Mardi 12 janvier à 18h30, Antoinette Fouque vous invite 35 rue Jacob à une rencontre-dédicace avec Daniel Mesguich qui nous présentera par une lecture son dernier roman, L’effacée, paru chez Plon en septembre 2009.
Pourquoi K. Hell dit-il : « je vais encore mourir » ?
Qu’est-ce que ce blanc, ce blanc partout, autour d’Ellen ?
Qui est celui qui la suit alors qu’elle marche vers la mer ?
À quoi rime la barque en papier qu’Hervé dépose sur une flaque pour lui parler ?
Pourquoi Ellen écrit-elle le mot FAC sur son manuscrit ?
Qui aime Ellen ?
Entre quête et errance, le lecteur est entraîné sur les traces du mystérieux K. Hell, que poursuit Ellen dont la passion, les pensées folles, les rêves et les cauchemars traversent ce roman de la création.
Truffé de références, de jeux de miroirs et de mots, de résonances et métaphores, Daniel Mesguich sonde l’essence de la littérature.
Pourquoi écrire un roman et pas du théâtre ?
Je ne voulais pas écrire un roman avec des personnages en chair et en os. Il y a des structures, des lignes, des forces dans la langue et c’est cela qui m’intéresse. J’ai voulu commencer par le signifié, les mots. C’est une histoire de lettres en réalité, de lettres qui s’effacent. J’ai souhaité être au plus près de l’aube de l’écriture d’un roman.
Dans “L’effacée”, tout est illusion… Comme au théâtre ?
Je suis un amoureux de Shakespeare. Dans les comédies, il n’y avait que des acteurs et pas d’actrices, or, il y a parfois des personnages féminins qui se déguisent en hommes. Que regardaient les spectateurs du théâtre du Globe ? Un homme déguisé en femme, déguisée en homme ! Ce sont les spectateurs qui imaginaient. C’est ce qui se passe dans ce roman, K.Hell disparaît, avec Hamlet qui file tout au long du livre. D’abord, une femme amoureuse de lui part à sa recherche dans les rues de Marseille en laissant libre court à sa rêverie. Puis on se rend compte qu’elle a tout écrit et que K. Hell n’a peut être jamais existé, un peu plus tard, on comprend qu’Ellen n’a jamais quitté la clinique parce qu’elle s’était, comme une Ophelia, noyée. Enfin, on apprend qu’elle n’existe pas et que c’était son ami Hervé qui a tout inventé puis les lettres s’effacent et c’est donc K.Hell qui a tout écrit. « L’effacée » est l’histoire d’un auteur qui explore l’acte d’écrire un roman.
Peut-on dresser des ponts entre la littérature et le théâtre ? Et pourquoi cette symbolique permanente de la blancheur ?
Le théâtre est fait de littérature. L’absence de texte n’existe pas, même dans le théâtre sans texte. Le roman, quant à lui, n’a pas besoin qu’on l’incarne. Il se suffit à lui-même. La blancheur, c’est la page blanche. J’ai voulu raconter de manière métaphorique ce qui m’arrivait : j’avais à écrire un roman. Il y a aussi une histoire du noir. Au fond, c’est du noir sur du blanc, mais qu’est-ce qu’un livre sinon du noir sur du blanc ? Ce livre se raconte lui-même.