Quinzaine littéraire du 1er au 15 juillet 2009
Philosophie
Jean-Joseph Goux
Renversements,
« Des femmes, Antoinette Fouque », 261 p. 15 euros
Un essai sur les mouvements des idées qui ont transformé les sociétés française et occidentale.
Guilaine Depis, attachée de presse (Balustrade)
Rampe de lancement ! Appuyez-vous sur la balustrade !
Quinzaine littéraire du 1er au 15 juillet 2009
Philosophie
Jean-Joseph Goux
Renversements,
« Des femmes, Antoinette Fouque », 261 p. 15 euros
Un essai sur les mouvements des idées qui ont transformé les sociétés française et occidentale.
TRANSVERSALITES
JUILLET / SEPTEMBRE 2009
LA PAUVRETE : UNE APPROCHE SOCIO-ECONOMIQUE – ENTRETIEN AVEC JEAN-LUC DUBOIS (Jean-Luc Dubois est Directeur de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et au Centre d’économie et d’Ethique pour l’Environnement et le Développement (C3ED) de l’Université de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines (UVSQ) Il est également enseignant au Master Economie solidaire et logique de marché de l’Institut Catholique de Paris.
Cet entretien a été conduit par Elena Lasida, directrice du Master Economie solidaire et logique de marché à l’Institut Catholique de Paris (ICP), avec l’appui de Kevin Minkieba Lompo, doctorant au C3ED.
La pauvreté apparaît avant tout comme un phénomène économique. Or, l’économie a beaucoup évolué dans la manière d’appréhender la pauvreté, notamment à partir des apports de Amartya Sen. Sous forme d’entretien, Jean-Luc Dubois nous présente de façon précise les principales traces et conséquences de cette évolution. (…)
Comment peut-on, sur la base de cette notion de « capabilité », identifier les différentes formes de pauvreté ?
Dans ce cadre, la pauvreté est considérée comme un manque, ou une privation, de « capabilité » à mener la vie souhaitée. A. Sen ne considère la « capabilité » que dans un sens générique, ne citant que quelques « capabilités élémentaires », comme le fait de se procurer de la nourriture, d’apprendre à lire ou d’être soigné. Martha Nussbaum, à l’inverse, propose une liste de dix « capabilités humaines fondamentales », qui s’ajusterait aux contextes socioculturels rencontrés. On est dans une vision de la pauvreté objective et absolue, qui traverse l’espace et le temps. La subjectivité ne s’exprime qu’au travers des priorités et interactions que l’on peut établir entre différentes « capabilités ».
Le fait de considérer la pauvreté comme une privation de « capabilité » a plusieurs conséquences. Tout d’abord, on doit tenir compte de l’accessibilité, ou du droit d’accès (« entitlement »), à l’ensemble des biens et services disponibles. Cette accessibilité est indispensable, car c’est elle qui permet aux personnes de constituer, par accumulation, les actifs dont elles ont besoin comme le capital physique, le capital humain résultant d’une fréquentation régulière de l’école, le capital social en tissant des liens, etc. Ensuite, il faut connaître les aspirations des personnes afin de pouvoir définir les priorités en termes de « capabilités » à renforcer ou à étendre. Ce sont ces aspirations qui vont orienter les décisions collectives et les mesures qui seront mises en oeuvre dans le cadre des politiques publiques. Enfin, se pose la question de la conversion des ressources en fonctionnements. C’est ainsi que l’on peut déterminer ce que les gens sont réellement capables de faire et d’être, en fonction de leurs aspirations et face aux opportunités disponibles. Or, cette conversion est à l’origine de l’inégalité de « capabilité » entre les personnes et soulève bien des questions de justice sociale.
Mais la définition des « capabilités » ne rejoint-elle pas l’idée des « conditions de vie » de la première approche ?
Il est vrai que lorsqu’on détaille la « capabilité » (au sens de A. Sen) en une liste de fonctionnements, ou mieux en une liste de « capabilités humaines fondamentales » (au sens de M. Nussbaum), on rejoint la vision des conditions de vie. Les fonctionnements expriment, de fait, l’accomplissement d’un certain nombre de conditions de vie en ce qui concerne la santé, l’éducation, le logement etc. Ils se rapprocheraient même plutôt des conditions d’existence vu l’ouverture multidimensionnelle qui les caractérise. (…)
Pour en savoir plus :
Nussbaum M., Femmes et développement humain : l’approche des capabilités, Paris, Des femmes, 2000 (réédition 2008)
Extrait d’une lettre de l’auteur : (…) la pensée d’Antoinette m’a aidé dans mon travail de recherche sur le processus de création et la voie singulière qu’y tracent les femmes et je l’ai citée à plusieurs reprises. (…) C’est de là que partent nombre d’initiatives traçant le parcours de libération, de visibilité et de combat des femmes… Ce qui est ma préoccupation, non seulement dans ce livre Artiste féminin singulier, mais aussi dans ma pratique de psychiatre et psychanalyste, et comme homme. Thierry Delcourt
Thierry Delcourt – ARTISTE FEMININ SINGULIER (nouveauté juin 2009, éditions L’Âge d’homme)
Avec la participation des artistes
Lydie Arickx • Edith Canat de Chizy
Carolyn Carlson • Colette Deblé • Mame Faguèye Bâ
Anta Germaine Gaye • Louise Giamari
Sylvia K. Reyftmann • Florentine Mulsant
Marylène Negro • Orlan • Sophie Rocco
Valérie Rouzeau • Agnès Thurnauer
La création a-t-elle un sexe ? Existe t-il une différence entre femmes et hommes quant à leurs pratiques créatives ? Entre distinction et spécificité, que met en jeu le processus de création au féminin au-delà de la singularité de chaque artiste et de chaque oeuvre ?
Il n’y a pas si longtemps que la création artistique des femmes a droit de cité et ce n’est pas sans combat ! S’extrayant des partis pris de tous bords, quatorze artistes – chorégraphe, poète, peintres, plasticiennes, styliste, sculpteures et compositeurs – ont accepté de parler longuement et intimement de leur pratique, de la place qu’elle occupe dans leur vie et des incidences de leur création sur leur être-femme.
Thierry Delcourt est allé à leur rencontre en se dégageant autant que faire se peut des a priori. Il les a écoutées attentivement parler de leur acte, de leur oeuvre et du processus de création qui les anime. Ainsi, il est possible de mieux comprendre, au-delà des évidences, le formidable mouvement impulsé par les femmes dans la création artistique contemporaine. Il ne s’agit pas pour autant de catégoriser ces artistes dans une spécificité discriminante, même positive. Cette étude permet de tracer, à partir des singularités de chaque artiste, une distinction qui traverse le champ féminin où il est aussi possible de croiser des hommes, de ceux qui ont fait le choix éclairé de quitter des prérogatives aussi aliénantes qu’illusoires en s’exposant au risque de créer.
Forme, expression, concept, corps, sensibilité, énergie… se conjuguent ici avec recherche, déconstruction, subversion, hétérogène, identité questionnée, appropriation… Cette mise en chantier de l’art ouvre un espace de vie et de création passionnant et semble préserver un archipel d’humanité dans un monde où l’homme est sa propre crise.
Thierry Delcourt, né en 1951, est psychiatre et psychanalyste. Il partage son temps clinique avec une recherche et un enseignement dans le domaine de la psychopathologie. Il anime un séminaire sur la créativité et sa fonction dans le psychisme humain. Il a publié une étude sur le processus de création artistique : Au risque de l’Art en 2007 aux éditions L’Age d’Homme. Ses articles et d’autres textes sont publiés dans des ouvrages collectifs (Ères, L’Esprit du Temps, Revue Psychiatries…)
Illustration de la couverture : Elle, Sémaphore. Peinture sur papier. Lydie Arickx, 2008. http://www.lagedhomme.com/boutique/liste_rayons.cfm
Vous êtes invité(e) à rencontrer une ou plusieurs des filles de Guillemette Andreu, lors d’une séance de signature de son magnifique roman, Tableau d’honneur, au FORUM ESPACE CULTUREL – 76 avenue de la République – 44600 Saint Nazaire samedi 27 juin de 15 h à 18 h
Tél : 02 51 76 39 39 – Virginie Bouyer, Responsable librairie
Merci à Yves Gauthier, Chroniqueur à Info-Culture Biz pour avoir recensé l’ouvrage de Jean-Joseph Goux en juin 2009
Culturellement vôtre,
Il est des ouvrages incontournables. Des ouvrages qui apportent un éclairage nouveau sur des situations ou des événements passés. Renversements est un ensemble de textes à teneur philosophique, psychologique, sociologique, économique ou historique qui dévoilent les sources des changements sociaux qui ont apportés les événements de mai1968. Ces événements ont changé une grande partie des comportements sociaux dans l’hémisphère occidental. Les textes, quoique de nature plutôt académique, soulève l’intérêt du lecteur qui veut aller plus loin, en connaître plus sur l’exégèse de cette révolution sociale qui a marqué le XXème siècle. Cette présentation est sous la direction de Jean-Joseph Goux. Laissons ce dernier nous décrire le contenu de l’ouvrage.
Il devient clair aujourd’hui, avec le recul historique nécessaire, qu’il n’est guère d’aspect de la vie contemporaine, personnelle ou publique, qui n’ait été marqué par les idées, les projets, les innovations qui ont fait irruption à la fin des années soixante, en des temps de surchauffe philosophique et politique dont Mai 68 a été le moment volcanique.
Ce fut une époque de contestations et de ruptures profondes, d’où sont sortis des projets culturels et politiques qui n’ont cessé depuis, en tout sens, de développer leurs conséquences. Le mouvement des femmes, la sensibilité écologique, sans parler de tout ce qui atteste d’un changement dans les rapports interpersonnels, en sont les fruits les plus incontestés. Les essais rassemblés dans ce volume sont indissociables de ce grand mouvement qui a secoué les sociétés occidentales il y a maintenant quarante ans et qui a transformé en profondeur les mentalités et les murs.
Jean-Joseph Goux est philosophe et actuellement professeur à l’Université de Rice (USA). Il a été directeur de programme au Collège International de philosophie et professeur associé à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels Économique et symbolique (Seuil, 1973), Les Iconoclastes (Seuil, 1976), Œdipe Philosophe (Aubier, 1990), Accrochages (Des femmes, 2007).
Nombre de pages : 262
Prix suggéré : 15 €