Pécresse, Stefanini, Bédier… Dans son livre, Babette de Rozières passe le monde politique à la moulinette
La restauratrice et animatrice culinaire, également conseillère régionale, sort ce jeudi un livre au vitriol sur la politique dans les Yvelines et en Île-de-France. Valérie Pécresse y est sévèrebette de Rozièresment taclée.
Quand Babette de Rozières balance, c’est épicé. Presque autant que les bonda Man-Jack, ces piments antillais que la restauratrice a fait goûter un soir à un client prétentieux qui voulait épater sa copine. L’anecdote savoureuse n’est évidemment pas la seule que la cuisinière de Maule (Yvelines) relate dans « La face cachée de la politique en Île-de-France », son livre qui sort ce jeudi.
Sur 264 pages, elle y raconte son métier, ses rencontres, sa vie et la vie politique francilienne qu’elle détruit à la sulfateuse. Principale cible de la colère de « Babette » : Valérie Pécresse. La présidente (Libres !) de la région Île-de-France en prend particulièrement pour son grade.
Elle avait pourtant rejoint sa liste (LR) aux élections régionales de 2015. Puis accepté de soutenir sa campagne pour l’élection présidentielle de l’an passé. Mais elle déchantera très vite. L’Outre-mer est oublié du programme de la candidate de droite et, pour la native de Pointe-à-Pitre, c’est un motif de divorce. Dès lors, elle observera la politique d’un autre œil. « Ce que j’ai vu de l’intérieur m’a dégoûtée, confie-t-elle depuis le salon de sa grande maison de Maule. C’est une secte avec un gourou qui ordonne. Valérie n’a pas de cœur. Elle presse le citron pour en extraire le jus et quand elle n’en a plus besoin, elle le jette. »
« La madame Thatcher en herbe »
Au fil des pages, elle dénonce également l’opportunisme idéologique de son ex-amie : « Elle ajuste son programme en permanence et se colle aux thèmes d’Éric Ciotti sur la sécurité, les valeurs d’autorité, d’identité et l’immigration, elle reprend le social de Xavier Bertrand, les préconisations de Barnier sur l’Europe. Elle y croit dur comme fer, la madame Thatcher en herbe, et il n’y a pas plus souple qu’elle, la madame Merkel : elle veut plaire à la terre entière. »
Un peu plus loin, c’est Patrick Stefanini, fidèle de la présidente et conseiller départemental de Bonnières-sur-Seine, qui est rhabillé pour l’hiver. « Babette » lui reproche de mener une « politique de technocrates, de communiquer par WhatsApp, sans aucune densité humaine, sans chair, sans conviction, dépourvue de sincérité… » Pierre Bédier, le président du conseil départemental, a droit lui aussi à quelques pages. On n’apprend pas grand chose quand il est dépeint en homme politique malin et roublard, adepte du billard à trois bandes. En revanche, on ignorait qu’il était « un excellent danseur de zouk love »…
Des anecdotes sur Mohamed VI ou Alice Sapritch
Orpheline d’une investiture aux législatives, elle finira par quitter le navire en mars 2022 en annonçant sa décision sur la chaîne CNews : « Valérie est une bonne présidente de région mais il s’agit d’une élection présidentielle qui demande des qualités qu’elle n’a pas », déclare-t-elle alors à l’animateur Jean-Marc Morandini.
S’il prend souvent des allures de règlements de comptes personnels et s’enferme parfois dans des détails qui échapperont peut-être au grand public, ce livre offre aussi quelques moments plus légers. C’est le cas par exemple quand Babette de Rozières évoque son attachement à Jacques Chirac par exemple, ou sa proximité avec le roi du Maroc Mohamed VI qui s’invite en cuisine pour « touiller à la cuiller » et « goûter avec ses doigts comme aux Antilles ». On peut également citer le portrait qu’elle dresse de la comédienne Alice Sapritch, seule et oubliée, ou de ses clients célèbres comme Michou, Jean Lefèvre ou encore Klaus Kinski.
La face cachée de la politique aux éditions Orphie. Prix : 24 euros.