais en donner la liste tant ce sont toujours les mêmes qui reviennent dans des ritournelles rancies qui, dans le fond,  ne veulent rien dire. Ou bien,  mieux encore, ils interdisent la parole à ceux qui ne pensent pas comme eux. C’est ignominieux. Au milieu de tout ça, heureusement il y a aussi des gens merveilleux, qui aident les autres, qui s’entraident.

Dire que quand on n’a pas de nouvelles de quelqu’un, on se demande s’il n’est pas mourant ou mort. Ceci est une transformation radicale dans tous nos rapports essentiels. Et je dédie ce texte à tous ceux qui ne reverront jamais le printemps.

2 avril 2020 -17ème jour de «confinement» à cause de la rapacité et de la bêtise des humains.

Le docteur Jacques Fiorentino démonte la fake news sur le coronavirus dans Top Santé

Le coronavirus (Covid-19) a-t-il vraiment été créé en laboratoire ? par Apolline Henry

C’est une fake news largement relayée sur les réseaux sociaux : le coronavirus SARS-Cov-2 aurait été créé en laboratoire. Une info fausse et dangereuse.

Incroyable mais vrai : tandis que les chercheurs s’efforcent de trouver un traitement contre le coronavirus, les théories du complot, elles, n’en finissent pas de se propager. Sur les réseaux sociaux, il y en a une qui a la faveur des complotistes : le coronavirus SARS-Cov-2 (responsable de la maladie Covid-19) aurait été créé en laboratoire par des scientifiques maladroits… ou peu scrupuleux.

Ça vous semble absurde ? Et pourtant : selon une enquête de l’Ifop réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population française fin mars 2020, 26 % des Français seraient persuadés que le coronavirus a été créé en laboratoire – 17 % pensent qu’il a été fabriqué « de manière intentionnelle » et 9 % « de manière accidentelle« .

Le coronavirus SARS-Cov-2  a-t-il été conçu en laboratoire ? « Non » répond catégoriquement le Dr. Jacques Fiorentino, médecin. « À partir de modèles expérimentaux, les chercheurs ont pu reconstituer le trajet du coronavirus SARS-Cov-2 : si les spécialistes ne sont pas encore 100 % sûrs de ses origines exactes, le coronavirus est bel et bien passé de l’animal à l’homme.« 

Une déclaration confirmée par une étude internationale, conduite par des chercheurs britanniques, américains et australiens, publiée le 17 mars 2020 dans le journal Nature : « nos analyses montrent clairement que le SARS-CoV-2 n’est pas une construction de laboratoire ou un virus délibérément modifié » concluent les scientifiques. Limpide.

Le virus SARS-Cov-2 a-t-il pu « s’échapper » d’un laboratoire ? Peu probable, selon le Dr. Jacques Fiorentino : « le niveau de sécurité d’un laboratoire de virologie est encore plus élevé que celui d’une centrale nucléaire. Par ailleurs, pour répondre aux complotistes qui misent sur une maladresse de l’armée, ce sont principalement des bactéries qui sont étudiées dans le cadre militaire (comme dans « arme bactériologique ») – or, comme son nom l’indique, le coronavirus est un virus.« 

S’INFORMER, OUI, MAIS PAS TOUT LE TEMPS ET PAS N’IMPORTE COMMENT !

Puisque aucune publication sérieuse ne soutient l’hypothèse d’un virus créé en laboratoire, pourquoi les théories du complot sont-elles autant relayées ? « D’un point de vue psychologique, il est rassurant d’avoir un coupable à blâmer lorsqu’on est dans l’incertitude, analyse le Dr. Fiorentino. Pendant l’épidémie de peste du XIVème siècle, par exemple, on a accusé les populations juives : c’est un réflexe humain que de vouloir rejeter la faute sur quelqu’un.« 

Mais d’autres éléments plus terre-à-terre jouent aussi : « les complotistes trouvent étrange que le coronavirus SARS-Cov-2 ait été aussi rapidement identifié par les chercheurs, par rapport au virus du Sida, par exemple, qui a nécessité plus d’un an d’étude, souligne le Dr. Fiorentino. Mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ce coronavirus appartient à une famille (les Coronaviridae) que l’on connaît bien, suite aux épidémies de SARS et de MERS. Nous avions déjà toutes les clés en main pour l’identifier.« 

En outre, « les (nombreuses) zones d’ombre qui subsistent quant aux origines de ce virus attisent les théories complotistes. Elles sont notamment liées au pays à partir duquel l’épidémie s’est propagée dans le monde : en Chine, l’information (même scientifique) est verrouillée, ce qui fait qu’on ne sait pas exactement de quand date le premier cas de Covid-19, combien de malades sont décédés, à quelle date est apparu le virus… » La liberté d’informer, premier rempart contre les fake news !

Le conseil du médecin ? « Il est tentant de rester bloqué devant une chaîne d’info en continu en ces temps difficiles. Mais je crois que la saturation a tendance à émousser le sens critique : plus on ingurgite d’information, moins on est capable de faire la part des choses entre ce qui est fiable et ce qui est fantaisiste. Je recommande donc un « temps » dans la journée consacré à l’information (une heure ou deux, ça suffit) avec des sources fiables (idéalement scientifiques). Il faut aussi accepter que, pour le moment, on ne sache pas tout : ne succombez pas à la tentation de « combler le vide » avec des théories farfelues !« 

Merci au Dr. Jacques Fiorentino, ex-urgentiste (SAMU et SOS Médecins), ex-instructeur pour la Croix Rouge Française.

Opération Balustrade coronavirus : Cours de philo-yoga gratuits avec la Gymnosophe

Durant le confinement,
Anne Bouillon propose des cours de gymnosophie (philo-yoga) gratuits que vous pouvez suivre à 18h sur sa page facebook en direct ici : https://www.facebook.com/lagymnosophe/

Les retombées presse la concernant : https://guilaine-depis.com/category/actu-la-gymnosophe-anne-bouillon/

Pour l’interviewer, merci de contacter guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85

Son site officiel : https://lagymnosophe.com

Son texte pour Balustrade Coronavirus : Un inattendu retrait du monde

par Anne Bouillon, gymnosophe. https://lagymnosophe.com

Une expérience inédite, à laquelle nous ne pouvions sans doute pas être préparés, nous est donnée à vivre depuis le 16 mars 2020. La pandémie a certes quelque chose de millénariste, nous pensions que les avancées de la médecine, de la science et de l’hygiène (si seulement…) nous écartaient pour de bon de cela. On a bien pu imaginer une guerre civile dans notre pays divisé, une guerre mondiale ridiculisant la précédente en terme de cruauté, mais, à la revanche de l’aimable animal qu’est le pangolin, nous n’aurions pas songé, si bien que dans un livre de Science fiction, cela nous aurait semblé trop invraisemblable. Mais ce n’est pas ce point que je vais développer.

Pourquoi le confinement – je ne parle pas de la maladie et de la souffrance – pourquoi le fait de rester chez soi et d’éviter tout contact avec autrui, pourquoi la réduction du monde social au minimum (sauf pour les caissiers, policiers, employés funéraires et personnels soignants – soutenons-les autant que possible) semble-t-il autant angoisser nos contemporains, outre son aspect financier et matériel (quand il n’est pas que pure spéculation) ?

Si l’on est en bonne santé (souhaitons-le, nous n’oublions jamais de nous souhaiter la Santé au Jour de l’An ou quand nous trinquons pendant nos bien aimés apéritifs, rituels que l’on peut regretter actuellement, j’en conviens), qu’y a-t-il de si grave là-dedans ? Notons que les plaintes des gens en pleine forme sont légions, quand les malades, eux, restent fort dignes pendant leur épreuve. A méditer.

Pourquoi la plupart d’entre nous, confinés, ne se réjouit-elle pas que cette injonction à sortir sous peine d’être une loque, un rebut de la société, une merde, dit plus simplement, cette injonction à s’extérioriser, à être « actif », soit abolie et que rester chez soi soit devenu la marque de l’héroïsme ? Outre les apéritifs joyeux, que perdons-nous vraiment sur le plan mystique et spirituel ? (Le vin reste une chose de l’esprit, in vino veritas, ainsi que la compagnie aimable des véritables amis que nous retrouverons bientôt pour tout se raconter et en rire, en attendant, nous pouvons enfin prendre le temps de prendre de leur nouvelle et de les appeler).

Pour les Anciens, l’expérience du désert, de la solitude, était l’initiation préalable à toute élévation spirituelle. Le stoïcien nous enseigne de dépendre le moins possible des autres, Socrate se retire du monde social pour pouvoir atteindre la contemplation des Idées, Jésus part dans le désert quarante jours (c’est le sens du Carême), on trouve aussi cette expérience initiatique nécessaire de la solitude et du retrait du monde dans le Bouddhisme et l’Hindouisme, Nietzsche disait que tout philosophe avait été ermite avant d’être philosophe, le yoga est une pratique solitaire même s’il a une visée collective, et même Sartre, à qui on peut pas donner tort cette fois, définit les autres comme un enfer dans Huis Clos. Insociable sociabilité kantienne : nous ne supportons pas vraiment les autres mais n’arrivons pas à nous passer d’eux.

Ce retrait du monde social qui nous est imposé est en vérité une chance inouïe et inespérée, l’occasion de nous retrouver, voire de nous chercher nous-mêmes pour la première fois, de plonger en soi et de suivre le chemin de nos âmes parfois perdues dans l’agitation perpétuelle, la course effrénée dans vers le néant. Dans cet anéantissement provisoire d’une partie de notre « moi social », il nous est offert la possibilité de nous élever métaphysiquement, spirituellement, de réapprendre à contempler. Cet aspect positif de ce malheur qui arrive à l’humanité n’est pas des moindres. La Terre ne cesse pas de nous demander de ralentir : est-ce au fond Gaïa, la déesse Terre, élémentaire et primordiale qui, à sa manière, sauve l’ensemble de ces créatures, y compris une partie de l’humanité, en nous obligeant à ralentir ? Écoutez le chant des oiseaux, pensez aux dauphins dans les rues de Venise, aux écureuils bientôt à vos fenêtres, aux canards sur le périphérique parisien, observez le silence, la quiétude, retrouvez alors la joie et la sérénité, la sagesse et la grande santé. La santé des hommes n’est que le reflet de la santé de la Terre, disait Héraclite. Alors il est vraiment urgent de s’arrêter.

En tant que docteur en philosophie et professeur de yoga, contrainte comme grand nombre de personne à cesser mon activité professionnelle ordinaire, j’ai décidé de donner tous les jours de 18h à 19h20 un cours en live afin de faire découvrir la philosophie et le yoga, où vous pourrez puiser des clefs pour dépasser vos peurs et retrouver la liberté : la liberté n’est pas dehors, elle est intérieure, elle est en vous.

Informations ici : https://lagymnosophe.com

 

Véronique BERTRAND sensible au combat de Kathya de Brinon dans « PARENTS »

Confinement et violences sur les enfants : une chanson de SOS violenfance sensibilise le grand public

En cette période d’épidémie de coronavirus, si ce dernier ne représente qu’un très léger danger pour les enfants, en revanche, le confinement dans les familles est un vrai risque pour certains.

Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité homme-femme et de la lutte contre les discriminations a annoncé, il y a quelques jours, que les femmes battues pourraient se rendre dans des points d’accueil éphémères situés dans les centres commerciaux, pendant le confinement. Mais que fait-on pour les enfants maltraités ? Ceux qui se retrouvent, en ce moment, 24 heures sur 24 dans leur famille, avec des parents maltraitants, qui humilient leurs enfants, qui abusent d’eux…

Des proches dans 80 % des cas

Il faut absolument protéger, en ce moment, les enfants. Dans 80 % des cas, ils sont maltraités par leurs proches : père, mère, autres membres de la famille, amis… Or, les enfants abusés sexuellement deviennent souvent des parents abuseurs. L’enfant victime refuse de voir ses parents comme ils sont, car cela mettrait son équilibre psychique en péril.

Inceste et coronavirus : une chanson pour alerter

Kathya de Brinon, présidente de S.O.S. Violenfance, souhaite attirer l’attention du grand public sur ce calvaire que vivent certains enfants en cette période de confinement. Elle-même, enfant, à 9 ans a été violée et prostituée par son grand-père. Pour que l’on n’oublie pas les enfants maltraités en cette période de confinement, elle alerte le grand public avec  une chanson dont les paroles et la musique sont de Denise Lengrand. Elle est à écouter sur Youtube.  En voici quelques paroles : « Certains se souviennent des pas qui s’approchaient dans le couloir… Trahir la confiance d’un enfant, le violer c’est lamentable, souiller tout son corps suppliant… Les pères, grands-pères, oncles et cousins, prédateurs vivants menacent enfants et bambins… Toutes ces vies que vous gâchez.
Alors, en cette période de confinement, écoutons les bruits qui nous entourent, les pleurs d’enfants qui nous semblent anormaux et agissons ! Comme le dit Kathya de Brinon « La pédocriminalité n’est pas une maladie contagieuse, pas de virus mortel ! Qu’a-t-on fait pour ces enfants ? Rien, ou si peu. En tout cas, aucune opération d’envergure mondiale comme celle que l’on vit aujourd’hui pour combattre le coronavirus. Et des millions de jeunes vies ont été massacrées, lorsqu’elles ne se sont pas terminées prématurément par le suicide. »

Comment signaler une maltraitance à enfant

Pour rappel, si vous êtes témoin, ou si vous suspectez des violences sur un enfant, contactez d’urgence :

    ▪    Le 119 par téléphone, ouvert 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7
    ▪    le site du 119 : https://www.allo119.gouv.fr
    ▪    le 17 en cas d’urgence
    ▪    vous pouvez aussi vous rendre dans une pharmacie, où votre signalement sera enregistré et transmis à la police.

Présentation de Fabrice Rouillier qui coordonne l’organisation du Salon des Maths

Qui est Fabrice Rouillier (l’homme qui a formé le consortium du Salon des Maths de 2020 et le dirige) : 

Fabrice Rouillier est un pur produit de la fac  important pour notre journée « orientation », puisqu’il est diplômé en Maths (DEA, thèse) et en Informatique (Magistere, Habilitation)

Il a un taux d’encadrement de filles en thèse de 40% alors que le taux de chercheuses peine à dépasser 15% en maths ou en informatique (la thématique parité est un point très important pour l’ensemble des partenaires du Salon)

Il a pris la succession de Martin Andler, fondateur d’Animath lors des 20 ans de l’association (pour le thème : l’associatif est dynamique et se renouvelle).

Né le 01/09/1967 à Vannes, résidant à Compiègne (60200), PACS, 2 enfants.

Actuellement Directeur de recherche INRIA affecté à l’Institut de Mathématiques de Jussieu Paris rive gauche, Université Pierre et Marie Curie, Sorbonne Universités.

Formation

• 1986 Baccalauréat C
• 1989 Deug A, Université de Rennes 1
• 1990 Licence de Mathématiques, Université de Rennes 1
• 1991 Maitrise de Mathématiques, Université de Rennes 1
• 1992 DEA d’Algèbre Géométrie et Algorithmique, Université de Rennes 1
• 1992 Magistère Modélisation Mathématique et Méthodes Informatique, Université de Rennes 1• 1992 -1993 Service Militaire
• 1996 Doctorat de Mathématiques Fondamentales et Applications, Université de Rennes 1
• 2007 Habilitation à Diriger des recherches, Université de Paris VI

Thèmes de Recherche

Calcul Formel, Géométrie algébrique réelle effective et applications, Complexité.

Parcours Professionnel

  • 1996-1999 Chargé de Recherche INRIA, Nancy
  • 2000-2003 Chargé de Recherche INRIA , mis à disposition du Laboratoire d’Informatique de Paris VI
  • 2004-2006 Chargé de Recherche INRIA, Paris-Rocquencourt. Affecté au Laboratoire d’Informatique deParis VI.
  • 2007-2010 Directeur de Recherche INRIA, Paris-Rocquencourt. Affecté au Laboratoire d’Informatique deParis VI.
  • 2011- . Directeur de Recherche INRIA, Paris. Affecté à l’Institut de Mathématiques de Jussieu – Paris RiveGauche, Université de Paris VI.Principales responsabilités
  • 2004-2010 Responsable Scientifique que l’équipe-projet SALSA commune INRIA-Laboratoire d’Informatique de Paris VI – Université Pierre et Marie Curie Paris VI
  • 2008 – . Editeur Associé au Journal of Symbolic Computation
  • 2012- . Responsable Scientifique que l’équipe OURAGAN commune INRIA-CNRS (Institut deMathématiques de Jussieu Paris Rive Gauche) – Sorbonne Université – Paris Université.
  • 2018-. Chargé de mission médiation – Inria ParisEncadrement de doctorants• Mohab Safey El Din, Université de Paris VI (soutenue en 2001)
    • Luc Roland, Université de Nancy 1 (soutenue en 2003)
    • Solen Corvez, Université de Rennes 1 (soutenue en 2005)
    • Rong Xiao, Université de Pékin et Université de Paris VI (soutenue en 2007)• Guillaume Moroz, Université de Paris VI (soutenue en 2008)• Cuong Tran, Université de Paris VI (soutenue en 2015)
    • Ranjan Jha, Ecole centrale Nantes (soutenance en 2016)
    • Mahya Merhabdolahi, Sorbonne Université (soutenance prévue fin 2021)• Grace Younes, Sorbonne Université (soutenance prévue fin 2021)
    • Christina Katsamaki, Sorbonne Université (soutenance prévue en 2022)

    Publications

    Une centaine de publications à diffusion internationale, liste disponible à l’adresse http://who.rocq.inria.fr/ Fabrice.Rouillier/publications.php et 2 brevets.

Sophie Reverdi, fondatrice de « Smart and Light », donne des bons conseils de nutrition dans le confinement

Émission du 1 avril 2020 : Coronavirus, confinement : comment ne pas sombrer dans l’oisiveté ?

réécouter ici : https://radionotredame.net/emissions/enquetedesens/01-04-2020/

Xavier Laqueille : addictologue, psychiatre. Chef du service d’addictologie au centre hospitalier Sainte-Anne.

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Sophie Reverdi : « L’intuition zéro coupé ». Ancienne obèse qui a créé un programme absolument unique, conçu dans ses tripes d’enfant, dédié aux obèses et à leur personnalité : Smart and light.

Laurence Cottet : ancienne alcoolique, patient expert en addictologie rattachée au CHU de Grenoble.

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Laurent Vidal : auteur des « Hommes lents » (Flammarion)

Le site YOZONE recommande : « A reprendre absolument en folio tant il est original et plaisant » pour « Emmanuel, Brigitte et moi » d’Alain Llense

Emmanuel, Brigitte et moi
un roman d’Alain Llense http://www.yozone.fr/spip.php?article24522
Librinova, roman (France), janvier 2020, 195 pages, 14,90€

« Bref, ensemble, Emmanuel, Brigitte et moi, pour raconter leur vie, leur histoire d’amour, leur ascension et leur chute, nous allions écrire un livre. Ce livre, le voici.  »

Le narrateur, un journaliste sur le retour qui a autrefois connu la gloire, reconnaît par hasard, dans un petit restaurant, deux personnages autrefois célèbres : Emmanuel et Brigitte, autrefois maîtres d’une table prestigieuse, le Château de Saint-Arcapriès. Autrefois puissants, autrefois « people », autrefois riches, influents et célèbres, autrefois au sommet, à présent totalement oubliés. Il les aborde, gagne leur confiance et décide d’écrire avec eux l’histoire de leur vie. Une histoire qui sera donc polyphonique, avec des passages narrés par Emmanuel, d’autres par Brigitte, d’autres encore par l’auteur.

Lui, Emmanuel, d’une famille modeste, qui rêve de devenir cuisinier, et a juré qu’il sera le meilleur. Elle, vingt ans de plus, issue d’une famille privilégiée de Saint-Arcapriès, déjà mariée à un banquier. Ils se rencontrent, ils s’aiment, les braves gens glosent. Dès le départ, on est frappé par le ton : Alain Llense a fait le choix d’une narration qui évoque le roman de mœurs classique. Entre Stendhal, Flaubert et consorts, cette « Éducation sentimentale » amuse fortement dans la mesure où les parallèles avec le monde réel sont transparents, mais séduit aussi par cette tonalité qui est à mille lieues de tout sensationnalisme. L’histoire que raconte Alain Llense est sobre, jamais voyeuriste, joliment écrite, et brosse une série de tableaux beaucoup plus fins que des portraits relevant de la simple caricature.

On s’en doute : l’ambition d’Emmanuel est sans limites. Il se fait embaucher à la plus grande table de la région, le Château, dirigé par François, alias Flanby, et en gravit un à un les échelons. Celui qui dirige le prestigieux restaurant est élu : il faut donc s’assurer des voix des uns et des autres. Grâce aux banquiers, qui voient le potentiel d’Emmanuel pour les affaires, grâce aux entremetteurs, grâce aux réseaux d’influence et aux journalistes véreux, Emmanuel et Brigitte trahissent finement, mais sans vergogne, et emportent le Château. Les voilà enfin au sommet, maîtres absolus des lieux. On s’en doute : après le triomphe, après un moment d’embellie, la chute guette. Ce sont les mécanismes de cette chute, toujours dans une tonalité très classique, et avec toujours le même brin de nostalgie, de « déjà-passé », comme une photographie prise à l’instant mais déjà sépia, que l’auteur poursuit son récit.

« La cuisine d’Emmanuel avait fait perdre son identité au Château ? Marion reviendrait aux bonnes vieilles recettes du terroir, reprenant ainsi les vieilles promesses de sa tante. »

Dans sa seconde partie, cet « Emmanuel, Brigitte et moi  » devient un peu plus attendu. Emmanuel est au sommet, les difficultés commencent. On y retrouve ce « pognon de dingue » particulièrement tragique dont l’irréparable maladresse sera sans doute ce que beaucoup retiendront du quinquennat d’Emmanuel Macron, tous comme d’autres ont avant tout retenu, des années passées au pouvoir par François Hollande, ses frasques en scooter. Plus prévisible donc, un brin convenu, cette seconde partie évite néanmoins l’écueil de la facilité, de la caricature trop ostensible (le personnage n’en a pas vraiment besoin parce qu’il en est naturellement une, diraient les mauvais esprits), de l’acharnement contre un personnage qui apparaît victime des circonstances à la fois locales et internationales, ici une embrouille avec un petit groupe de migrants. Un comportement auquel on peut reconnaître une certaine logique, mais qui apparaîtra insupportable, une ou deux déclarations maladroites, et voilà l’opinion qui à Saint-Arcapriès se retourne. Inexorablement, tout s’écroule en dominos, une fréquentation moindre, l’économie du Château qui s’érode, une pression excessive sur les employés qui se gilet-jaunissent, des élections qui pourraient bien faire revenir Flanby, mais une certaine Marion promet tout, promet mieux, et pourrait bien emporter les suffrages.

« Ces derniers temps, ma plume aussi retrouvait un peu de sa vigueur de jeunesse. À vingt-cinq ans je la trempais dans le mouvement d’un monde dont je pensais être rouage, je l’aiguisais à la meule de toutes les injustices, de toutes les barbaries que je me croyais le seul à pouvoir dénoncer. »

Si le roman n’est pas vachard, sa fin apparaît grinçante à souhait. Car si les personnages politiques ont par essence la trahison dans l’âme, ils ne sont pas non plus seuls au monde. Et il se pourrait bien qu’en raccrochant astucieusement le passé au présent, notre journaliste sur le retour, un vieux de la vieille qui se verrait bien revenir en pleine lumière, leur en réserve à tous deux une de derrière les fagots. L’auteur concrétise donc son essai avec une fin à la fois inattendue et parfaitement réussie : joli point d’orgue (après un retour au Château ruiné lui aussi parfaitement classique) pour un roman à la fois classieux et drôle, qui n’est pas seulement un roman sur la chute d’Emmanuel et de Brigitte Macron, mais sur la Chute au sens biblique du terme, celle qui attend tout un chacun, et à laquelle chacun essaie de se dérober par de nouvelles infamies.

Caustique, plein d’humour, calibré à moins de deux cents pages, ne cédant jamais à la facilité, cet « Emmanuel, Brigitte et moi » a été publié chez Librinova, une maison d’auto-édition. On ne s’appesantira pas sur une écriture qui semble se relâcher dans le dernier tiers, ni sur les coquilles, que l’on trouve hélas de plus en plus fréquemment chez les grands éditeurs, mais le nombre d’occurrences d’une faute de plus en plus fréquente (« tâche » au lieu de « tache) est impressionnant, d’autres erreurs sautent aux yeux, et il est regrettable de chuter encore dans la toute dernière phrase – « (…) espérons au moins qu’il restera la mer pour laver nos pêchers (…) ». Des défauts qui ne grèvent en rien la qualité d’un « Emmanuel, Brigitte et moi », qui, avec un travail éditorial de quelques heures pourrait être épuré de ses scories et arriver sur les tables des libraires. C’est dire qu’on le verrait bien repris, par exemple, en Folio, au Livre de Poche, ou encore chez Pocket. Original et plaisant, cet « Emmanuel, Brigitte et moi » le mérite assurément.

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Titre : (Emmanuel, Brigitte et moi, 2020)
Auteur : Alain Llense
Couverture : Raphaël Hardelin / Air Création
Éditeur : Librinova
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 195
Format (en cm) : 14 x 21,5
Dépôt légal : janvier 2020
ISBN : 9791026238898
Prix : 14,90 €


Hilaire Alrune
1er avril 2020