Quelle belle découverte que le premier roman de Svetlana Pironko, UNE HEURE AVANT LA VIE, qui parait en cette rentrée littéraire chez Le passeur. On voyage de Paris à Londres, d’Edimbourg à Assouan, de la mer Méditerranée aux steppes d’Asie centrale. Surtout, d’une plume virevoltante et incisive, l’autrice nous invite dans le corps et dans l’âme, dans les jouissances et les tourments d’une FEMME LIBRE. Et cela au travers des relations tour à tour insécables, enflammées, endormies, brisées, ressuscitées qui la lient aux femmes et aux hommes de son existence. Une phrase résume ses dilemmes et l’origine des bifurcations de son itinéraire : « Elle aime Grégoire, mais elle n’aime plus leur vie ». D’ailleurs on aimerait connaître son père, Taïa, Grégoire, Nina, Diego, Nounou, Clavell, Jean-Loup, Ptit’ Prince… , ceux dans les pas ou loin desquels elle avance et déchire le brouillard.
Une heure avant la vie parle aux tripes parce qu’il est composé avec les tripes. Il éveille le désir de rencontrer l’autrice, puis de l’interroger : « Où » êtes-vous dans le corps et dans l’âme de L., cette « femme-luciole » qui semble infaillible mais est lardée de lézardes ? Qui semble invulnérable mais est si fragile ? Qui semble indépendante mais dépend tant d’autrui ? Et qui, subtilement, ouvre ses brèches au lecteur pour qu’il questionne ses propres fragilités, là où sont nichés les trésors ?