Jérôme Serri chronique le livre audio de Marina Vlady dans le Magazine Lire de mai 2009 :
Le Violon de Rothschild, La Princesse par Anton Tchekhov, lu par Marina Vlady – Editions Des femmes, 1 CD
Fabricant de cercueils, le vieux Iakhov vit dans une chaumière avec sa femme, un poêle, un lit, quelques outils, un violon au mur pour améliorer le quotidien. A l’orchestre, il ne cesse de se disputer avec Rothschild. Jamais il n’eut un geste de tendresse pour sa femme. Il y a cinquante ans, ils ont eu une petite fille. Elle est morte, mais il a oublié. Sa femme s’est un jour alitée sans rien dire. Pour gagner du temps, il prit les mesures avant qu’elle ne fermât les yeux. De retour du cimetière, il fut pris de remords. Pourquoi les hommes ne savent-ils donc pas vivre ? Avant de mourir, il demandera au prêtre de donner son violon à Rothschild. Un violon que les hommes ne se lasseront plus d’écouter et qui leur déchirera le coeur. Que la musique soit le chant du malheur auquel se condamnent des hommes incapables d’humanité, c’est ce que nous dit ici Tchekhov. Que ce chant puisse être réparateur, c’est ce qu’il nous dit encore.
J.S.