Cette poésie qui nous est chère….

L’objet de ce Bulletin Poésie estival est de vous inciter à découvrir « Le temps du tableau » de Catherine Weinzaepflen et « On dirait une ville » de Françoise Collin. Les deux « marchent » étonnamment bien pour de la poésie, et ont en commun d’être aussi profonds que faciles et de ne plus pouvoir être lâchés dès le moment où on s’aventure à les ouvrir. (Si vous n’aimez pas la poésie, passez votre chemin… Sinon, des détails, des infos, des extraits etc etc Construction hyper organisée, liens à gogo pour approfondir etc)

Comme le remarquait Jocelyne Sauvard dans son superbe article sur Antoinette Fouque l’année dernière, la cofondatrice du MLF (1er octobre 68, date historique), (…) Antoinette Fouque n’est pas que la personnalité aux multiples activités, engagements, et missions, elle est aussi écrivain, au sens du Robert : personne qui compose des ouvrages littéraires. Qui puise au plus près de la poésie. Exemple. « Il pleut. Ciel bas, noir outremer à l’est. Mer formée, lourde, de plomb ou d’obsidienne, selon les fonds. Le petit bouquet du jour, crocus et narcisses, arrive avec le café et mes trois quotidiens… » (…) http://editionsdesfemmes.blogspirit.com/archive/2007/09/22/antoinette-fouque-par-jocelyne-sauvard-sitarmag.html

Depuis deux couvertures de livres, de Clarice Lispector et Hélène Cixous, les plus attentifs avaient pu noter le dessin au feutre sur papier comme autre talent possédé par Antoinette Fouque. A présent et jusqu’à la fin de l’été, ils sont invités à venir voir, au milieu d’une foultitude d’autres illustres artistes (Louise Bourgeois, Niki de Saint-Phalle, Aurélie Nemours, Sonia Delaunay etc voir liste complète en empruntant ce lien : http://editionsdesfemmes.blogspirit.com/archive/2008/06/15/concert-inedit-mardi-17-juin-a-20-h-huit-femmes-compositrice.html) certaines de ces oeuvres à la Galerie des Femmes, 35 rue Jacob.

Mais, revenons-en à la POESIE, puisque nous l’aimons aux éditions Des femmes. Cette année, deux excellentes surprises au niveau de ce genre littéraire : « Le temps du tableau » de Catherine Weinzaepflen et « On dirait une ville » de Françoise Collin. Pour les deux, les premières critiques sont dithyrambiques. Si vous souhaitez recevoir en service de presse l’un, l’autre ou les deux de ces recueils, je vous remercie de me communiquer votre adresse postale. Envoi immédiat. Je vous quitte en vous livrant suffisamment d’informations pour vous donner l’eau à la bouche sur ces deux pépites !

A très bientôt, je suis à votre disposition pour toute mise en relation avec Catherine Weinzaepflen ou Françoise Collin.

« Le temps de penser », de Richard Michel (La Chaine Parlementaire, juin-juillet 2008)

1109907706.jpg(source hebdomadaire Belle 24 juin 08 – Rubrique La télé au féminin)

Dimanche 29 juin 08 + 11 rediffusions

La Chaîne Parlementaire, 7h30

Pour visionner l’émission avec Laurence Zordan comme invitée de Richard Michel, sur le thème « Penser avec Antoinette Fouque », c’est ici :

PENSER AVEC ANTOINETTE FOUQUE

Laurence Zordan

Anciennne élève de l’Ecole Normale Supérieure et de l’ENA, Laurence Zordan63449 est agrégée de philosophie.
Haut fonctionnaire, spécialiste des questions de sécurité et de géostratégie, elle a publié aux éditions des femmes Des yeux pour mourir (2004), Le traitement (2006), A l’horizon d’un amour infini (2007) et au mois de juin 2008, un ouvrage intitulé Blottie.
Elle a participé à l’ouvrage collectif de réflexion Penser avec Antoinette Fouque qui vient de paraître aux éditions Des Femmes.

Les « empreintes » qui jalonnent l’émission :
«C’est la grandeur du mouvement féministe que d’avoir de plus en plus renforcé l’union de la femme dans ses besoins universalistes et de la femme qui cherche à recréer l’unité de son corps, de son désir et de ses amours, de son engagement dans la vie publique et de sa passion pour sa vie privée.» (Penser avec…, Alain Touraine, page 24)
«La parité, c’est la reconnaissance que l’un des deux sexes est en charge de la procréation, et la symbolisation de cette procréation […] elle est le coeur de la démocratisation.» (Gravidanza : Féminologie II, Antoinette Fouque, page 203, Penser avec…, page 109)
«D’un écrasant fardeau elles tirent une « triple dynamique » où se joue l’avenir du XXIème siècle : équilibre démographique, développement durable, démocratisation.» (Il y a deux sexes : Essais de féminologie, 1989-1995, Antoinette Fouque, in Penser avec…, page 103)
«La création génitale est le lieu de toute création de génie. Lacan disait qu’un être de génie est celui qui met au monde un objet qui n’existait pas avant lui. Le génie des femmes est cette capacité de faire venir au monde cet objet génital unique, comme un objet absolument vivant, pensant, parlant.» (Gravidanza : Féminologie II, Antoinette Fouque, in Penser avec…, page 179)

Penser avec dans Le Monde des Livres (27.06.08)

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PENSER avec Antoinette Fouque

Alain Touraine
Charles Juliet
Roger Dadoun
Chantal Chawaf
Jean-Joseph Goux
François Guéry
Anne-Marie Planeix
Jean-Pierre Sag
Laurence Zordan
Patricia Rossi
Karim Benmiloud

la mutation d’une culture à une autre… A.T.

* L’expérience de la grossesse associée à la revendication de liberté et d’égalité lui permet (…) d’élaborer un nouveau contrat humain. A. Touraine

* La thèse de la chair pensante produit le déblocage d’une aporie que Lou Andreas Salomé et Hannah Arendt ont approchée sans la trouver. F. Guéry

Un matérialisme charnel subvertissant les abstractions idéalistes, une nouvelle éthique dans la dimension du don, de l’hospitalité… J.J. Goux

* Cette pensée, historiquement, inscrit la géni(t)alité des femmes, leur libido creandi, dans le fonctionnement du monde. C. Chawaf

Légion d’honneur pour la fondatrice de la Maison des Babayagas (Lien Social, 26.06.08)

492a34912e469271bb26fc06f6dc3ed4.jpg Le 11 juin, Thérèse Clerc, 81 ans, fondatrice de la Maison des femmes de Montreuil (Seine Saint-denis) et initiatrice de la Maison des Babayagas – une maison de retraite autogérée, citoyenne et écologique – a reçu les insignes de Chevalière de la Légion d’honneur. Sa marraine, l’historienne Michèle Perrot a rendu hommage à ses quarante années de combat féministe. Simone Veil, séduite par le projet de la Maison des Babayagas, a salué cette « idée portée par des femmes qui ont envie de vieillir ensemble, de se soutenir les unes et les autres » et qualifié cette intiative d’« importante pour la cité ». Pourtant, les 18 futures résidentes attendent encore le feu vert du Conseil général pour bâtir la Maison des Babayagas. En effet, cette intiative innovante, ne relevant ni du logement social, ni de la maison de retraite, ne rentre dans aucune case administrative. Cependant, Thérèse Clerc et ses amies continuent à se battre pour que les portes de leur maison ouvrent bientôt. « Mourir vieux, c’est bien, mais mourir bien c’est mieux ! », conclut l' »Antigone aux cheveux blancs »

Thérèse Clerc. Antigone aux cheveux blancs. Danielle Michel-Chich, éditions des femmes, 2007

L’Université de Beyrouth suit Françoise Collin !

d438b38050a58637fe367d1a73f4db03.jpgun commentaire sur « On dirait une ville » à paraitre dans la revue des lettres de l’univ de beyrouth

« On dirait une ville »

Françoise Collin

Editions des femmes- Antoinette Fouque

Le texte que propose « On dirait une ville » se donne sous une forme apparemment simple. Mais cette simplicité « trompe l’œil », car en vérité elle transporte une construction complexe, où des flux d’images et de pensées conjoignent rêves, souhaits perceptions et souvenirs qui se croisent, entrent en résonances, se font écho, dessinant en filigrane, une fiction.

On peut lire cette fiction comme une genèse : celle d’une naissance à un monde multiple où la vie ne se soutient que par l’écriture.

Avant, il y a la douleur : un meurtre mal effacé, les sables d’un désert, la confusion des pôles, la folie. Deux enfants nus, desséchés . Peinture inaugurale d’un paysage dévasté, image à la Tarkowski d’un univers sans dieu, livré au vide, à la douleur hantée par l’oiseau doublé d’un ange.

Où chercher l’ombre de sa vie d’abord perdue sinon au delà du désastre ?

Voilà qu’ à l’horizon une forme noire grandit, c’est celle d’une femme qui « avance d’un pas décidé ». Armée de plans et d’instruments de mesure elle choisit et construit non sans joie, son lieu : un chez elle où elle pourra écrire. Alors une ville naît à la place du désert. Est-ce un cimetière ? L’oiseau et l’ange tournoyant autour des restes de la douleur se posent sur le papier en milliers de signes, nous entrons dans le cœur du texte.

Etrange rencontre dans cette ville, que celle des étrangers qui vous font découvrir que vous aussi êtes une étrangère, mais différente d’eux. Etrange, l’appartenance à ses origines, au pays où vous êtes né, à la culture qui a fabriqué votre identité, aujourd’hui vacillante. Tout se trame par petites touches, par petites scènes, par petites histoires. Une galerie de portraits, apparemment. Mais s’y nouent des vœux et des rêves. Tandis que la mort rôde partout voici qu’elle se souvient du temps très long que prend une année dans l’enfance. Tantôt, elle convoque l’inexistence, tantôt elle suspend le temps et son être à une goutte d’eau jusqu’à ce qu’elle tombe.

Mais elle joue le jeu, va à ses rendez-vous, semble faire comme les intellectuels natifs de cette ville, devenue Paris grâce aux noms propres des lieux égrenés ; elle les imite mais eux, qui la renvoient à son étrangeté, sont également pour elle des étrangers, avec leurs mœurs, « leur parler parisien » ; elle va, elle revient dans son quartier proche de la rue Saint Maur, où elle coudoie Africains, Indous, Lettons, Arabes, Turcs,Vietnamiens, mais aussi des squatters dont un breton qui la vole, la boulangère maquillée dès le matin, la chauffeur de taxi épuisée. en fin de journée. Les uns l’irritent, l’encombrent, d’autres l’attendrissent, la grugent, la volent. Elle se sent plus proche de ceux-là que des autres Chacun, chacune son histoire.. C’est un broyage immense dont elle devient le témoin.

Elle joue le jeu certes, mais si elle habite toujours ce monde là qu’elle a rencontré et dont elle fait la plus contemporaine des expériences, il reste qu’elle s’en sépare légèrement, laissant les cris et les paroles résonner « sous elle ».

Ainsi à travers les récits d’aventures quotidiennes sommes-nous reconduits à penser les fils d’un processus qui tressent, étape par étape, le devenir d’une inscription dans un monde perçu comme chaotique.

« Chronique d’un été » , l’intitulé de la seconde partie de ce livre fascinant, célèbre le temps d’une grâce donnée : « Ce qui faisait chemin depuis longtemps est arrivé » . Un vœu s’est posé sur la table : il faut laisser être ce qu’on n’ose pas nommer des retrouvailles, seulement inscrire ce qui les compose et les accompagne. Tempo de sonate : quatre ou cinq mots – un lys, une rose, une cerise – ce sont les notes d’une mélodie, reprises à travers chaque mouvement et composées jusqu’à la fin ; il y a les temps d’allégresse – un oiseau sans nom chante – et les andante des jours immobiles. Il faut retenir son souffle, célébrer un dimanche sur la Lys, entendre le bruit de la tondeuse. C’est un été chaud. Un mot de trop tuerait le miracle en cours. De toute façon il n’y a plus rien à dire. On est au delà de l’adieu.

L’art, le grand art de Françoise Collin tient à sa capacité de suggérer une pensée, un désir à travers la mise en forme d’un détail qui vous tient en arrêt, qu’on exhausse en le nommant dans sa pure nudité. Entre l’Epiphanie joycienne et le Haïku, elle nous tient, dans son style à elle, dénudé, sans pathos. Alors, d’un simple mot à l’autre, l’énigme ne cesse pas de résonner et congédiant tout sens, on peut entendre bruisser le pas du temps, la mort omniprésente, cet indicible réel qui nous hante.

Marie claire Boons-Grafé

« Le temps du tableau » présent sur les meilleurs sites !

– sur le site « palce des libraires » : http://www.placedeslibraires.fr/dlivre.php?ALIS=0b72fe2147301048ceccdb72d387d10a&gencod=9782721005847&region=20

– à la librairie Decitre : http://www.decitre.fr/livres/Le-temps-du-tableau.aspx/9782721005847

– Le Matricule des anges : http://www.lmda.net/din/tit_lmda.php?Id=59291

– Sur Poezibao : http://www.paperblog.fr/715272/poezibao-a-recu-n38-dimanche-18-mai-2008/

Notre Catherine applaudie sur les blogs !

http://mamzelleneko.free.fr/dotclear/index.php?Culture-et-confiture

Catherine Weinzaepflen, romancière et poète au nom imprononçable, nous livre ici un ouvrage original, que cela soit dans sa forme ou dans son fond.

La dévoreuse de livres que je suis avoue quand même une faiblesse: j’ai extrêmement de mal à tenir plus de 3 pages de vers, tout bien écrits qu’ils puissent être.
Et pourtant. Je n’ai pas lâché Le temps du tableau une seconde et ce malgré le fait que Catherine Weinzaepflen n’écrive uniquement qu’en vers.
Des vers brefs, coupants. Des vers sans majuscules ni ponctuation, ou très peu. Des vers qui ne riment pas. Des vers qui saisissent, des vers qui nous emmènent, des vers qui font écho à des émotions trop bien connues.

Le temps du tableau regroupe en fait 3 parties.
Dans la première partie, Catherine Weinzaepflen nous fait rentrer dans 36 tableaux différents, 36 moments vrais ou rêvés, 36 vies dans lesquelles le lecteur est la toile et dans lesquelles c’est le temps qui donne sa raison d’être au tableau.
Le rythme ne s’essoufle pas une seconde, on dirait finalement que c’est l’ensemble qui fait tenir la structure du livre, à peine un tableau découvert, nous voilà déjà haletants à l’idée d’en découvrir un autre.
Dans la deuxième partie, nous voici au théatre. Jeune fille avec entourage regroupe 22 scènes, toujours en vers, 22 scènes imaginaires, à la limite de l’absurde et qui pourtant s’enchaînent de façon parfaite.
La 3ème partie est une lettre. Migrations. Toujours en vers, je trouve néanmoins que cette partie alourdit le livre entier, mon approche de la poésie en fait se limiter l’efficacité à des textes courts et j’ai eu plus de mal à dépasser cela dans cette partie épistolaire.

Un très joli tableau au final. Un tableau qui réussit l’exploit de maintenir la tension et l’envie du lecteur jusq’au bout de la 130ème page, un tableau qui se peint et se dépeint tout seul et à propos duquel on a l’impression qu’il sera différent la seconde d’après.

Mention spéciale pour la première partie avec une affection particulière pour Géométrie:
il me fait face
mais décalé
nos trajets seraient
chacun sur un rail
parallèle
impossible face à face
de la parole
une vitre là
en longueur
sépare les mots
qui se cognent au verre
rebondissent sur les dents
maux de bouche
de la conversation translucide

je ne veux pas
me faire éplucher les bras
en lamelles.

Michèle Ramond à la radio !

« Traverse! »
Une émission de Françoise Objois

Ma petite invitation sur le bord de la rivière…
Le samedi de 13h à 14h sur le 106.6 de Radio Campus Lille
ou sur http://www.campuslille.com> (archivage des émissions sur 8 semaines)
——————————————————————————–
samedi 21 juin 2008
sur le 106.6 de Radio Campus à 13h.

Au menu cette semaine : Littérature et artisanat d’art

Michèle Ramond – est écrivain et professeur émérite de l’Université Paris 8. Elle a écrit de nombreux ouvrages et articles sur Federico García Lorca et sur les littératures de langue espagnole ainsi que des œuvres de fiction. Elle vient de publier aux éditions “Des femmes” Lise et lui, une tragédie lyrique et mystérieuse qui téléscope dans une écriture luxuriante, temps et histoire.
http://www.desfemmes.fr/ecrits/fictions/ramond_lise.htm

Juan Rieusech – crée des bijoux qui, comme des œuvres d’art, sont uniques. Il expose aussi bien à Tokyo qu’à Barcelone, mais on peut aussi le découvrir chez Original, à Lille.
http://www.juanriusech.com/

Evelyne Vallois – présidente de l’association “Esquelbecq – Village du Livre” à propos de la seconde édition de la Nuit du Livre, parrainée par Jacques Duquesne et Annie Degroote, qui aura lieu à Esquelbecq le samedi 5 juillet.
http://esquelbook.wordpress.com/

A samedi !

Catherine Weinzaepflen sur Ladiesroom !

http://ladiesroom.fr/2008/06/20/le-temps-du-tableau-catherine-weinzaepflen/

Le temps du tableau – Catherine WeinzaepflenCatherine Weinzaepflen, romancière et poète au nom imprononçable, nous livre ici un ouvrage original, que cela soit dans sa forme ou dans son fond. La dévoreuse de livres que je suis avoue quand même une faiblesse: j’ai extrêmement de mal à tenir plus de 3 pages de vers, tout bien écrits qu’ils puissent être.

Et pourtant. Je n’ai pas lâché Le temps du tableau une seconde et ce malgré le fait que Catherine Weinzaepflen n’écrive uniquement qu’en vers.

Des vers brefs, coupants. Des vers sans majuscules ni ponctuation, ou très peu. Des vers qui ne riment pas. Des vers qui saisissent, des vers qui nous emmènent, des vers qui font écho à des émotions trop bien connues.

Le temps du tableau regroupe en fait 3 parties.

Dans la première partie, Catherine Weinzaepflen nous fait rentrer dans 36 tableaux différents, 36 moments vrais ou rêvés, 36 vies dans lesquelles le lecteur est la toile et dans lesquelles c’est le temps qui donne sa raison d’être au tableau. Le rythme ne s’essoufle pas une seconde, on dirait finalement que c’est l’ensemble qui fait tenir la structure du livre, à peine un tableau découvert, nous voilà déjà haletants à l’idée d’en découvrir un autre.

Dans la deuxième partie, nous voici au théatre. Jeune fille avec entourage regroupe 22 scènes, toujours en vers, 22 scènes imaginaires, à la limite de l’absurde et qui pourtant s’enchaînent de façon parfaite.

La 3ème partie est une lettre. Migrations. Toujours en vers, je trouve néanmoins que cette partie alourdit le livre entier, mon approche de la poésie en fait se limiter l’efficacité à des textes courts et j’ai eu plus de mal à dépasser cela dans cette partie épistolaire.

Un très joli tableau au final. Un tableau qui réussit l’exploit de maintenir la tension et l’envie du lecteur jusqu’au bout de la 130ème page, un tableau qui se peint et se dépeint tout seul et à propos duquel on a l’impression qu’il sera différent la seconde d’après.

Mention spéciale pour la première partie avec une affection particulière pour Géométrie :

il me fait face
mais décalé
nos trajets seraient
chacun sur un rail
parallèle
impossible face à face
de la parole
une vitre là
en longueur
sépare les mots
qui se cognent au verre
rebondissent sur les dents
maux de bouche
de la conversation translucide

je ne veux pas
me faire éplucher les bras
en lamelles.

Le temps du tableau, Catherine Weinzaepflen

Editions Des Femmes – Antoinette Fouque