Mardi 24 février, l’Espace des Femmes-Antoinette Fouque vous invite à rencontrer Marina Vlady , qui lira deux nouvelles de Tchekhov « Le Violon de Rothschild » et « La Princesse » (nouveauté livre audio aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque), accompagnée par André Chestopaloff, Macha Apreleff et Petia Jacquet-Pritkoff (Romances russes et musique à la balalaïka), dès 18 h 30
Catégorie : Ancien Blog Éditions Des femmes
« J’ai cherché… » critiqué sur les blogs (17.02.09)
mardi 17 février 2009
« J’ai cherché » de Charles Juliet, lu par l’auteur et Valérie Dréville, CD
Charles Juliet, écrivain français né en 1934, a abordé dans son oeuvre presque tous les genres littéraires : journal, récit intime avec « Lambeaux » et « L’année de l’éveil », nouvelles, théâtre, poésie. « J’ai cherché » est un recueil de poèmes en prose où, dans une langue sculptée, précise et épurée, Juliet explore la solitude, son passé et la rédemption par l’écriture.
Dans ce livre audio, la diction précise et le timbre clair de Valérie Dréville illuminent le texte de Juliet. L’actrice au parcours riche – elle a joué avec Vitez, Régy, Vassiliev- artiste associée du festival d’Avignon 2008 est bien connue des amateurs d’un théâtre expérimental, risqué et exigeant. Son interprétation sobre et musicale donne à entendre la matière vive de la langue de Juliet.
« J’ai cherché » de Charles Juliet, lu par l’auteur et V. Dréville, CD audio , éditeur « Des femmes », collection La bibliothèque des voix, 18 €.
à l’adresse 12:42
Libellés livre audio, poésie
http://empreintedesmots.blogspot.com/2009/02/jai-cherche-de-charles-juliet-lu-par.html
Legenditempus aime les Bêtes de Colette (blog 17.02.09)
17 février 2009
COLETTE, Dialogues de bêtes
On ne présente plus Colette (1873-1954), l’amoureuse, l’amie des animaux. Ce sont ses très beaux « Dialogues de bêtes » (1904) que j’ai eu, grâce à Antoinette Fouque, l’occasion d’écouter. La lecture est agrémentée de morceaux musicaux doux et paisibles : Introduction et allegro pour harpe, avec accompagnement d’un quatuor à cordes, d’une flute, d’une clarinette, de Maurice Ravel. Modulant sa voix suivant qu’elle se fait Toby-Chien ou Kiki la Doucette, Liane Foly nous offre une interprétation remarquable. Elle nous dresse les portraits d’un chien Toby, goguenard et sympathique, bon caractère et d’une chatte Kiki, rusée et capricieuse.
Premier dialogue :
Un après-midi au soleil à évoquer leurs maîtres, Elle et Lui, leurs occupations préférées, leur amours. Le dialogue se termine avec l’espoir d’une promenade.
Deuxième dialogue :
Une très belle description de l’atmosphère étouffante d’une journée d’orage et de pluie. On y est ! On se croit comme Toby sous l’armoire occupé à regarder tomber les grêlons. Enfin l’orage s’apaise et Toby a envie de bondir dans le jardin mais reste auprès d’Elle.
Troisième dialogue :
Toby-chien évoque ses souvenirs de « travail » : six semaines passées au music-hall avec Elle.
Quatrième dialogue :
Dans un jardin à Auteuil, une tortue fait le tour du jardin.
Colette, Dialogues de bêtes, lus par Liane Foly, Des Femmes (La Bibliothèque des voix), 2008.
Merci à Babelio!
http://legenditempus.canalblog.com/archives/2009/02/17/12587069.html
Compte-rendu de Christine Clerc dans Valeurs actuelles (soirée sur les amitiés d’hommes)
Valeurs actuelles 19 février 2009
Le Carnet de Christine Clerc
Le bon sens de Chérèque
(…)
Quelques jours avant sa « vente du siècle » au Grand Palais, Pierre Bergé accepte mon invitation à débattre avec le romancier Philippe Besson (auteur de La Trahison de Thomas Spencer » et moi-même sur le thème de l’amitié, sujet commun de nos livres. Notre rencontre a lieu à l’Espace des Femmes, rue Jacob, dans le VIème, qu’Antoinette Fouque met généreusement à la disposition d’écrivains, artistes, philosophes et pianistes femmes… et d’hommes qui adhèrent à la cause des femmes. L’ex-PDG de Saint-Laurent est de ceux-là. Il explique ainsi pourquoi il a soutenu et soutient encore Ségolène Royal. « Je n’ai pas accompagné durant cinquante ans quelqu’un qui a créé les costumes pantalons, les smokings, les sahariennes pour faire passer le pouvoir des épaules des hommes sur celles des femmes, pour ne pas souhaiter voir une femme arriver au pouvoir… » Il parle du présent et de l’avenir, et c’est une puissante nostalgie du passé qui remonte, à l’écouter. Nostalgie d’une époque littéraire qui nous donna Proust et Valéry, Gide et Claudel, Malraux, Camus et Giono, auxquels il rend hommage dans son beau livre, « L’Art de la préface ». Nostalgie aussi des années Saint-Laurent, que Bergé a voulu conclure par un feu d’artifice en vendant aux enchères les dizaines de tableaux et de beaux objets achetés au fil des ans avec le couturier. « Je déteste la nostalgie, affirme t-il cependant. Mais depuis que Saint-Laurent n’est plus là, notre collection avait perdu son sens. Je pense qu’elle existera de nouveau quand sera tombé le dernier coup de marteau du commissaire-priseur. » Là, le PDG impérieux, autoritaire, qu’on connut parfois blessant, fait naître l’émotion. Comme pour y couper court par un rire, il lance : « Tout le monde a fait ce rêve : assister à ses propres obsèques. Moi, je vais assister aux obsèques de ma collection. » Quelles obsèques ! Et quel triomphe !
Le MLF vu par les Italiens !! (Brava à Marina Geat !)
TRADUCTION D’UN ARTICLE ITALIEN PRESTIGIEUX
Giornale Europeo
Génération MLF
1968-2008
La lecture du livre Génération MLF – 1968-2008, récemment publié en France par les Editions Des femmes est très intéressante. Elle est intéressante non seulement pour celles et ceux qui ont vécu ces années en tant que protagonistes et qui peuvent y retrouver, peut-être avec un peu de nostalgie, les photos et les documents d’une époque pleine d’enthousiasme et d’espérances. Elle est intéressante aussi et surtout pour ceux qui n’ont pas vécu ces années-là et qui risquent, aujourd’hui, de réduire notre passé récent à des formules stéréotypées («68…»; «le Mouvement de libération des femmes») sans en cueillir l’épaisseur historique, la profondeur du changement, et l’effort courageux, jour après jour, des femmes qui se sont battues pour obtenir des reconnaissances et des droits que souvent les jeunes générations, sans trop y réfléchir, considèrent simplement pour acquis.
Le livre a une valeur historique de grand intérêt; il fait revivre chacune des quarante années de 1968 à 2008, en rapprochant une chronologie des principaux événements concernant les progrès (et les régressions) dans les conquêtes des droits des femmes de l’activité du Mouvement de libération des femmes, à travers une riche documentation, les témoignages directs des protagonistes et la reproduction des textes les plus significatifs. Je pourrais signaler au moins trois aspects de cet ouvrage qui nous invitent à une réflexion, parce qu’ils suscitent, aussi, une comparaison avec l’époque actuelle :
1) La dimension internationale des contacts, des revendications, des solidarités. Les femmes qui, ces années-là, se battaient pour obtenir des législations plus équitables, contre toutes les formes de la discrimination sexuelle, se déplaçaient à travers les frontières (quand en Europe il n’y avait pas encore le traité de Schengen ni la monnaie unique) et agissaient, avec la même détermination, pour soutenir d’autres femmes en France, en Italie, en Argentine ou ailleurs dans le monde. Il faudrait donc se demander dans quelle mesure l’action du MLF a contribué à la connaissance réciproque et à l’élaboration d’un sentiment de citoyenneté européenne (et même d’une diffusion mondiale des droits de l’homme). En outre, toujours à propos de la dimension internationale du mouvement : comment peut-on oublier aujourd’hui, lorsqu’on parle parfois d’un «conflit entre les civilisations», les femmes algériennes ou iraniennes qui, par dizaines de milliers, se sont opposées à la montée de l’Islam intégriste, avec le soutien, aussi, de leurs amies européennes?
2) L’ample mouvement de l’opinion publique demandant une effective parité homme femme – dont le MLF a représenté la voix la plus significative – a agi sur les institutions culturelles et sur les politiques nationales et européennes, afin qu’elles établissent des lois sur la protection des femmes (maternité, santé), en leur donnant des chances égales aux hommes dans les domaines professionnels et dans le droit de la famille. Le rôle de grandes personnalités dans la législation et la politique des droits des femmes (Simone Veil, Gisèle Halimi…) s’est exercé sur fond de ce grand mouvement de pensée et d’espérances que le MLF a suscité et représenté.
3) La conscience que les grands changements culturels et sociaux ne se réalisent pas uniquement grâce aux manifestations dans les rues et aux slogans, mais aussi et surtout par un travail en profondeur sur soi-même, sur le langage, sur les mentalités. L’activité au sein du MLF d’Antoinette Fouque, la créatrice, l’animatrice inlassable jusqu’à nos jours des éditions Des femmes, a joué et joue encore un rôle fondamental. C’est grâce à elle, à son courage, à sa détermination que des ouvrages de psychanalyse, de littérature, de sociologie, essentiels à la compréhension de la condition féminine ont enfin pu circuler et que ce changement en profondeur a pu au moins commencer à se réaliser.
Marina Geat
Università Romatre
Article dans Il Giornale Europeo.it
La Quinzaine littéraire consacre une double page à Génération MLF ! (à marquer d’un caillou blanc ;))
Article de Maïté Bouyssi dans La Quinzaine littéraire (février 2009)
Génération MLF (1968 – 2008)
Ce gros livre de témoignages et de documents, Génération MLF est sorti cet automne, un peu masqué par les polémiques que les moins de soixante ans ne comprennent guère. Pour les plus âgé(e)s, l’ouvrage a plus qu’un parfum de madeleine. Il restitue « la chair de l’histoire », la nôtre, que nous ayons ou non participé et connu ce qui se produit de transgressif dans toute lutte, dans tout acte militant, quel qu’en soit l’idéologie et la structure.
Maïté BOUYSSY
Génération MLF (1968- 2008)
éd. des femmes-Antoinete Fouque, 616 p., 18 Є
Le 8 mars faisant resurgir les débats concernant les femmes, leur cause et leur statut dans notre monde, il est bon de reprendre la riche collecte que représentent 53 témoignages et biographies de femmes aux destins colorés, qui toutes disent avoir rencontré le MLF et la librairie des Femmes en des moments cruciaux de leur destin. Elle se sont obligé à écrire et à témoigner. Elles regardent alors leurs refus et leurs actes au fil de chronologies qui les situent dans le temps commun des années militantes. Elles nous offrent quelque chose de l’intime. En sus, deux cents pages de documents variés, et comme en sandwich, les photographies d’époque, petit format, dans l’austérité du noir et blanc prennent des allures sépia. Ces têtes jeunes et belles, leurs gestes, toujours restitués à des lieux, des dates et des noms donnent le ton d’un XXe siècle, qui, à la fin des Trente Glorieuses, les années de grand développement économiques, fut d’abord battant, sans concéder forcément à quelque mythologie.
Ce travail de groupe est aussi un travail sur soi pour accéder à l’écriture par la biographie, exercice tendu et à risque qui est particulièrement réussi et d’une lecture fluide. La tension de l’écriture, la (re)tenue de plume de femmes qui ne sont pas des professionnelles de l’écriture rendent plus vives ces plongées dans un monde qui fut le nôtre, que nous avons tous connu, côtoyé et qui visiblement le reste au-delà de que les esprits chagrins réduiraient à quelque marronnier éditorial.
Or, loin de parler de ce souffle et de cette vie, du plaisir de la réminiscence que l’on a à feuilleter et à lire, les « personnes doubles », les acteurs/trices institutionnalisées dans le champ des études de genre et des femmes ont réagi sur le seul point de la « confiscation » du label MLF ou ses gestations multiples. Il me semble qu’il s’agit là moins de renouer avec les conflits d’antan, mais de manifester au présent ce qui reste ou est devenu plus insupportable que jamais : qu’un travail à bas bruit joue simultanément de la publicité. Cela impose une réflexion tout à fait politique quand « le retour à l’ordre » que nous vivons sinistrement de toute part veut babeliser le monde, et réduire toute action à quelque dimension communautarienne pour construire des enfermements ghettoïsés, si ce n’est, à plus faible échelle, de groupies. A ceci près que quelques faits de société concernant la mutation des mœurs ont été intégrés, la parole d’expertise doit appartenir aux seuls clercs statutairement ou du moins disciplinairement constitués.
Or, ici, le ton est vif, parlant, et c’est sans doute cela qui peut déranger et engendrer le dénigrement. Il faut délégitimiser ce qui biaise très largement les codes usuels de la recevabilité, et 40 ans après, au moins deux générations intellectuelles se sont arrogé ces thèmes issus de mouvances militantes, autrement dit de la société civile. Les « femmes doubles », ces personnages qui, dans le champ culturel font passerelle parce qu’ils occupent diverses fonctions puisées en différents lieux de légitimation en deviennent alors des régulateurs institutionnels. Fi donc de ce qui fut antérieurement pratiqué mais ailleurs, et c’est précisément de cet éternel défi que lance « au début était le fait » que témoignent ces textes roboratifs.
Or, plus que jamais, toute écriture qui manifeste en ne s’autorisant que d’elle-même doit être bannie, sauf à recevoir la bénédiction d’une littérarité reconnue, ce qui éventuellement dote d’un statut singulier le témoignage en nom propre (et ce jusqu’au polymorphisme de l’autofiction, mais dans la suspicion du témoignage). Non seulement, la prise de position à partir d’un travail de réflexion et de prise de parole incarnée qui a pour vocation d’irriguer la société et la vie publique est inconvenant, mais on ne tolère aucune aventure sur les confins théoriques de la psychanalyse. Il n’est pas jusqu’à la sociologie et l’histoire qui n’en soient interpellées, puisqu’il en va d’une intrusion autant que d’un regard porté sur le champ public. Voilà qui est parfaitement contraire à nos temps de restauration de toutes les autorités et de verrouillage caricatural des libertés, voir de la liberté politique.
De là un besoin maniaque de discréditer toutes les voix à la fois singulières et collectives, singulières, car en nom propre, pour cette palette de « biographies » du vécu pensé du point de vue d’intériorités reconstruites (et la subjectivation est autre chose que la simple subjectivité) et collectivement, dans l’échange et la participation à des actions qui manifestent à frais neufs des postures et positions intellectuelles. Dès lors que faire de cet excès de « chair de l’histoire» celle-là même que recherchent tous les historiens quand elle s’incarne comme jamais au fil des propositions qu’énonce avec chaleur Antoinette Fouque dans son Il y a deux sexes, essai de féminologie (1995) propre à tirer une théorie de l’humanisation et de la production culturelle des femmes. Le point ne fait pas consensus mais reste indéniablement un des pôles de la réflexion au présent, car il met en péril, retourne et se contourne les apories de la « nature » féminine dont on sait les ravages qu’elles opérèrent. Les interventions pluridisciplinaires de Penser avec Antoinette Fouque (mêmes éditions, une dizaine de collaborateurs, 222 p., 13 Є) sollicitent le présent de cette réflexion.
La société peut évoluer à la marge, sur « les mœurs », se modifier, mais l’appropriation par les concerné(e)s d’avancées qui entendent reprendre toujours et partout ce que le MLF, avec ou sans querelle des origines, a porté, redit, fait avancer dans des conditions difficiles et chaotiques reste sulfureux, car les lois ne résolvent jamais ce qui ne peut se concevoir qu’au fil des jours et c’est cela qui dérange les épistémologies constituées.
Pour revenir au livre, véritable signe (au sens de signal, marqueur, ce signe que les gosses qui avaient parlé patois à l’école devaient passer à un autre contrevenant) transgénérationnel, il est celui que les plus âgées peuvent offrir aux plus jeunes, et les plus jeunes, à celles qui ont vécu très loin de ces aventures qui prennent parfois un parfum germano-pratin (non moins prégnant que chez ses détracteurs/trices). Cest donc une gageure forte que de donner au public un texte de ce qui s’énonce au fil de chaque décision, aux confins de la transgression qu’implique toute réorientation de vie, sous cet angle, jamais minuscule ni assimilable à un curriculum de carrière.
Le célibat ne passera pas etc a critiqué Liane Foly (blog 15.02.09)
15-02-2009
Dialogue de bêtes de Colette – lu par Liane Foly
Dialogue de bêtes, c’est toute mon enfance… comment oublier Toby chien et Kiki la doucette, leurs chamailleries et leur complicité ?
Ce livre, je l’ai lu et relu… mais jamais je ne l’avais entendu. C’est la raison pour laquelle la version lue par Liane Foly m’apparaissait comme… intrigante. Allais-je aimer ces voix « imposées » ? N’allais-je pas regretter de ne pas me faire mes propres voix dans ma petite cervelle ? Mon imagination allait-elle moins travailler ?
Passé le premier étonnement, j’avoue que je me suis prise au jeu d’écouter Liane Foly imiter, et elle imite bien, on le sait, les personnages de cette histoire.
Je conseillerais cependant de s’installer dans un canapé et de fermer les yeux, pour mieux savourer l’histoire, passque moi, je l’ai écouté en vaquant à d’autres occupations, et je trouve que ces occupations, justement, m’ont distraite de mon but : écouter Liane.
Et puis, par rapport à mon enfance et à cette idée d’écouter… il manque un petit détail : la sonnerie qui signale qu’on peut tourner la page… il manque donc, je trouve… un livre… ce qui me confirme que décidément, je suis plus faite pour les vrais livres, faits de papier, que l’on lit à sa guise, qui permettent d’inventer les personnages, leur physique, leurs attitudes et leurs voix.
Ce cd me semble toutefois un chouette moyen de faire découvrir Colette aux enfants.
15-02-2009, 12:36:51 Anaïs
Anaïs et sa collection de magazines et livres
http://le-celibat-ne-passera-pas-par-moi.skynetblogs.be/post/6720573/dialogue-de-betes-de-colette–lu-par-liane-fo
Le Figaro remarque « Tableau d’honneur » ! (gageons qu’un article suivra…)
Le Figaro littéraire du 12 février 2009
CA ET LA
UNE JEUNE ROMANCIERE DE 95 ANS
Record sans doute battu. Guillemette Andreu, 95 ans, publie « Tableau d’honneur » (éditions Des femmes, un premier roman aux accents autobiographiques sur une orpheline de la guerre de 14-18, à Nantes.
Jean Rouaud en a signé la préface.
Marina Vlady et Tchekhov appréciés des blogueurs ! (blog 12.02.09)
Jeudi 12 février 2009
Le violon de Rothschild, suivi de La Princesse, Anton Tchekhov
J’ai fait plusieurs découvertes avec cette œuvre de Tchekhov. Tout d’abord, et ce n’est pas rien, je n’ai pas lu ces deux nouvelles mais les ai écoutées. Puis, après Tchekhov auteur de théâtre, j’ai pu apprécier ses talents de nouvelliste. Voici donc les deux nouvelles qui composaient ce livre-CD.
Le violon de Rothschild : Iakhov est fabricant de cercueil, et joueur de violon à ses heures perdues. Malheureusement, il y a peu de décès dans la campagne où il habite, et ne sa vie ne se résume qu’à des pertes : pertes liées au jours non travaillés, aux habitants qui décident de mourir dans la ville voisine,… Quand Marfa, sa femme, tombe malade puis décède, Iakhov se demande bien à quoi a bien pu le mener cette vie, faite de reporches, d’animosité. Il a même oublié sa fille, morte enfant. C’est le début d’une remise en question de son comportement, ses habitudes,…
La Princesse : Véra Gavrilovna est une princesse russe. Elle profite de ses étés pour se reposer dans un couvent, où elle est entourée par une troupe de serviteurs, bonnes, laquais,… Elle se sent bien dans cet endroit. Lors d’une promenade dans le jardin, elle rencontre un médecin qu’elle a connu auparavant. La conversation s’engage, mais elle prend rapidement un tour auquel la Princesse ne s’attendait pas. Le médecin, dans un long réquisitoire, lui reproche son égoïsme, son mépris et sa bonne conscience.
Je ne suis plus habitué à écouter des romans. Cela me plonge dans cette période où j’écoutais Marlène Jobert raconter les contes de Perrault ou de Grimm sur des cassettes audio (et ça remonte). C’est une impression tout autre que la lecture : j’ai un esprit qui a tendance à divaguer, à voyager, et à raccrocher par la suite l’histoire. Ce phénomène est accentué par l’écoute, puisqu’il n’y a pas la matérialité du livre. Mais c’est une expérience intéressante, puisqu’elle m’a permis d’entendre une œuvre de Tchekhov et de faire des choses plus prosaïques et nettement moins passionnantes dans le même temps.
En ce qui concerne l’œuvre, j’ai retrouvé dans ces nouvelles les traits déjà repérés dans les pièces de Tchekhov que je connais. Dans le violon, on plonge dans la campagne russe, dans cette société de petits commerçants qui ont du mal à joindre les deux bouts. Dans cette courte nouvelle, Tchekhov donne à ressentir le poids de l’antisémitisme dans la Russie de la seconde partie du XIXeme Siècle, les situations conjugales pas toujours tendres, le conformisme social. J’ai beaucoup apprécié la réflexion menée autour des termes de profit et de perte, qui est le fil conducteur de la nouvelle.
Dans La Princesse, Tchekhov utilise le thème de la confrontation sociale, entre une femme richissime et des employés pauvres. Surtout, il s’attaque à l’image des dames patronnesses, femmes riches qui décident de monter une fondation ou de mener des opérations de charité envers les pauvres, ce qui leur permet notamment d’avoir bonne conscience et de se ménager une place de choix dans l’au-delà. La confrontation avec le médecin est intense, et permet à celui-ci d’exposer tous les griefs qu’il a ruminés. Malheureusement, tout cela ne sera que de peu d’effets sur Vera Gravilovna, qui reste enfermée dans sa tour de luxe et d’incompréhension. Contrairement à Iakov, qui, dans l’autre nouvelle, saura tirer un enseignement de ses mésaventures. Trop tard, mais il y parvient.
Ces deux nouvelles sont lues de fort belle manière par Marina Vlady, que j’ai vu récemment dans le très bon et libertin film de Bertrand Tavernier, Que la fête commence (avec un magnifique trio d’acteurs, Noiret – Rochefort – Marielle). Elle réussit à prendre des intonations différentes dans les deux nouvelles, faisant notamment ressentir le luxe et l’aisance lorsqu’elle parle de la Princesse.
Je remercie Babelio qui m’a permis de me plonger dans un livre-CD grace à l’opération Masse Critique, et je ne dis pas que je ne renouvellerai pas l‘expérience d’écouter une œuvre (surtout que l’éditeur Des femmes publie des lectures faites par Isabelle Huppert !!!).
Pièces de Tchekhov : La Cerisaie, Ivanov
http://livres-et-cin.over-blog.com/article-27829721.html