Rainfolk’s diaries a repéré la Souciance

Un nouvel article sur la Souciance
La Souciance d’Eric-Louis Henri, un roman en forme de balade philosophique qui invite à aller à la rencontre de soi

Par Bernie

Dans ce premier roman, publié aux Editions du Panthéon, Eric-Louis Henri nous propose un moment hors du temps, une réflexion profonde, intime et poétique, induite par un pays propice à l’introspection et à la découverte de la « souciance ».

La Souciance

Un couple de voyageurs fait halte dans un village suspendu entre mer et montagne. Une étape de plus, somme toute ordinaire, lors d’un périple estival sans but précis.

Mais ce qui aurait pu n’être qu’un simple instant de découverte heureuse révèle d’emblée une autre dimension, singulière, insolite. L’évidence du lieu, fragile, immédiate et surprenante, dessine alors pour le couple un futur inattendu.

Une balade philosophique pour cheminer vers l’intime

Le fil de l’histoire se déroule dans le sud méditerranéen : cela pourrait être l’Italie ou la France, la Grèce ou l’Espagne, la Crête ou la Carthagène tunisienne… Il est de tous ces lieux et d’aucun à la fois. Apatride et universel, berceau et tremplin. Il est de tous les temps aussi, quoique résolument contemporain.

L’histoire débute par une halte dans un village suspendu entre mer et montagne ; ce n’aurait pu être qu’une simple étape d’un périple estival. L’instant de découverte passé, se révèle une autre dimension, singulière, insolite pour un couple de voyageurs. L’évidence d’un lieu dessine alors pour celui-ci un futur inattendu, propice à la “souciance”.

Mais quelle est donc cette “souciance” ? Ce terme, issu de la phénoménologie, évoque à la fois l’infime singularité de toute existence et les incertitudes essentielles de la vie humaine.

« La Souciance” d’Eric-Louis Henri est tout à la fois :

  • Le journal d’un apprenti en pensée.
  • L’itinéraire d’un homme qui, à l’épreuve du réel, est en quête de ce qui fait sens en lui et pour lui. Qui tente de ne pas manquer ce rendez-vous en s’ouvrant à l’imprévisible, à l’inattendu, … à cette part de “réalité singulière qui constitue son universalité ».
  • Une mise en abîme des présupposés contemporains gouvernant notre existence.

Un livre à mettre entre toutes les mains

« La Souciance » n’est pas un livre réservé à quelques « happy few » férus de philosophie. L’auteur a adopté une écriture simple, accessible, et vivante.

Chacun.e peut aussi se projeter, en filigrane, dans cette histoire : même si sont évoqués quelques lieux et moments qu’Eric-Louis Henri a croisés, visités ou « entre-vécus », même si elle s’en est nourrie, La Souciance n’est pas une autobiographie.

Voici ce que la journaliste-correspondante en Europe, éditrice et critique littéraire équatorienne Sofia Cardoen (Diario El Universo – Perla del pacifico Ediciones) écrit à propos de ce roman captivant :

« Ne cherchez pas une histoire, ne cherchez pas une action, ne cherchez pas des personnages haut en couleurs. En ouvrant ce livre, c’est vous-même que vous allez rencontrer.

D’une façon détournée, imprévue, l’auteur vous emporte dans son monde intérieur et de cette intériorité s’ouvre un passage à votre propre être par le rythme et la réflexion que l’auteur a suscitée.

Observer, méditer, ralentir pour se retrouver au milieu d’un nulle part qui ne prend sens que parce que vous vous y trouvez. La souciance est ce temps qu’on devrait accorder à soi-même et qu’on passe toute une vie à remettre pour plus tard. »

Extrait

« Et si l’éternité n’existait pas ?

Et si l’éternité, ce n’était que le passé.

Derrière nous…Résolument clos.

Devant, il n’y aurait que l’infini. Sans cesse naissant, indéfiniment mouvant. Indéterminé, voire improbable…

En arrivant au village, j’ai aussitôt ressenti que quelque chose se jouait du temps. Un « je-ne-sais-quoi » qui frissonnait à la surface du présent. Comme un air de commencement.

D’ordinaire, lorsqu’on se rend quelque part, la destination est connue. On sait où le chemin nous mènera. On sait où l’on va et, normalement, par où aller. Sans que l’ordre du monde, de son monde, n’en soit bouleversé.

Ce fut différent, cette fois.

Hasard ou coïncidence ?

Prédestination ou providence ? »

La genèse de ce roman hors du temps

L’écriture de « La Souciance » est née dans un avion, alors qu’Eric-Louis Henri partait vers le Sud de l’Italie avec son épouse.

Alors qu’il sort d’une rupture professionnelle tendue et tumultueuse suivie de 6 ans de procédures, procès et actions en justice, il reprend son cahier de notes. Sur ce Moleskine petit format non ligné, celui qui l’accompagne toujours où qu’il soit, il jette sur la page blanche ouverte : « Et si l’éternité n’existait pas? »

Cette même phrase, cette même interrogation qui ouvre « La Souciance ». Et le reste a suivi, spontanément, en un flot continu, comme si cela allait de soi et était normal. Eric-Louis ne relèvera la tête qu’à l’atterrissage, trois heures plus tard.

Il écrit alors le livre en 3 mois. Puis il passe autant de temps à le relire, le réviser, le corriger, le compléter… Lui qui écrit à la main, au crayon, dactylographie ensuite le manuscrit et l’envoie à des éditeurs figurant sur une liste fournie par un ami bibliothécaire.

Il accepte la proposition de la première maison d’édition qui lui répond, sans réfléchir. Comme une page que l’on tourne car l’essentiel était que cela se passe, s’accomplisse et se frotte à sa réalité…

Eric-Louis raconte :

« Les miens se sont demandés six ou sept mois durant quel était ce dossier qui m’accaparait une fois de plus à ce point. Je ne leur en ai donné la raison qu’une fois le manuscrit totalement retranscrit. C’est à ce moment-là qu’ils ont découvert le roman. »

Aujourd’hui, la publication de La Souciance a été bien accueillie, tant dans son entourage privé que professionnel. La critique en Belgique francophone a été positive de même que les commentaires sur ses réseaux sociaux.

Eric-Louis Henri

Eric-Louis Henri est philosophe de formation. Il parcourt désormais le monde au service de projets d’entreprise.

Né dans une famille bourgeoise au passé colonial et entrepreneurial pesant et guindé, il marque une première rupture en pratiquant la danse classique durant 12 ans. Cette discipline, à la fois sportive et artistique, représente pour lui à la fois un éveil et une révélation.

Dès que l’âge civil l’y autorise, il prend alors son envol…

Après deux ans de mathématiques appliquées, il est initié à l’école de la phénoménologie (Husserl & Heidegger) et du postmodernisme (Jean-François Lyotard). Il suit ensuite un MBA international puis se forme au management, et notamment à ses modèles contraignants et « castrateurs ».

Auteur d’une méthodologie de Stratégie et Communication Corporate, il accompagne aujourd’hui des projets de développement d’entreprises start-ups et PME dans le monde.

Véritable électron libre, il est toujours à l’écoute des nouveaux modèles de pensée. C’est d’ailleurs ce qui le conduit à poursuivre sa réflexion aujourd’hui sous un mode narratif.

Eric-Louis souligne :

« L’écriture est pour moi un chemin qui laisse advenir le sens, et me permet de prendre le temps d’être à l’écoute de ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, de comprendre davantage les disruptions, les failles d’une civilisation en proie à “l’algorithmisation” de l’existence. »

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Eric-Louis Henri

L’auteur est notamment fasciné par les premières rencontres, celles d’un lieu, d’un temps, d’une existence. Pour lui, elles sont toujours porteuses de sens et d’infini, spontanément, et préfigurent déjà un futur à naître…

Eric-Louis travaille actuellement à la rédaction d’un autre roman, qui emmènera le lecteur vers les pays de l’Est. Sans être une suite de La Souciance, son « ici et maintenant » en prolongera la réflexion.

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Charles de Meyer livre dans Politique magazine un superbe article sur le récit d’Anne-lise Blanchard

Debut des travaux de reconstruction en mai 2016 de la cathedrale melkite greco-catholique de Homs entierement detruite d’avril 2011 a mai 2014 par les combats, les pillages et l’explosion d’une bombe laissee par les rebelles. / Beginning of reconstruction work in May 2016 of the Melkite cathedral Greek Catholic Homs completely destroyed from April 2011 to May 2014 by fighting, looting and the explosion of a bomb left by the rebels.//GERVAISLARASCARLETT_0940.1112

Rencontrer la mère d’un ami n’est jamais une mince affaire. Il faut être présentable et convenu. L’idéal de notre mère à nous, qu’on ne voudrait pas décevoir. Avec Anne-Lise, la mère de Benjamin Blanchard, co-fondateur et directeur général de SOS chrétiens d’Orient, les choses allèrent d’elles-mêmes. Engagée, très soupçonnable d’être arrimée à de solides principes ensoleillés par la connaissance du monde, le courant ne pouvait que passer. Et il passa, sereinement, dans les conseils d’administration comme dans les chemins orientaux. Elle arpenta ceux que j’arpentai, rencontra les mêmes visages, connut émerveillements et déceptions aux mêmes avanies.

Magie linguistique, elle sentit les choses tout différemment ou, plutôt, tout singulièrement. Je vous avais déjà parlé de son recueil Le Soleil s’est caché dans les cailloux paru chez Ad Solem il y a quelques années. Anne Lise n’écrit pas que des vers. Elle prit aussi des notes. Plus minutieuses que les miennes, plus féminines certainement. À Alep, elle rencontra les pires affres de la guerre imposée en Syrie : « Quelques tirs d’obus traversent la nuit, la guerre n’est pas terminée. Cependant mon court séjour ici, avec ses nuits exquises, sera une halte bénéfique pour mon sommeil dans le cours de cette mission itinérante au mode de vie très spartiate ».

Comme cela me rappelle les premières équipées de SOS chrétiens d’Orient ! Dormir est un enjeu essentiel. Les agapes officielles s’étalent de longues heures, assez semblables au narghileh qui s’invite aux tables syriennes, volupté du temps sec et des tables copieuses. Il se fume sans précipitation et sans peur du lendemain, qu’il encombrera de sa toux. Et puis, il faut parler du dîner qui vient de s’écouler. En Syrie, je le fis avec du thé ou ce que nous trouvions. En Irak, un soir, nous longeâmes la route d’une nuit noire pour débusquer le premier marchand d’arak à des kilomètres. Nous le sirotâmes jusqu’au matin tant nous avions de choses à dire.

Le débat n’est alors jamais tranché : éteindre la climatisation et étouffer ? Ou maintenir la climatisation comme bande sonore des ronflements ? Les choses les plus futiles deviennent obsessionnelles dans les pays étrangers. Surtout quand nous filons d’un village à l’autre pour visiter un maire, évaluer un projet, brandir une pancarte. Au bout viennent les épuisements comme les ravissements. Anne-Lise décrit la découverte des travaux avancés de la cathédrale de Mgr Arbach, à Homs, ou les visites au père Najeeb, protecteur des manuscrits syriaques les plus précieux et devenu archevêque de Mossoul.

Avons-nous senti les mêmes parfums ? Goûté aux mêmes mets ? Je n’en sais rien. Ce qui me frappe le plus à la lecture de ses chroniques, c’est que nous avons plongé dans une civilisation, désormais morcelée et qu’on ne doit pas laisser partir en lambeaux. Qui ne doit pas s’évanouir entre les canons mondiaux et les balles locales. Pour que les arcanes d’Alep déploient leurs feuillages jusqu’en nos imaginaires, il faut qu’à des centaines de kilomètres de là les villages montagnards du Kahbour soient préservés des bombardements turcs qui les accablent en ce mois de juin, que le Liban sauve ses paysages matraqués de béton ; que les vestiges chrétiens de Jordanie jaillissent au milieu des déserts.

C’est à cette condition que nous pourrons lire, au siècle prochain, des récits de voyages en Orient, si méprisés par les universités mais tellement propices à l’aventure. Anne-Lise, de retour à Maaloula, écrivit : « La vigne, culture plurimillénaire de Maaloula, replantée cette année sous l’œil expert de Julien, jeune ingénieur agronome chargé des projets agricoles, annonce le retour à la vie de Maaloula en attendant celui des chrétiens syriens et irakiens sur leur terre. » La Mésopotamie doit nous nourrir à nouveau. Par nous, entendez, la France ; quant à SOS chrétiens d’Orient, nous ne nous lassons pas de nous en rassasier.

Anne-Lise Blanchard, Carnet de Route. De l’Oronte à l’Euphrate, les marches de la résurrection, Via Romana, 2020, 15 €

Les chroniques de Koryfée (l’excellent blog littéraire de Karine Fléjo) a eu le bon goût de lire Paula Marchioni

N’en fais pas une affaire personnelle, Paula Marchioni

N'en fais pas une affaire personnelle
©Karine Fléjo photographie

Une histoire féroce dans les coulisses du monde du travail. Ou quand une femme cadre sup s’arroge tous les pouvoirs, y compris celui de détruire les autres.

Pression inhumaine en entreprise

Bobette a succédé à la Rousse au poste de boss au sein de l’agence de pub spécialisée en cosmétique. Un challenge qui sied à son tempérament de battante, celle d’une femme qui toute sa carrière s’est imposée pour occuper des postes de direction au même titre que les hommes.

Mais quand elle intègre l’agence, elle constate que les arrêts maladie et burn-outs sont légion. Et très vite Bobette identifie le problème : l’unique et tyrannique grosse cliente de l’agence, nommée Super Power. Une éternelle agitée qui noie le personnel de l’agence sous des mails, appels et SMS, sept jours sur sept. Et de leur hurler des ordres du matin au soir, de les malmener, de les rabaisser, de les humilier, sans jamais aucune remise en question de sa part. Sans aucune cohérence dans ses ordres et requêtes. Dès lors, les employés sont dans un état de stress et d’épuisement émotionnel, physique et mental extrêmes. Impossible de satisfaire Super Power, aussi investi soit le personnel de l’agence, tant ils se heurtent aux injonctions contradictoires de cette dernière.

Heureusement, Bobette peut compter sur le soutien affectif et les conseils de son compagnon Nounours, sur son psy et sur sa coach privée, ainsi que sur les respirations salvatrices que sont pour elle ces ateliers d’écriture.

Mais comment tenir face au rouleau compresseur Super Power, face à sa folie destructrice?

La férocité du monde du travail

Paula Marchioni a fait carrière dans la communication avant de s’élancer dans l’écriture. Le monde de l’entreprise, ses codes, ses pressions, ses défaillances, ses priorités données au profit au mépris de l’humain, elle les connait bien et s’en est inspirée pour écrire ce roman. S’il est de bon ton de revendiquer l’épanouissement et le bonheur au travail, ces valeurs éthiques ne sont bien souvent qu’un rideau de fumée. Dans la réalité du monde de l’entreprise, la quête de profits toujours plus grands est de rigueur, doive-t-elle se faire en exigeant du personnel une disponibilité et une joignabilité de chaque instant, en rognant sur leur salaire et sur leurs nuits. Et en les remerciant par un licenciement du jour au lendemain quand on n’a plus besoin d’eux.

Un livre qui, bien que fictionnel, parlera à beaucoup, confrontés à l’impitoyabilité du monde du travail. Et leur donnera peut-être des clés, voire les aidera à se sentir moins seuls.

Informations pratiques

N’en fais pas une affaire personnelle, Paula Marchioni – éditions Eyrolles, juin 2020 – 325 pages – 16€

Erwann Créac’h, l’auteur de « Carnivores domestiques » (Prix Goncourt des animaux) réinvité dans « En quête de sens » sur Radio Notre Dame

Réécoutez ici la seconde émission de Marie-Ange de Montesquieu avec Erwann Créac’h : https://radionotredame.net/emissions/enquetedesens/15-07-2020/

Erwann Créac’h, vétérinaire et écrivain. Il est l’auteur de « Carnivores domestiques » (Points) et de « La montée des marches » (Encre Rouge). Il a reçu le Goncourt des animaux

Jill-Manon Bordellay, professeur de philosophie, docteur en philosophie, littérature comparées et psychologie. Collaboratrice à l’Encyclopédie Universalis, et à différentes revues d’art et de psychologie, ainsi qu’aux revues 30 millions d’amis, Alternatives végétariennes, Droit animal, éthique et sciences. Engagée pour la protection des animaux. Elle est l’auteur de « Stop abandons d’animaux »  (Sydney Laurent)

Père Pierre de Martin de Viviés, Prêtre du diocèse de Lyon auteur de « Ce que la Bible dit…sur les animaux » (Nouvelle Cité)

Erwann Créach, écrivain vétérinaire, vient parler de la place des animaux à la radio

En Quête de Sens Émission du 15 juillet 2020 : La place des animaux a t elle changé pour les chrétiens ?

Réécoutez l’émission ici : https://radionotredame.net/emissions/enquetedesens/15-07-2020/

Erwann Créac’h, vétérinaire et écrivain. Il est l’auteur de « Carnivores domestiques » (Points) et de « La montée des marches » (Encre Rouge). Il a reçu le Goncourt des animaux

Jill-Manon Bordellay, professeur de philosophie, docteur en philosophie, littérature comparées et psychologie. Collaboratrice à l’Encyclopédie Universalis, et à différentes revues d’art et de psychologie, ainsi qu’aux revues 30 millions d’amis, Alternatives végétariennes, Droit animal, éthique et sciences. Engagée pour la protection des animaux. Elle est l’auteur de « Stop abandons d’animaux »  (Sydney Laurent)

Père Pierre de Martin de Viviés, Prêtre du diocèse de Lyon auteur de « Ce que la Bible dit…sur les animaux » (Nouvelle Cité)

La réserve, avenir du « Français de souche » ?

Vient de paraître, été 2020 * Un essai de Christian de Moliner aux Editions du Val * La réserve, avenir du « Français de souche » ? * Pour le recevoir, interviewer l’auteur, merci de contacter guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85

Une implacable guerre civile et religieuse menace notre pays tandis que les Français de souche, c’est-à-dire tous ceux qui, en dehors de toute origine et toute religion, acceptent la laïcité et assument les valeurs séculaires de la France, subissent une double offensive : les musulmans intégristes veulent leur imposer leur vision restrictive de la société alors que les racialistes les renvoient par idéologie au niveau de parias. Face à ce que certains ressentent comme d’intolérables agressions, l’exaspération monte et le risque est grand que ne se créent dans le futur des réserves pour Français extrémistes. Après avoir fait un panorama mondial des peuples submergés par l’immigration, de ceux qui ont dû changer de langue ou de religion, de ceux qui ont réagi, après avoir fait le tour des innombrables conflits religieux ou ethniques qui secouent notre planète, l’auteur montrera que la différence induit le plus souvent des heurts intercommunautaires et que la mise en place de réserves est malheureusement un avenir possible, même s’il est glaçant. Il esquissera également quelques pistes pour que cette dystopie ne se réalise pas.

L’écrivain de la paternité, Jacques Fiorentino, de retour sur Radio Notre Dame sur le vivre-ensemble entre générations

Marie-Ange de Montesquieu reçoit Jacques Fiorentino, Médecin et consultant, auteur de « Père, passe et manque » aux éditions Assyelle et Eric Trappeniers, fondateur des Instituts d’études de la famille de Lille et Toulouse et auteur du livre « C’est ma place » (InterEditions).

Emission « En quête de sens »

Voir ici https://www.youtube.com/watch?v=DkDaHAe_Ly8&feature=youtu.be

Le Monde donne aussi raison à l’hypothèse du romancier de science fiction Bernard Woitellier

Energie : « La tempête solaire est un de ces événements peu probables mais dont l’effet est tel qu’on ne peut les ignorer »

Le professeur Charles Cuvelliez et l’assureur Emmanuel Michiels pointent, dans une tribune au « Monde », le risque que fait peser une toujours possible éruption solaire sur les réseaux électriques de la planète.

Tribune. En mars 2019, le président Trump a signé une ordonnance relative à une nouvelle menace militaire : les impulsions électromagnétiques, connues depuis longtemps comme un dommage « collatéral » des explosions nucléaires. Elles ont été découvertes en 1962 lors d’un essai nucléaire au-dessus du Pacifique. Sur un rayon de 1 400 km, des équipements électriques furent endommagés. Les Etats-Unis et l’Union soviétique ont alors investigué le potentiel de destruction de cette arme, mais elle a été jugée trop destructrice, puisque à même de stopper définitivement le fonctionnement d’un pays.

Une impulsion électromagnétique d’origine nucléaire a trois phases, dites E1, E2 et E3. Durant la phase E1, les rayons gamma émis par l’explosion arrachent des électrons aux atomes de la haute atmosphère. Ces derniers arrosent ensuite le sol et l’ensemble des équipements électriques, qui agissent comme des antennes pour les capter. Les dégâts sont immenses.

La phase E2 résulte des rayons gamma secondaires qui ont pu interagir avec la haute atmosphère. Leur effet est alors similaire à des orages, contre lesquels les protections habituelles peuvent fonctionner.

Enfin, la phase E3 a le même effet que les tempêtes solaires : c’est la phase « magnétohydrodynamique », qui déforme le champ magnétique terrestre et crée, du fait de cette interaction, des courants électriques géo-induits dans les équipements au sol.

Une arme aux mêmes effets, mais sans son côté nucléaire, pourrait mettre un adversaire hors de combat sans combat. Voilà qui est attirant pour les stratèges et les politiques. Les « e-bombes », appelons-les ainsi, ont aussi l’élégance, tout comme les cyberattaques, de ne tuer personne, ou presque (les porteurs de pacemakers et les patients sous assistance électronique dans les hôpitaux). Une e-bombe aurait été testée, dit-on, pour stopper le réseau de propagande de Saddam Hussein en 2003.

Une étude rassurante

S’il n’y a pas besoin d’une arme nucléaire pour produire une e-bombe, des pays moins développés pourraient la développer. Il n’en fallait pas plus, dans le contexte actuel, pour voir les Etats-Unis s’en inquiéter avec ce décret de Donald Trump, repris dans le National Defense Authorization Act.

Mais certains doutent de la réalité d’une telle menace et observent que cette loi a été portée par l’ex-faucon John Bolton, alors conseiller à la sécurité nationale, évincé depuis. D’autres affirment que le décret est le résultat du lobby du secteur électrique, qui veut moderniser son réseau sous prétexte de sécurité grâce aux subsides du Pentagone…

Fin avril 2019, le laboratoire de recherche de l’industrie électrique américaine Electric Power Research Institute (EPRI) publiait une étude plutôt rassurante à ce sujet (« High-Altitude Electromagnetic Pulse and the Bulk Power System : Potential Impacts and Mitigation Strategies »). Oui, une émission E1 peut endommager le réseau de transport d’électricité du fait des survoltages qui en résultent.

Les relais de protection qui détectent les défauts sur les lignes peuvent résister à E1 mais peut-être pas au survoltage des lignes de communications auxquelles ils sont reliés. Quelques mesures élémentaires suffiraient : fibres optiques, câbles blindés avec mise à la terre appropriée, dispositifs ou filtres de protection contre les surtensions, amélioration du blindage des sous-stations…

Un précédent en… 1859

La combinaison des effets E1 et E3 donnerait, c’est vrai, une panne électrique, mais elle serait de l’ordre du déjà-vu, à l‘échelle régionale. Pas de quoi s’inquiéter, mais l’EPRI n’a pas regardé les effets sur la production même d’électricité, ni sur le réseau de distribution. Bref, le flou persiste.

Or il existe un précédent, l’effet des tempêtes solaires sur les réseaux électriques, comparables aux effets E3. La référence est l’« événement Carrington » de 1859, du nom de l’astronome [britannique Richard Carrington (1826-1875)] qui a observé une soudaine activité solaire, traduite dix-huit heures plus tard par des perturbations du réseau télégraphique sur toute la Terre… et par des aurores boréales observées jusqu’aux tropiques. Il y eut peu d’impact sur l’activité économique, alors peu dépendante à l’époque du simple télégraphe.

Que produirait un tel événement sur notre société moderne ? C’est un « cygne noir », un de ces événements peu probables mais dont l’effet est tel qu’on ne peut les ignorer. Un article de la revue Nature estime sa probabilité entre 0,46 % à 1,88 % seulement dans les dix prochaines années, sur la base d’une hypothèse contre-intuitive, selon laquelle plus du temps s’est écoulé depuis un événement, moins celui-ci a de chances de se reproduire (« Probability estimation of a Carrington-like geomagnetic storm », David Morina, Isabel Serra, Pedro Puig et Alvaro Corral, 20 février 2019).

Cette hypothèse est vérifiée dans beaucoup de phénomènes géologiques ou astronomiques. Une autre caractéristique des phénomènes naturels extrêmes est leur autosimilarité : leur intensité n’a pas d’effet sur la régularité de leur apparition.

L’incertitude des « cygnes noirs »

Mais d’autres études ont montré des probabilités de survenance d’une tempête solaire de 3 % à 10,3 %, ou encore de 4 % à 6 % sur les dix prochaines années… Ce à quoi il faut ajouter qu’une telle tempête peut « rater » la Terre. Bref, comme toujours avec les cygnes noirs, c’est l’incertitude…

Le sujet préoccupe aussi les assureurs (« Expert Hearing on solar storms », Swiss Re, mars 2016). Il est vrai que si une tempête solaire provoque la mise hors service de 10 % des transformateurs dans une région, le rétablissement du réseau risque d’être long… et coûteux. Hydro-Québec avait subi en 1989 les effets d’une tempête solaire et y avait perdu tout de même 3 % de ses transformateurs.

Prévoir une tempête solaire suffisamment à l’avance est un facteur dit de « mitigation » du risque car, si tant est que des mesures de protection soient possibles, on limite les dégâts en les activant à temps. Aujourd’hui, les satellites d’observation solaire tels que SOHO, lancé en 1995, et Stereo nous donnent avec leurs coronographes six heures pour réagir à une tempête solaire, avec une capacité de détecter une suractivité du Soleil trois à quatre jours avant.

Notre capacité d’observation et de compréhension s’est accrue avec le lancement du satellite européen Solar Orbiter le 10 février 2020 et a été complétée avec les capacités du satellite américain Parker Solar Probe, en place depuis août 2018. De nouveaux satellites pourraient allonger la préalerte à six à sept jours et prédire l’arrivée de la tempête à quatre heures près.

Faut-il assurer ?

Pour un assureur, un tel événement est la quadrature du cercle : les conséquences (et donc les dommages à assurer) se déroulent en cascade, certaines conséquences en amenant d’autres sur de larges échelles, très vite régionales.

Dans quelle mesure les contrats d’assurance en cours couvrent-ils des dommages causés directement ou indirectement par les tempêtes solaires ? Faut-il exclure ces dommages ? Ou les couvrir pour inciter à la mise au point et la mise en place de systèmes de protection ? Peut-on développer un produit d’assurance qui couvre l’interruption de service sans le dommage physique qui l’aurait causé ? Faut-il prévoir le concept de « cause immédiate » afin de limiter ce qui est couvert aux dommages causés par la seule activation des mécanismes de sécurité du réseau ?

On retrouve la même problématique qu’avec le Covid-19 et les pertes d’exploitation qui en ont résulté sans qu’on puisse les lier à un dégât physique.

Faut-il les assurer ? Le débat est en cours à Bercy. Les cyberassurances mènent aussi ce débat : que couvrir exactement ? Les dommages directs (dégâts occasionnés) ou indirects (pertes de revenus) ? Quand le virus informatique Stuxnet est envoyé contre l’Iran mais finit par toucher le monde entier, une assurance doit-elle couvrir ce dommage ? L’attaque est-elle un acte de guerre (toujours exclu des assurances) ? Le découplage entre le dommage et sa cause directe pourrait bien devenir la marque de fabrique des nouvelles formes de risques.

« Attachant témoignage sur le vif, à prendre comme un regard particulier teinté de foi chrétienne clairement militante »

Anne-Lise Blanchard, Carnet de route

Investie depuis 2014 dans l’association SOS Chrétiens d’Orient, l’auteur parcourt le Proche-Orient lors de missions d’aide et d’assistance aux chrétiens persécutés par les milices islamiques en Irak et en Syrie. Ce livre est son carnet de voyage d’août 2017 à août 2018. Danseuse et thérapeute, elle est sensible aux chants, à la musique, au jeu des corps et notamment des enfants ; la foi lui a donné cet optimisme du projet en commun pour rebâtir, reconstruire, ressusciter les communautés.

Cet itinéraire spirituel accouche d’un journal militant pour assurer l’emprise chrétienne sur les terres ancestrales et la mémoire de la foi en pays islamique. Ce qui ne va pas sans hagiographie : tous les humbles sont des saints, toutes les femmes violées des vierges martyres, tous les enfants orphelins qui ont vécu des horreurs des anges meurtris. Quand aux prêtres, ils sont des chevaliers. C’est bon à entendre lorsque l’on est de la partie, un peu candide si l’on est analyste géopolitique.

Choisir le camp opposé à Saddam Hussein et Bachar El Hassad est choisir les principes contre les réalités humaines ; les minorités chrétiennes sont protégées sous les dictatures laïques… Ce pourquoi la France de gauche a choisi le camp du Bien, comme par hasard celui des Etats-Unis, mais aussi celui des islamistes, puisqu’ils sont anti-Hassad. La religion chrétienne encouragerait-elle le statu quo ? L’auteur incrimine plutôt le délaissement des pays musulmans pour ce qui n’est pas leur foi, par exemple à propos de Shobak en Jordanie : « Nous tournons les talons en silence, partagés entre la beauté du lieu et la tristesse du délaissement dans lequel sont maintenus les lieux historiques du proto-christianisme ou de la chrétienté franque » p.58.

Alliée dans l’OTAN, la Turquie joue l’islam en solo contre le reste de l’Occident – non musulman. « Malheureusement la poussée turco-musulmane continue de refouler les chrétiens plus loin en territoire kurde, les éloignant des terres fertiles, me racontait le Père Charbel en janvier 2015, alors que nous nous arrêtions à Qarawella » p.75. Quant au Père Ephrem, « rescapé de Qaraqosh avec vingt-six autres personnes de sa famille, en cette fameuse nuit du 6 août 2014 (…) : ‘On ne peut pas faire confiance aux Kurdes, pas plus qu’on ne peut vivre avec les musulmans. Dès qu’ils sont plus nombreux, ils imposent la charia, la conversion ou la mort. Méfiez-vous de l’Islam’ » p.76. Les musulmans radicaux agissent en effet au XXIe siècle comme Isabelle-la-Catholique au XIVe siècle par inquisition, conversion forcée ou expulsion. La « tolérance » n’est qu’une vertu de nanti majoritaire.

« Partout où je serai passée, où j’aurai recueilli des témoignages, en Irak, en Syrie, j’aurai entendu le même récit : le village a été pris avec la complicité des voisins musulmans, ma maison est maintenant occupée par les voisins musulmans, du jour au lendemain les voisins musulmans ont refusé de nous serrer la main » p.77. Le rêve de modération et d’harmonie (catholique veut dire universel) n’est pas pour demain. « Le Père Fadi (…) à Kazdanan en 2015, avait exprimé sans détour ce que la longue cohabitation de son peuple avec l’islam l’autorisait à dire : ‘L’islam modéré, ça n’existe pas. L’Islam, c’est l’Islam, une religion de conquête où le mot amour n’existe pas » p.77.

Ce qui n’empêche pas, « une fois les situations d’urgence passées » p.120, l’association de s’intéresser aux autres composantes des sociétés dans lesquelles les chrétiens d’Orient vivent.

Attachant témoignage sur le vif, à prendre comme un regard particulier teinté de foi chrétienne clairement militante sur ces sociétés mosaïques en guerre qui cherchent à survivre.

Anne-Lise Blanchard, Carnet de route – de l’Oronte à l’Euphrate les marches de la résurrection, 2020, Via Romana, 132 pages, €15.00