Arrivée au terme de ma lecture de « La part de vérité », je ne résiste pas à l’envie de vous citer la dédicace qui a accompagné ce livre :« Les secrets inouis de l’Egypte pour ceux qui savent les découvrir. » Quel bel hommage à ce livre captivant, véritable invitation à la ballade intellectuelle et spirituelle …… « En ces temps reculés, le sacré imprégnait la vie quotidienne des Egyptiens, habitués à s’en remettre aux divinités ancestrales », préface Roger Sabbah, expert incontestable, égyptologue et archéologue qui lit l’hébreu biblique, connaît l’araméen et dévoile le sens caché des hiéroglyphes égyptiens.La XVIII ème dynastie représente sans doute la quintessence de la civilisation pharaonique, le roman de Philip Kayne s’y glisse avec volupté, tant il est empreint de « la douceur du matin, la caresse du vent, les joies de l’amour, de victoire ou de détresse. » Le règne de Amenhotep III bat son plein, sa grande épouse royale, Tiy lui donnera sept enfants dont Khétarâ qui deviendra le quatrième Amenhotep, futur Akhenaton.
Ce même Khétarâ accompagne le futur héritier, son frère Thoutmosis à une chasse au lion dont le but est de rapporter à leur père la fameuse crinière … Cette chasse scellera le destin de Khétarâ car Thoutmosis sera blessé et décèdera peu après.
Plus tard, nous sommes en 1358 avant J.C., le futur Akhenaton(celui qui est bénéfique pour Aton) ceint la double Couronne dans la cité de Thèbes. A ses côtés se tient non seulement sa mère, la reine Tiy mais surtout la divine Néfertiti son épouse appelée Sahrâ dans l’intimité.
Un couple magique et légendaire qui va régner sur l’Egypte pendant une vingtaine d’années. Le nouveau pharaon va privilégier le culte du disque solaire Aton. Peut-être lassé par le conservatisme des prêtres d’Amon, il impose Aton comme seul dieu. Il s’oppose principalement au grand prêtre Aânen, son oncle qui le traite volontiers d’hérétique « l’idéologie que prône le prince royal met en péril la cohésion de notre Terre, son existence même ».
Malgré tout le jeune souverain va progressivement imposer une religion que certains qualifient d‘ hénothéiste et d’autres de premier monothéisme exclusif.
C’est pendant l’expédition de Nubie que le jeune Khétarâ va commencer a s’intéresser à l’art nouveau « les formes de l’art classique sont figées, steréotypées ; des images flatteuses qui ne véhiculent aucun sentiment (…) ». L’art amarnien, moins rigide et surtout non conventionnel est né.
Entre guerres, conflits religieux, intrigues et polémiques houleuses, Philip Kayne sait mêler harmonieusement réalité historique et intuition de romancier. Explorateur méticuleux de l’histoire égyptienne, il nous révèle par exemple que pour récompenser le dévouement de son beau-père Aÿ, Pharaon nommera le mont Horebmontagne d’Aÿ, le Sinaÿ …
… Et puis aussi … « le peuple Elu faisait partie de la prophétie »…« Yurusalem »… « Nous appellerons cette terre AïSaRâAl ».(Israël: traduit de l’égyptien ancien par Messod et Roger Sabbah).
On s’immerge avec délice dans cette lecture voluptueuse à la poésie ensorcelante, bercée par la sourde mélopée d’Akhenaton à la gloire de sa bien-aimée …
… « Elle était mon Orient et mon Occident, l’ardent baiser du printemps, la douce caresse de l’automne. Que me reste-t-il ? Les montagnes peuvent s’écrouler, les fleuves se tarir … ma vie n’est plus qu’un désert ».
Magnifique …
Dominique IWAN
Dominique IWAN : Parallèlement à une vie professionnelle tournée vers le monde des matériaux polymères et un bref passage dans la sphère publicitaire en tant que maquettiste, ma vie a été guidée par deux passions, l’écriture (un livre que je suis sur le point de terminer … je me mettrai ensuite en quête d’un éditeur … des nouvelles pour enfants, et la sculpture avec la création d’un blog en 2014 » entre Ciel Ether « . Je collabore au site www.francenetinfos.com depuis près de 4 ans, particulièrement dans le domaine littéraire, avec déjà l’écriture de près de 80 chroniques.