La maladie de la mort de Marguerite Duras. Lu par Fanny Ardant, Editions Des femmes, 1 CD
Vous n’avez pas nécessairement envie de vous plonger dans Marguerite Duras. Mais vous trouvez, un matin, au courrier, « La maladie de la mort ». C’est la voix de Fanny Ardant, profonde, légèrement interrogative, qui vous entraîne. Qui sont cette femme et cet homme dont on nous raconte l’histoire ? Cela se passe, ou se passerait, ou s’est passé dans une chambre au bord de la mer Noire. Lui, c’est peut-être bien vous. C’est cette vie, la vôtre. Vide par manque d’amour. C’est cet homme malade à en mourir que vous êtes. Elle, c’est ce dont vous rêvez sans trop savoir ce que cela pourrait être. Peut-être cette « promesse non tenue » dont parlait Claudel. Elle pourrait vous tuer parce que vous êtes déjà mort, parce que vous vous êtes toujours voulu libre de ne pas aimer. Cependant vous avez pu vivre cet amour « de la seule façon qui puisse se faire pour vous, en le perdant avant qu’il soit advenu ». La mer, l’amour, la mort. Trois fois rien, pour ainsi dire.
Jérôme Serri