Un clin d’oeil, enfin, à Mariana Grépinet qui – dans le Paris-Match du 2 août – me fait le plaisir de citer Irus, l’île paradisiaque d’Antoinette Fouque dans un reportage sur les trésors du Golfe du Morbilhan.
2 au 8 août
Match de la vie – Vacances
Tout l’été, Paris Match vous accompagne sur les plages
Cette semaine, dans le Morbilhan, les trésors du golfe
De Vannes à L’Ile-aux-Moines, l’un des plus beaux sites naturels au monde vous dévoile ses secrets.
Les gens du golfe s’enorgueillissent de faire partie d’un club sélect qu’ils ont eux-mêmes créé, celui des « plus belles baies du monde ». C’est dire s’ils sont fiers de leur « petite mer », « Mor Bihan » en breton, dont la profondeur moyenne n’excède pas les 6 mètres. Selon la légende, la baie serait parsemée de 365 îles, une pour chaque jour de l’année. En réalité, une centaine seulement est répertoriée.
Vannes, petite cité de caractère, est la porte d’entrée du golfe. Les touristes s’y pressent l’été, surtout quand il fait moins beau. Ils lèvent le nez sur les façades à pans de bois, franchissent la porte Saint-Vincent, se retrouvent dans les jardins à la française au pied des murailles du château avant de se ruer dans une des innombrables boutiques de confiserie au beurre salé.
Vannes a longtemps régné sur la région. Princes et ducs de Bretagne y établiront leurs résidences. La ville marchande prospère, avant de s’endormir. Fin XIXe, la mode est aux bains de mer. On se tourne vers la côte. Arzon, à l’extrémité de la presqu’île de Rhuys qui ferme le golfe, devient lieu de villégiature. Début 1970, le nouveau port de plaisance du Crouesty attire les voiliers et leurs propriétaires.
Aujourd’hui, 2 millions de visiteurs foulent chaque année les rivages du golfe. Sur l’eau, les ostréiculteurs côtoient les voileux, les plaisanciers et les vedettes chargées de touristes. On se croise en mer, mais rarement sur terre. A chacun ses habitudes et ses lieux cultes. Les premiers se lèvent tôt, travaillent dur pour vivre de leur activité. Les seconds voyagent sur toutes les mers du globe, mais se retrouvent toujours lors des régates et n’oublient jamais de saluer « le moine » en passant devant la petite île de Boëdic. Les plaisanciers, eux, s’échangent les adresses de petites criques cachées pour bronzer peinard ou pique-niquer. Quant aux vacanciers, ils colonisent les rares plages de sable fin et laissent leurs bambins pêcher coques et palourdes avant de les persuader qu’une balade sur le sentier côtier leur ferait le plus grand bien.
Par la mer, Port-Navalo et la pointe de Kerpenhir, les deux extrémités du golfe, ne sont distants que de 1 mille nautique mais, par la route, plus de 70 kilomètres les séparent. D’un côté le littoral urbanisé avec ses résidences Pierre & Vacances. De l’autre, des villages préservés proches de la campagne alréenne, de ses collines boisées. Au centre, L’Ile-aux-Moines, la plus importante de l’archipel. Elle passe de 500 habitants en hiver à 6 500 en été. On comprend que les natifs de l’île, les « îlois », se sentent alors un peu dépossédés. Les résidents, « les îliens », ont provoqué une explosion des prix de l’immobilier, qui contraint certains enfants du pays à rejoindre le continent. L’été, 5 000 visiteurs débarquent quotidiennement des bateaux-navettes et grimpent, en procession, jusqu’au bourg. Hormis sa voisine, l’île d’Arz, toutes les autres îles du golfe sont privées. L’actrice Danielle Darrieux est propriétaire de Stibiden ; Antoinette Fouque, militante féministe et éditrice, occupe Irus ; Yves Rocher a racheté Berder au début des années 1990. Il arrive qu’un de ces lopins de terre soit mis en vente. Les acheteurs ne se précipitent pourtant pas. Il est plus aisé de contempler une île que d’y vivre. Le meilleur moment pour les admirer ? « Certains matins brumeux, quand les îlots multiples surgissent comme les sommets d’une chaîne de montagnes dont l’eau aurait un jour envahi les vallées. » Un conseil signé André Gide.
BALADE en mer. Tous en sinagot !
Deux voiles en forme de trapèze ocre rouge gonflées par le vent, une coque en chêne peinte en noir, les sinagots sont aisément identifiables. Les premiers apparaissent en 1840 dans le port de Séné. C’est le mélange de suif et d’écorce de pin broyés qui donne cette couleur à leurs voiles. Ces bateaux de pêche puissants tirent drague à huîtres ou chalut. Les armateurs en construiront près de 700, puis ils sont abandonnés au profit de bateaux plus modernes. A la fin des années 70, des passionnés se mobilisent pour en restaurer. « Les Trois Frères », datant de 1943, est retapé par le chantier du Guip sur L’Ile-aux-Moines. Reconnaissance ultime, il est classé monument historique. Quatre autres sinagots seront construits, et chacun est géré par une association dont les membres – parmi lesquels Isabelle Autissier – se relaient pour faire découvrir le golfe, au gré des vents.
Sortie dans le golfe sur réservation, 20 euros la demi-journée, 25 euros la journée.
Sinagot « Le Crialeïs », Robert Beven, 56780 L’Ile-aux- Moines, tél. : 06 70 07 08 42.
Sinagot « Les Trois Frères », Les Amis du sinagot, 6, rue de la Tannerie, 56000 Vannes, tél. : 06 14 93 04 69.
CULTURE. Quand le folklore fait son show.
Entre bagadou et reine d’Arvor
C’est l’événement « breizhoo » de l’été vannetais. Pendant trois jours, les fêtes d’Arvor (du breton « Ar Vor » qui désigne le rivage) réunissent dans le centre-ville vingt-cinq cercles celtiques et bagadou, ces ensembles instrumentaux typiques en Bretagne qui regroupent une quarantaine de sonneurs répartis en trois catégories : bombardes, cornemuses et percussions. L’occasion aussi de s’initier au fest-noz. Les filles de 16 à 25 ans peuvent se présenter au titre de reine d’Arvor 2007. Elles ne défilent pas en Bikini mais en robe à col de dentelle et manches pagodes garnies de velours noirs, tablier et coiffe en forme de toit. Superbe et spectaculaire !
Les fêtes d’Arvor, du 13 au 15 août. Permanence à partir du 7 août de 10 heures à 12 h 30 et de 14 heures à 18 heures, Les Bigotes, rue de la Bienfaisance, 56000 Vannes, tél. : 02 97 54 25 21.
www.fetes-arvor.org
Emouvants ex-voto
Lieux de pèlerinage pour les marins, les chapelles de la région ont longtemps accueilli des maquettes et des tableaux déposés par les rescapés d’avaries ou de naufrages. Ces ex-voto, formule qui signifie « en conséquence d’un vœu », ont été rassemblés par le conseil général du Morbihan. Vestiges matériels de la piété des gens de mer, ils reflètent le quotidien de générations de marins qui ont navigué sur les vaisseaux de la Royale, sur des navires de commerce ou sur des bateaux de pêche. Il faut prendre le temps de lire les récits des miraculés qui décrivent avec leurs mots tempêtes et accidents de mer. Ces textes accompagnent les maquettes et ont parfois été directement intégrés par les peintres aux tableaux comme dans celui qui représente le naufrage de la chaloupe des douanes de Groix (ci-dessus) dans la nuit du 4 décembre 1825.
Jusqu’au 10 novembre, La Cohue, musée des Beaux-Arts, place Saint-Pierre, 56000 Vannes, tél. : 02 97 01 63 00. Entrée : 6 euros, tarif réduit : 4 euros.
Ouvert tous les jours de 10 heures à 18 heures.
PLAGES. Dans l’intimité des îles*.
Sur l’Ile GOvihAN.
On y accède par la mer uniquement. L’île est privée mais les visiteurs sont autorisés à accoster sur la longue plage et à se baigner. En revanche, à moins d’y être invité, il est interdit de poser un orteil dans l’herbe. Le sable plonge à pic dans l’eau, ce qui évite à marée basse de s’enfoncer dans la vase.
Bateau à louer avec ou sans permis à Port-Blanc, Anne Caseneuve, tél. : 06 82 69 38 13.
Sur l’Ile d’Arz. La pointe du Berno est une récompense après 5 kilomètres de marche. Cette langue de sable doré se situe à l’opposé de l’embarcadère où la navette vous dépose. Dans cet endroit secret, la seule personne que l’on risque de croiser, c’est l’ostréiculteur installé de l’autre côté de la pointe. Plus sauvage que sa voisine L’Ile-aux-Moines, moins touristique, Arz est aussi plus plate et moins arborée. Elle mesure à peine 5 kilomètres sur 3, pour tout juste 270 habitants.
Accès à l’île d’Arz par bateau depuis Conleau, départ toutes les heures, traversée de quinze minutes. A 5 km du bourg à pied.
Sur l’Ile-aux-Moines.
La « grande plage » a tout d’un lieu mythique. Des cabines couleur crème et bleu roi pour ranger les pelles et les seaux des enfants, une jolie vendeuse de bonbons, glaces et boissons, une école de voile et des habitués. Vous n’y croiserez pas d’îlois ; l’été, ils restent chez eux !
Accès à L’Ile-aux-Moines depuis Port-Blanc, départ toutes les quinze minutes, traversée de quatre minutes. A dix minutes du port à pied.
Sur l’Ile DES SEPT-ILES.
Petite bande de terre qui se découvre à marée basse, la plage est presque invisible à marée haute. Elle relie le continent et l’île des Sept-Iles. Le tour s’en fait en un quart d’heure et permet de découvrir ces confettis peu connus à l’extrémité ouest du golfe.
Accès à pied à marée basse par la plage de Locmiquel.
* Plages de la moins accessible à la plus accessible.
Mariana Grépinet (02/08/2007)