Francine Keiser, créatrice de Francini_K, expose sa vision du vêtement dans Entreprendre

Ce que nos vêtements révèlent de nous

J’ai rencontré Francine Keiser par deux fois. Une première fois pour discuter de son entreprise et de l’opportunité, à l’âge mûr, de changer de direction professionnelle. Francine Keiser étant devenu styliste, et créatrice de mode, j’ai jugé bon cependant, de l’interroger aussi, en cette rentrée, sur le style, l’allure des femmes, le bon goût, la féminité, ce que l’élégance et la beauté ont encore de fascinant dans société actuelle. Entretien avec Francine Keiser.

Marc Alpozzo : « La fripe c’est la peau, la prothèse, la personnalité, la transfusion, la greffe, le greffon, ce que j’admire et que je peux prendre chez l’autre. Il suffit d’un rien parfois pour changer : un cartable, une robe de la haute, un sac, une coiffure, une bataille de mèches pour refléter l’élégance, l’intelligence, la sensibilité, les faiblesses même, celles que l’on cache ou celles que l’on veut bien montrer. » (Christine Orban, Fringues, Albin Michel, 2002) Pourriez-vous nous dérouler votre rapport aux vêtements ? Au fond, avec Francini_K, avez-vous créé les vêtements que vous auriez toujours rêvé de porter ?

Francine Keiser : J’ai toujours pris plaisir à m’habiller. J’aimais créer mon style, me donner une allure. Tout en ayant des responsabilités professionnelles importantes, j’avais envie de tenues féminines, colorées, dynamiques. Je voulais être originale tout en restant classique. En plus, j’avais besoin d’être confortable tout au long de mes interminables journées. Pas facile de réunir tous ces critères. Aujourd’hui, l’inspiration de mes créations est la synthèse de tous ces critères, la quête de la beauté et la mise en valeur de la femme active. Chaque femme est différente quant à sa morphologie et quant à son tempérament. Il existe une infinité de styles. Et chaque femme peut se mettre en valeur. En commençant ce métier et en entrant en contact avec mes clientes, j’étais étonnée de voir combien de femmes ne veulent pas se mettre en valeur et refusent de porter des vêtements élégants parce qu’elles ne se trouvent pas (ou plus) assez belles. Je me vois une véritable mission à rendre conscience aux femmes qu’elles sont belles et qu’elles peuvent être rayonnantes à tout âge.

Francine Keiser

« Le paraître est du côté de la civilisation. C’est le moins qu’il puisse faire, puisque c’est lui qui l’a créée. L’homme est sorti de la barbarie le jour où il a commencé à se soucier du regard de l’autre sur lui, et de l’opinion qu’on pouvait entretenir à son sujet, en face. » (Renaud Camus, Éloge du paraître, POL, 2000). Êtes-vous davantage attachée à l’esthétique ou au confort d’un vêtement ?

L’habillement est évidemment un phénomène social. La mode féminine a dû s’adapter au statut des femmes dans la société. Je crée des vêtements pour des femmes actives. Les femmes ne doivent pas choisir entre élégance ou confort. Je crée des vêtements pour des femmes qui veulent rayonner tout au long de la journée, qu’elles aient des responsabilités professionnelles ou familiales, qu’elles soient en voyage, au bureau ou à une soirée. Des femmes qui se respectent et qui veulent être respectées. Je crée des vêtements structurés qui résistent aux périples de la journée.

Où puisez-vous l’inspiration ? Quels sont les créateurs qui vous inspirent ?

Mes collections sont inspirées des années 60, la période pendant laquelle je suis née. Je pense qu’on est imprégné par les influences qu’on subit très jeune. Quand j’étais petite, j’adorais regarder les magazines de haute couture. Cela me faisait rêver. Cela a forgé mon sens de la beauté. Inconsciemment le style des années 60, les mini-jupes, les formes géométriques, les empiècements techniques, les couleurs fortes se glissent dans mes créations. Mais évidemment tout le vécu se reflète dans les créations d’un artiste. Plus on voyage, plus on est ouvert d’esprit, plus on a d’inspirations diverses. Mes idoles sont les créateurs des années 60 : André Courrèges, Pierre Cardin, Paco Rabanne. Ils prônaient l’émancipation et la liberté des femmes. Leurs créations incarnaient la femme active, dynamique et sportive. Ils étaient avant-gardistes, mais les valeurs qu’ils défendaient restent d’actualité aujourd’hui.

On note chez Francini_K la singularité et l’originalité de certaines matières et aussi de grandes audaces comme vos spectaculaires chapeaux ou vos vestes à ailes de papillon. Qu’incarne le papillon pour vous ?  Est-ce une représentation de l’éternel féminin ?

Le papillon est omniprésent dans mes collections – et d’ailleurs dans le logo de la marque. Le papillon est l’incarnation de la beauté, des couleurs, de la liberté et de la joie…tout ce que je veux transmettre par mes créations. En plus, le papillon symbolise la métamorphose. La chenille passe par la chrysalide et sort en toute beauté de son cocon. C’est l’envol. Cette symbolique reflète parfaitement la transformation que j’ai subie en me convertissant de mon métier d’avocate à celui de créatrice de mode.

Vous revenez de la Fashion Week de New-York, qu’est-ce qui vous a le plus surprise là-bas ? Les gens de la mode ouvrent-ils leurs cœurs plus facilement que dans le milieu de la finance ?

C’est vrai qu’au premier moment, en arrivant à la Fashion Week, je me sentais étrangère, différente des autres, peut-être plus « normale » que beaucoup d’entre eux, n’ayant pas les cheveux mauves ni des semelles de 12cm, des collants volontairement cassés ou des faux cils exagérés. Mais c’est en effet ce qui me plaît beaucoup dans ce monde. Bien que les créateurs soient tous très différents, qu’ils aient des looks très variés et créent pour des gens tous singuliers, nous sommes quelque part, dans notre âme, tous pareils, nous constituons une communauté, nous partageons le même plaisir de créer, nous sommes artistes, nous nous comprenons, nous nous entraidons. Finalement, que ce soit dans la mode, dans la finance ou ailleurs, nous sommes tous des humains et nous sommes responsables de la qualité des relations que nous construisons.  J’ai toujours mis l’accent sur le côté humain dans mes relations de travail et on récolte toujours ce que l’on sème.

Que pensez-vous de certains accoutrements : un créateur a-t-il besoin de provocations pour imprimer sa marque, que les gens retiennent son nom ?

La provocation peut faire remarquer, mais ne suffit pas à elle seule pour que les gens l’adoptent. Les gens doivent pouvoir s’identifier avec une marque.

« La fripe, c’est la part de re-création qui est offerte, pour cela d’abord les vêtements m’émeuvent. Je lis sur les fringues comme d’autres dans le marc de café, je compare, théorise, réfléchis. Je préfère un bustier de la haute sur une femme moche qu’un top Kookaï sur une belle. Le chic et le charme s’achètent. Voilà la vraie justice. Les fringues comme les mouchoirs de papier sèchent les larmes ». (Christine Orban, Fringues, Albin Michel, 2002). Êtes-vous d’accord avec la romancière française ?

Je vénère la beauté et l’élégance. Ce sont des valeurs indispensables dans notre société. La quête de la beauté existe depuis toujours dans toutes les cultures. Mais la beauté, le charme et l’élégance ne s’achètent pas. Beauté et charme ne sont pas synonymes de luxe. L’élégance n’est pas une question de prix.  L’élégance est une attitude. Personne ne l’a aussi bien décrit que Coco Chanel en affirmant que « l’élégance c’est quand l’intérieur est aussi beau que l’extérieur ». Le plus beau vêtement ne peut embellir une personne qui se sent mal dans en son for intérieur, qui est malveillante, mécontente ou hésitante. Les achats de fringues ne réparent pas non plus les frustrations. On ne peut sécher ses larmes qu’en trouvant sa paix intérieure. Ensuite le charme et l’élégance s’installent tout seul.

Que révèle notre souci vestimentaire sur le plan du respect de soi ? Est-ce plutôt un respect des autres Thorstein Veblen écrivait dans Théorie de la classe de loisir : « Le besoin d’habillement est éminemment un besoin supérieur et spirituel. »[1]

L’élégance et la beauté ont des effets psychologiques sur nous et sur les gens que nous fréquentons. Elles constituent en effet une des clés de notre réussite personnelle. D’abord il s’agit du respect de soi. Je reviens à l’affirmation que l’élégance est une attitude. C’est une question d’amour-propre, d’être en harmonie avec soi-même, d’admettre qu’on le vaut bien. Ensuite, le respect de vous-même vous apporte le respect des autres. Si vous vous vous aimez et vous vous mettez en valeur, vous rayonnez et vous attirez les autres. Une attitude élégante fait que les gens vous remarquent, vous respectent, vous adorent, vous suivent et ne vous oublient plus. 

Quel serait votre rêve pour Francini K ? Que la marque vous survive ?

C’est un combat intérieur difficile entre la nécessité commerciale et le désir de faire ce qu’on a vraiment envie de faire, c’est-à-dire rêver, imaginer, laisser libre cours à ses inspirations et créer dans son petit atelier. Bien sûr l’idée de devenir – peut-être – un jour célèbre et que ma marque me survive, m’effleure parfois.  Mais l’activité créative requiert une certaine distance à cela. Ainsi beaucoup d’artistes sont morts pauvres et sont devenus célèbres seulement après leur mort.

On dit que l’art est pionnier des grandes révolutions de la société, la mode est évidemment concernée, peut-elle faire évoluer la tolérance ?

La mode devance de nombreux mouvements sociaux, tels que l’émancipation de la femme ou le mouvement LGBTQIA+. C’est un rôle que la mode peut et doit jouer. La mode est un moyen qui arrive à toucher et à regrouper énormément de monde, au-delà des frontières géographiques et politiques. Il est important que chacun reste libre de décider de la tenue vestimentaire qui correspond à sa personnalité.  C’est une liberté d’expression. Lors de la journée internationale de la femme, je voyais beaucoup de messages sur les réseaux sociaux qui rappelaient le droit des femmes de porter des mini-jupes. Il est en effet triste qu’il reste nécessaire de le rappeler.

Nos sociétés étant multiculturelles, et chaque être humain étant unique, croyez-vous saine l’uniformisation des tenues, ou bien chaque catégorie de femmes doit-elle porter les vêtements qui lui ressemblent vraiment ? Peut-il exister une universalité de vêtements ?

Chacun doit développer son propre style qui correspond à sa personnalité, au lieu de suivre aveuglement des tendances éphémères. A part les considérations écologiques (les vêtements trop tendance sont généralement le produit de la fast fashion) un style personnel va de pair avec charisme et personnalité.

À travers votre ligne de vêtements, y a-t-il des valeurs que vous aimeriez transmettre ? Francini_K a-t-elle le souci écologique ? Des engagements humanistes ?

Bien sûr. Tout d’abord, je suis une adepte de la slow fashion. La longévité des vêtements Francini_K est garantie par leur style classique et les tissus de qualité. Pour les matières techniques, j’essaie de trouver des matières recyclées. Et la production en Europe garantit des rémunérations justes et des acheminements raccourcis. J’ai eu l’occasion de travailler avec des réfugiées. Cela me fait chaud au cœur de les voir heureuses de pouvoir contribuer à mon projet d’entreprise. Dans la mesure du possible j’emploie aussi des stagiaires. L’avis des jeunes m’importe beaucoup. C’est important de donner une chance à d’autres de se développer, surtout dans un domaine qui peut paraître assez intangible aux jeunes.

Propos recueillis par Marc Alpozzo


[1] Cité en épigraphe de Fringues par Christine Orban.

Théâtre de Nesle : « Rendez-vous à l’Elysée » (Napoléon-Fouché) de Nathalie Ganem décembre 2023/Janvier 2024

Pour télécharger l’argumentaire PDF de la pièce de théâtre « Rendez-vous à l’Elysée » de Nathalie Ganem sur Napoléon et Fouché, merci de cliquer ICI

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Réécoutez et revoir l’émission de 20 minutes TV avec Benjamin Stevens sur la méthode APILI

Réécoutez et revoir l’émission de 20 minutes TV avec Benjamin Stevens sur la méthode APILI ICI https://www.20minutes.tv/video/salut-ile-de-france-les-nouvelles-methodes-dapprentissage-scolaire/

SALUT Ile-de-France: les nouvelles méthodes d’apprentissage scolaire

20 MINUTES TV 

La rentrée n’est pas encore très loin
Quelle est la bonne méthode pour son enfant, pour apprendre à lire ou à compter… en dépassant les difficultés?
Félicité a interrogé Benjamin Stevens orthophoniste et Agata Siwakowska

Le Figarovox recommande « Doper son esprit critique » d’Emmanuel-Juste Duits (long article d’Etienne Ruhaud)

«Face aux bulles informationnelles, s’impose la nécessité de la pratique d’un authentique esprit critique»

FIGAROVOX/TRIBUNE – Dans Doper son esprit critique, Emmanuel-Juste Duits invite à dépasser notre confort intellectuel. Le critique littéraire Étienne Ruhaud l’a lu. Selon lui, il faut multiplier les grilles de lecture en diversifiant ses sources pour éviter le «biais de confirmation».

Étienne Ruhaud est critique littéraire et directeur de collection aux éditions Unicité.

Doper son esprit critique… Essai au titre programmatique, le nouveau livre d’Emmanuel-Juste Duits, cofondateur du site Wikidébats, nous invite à dépasser notre confort intellectuel, nos certitudes, et définit ce qui pourrait être le fondement d’un authentique esprit d’ouverture, et ce au cœur d’un monde complexe, mondialisé, multiculturel, où chacun semble se replier sur ses valeurs. Soucieux d’éviter le double écueil du relativisme, comme de l’idéologisme et de l’enfermement, l’homme-réseau défini par l’auteur devrait ainsi pouvoir réellement dialoguer, au sens socratique du terme. Pour ce faire, plusieurs pistes sont envisagées: cela passerait à la fois par une nouvelle approche de l’information, du principe même du débat, mais aussi par une autre façon d’envisager l’école, entre autres.

Phénomène récent, postérieur aux années 1980, la mondialisation créée une société complexe, où se croisent plusieurs groupes ethniques et sociaux, aux valeurs différentes, ce qui peut générer un stress constant. Aujourd’hui, l’Occidental moyen peut choisir divers systèmes de valeurs, somme toute très différents. Certains sont tentés, dès lors, par le repli sur soi, sur des valeurs anciennes ou sur le communautarisme, quand d’autres se lancent dans une course sans fin à la consommation. Le philosophe propose, lui, un changement de paradigme, en commençant par renoncer aux anciennes idéologies, qui ont échoué (particulièrement dans le cas du communisme), pour inventer quelque chose d’autre, sans pour autant sombrer dans le relativisme.

Le point de départ consisterait à accepter la nature multiculturelle de notre société, afin d’éviter tout affrontement communautaire et de réinventer un mode de vie enthousiasmant. Il ne s’agirait pas de choisir nécessairement tel ou tel système de pensée, ni de tout mélanger en un syncrétisme finalement peu opérant, mais bien d’adopter des «actions adaptées à un monde mouvant et complexe» (p. 17), afin notamment de pouvoir vivre ensemble de manière harmonieuse. Le but du philosophe semble donc ambitieux, peut-être à ranger dans la catégorie des utopies, comme il l’admet fort bien lui-même.

Face au monde «mouvant et complexe» (p. 17), il nous faut mener, de front, une «révolution intérieure» et extérieure, afin de muer en ce que Emmanuel-Juste Duits appelle un «homme réseau», soit un homme capable d’aborder la complexité du monde afin de devenir citoyen, au sens noble et entier du terme. Offrant apparemment une multiplicité de points de vue, de perspectives et d’idéologies, la mondialisation aboutit paradoxalement à une forme d’uniformisation, essentiellement sur le modèle américain. Nous ne sommes pas dans le spectre de l’arc-en-ciel, mais bien plutôt dans une sorte de grisé, comme si toutes les couleurs, en se confondant, perdaient leur caractère propre. Cela semble effectivement contradictoire.

En premier lieu, face aux multiples modes de vie proposés (hindouisme, église de Jéhovah, etc.), quel choix opérer? Tous les gourous semblent se valoir, car tous paraissent au moins aussi convaincus, et donc convaincants. Le syncrétisme, qui amène au relativisme, est généralement impossible. On ne peut adopter deux modes de pensée qui s’annulent l’un l’autre, sauf à être divisé: devenir par exemple chrétien et communiste, ou musulman et bouddhiste. Nombreux sont ceux qui préfèrent rester dans leurs certitudes, ce qui aboutit à la rigidification, et donc au conflit plus ou moins larvé.

Étrangement, nous n’avons pourtant jamais eu accès à autant d’informations. Nous sommes littéralement bombardés de news. Pourtant, cet excès ne mène pas à l’ouverture, car chacun choisira sa chaîne, ou son journal, en fonction de ses opinions préétablies, du biais de confirmation. Bien des éléments intéressants ne sont pas transmis à la majorité car ils se trouvent sur des sites partisans, et les grands médias eux-mêmes participent de la désinformation, en ne mentionnant pas certains aspects du réel. Dans l’idéal, il faudrait consulter les sites dits extrémistes, sinon conspirationnistes, pour entendre justement un autre son de cloche, et se faire une opinion personnelle. La chose semble nécessaire, notamment en ce qui concerne les élites, généralement déconnectées des attentes et des préoccupations des milieux populaires, devenus inaccessibles.

La société ne s’en trouve ainsi que davantage fragmentée. Emmanuel-Juste Duits parle de «plurivers». Un cadre croisera un jeune de cité à Châtelet, mais n’aura absolument pas les mêmes préoccupations que lui, ni le même regard sur le monde. Et finalement les gens finissent par s’observer avec hostilité.

L’opinion est largement fabriquée par l’information. Un média de gauche rendra ainsi la révolution cubaine et la figure de Che Guevara sympathiques, quand un média de droite les rendra horribles. Il faut également prendre en compte le moment: être communiste avant la chute de l’URSS apparaissait comme une forme d’humanisme. On constate enfin que beaucoup s’engagent dans une cause qu’ils estiment juste, précisément par manque d’informations. De fait, il faut essayer de comprendre le cheminement intellectuel de mon interlocuteur, même si nous ne partageons pas les mêmes options, et donc apprendre à penser la complexité.

Pareille activité suppose aussi de confronter ses propres idées au réel, sachant que nous pratiquons tous l’activité prédictive, c’est-à-dire que nous cherchons finalement confirmation de nos présupposés à travers l’information que nous choisissons. Or, accéder à la vérité suppose de s’informer à des sources diverses, soit d’écouter plusieurs vérités, de décloisonner. Mais comment savoir qui écouter? A priori, pour savoir si quelque chose est vrai, ou juste, il suffirait de définir quel est l’effet escompté, et si les éléments soumis permettent de parvenir à ce même effet. Dans les faits, rien n’est si simple. On peut d’ores et déjà établir que certaines informations, ou certaines «grandes vérités» assénées ne sont pas recevables, dans la mesure où elles sont par trop incompatibles avec les faits établis, qu’elles présentent trop d’échecs dans leurs prédictions mêmes, et qu’enfin elles manquent de cohérence interne.

Une nouvelle difficulté apparaît cependant. L’épistémologue Paul Feyerabend démontre que l’expérience concrète ne permet pas toujours de contredire telle ou telle assertion. Ainsi, la théorie de l’évolution fut longtemps considérée comme antichrétienne car elle détruisait le mythe créationniste. Pourtant, Teilhard de Chardin a su relier les thèses darwiniennes au christianisme, et ainsi même à démontrer l’existence de Dieu.

On constate également que la plupart des idéologies balaient les éléments contrariants, en les qualifiant souvent de fake news, et donc en les disqualifiant. Karl Popper parle de «système clos» et de diversion. Face à une contradiction, un marxiste accusera ainsi son interlocuteur d’être un petit-bourgeois ou un fasciste, et donc ne lui répondra pas sur le fond. «On peut toujours s’arranger pour garder ses croyances, quels que soient les faits», déclare ainsi Emmanuel-Juste Duits (p. 69). Tel est le fondement du totalitarisme.

Dans une démocratie idéale, au contraire, il faut multiplier les grilles de lecture en s’abreuvant à des sources qui nous paraissent incongrues. Cela ne signifie pas d’admettre n’importe quoi, mais d’examiner honnêtement toutes les propositions. La tâche semble immense. Feyerabend parle d’un «océan toujours plus vaste d’alternatives mutuellement incompatibles» (p. 71). C’est en observant et en soupesant des points de vue parfois inconciliables que nous accéderons à une meilleure conscience, et donc deviendrons de meilleurs citoyens.

Cela suppose aussi de dépasser trois attitudes néfastes:

– Le sophisme, qui consiste à tout justifier par le mensonge, la mauvaise foi, soit une posture que dénonçait déjà Socrate.

– Le dogmatisme, soit un mode de pensée fermé sur lui-même, totalement imperméable à la contradiction.

– Le scepticisme, qui mène au relativisme absolu. Rien ne serait vrai, et donc on ne peut rien affirmer.

Construire une pensée complexe et adaptée exige également de se départir de trois approches:

– Celle de certains scientifiques, qui estiment toutes les vérités provisoires, et qui ne peuvent donc rien affirmer de solide et de tangible.

– Celle du philosophe qui refuse l’expérience sensible et qui se base sur la pure logique sans vouloir jamais vérifier les faits de façon sensible et concrète, ce qui aboutit à des incohérences, et donc sur une inadaptation avec le monde.

– Celle du mystique qui renonce à la connaissance pour se réfugier dans une sorte de révélation, qui est aussi une fuite hors du réel.

Si nous ne pouvons changer entièrement le monde, il nous appartient en revanche d’en modifier certains aspects, par une série de «révolutions minuscules». Jamais effectivement nous n’avons bénéficié d’autant de temps libre. Jamais non plus nous n’avons pu à ce point nous saisir de l’outil Internet, ce qui nous permet de définir un autre type de pouvoir, non contrôlé par les instances étatiques. Hélas trop de gens ont tendance à se perdre sur la toile, ce qui impliquerait de créer justement des sites fonctionnant tels des réseaux.

L’éclatement de la connaissance et sa parcellisation ne menacent pas seulement le champ social, mais également le champ scientifique. De plus en plus spécialisé, séparé en différentes branches, le savoir se divise en de multiples champs qui ne communiquent pas entre eux, ce qui aboutit souvent à des erreurs liées au manque de communication. Ces erreurs génèrent de la technocratie (ainsi, les architectes et les urbanistes ont-ils construit, à partir des années 1960, de grands ensembles urbains sans consulter les habitants, les artistes, les travailleurs sociaux…). Pour aboutir à une authentique démocratie participative, il conviendrait donc de briser les bulles informationnelles en faisant communiquer les différents acteurs, sans pour autant écouter tout et n’importe quoi, en particulier les fake news qui mènent au populisme. Il s’agirait d’aller au-delà des clivages politiques pour aboutir à ce qu’Emmanuel-Juste Duits appelle de ses vœux: la constitution d’authentiques états généraux d’initiative populaire, pour des résolutions concrètes.

Cette communication trouverait son point d’aboutissement dans un ambitieux (et utopique) projet: le «Jardin des Possibles». Porté par Paul Faure, ce nouveau concept devrait réunir des minigroupes autogérés, réunis autour d’un intérêt commun (comme l’agriculture biologique ou la religion). Ces différents groupes se donneraient pour mission de se confronter à des contradicteurs réels, d’écouter tous les points de vue, puis de livrer leurs conclusions aux autres minigroupes, afin de faire circuler l’information et de toujours se remettre en cause. On objectera que pareil dessein n’aurait pour résultat que la rencontre de quelques idéalistes, que cela n’aurait aucun impact. Ce à quoi on répondra que cet espace de réflexion accompagnerait l’émergence de nouvelles idées, et donc de nouvelles décisions, y compris sur le plan politique global. Dès lors, la constitution d’un «jardin des possibles» serait complétée par le réseau «Connexions», présentant les conclusions des minigroupes et confrontant une nouvelle fois les contraintes, dans un état d’esprit d’ouverture maximale.

L’objectif demeure de penser collectivement, en utilisant différemment Internet. Dans ce domaine, il manque effectivement un espace commun, et le foisonnement même de la toile ressemble à un marécage où l’on se perd rapidement. Généralement, les internautes cherchent d’ailleurs un biais de confirmation, soit des éléments les confortant dans leur propre vision préétablie. Ce pour quoi il paraît nécessaire de concevoir les IRP (Instituts de Recherche Philosophique), d’après l’idée du penseur Christian Camus. Ces IRP seraient des espaces de débats illimités. Chaque partisan d’un point de vue particulier pourrait désigner ses propres délégués. Dans le même temps, une commission d’éthique veillerait à bannir les injures et autres diatribes haineuses. Chaque citoyen, en participant à ces forums, se sentirait ainsi membre d’une démocratie représentative au sens strict. Ce type de projet a déjà trouvé une forme d’aboutissement à travers «Wikidébats», site inspiré par Wikipédia, encyclopédie libre et participative. Comme les IRP, «Wikidébats» propose une sorte de synthèse collective et dynamique. Emmanuel-Juste Duits a participé à l’élaboration de ce site.

Comme nous l’avons souligné en introduction, la société cosmopolite actuelle peut mener à des conflits si rien n’est entrepris pour apaiser les relations entre les communautés. Milieu souvent fermé, tourné vers le savoir pur et non vers l’entreprise dans le secondaire, l’école est en outre sectorisée, puisque les différentes orientations (scientifiques, littéraires, économiques…) ne communiquent pas assez entre elles. Il conviendrait, dans un premier temps, de systématiser les rencontres à l’extérieur (avec des associations, dans les musées, etc.). Il conviendrait ensuite de favoriser un dialogue entre les diverses croyances (en visitant une mosquée, puis une synagogue, puis une église et/ou un temple bouddhiste par exemple). On repenserait dès lors la laïcité. Celle-ci comporte un aspect austère (le fait d’interdire les symboles religieux), mais aussi un aspect joyeux (aller à la rencontre de l’autre, et donc s’enrichir). On introduirait en outre la pratique philosophique dès l’école primaire, sans imposer des schémas de pensée préétablis.

Parvenus à l’âge adulte, les citoyens devraient redéfinir la base même du dialogue, en exposant d’abord ce qui les pousse à penser ainsi (un militant vegan admettrait ainsi être devenu vegan après avoir vu des animaux souffrir en abattoir). Nous verrions ainsi que rien n’est totalement objectif dans un point de vue, mais que beaucoup relève en fait de l’expérience personnelle, plus ou moins douloureuse. Les acquis de la PNL (Programmation neurolinguistique) seraient appliqués au dialogue même. On envisagerait enfin une authentique formation complète au «sens critique», formation qui s’appuierait sur les sciences humaines, et plus particulièrement sur la psychanalyse, la psychologie sociale, l’épistémologie, l’étude du sens hypercritique, l’étude des médias.

Cette approche «ouverte» permettrait donc de dépasser l’idéologie dure et sectaire, et le relativisme, pour un renouveau qui nous permettrait de vivre en harmonie et de fonder les bases d’une authentique démocratie représentative. Le pari semble considérable.

Dès l’introduction, Emmanuel-Juste Duits admet l’aspect utopique de son livre. On pourra effectivement reprocher au philosophe une trop grande ambition, ainsi qu’un certain irénisme. Les vastes projets définis semblent difficiles à réaliser, nonobstant les fiches «pratiques» établies par l’auteur à la fin du volume. De surcroît, on peut se sentir parfois perdu, à la lecture de Doper son esprit critique, tant les propositions abondent, tant les champs abordés semblent infinis. Il faudrait sans doute plusieurs tomes pour définir précisément les aspirations concrètes d’Emmanuel-Juste Duits. On saluera toutefois l’audace du penseur, qui tente de rétablir la pratique d’un authentique esprit critique, dans la continuité des Lumières. Certaines propositions ici émises méritent d’être donc pleinement étudiées, sinon appliquées, afin de redéfinir le sens du forum et de la discussion, si capital pour la vie de la cité.

Quentin Tousart sur les Méthodes effectuales dans l’émission « En quête de sens »

COMMENT METTRE TOUTES LES CHANCES DE SON COTE DANS UN NOUVEAU JOB? #EQDS sur Radio Notre Dame 100.7 et RCF RADIO

Ne pas idéaliser ce nouvel environnement. Ce sera du temps gagné ensuite et cela vous permettra d’ éviter de tomber dans la désillusion ! Ne pas lâcher toutes ses cartes d’entrée de jeu mais plutôt observer en silence ce qui se dit entre les portes. Sentir la culture d’entreprise, ses codes etc…. MAIS SURTOUT : Cultiver sa différence ! Éviter à tout prix de jouer au mouton suiveur qui veut rester à distance ! Ça ne marche plus la stratégie du caméléon

Réécoutez https://radionotredame.net/emissions/enquetedesens/07-09-2023/

 

Thierry Gineste dans Actualitté (« Souviens-toi de moi dans les ténèbres »), un lecteur devenant un auteur proustien

Le psychiatre qui a traité le cas Victor de l’Aveyron enfant sauvage

Les impliqués Éditeur nous donne la chance de lire Souviens-toi de moi dans les ténèbres, de Paul Gineste, alors saisissons-là ! Le récit biographique, voire généalogique, du psychiatre bien connu pour avoir écrit Victor de l’Aveyron, premier enfant sauvage, premier enfant fou (Paris, Le Sycomore, 1981) relate « la recherche de l’histoire militaire » de son père mort en Indochine, désertant ainsi la mémoire d’un fils meurtri par le deuil et les négligences d’une mère psychotique qui ne cesse de réactualiser l’abandon. Par Margaux Catalayoud.

L’histoire de l’auteur est une enquête, l’inverse coule de source mais en ce qui concerne Thierry Gineste, caractériser son destin comme celui d’une enquête (ou requête) est plus opérant et redonne tout son sens à l’étymologie d’’’histoire’’ : il est à tu et à toi avec tous les abandonnés du monde, Victor de l’Aveyron en premier lieu, mais aussi son dernier patient par exemple, dont il conte la rencontre dans l’épilogue par lequel se termine le présent ouvrage.

Vous commencez par la fin me direz-vous ! Oui, mais la douleur de l’abandon en partage, du manque et de l’absence, il se trouve que Thierry Gineste aura été guidé par cette sympathie inhérente à son caractère qui lui a sauvé la vie – le soin et la recherche ont sauvegardé son être.  

Le savoir – médical ou historique – tient le rôle de racines dans la trajectoire personnelle de l’auteur qui se « sentai[t] de nulle part ». L’excellence de ses études ou de ses livres sont autant de tentatives de réparation ; l’obstination est à la mesure du désespoir dont il a dû s’extraire, lui qui fut prisonnier du pensionnat de ses 6 à 18 ans et d’un besoin d’amour maternel toujours dénié.

« De quelle plainte serais-je légitime ? » se demande-t-il, héritier d’un père mort pour la France, d’un héros pourtant inconnu au bataillon, il a « tendu sur la vérité de [sa] vie aux couleurs de la mort les teintes artificielles d’une thanatopraxie ». En s’attelant au travail d’historien pour qui les archives sont l’argile du potier, il a accepté de se rendre compte que l’Histoire, la grande, avait englouti son histoire.

Quel drame de ne connaître que les faits militaires d’un père dont on veut connaître la chaleur des mains ou la bonté du regard… Quelle grandeur de l’écrire, cette quête impossible, de rendre palpable l’indicible, et de nous livrer un témoignage historique par-delà la difficile aventure de l’existence.  

Acuité dans l’analyse

La plume de Thierry Gineste rend grâce à son discours : il est riche, précis, logique, jamais lourd et n’accepte aucune compromission avec le réel. La douleur de petit garçon est matinée du recul d’un homme désormais mûr, la dignité remplace l’éventuelle pathétisme, préférant parfois la neutralité, des descriptions minutieuses s’allient aux métaphores, lesquelles révèlent délicatement tel ou tel traumatisme comme celle-ci : « Depuis la fureur de ces jours, mes heures n’ont plus jamais dansé avec le temps. » qui nous apprend que la liaison homosexuelle de sa mère a tué en lui la possibilité d’un répit.

Sa capacité à survivre tient à ce que l’écrivain ne cède jamais au déni, à l’oubli factice, ou la guérison simulée, il accepte qu’il hurle à travers le silence, en un continuel apprentissage de la douleur. La littérature a été une façon d’apprivoiser cette douleur d’être, le lecteur est devenu un auteur proustien : images et souvenirs valsent (à défaut de valser lui-même) au rythme d’une musicalité certaine. La mémoire affective est tout ce qui lui reste, la clamer le rend vivant.

In fine, Souviens-toi de moi dans les ténèbres suit la poésie de Claudel à qui Thierry Gineste emprunte la citation éponyme dans son Partage de midi, drame dans lequel on apprend que la mort dans la passion n’est peut-être pas inéluctable : elle peut se substituer à la mélancolie que Freud considéra comme une névrose narcissique.

« la méthode la plus adaptée à notre rentrée de septembre » selon Bretagne actuelle (sur « Partir de soi pour changer le monde »)

Partir de soi pour changer le monde. Mettre en mouvement le plus petit dénominateur afin de participer à la modification du plus grand. Dominique Vian et Quentin Tousart projettent la transformation comme une opportunité et non comme un problème à subir. Un petit livre étonnant de surprises.

 

Il existe deux périodes de bonnes résolutions dans le calendrier. Celle où l’on engage le souhait d’un renouveau en début d’année, lorsque toutes les promesses semblent répondre aux plus merveilleux espoirs, et celle davantage professionnelle que l’on s’impose après les vacances, à la rentrée de septembre. Cette dernière pousse souvent à des achats compulsif – livres et autres méthodes – propres au cheminement de la transformation envisagée. Mais quels ouvrages choisir ? Pourquoi celui-ci plutôt que celui-là ? Entrepreneurs… Citoyens engagés… Décideurs… Et même rêveurs… Partir de ce soi pour changer le monde, s’adresse aux personnes désireuses d’une métamorphose personnelle sans savoir par où commencer.

Le canevas d’une vie

Nombreuses sont les méthodes de développement personnel. Il y a celle au nom exotique de Ho’Oponopono qui aide à lâcher prise pour élaguer ses souffrances ; elle nous vient tout droit d’une tradition spirituelle de repentir hawaïen. Également celle de la Psychologie positive (ne pas confondre avec la Pensée positive) qui propose de nous faciliter la vie ; sorte de vision du monde invitant à modifier notre conduite face à telle ou telle situation. Poursuivons avec, cette fois, la Pensée positive, plus connue son le nom de Méthode Coué en autosuggestion constructive : tout va bien, je vais bien. Citons encore le Plan de développement personnel ; il favorise nos agissements selon un processus basé sur la réflexion, la prise de conscience et une mise en place d’objectifs suivant une planification stricte.

Et puis, nous avons Partir de soi pour changer le monde, dans laquelle Dominique Vian et Quentin Tousart proposent de devenir « créateur de changements » à sa propre échelle. La vôtre. La mienne. Celle de toute le monde. Leur livre engage avant tout une réflexion relative aux conjonctures professionnelles, avec toutefois la possibilité d’y voir un calque à poser sur la vie quotidienne, tel un canevas dont chacun aura pour tâche le choix des fils et des couleurs afin de l’ouvrager au plus beau. Il n’est pas question d’en dévoiler ici le contenu exhaustif, juste de reprendre quelques-unes des interrogations dont, bien entendu, les réponses sont à découvrir au cours d’une lecture exaltante. Par exemple,  faut-il être riche pour être heureux ? Non, bien entendu. Il est, en revanche, possible d’imaginer que l’épanouissement puisse venir d’une sécurité financière… Ou encore, quels sont les talents de chacun ? Un individu en possède en général cinq à six ; toutes les autres qualités doivent être envisagées comme des moyens… Etc.

De la philosophie à la méthodologie

Partir de soi pour changer le monde échafaude des solutions au long-cours d’un cheminement professionnelmais la méthode propose aussi (et surtout) des entre-lignes dont le fil rouge subodore la perfectibilité de l’être humain ; ainsi, chacun peut-il se donner la chance de parvenir au but choisi en étant honnête avec lui-même, c’est à dire en acceptant d’être vulnérable, précisément pour mieux lutter contre cette vulnérabilité afin qu’elle ne reste pas un banal handicap. Par exemple, l’un des chapitres du livre s’intéresse à la manière d’aborder les problèmes afin de saisir à bras le corps quelques bonnes résolutions pour y faire face. Notons deux types de problèmes : complexes ou simples. La stratégie pour les solutionner impose de savoir adapter la méthode à la nature du dit-problème. L’approche pour résoudre une problématique simple est toujours cartésienne puisqu’elle prend en compte des éléments connus (simples), alors que les entours de la complexité ne facilitent en rien la recherche d’une résolution idéale, car elle n’existe pas. L’explication complète se trouve page 46. Elle est passionnante. À la fois philosophique, stratégique et méthodologique.

Une existence collective

La réussite parfaite n’existe pas. Ouvrir une méthode avec l’idée que quelque chose « cloche » en soi et qu’il faudra travailler dur afin d’y remédier, n’est pas toujours La solution. Il est au contraire essentiel de savoir s’accepter tel que l’on est. La recherche de l’exploit continuel peut être dangereuse pour les personnes vulnérables ; ce que résume les auteurs en fin d’ouvrage sous cette forme paraphrasée : Ce n’est pas seulement nous OU les autres, mais nous ET les autres. L’existence devient alors collective. C’est cela, « se comporter en leader coopératif dans un cadre professionnel », mais aussi dans la vie quotidienne. En d’autres termes, Partir de soi pour changer le monde se propose d’être la méthode la plus adaptée à notre rentrée de septembre. Libre à chacun…

Romain d’H. LAND
© Septembre 2023 – Bretagne Actuelle

Partir de soi pour changer le monde, un livre de Dominique Vian et Quentin Tousart aux éditions Effectual Impact, 134 pages – 12,99€
Accessible sur Amazon et sur le site Effectual Impact