Marie-Dominique Lelièvre présente Claude Delay, « Marilyn Monroe, la cicatrice », Fayard sur Filigranes.TV
On croyait tout savoir du destin tragique de la petite Norma Jeane, née illégitime le 1er juin 1926 dans la «Cité des Anges», fille non désirée d’une Gladys déchue dont on la sépare dès la naissance. Et pourtant… Norma à l’orphelinat et Gladys à l’asile : voilà le programme d’une vie. Voilà le coeur de ce livre. Cette béance inaugurale, cette blessure fondatrice, Marilyn Monroe s’épuisera en vain à les combler. Scène primitive d’une enfance jamais exorcisée qu’elle ne cessera de rejouer au long de sa trop courte existence. Elle appellera ses trois maris «Papa», comme du reste tous les hommes de sa vie – à l’exception de son dernier amant, son «Prez», John Fitzgerald Kennedy. Ses maîtres à penser ? Rilke et Lee Strasberg. Ses maîtres à jouer ? John Huston, Billy Wilder, Mankiewicz, Cukor, Logan, Nunnally Johnson. Ses maîtres à mourir ? La petite fille de trente-six ans emporte avec elle son énigme. Claude Delay s’attache ici à élucider, pas à pas, la généalogie des chocs affectifs de Marilyn, tel un sismographe qui enregistre les lignes de faille d’un terrain que n’auront cessé de menacer, dès le premier jour, les «tremblement de père et tremblement de mère» dévastateurs.