Actualités (NON EXHAUSTIF)

Le Salon littéraire fête la sortie des « Anges de l’Histoire » de Frederika Abbate – Merci à Bertrand du Chambon

Rentrée littéraire septembre 2020

Frederika Abbate : un créateur parmi des créatures…

Bertrand du Chambon

Frederika Abbate, Le Anges de l’histoire, Nouvelles éditions Place, septembre 2020, 206 p.-, 23 €

Cyrille Zola-Place : Nous travaillons pour une création incessante – interview de l’éditeur de Frederika Abbate par Bertrand du Chambon

Cyrille Zola-Place : Nous travaillons pour une création incessante

L’âme lumineuse de Bruno Salazard

CHEMIN DE VIE

Je suis en 1972 en Alsace, d’un père agent EDF et d’une mère à domicile. Deux sœurs m’ont précédé, de 2 et 6 ans. Mon père était originaire du Forez, pupille de l’Assistance Publique parti en Alsace pour un poste à EDF. Ma mère était alsacienne, froide et autoritaire alors que mon père est un tendre, très intelligent en manque de confiance.

Nous avons vécu en Alsace jusqu’à mes 5 ans puis en Savoie, dans un petit village de montagne où l’école avait une classe unique qui se faisait le plus souvent sous les arbres ou au milieu des champs d’alpage. J’étais petit en taille et j’ai sauté le CM2 pour arriver à 1, 22 m en 6ème.

A l’âge de 10 ans, nous sommes partis vivre en Provence où j’ai perdu une certaine naïveté par la rencontre avec une population différente. Ma mère était hospitalisée régulièrement pour dépression et je fuyais la maison dans des activités multiples (modélisme, course à pied, lecture intensive). J’étais réveillé dès 5h le matin et je comblais les heures en lisant. Je courais beaucoup, jusqu’à 140 kms par semaine. Plus tard j’ai couru des marathons (dont un en Ethiopie), les 100 kms de Millau.

J’ai passé les années jusqu’au bac en dilettante, murissant de nombreux rêves. Le bac en poche à 16 ans ½, je m’inscrivais sans conviction en médecine. Je travaillais la nuit comme aide-soignant puis comme infirmier et je passais mes examens sans conviction sur la pratique du métier mais passionné par l’apprentissage des maladies. J’ai fait une pause de deux ans pour être pompier dans mon village et organiser un voyage humanitaire en Afrique.

De retour dans les études après une rencontre amoureuse, nous avons voulu des enfants et ma fille est née lorsque j’avais 23 ans, étudiant en 5èmeannée de médecine. Mon fils est né 16 mois plus tard. J’ai passé l’internat en cherchant une spécialité liée aux enfants. D’abord pédiatrie puis finalement chirurgie plastique pédiatrique. Partant de zéro en chirurgie, je me suis beaucoup investi dans le travail, voyageant dans le monde pour les congrès, pour apprendre auprès des meilleurs chirurgiens de la spécialité. En parallèle, je reconstruisais deux ruines en pierre à La Ciotat et en Ardèche. J’ai appris les métiers du bâtiment, du maraichage avec dans l’idée d’une autonomie de vie possible. Mon fils était un enfant précoce avec une vision lucide et cynique du monde. Suivi à ses onze ans ans par un équipe de psychologues, suite à des prises de stupéfiants et des questionnements sur la vie intenses, je refusais un poste de professeur à l’hôpital et m’installait en libéral pour avoir plus de temps pour les enfants.

Nous avions une relation privilégiée avec les enfants et beaucoup d’admiration les uns pour les autres. Je les emmenais souvent en randonnée à travers le monde et nous partagions le même goût de l’humour absurde. J’ai divorcé à 40 ans et nous sommes allés vivre à Marseille, face à la mer avec mes enfants. J’ai repris des missions humanitaires au Bangladesh, Cambodge, Centrafrique, Gaza, Jordanie, Colombie, Cameroun…

Je diminuais mon activité chirurgicale pour être président de l’ONG HumaniTerra et pour développer une activité entrepreneuriale de centres de médecine esthétique et de cheveux à Marseille. J’ai développé l’ONG avec la mise en place d’une structure salariée pérenne et de beaux projets de développement, de formations, en Asie et en Afrique. Je m’inscrivais en parallèle dans un master de « Politique de Santé » à Sciences Po Paris.

A 18 ans, mon fils s’est suicidé, ce qu’il avait programmé depuis très longtemps dans sa tête. Un gouffre s’est ouvert devant moi car nous étions très proches. Nous parlions beaucoup, nous avions gravi des montagnes dans les Alpes et aux Népal ensemble, soudés. J’ai surmonté cette épreuve avec ma fille et aussi grâce à de solides amitiés anciennes. J’ai décidé de changer de ville et je me suis installé à Toulouse avec une femme rencontrée peu avant la mort de mon fils. J’ai commencé à écrire, ayant accumulé de nombreux idées, histoires, images au fur et à mesure des années. Nous avons, un an et demi plus tard, eu un enfant, un petit garçon. La maman a eu des troubles psychologiques majeurs qui ont conduit à ce que la justice me confie la garde exclusive dès ses 5 mois. Nous nous sommes installés tous les deux à la campagne près de Toulouse, au milieu des arbres, d’un jardin potager et de poules. Je me nourris de cet être extraordinaire et j’écris quotidiennement.

Les histoires que j’écris sont le fruit de ce parcours, où chaque image a été vue pour être écrite, chaque personne rencontrée a été décortiquée pour être dépeinte, chaque paysage a été admiré pour être évoqué. Les thèmes de l’artisanat, de l’agriculture, de l’amitié, de la paternité accompagnent une vision parfois cynique de l’évolution de l’homme que tempère une capacité d’émerveillement et d’émotion qui resurgit régulièrement.

En savoir davantage sur l’auteur d’Opération Condor, Pablo Daniel Magee

Pablo Daniel Magee

Écrivain / Chargé de projets culturels & humanitaires

Le langage culturel est ma passion. Qu’il est gratifiant de transmettre une idée par un texte ; une composition musicale ; une œuvre d’art plastique ; un scénario de film ou une traduction rigoureuse. À mon sens, permettre au genre humain de communiquer et de manier des concepts concrets ou abstraits grâce à l’alchimie du processus créatif constitue un idéal que je poursuis par mon travail.

Parcours Professionnel

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2020 : Auteur de l’ouvrage Opération Condor, préfacé par Costa-Gavras, paru aux Éditions Saint Simon (Paris) : sept années d’enquête littéraire auprès de personnalités telles que Stéphane Hessel ; Robert Badinter ; Le Pape François ou encore Pierre Rabhi

2019-2020 : Découvreur de talents pour la maison d’édition française We Do Not Work Alone, dédiée à la publication d’objets usuels conçus par des artistes contemporains

2016-2019 : Fondation Celestina Pérez de Almada pour l’alphabétisation – Paraguay
– Coordinateur des projets avec les Nations Unies ; la Fondation Nobel ; le Forum Économique de Davos ; les gouvernements du Cône Sud et l’Union Européenne

2013-2016 : Représentant au Paraguay de l’ONG française Graines d’Énergies, fondée par EDF- Création d’une école de journalisme pour des jeunes en difficulté économique
– Intervention en tant que professeur de journalisme

2011-2013 : Rédacteur pour l’entreprise française de Global Design Made in Mouse
– Recherches et composition de textes historiques portant sur les vignobles de Bourgogne et la gastronomie, avec la complicité du géographe Jean-Robert Pitte, du journaliste Jamy Gourmaud, du philosophe Michel Serres ou du chef Paul Bocuse

2009-2011 : – Membre de l’équipe de production du festival de Jazz à Vienne, plus grand festival du genre en France (Joe Cocker, Diana Krall, George Benson, MC Solaar…)
– Chargé de projets pour la France de l’artiste écologiste Stellest, et développement du contenu d’un site internet ayant fait l’objet d’un cours à l’Université de Chicago

2007-2009 : Assistant de direction au sein de la galerie d’art contemporain Stephen Lawrence Gallery, à Londres

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Autres projets – liste non exhaustive –

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Formation

2019-2020 : Chargé de production pour l’Amérique latine de l’exposition internationale John Lennon, les années New York, par Bob Gruen, photographe officiel de John Lennon

2016-2019 : Écrivains Associés du Théâtre – Paris
– Auteur de deux pièces de théâtre à paraître (Honorablissime et Fanpharaonnes)

2017 : Koreko Gua & 20th Century Fox – Paraguay
– Script Doctor pour le film historique El Supremo Manuscrito
– Traduction du scénario de l’espagnol vers le français pour le Festival de Cannes

2011 : Assistant de reportage pour le National Geographic (branche de Washington D.C)

2009 : Assistant de production chez Pinewood Studios, à Londres, pour les films Sherlock Holmes, The Wolfman et Les voyages de Gulliver pour Universal Pictures

Bénévolat

2013-2020 : Coopération avec l’ONG indigéniste et anthropologique LINAJE du Paraguay
– Professeur de journalisme et de photographie auprès d’enfants indigènes Aché

2015 : – Auteur de l’ouvrage L’eau chante au Lapacho, paru aux Éditions Lapacho
– Réalisateur du court-métrage Pas de temps pour les anges en partenariat avec le Forum Économique de Davos au profit d’orphelins handicapés du Paraguay
– Exposition photographique personnelle au Musée de Penthes de Genève sur les enfants indigènes Aché du Paraguay, au profit de la communauté indigène Aché de Kuetuwive

2014 : Donation au Musée des Mémoires de la dictature du Paraguay de la photographie“Le Petit Chaperon Rouge”, illustrant l’oppression militaire de l’époque dictatoriale

2004-2005 : Représentant de l’ONG espagnole Gam Tepeyac au Pérou
– Professeur de français et d’anglais
– Assistant kinésithérapeute pour des enfants lourdement handicapés

Formation :

2006-2009 : Université de Greenwich, Londres. Littérature, philosophie et journalisme (BA)

2005-2006 : Université d’Aix en Provence. Cours portant sur l’histoire politique de l’Amérique latine

2003-2004 : Pôle Sup, Prépa Sciences Po, Montpellier

2000-2003 : Lycée F. Mistral, Avignon (baccalauréat littéraire)

Pablo Daniel Magee, une vie riche en rencontres extraordinaires (ici avec son préfacier Costa-Gavras)

Voici trente ans presque jour pour jour, que l’année 1990 sonnait le glas diplomatique d’une époque. D’un côté, par la chute du régime du Général Pinochet au Chili, dernière dictature d’Amérique latine et parallèlement, par la fin de la guerre froide dans son ensemble symbolisée par la réunification de l’Allemagne, offrant aux archives contemporaines les images du démantèlement du tristement célèbre Checkpoint Charlie, du Prix Nobel de la paix remis à Mikhail Gorbachev, mais aussi de la révélation choquante faite par le premier ministre italien Giulio Andreotti, le 24 Octobre 1990, de l’existence d’une opération top secrète du nom de Gladio, mettant au jour l’implication d’armées secrètes supervisées par l’OTAN dans les attentats terroristes ayant marqué les années sombres de la guerre froide en Europe. Depuis lors, les historiens européens essayent, non sans mal, d’approfondir nos connaissances en la matière. Pour ma part, c’est en Amérique latine que je me suis rendu afin de tenter de décrypter les circonvolutions politiques de la guerre froide au cœur d’un continent tombé entre les griffes du “Condor”. Vous tenez donc aujourd’hui entre vos mains le fruit du cheminement de sept années de vie dédiées à enquêterSept années d’une investigation menée autour de l’opération Condor, suivant les pas et partageant desmoments complices de l’existence du Docteur Martin Almada, premier “lanceur d’alerte” et découvreur des Archives de la Terreur de l’opération Condor, au Paraguay.

 

Pour écrire Opération Condor,je me suis plongé corps et âme dans les abysses d’un continent à fleur de peau et d’un pays en particulier, le Paraguay, où je vis à présent et qui abrite les Archives de la Terreur aujourd’hui classées Mémoire du Monde par l’UNESCO grâce à la ténacité etaux efforts déployés par le Dr. Almada, efforts pour lesquels ce dernier s’est vu remettre lePrix Nobel Alternatif (le même prix décerné à Greta Thunberg récemment et à Edward Snowden avant elle). C’est sur ces mêmes archives et leur sombre toile de fond que prend assise mon travail d’écriture, déroulant le film de vie authentique et encore trop méconnu de la personne de Martin Almada. Depuis la Guerre civile chinoise à l’opération Condor, les composantes que je décris dans cet ouvrage s’imbriquent et se superposent une à une jusqu’à mettre à nu l’impitoyable mécanisme de la guerre froide en Europe comme en Amérique latine. Fidel Castro, Omar Torrijos et le Général Stroessner, sont autant de personnages qui éclairent, pour le lecteur, ce pan encore bien obscur de l’Histoire.

 

Cette investigation m’a conduit à parcourir le monde et rencontrer des personnalités venues d’horizons les plus divers, telles que le frère d’Ernesto Che Guevara, un Che dont j’ai suivi et recomposé les traces éparpillées par le temps d’un passage fugace au Paraguay qui faillit lui coûter la vie. Ainsi, la lecture du chapitre intitulé L’homme à la pipe, a-t-elle inspiré à Juan Martín Guevara le geste spontané de me prendre dans ses bras et me souffler à l’oreille : “Tu as fait un grand travail pour la mémoire de mon frère. Merci, fils”. Mon épopée littéraire m’a également amené à accompagner le Dr. Almada au Vatican pour une brève rencontre avec le Pape François, acteur involontaire ou pas de l’opération Condor ; vers la dignité chaleureuse de Stéphane Hessel ; la bienveillance de Robert Badinter ; la gentillesse de Plantu, qui m’a ouvert ses archives; la froideur latine de Bianca Jagger ; la passion toujours intacte de Costa-Gavras, qui m’a offert la préface de mon ouvrage; la générosité de celles et ceux qui se sont émus de mon projet et m’ont accompagnés ; et l’humilité touchante de tant de victimes de cette triste opération.

 

De par la longueur et l’amplitude de ce parcours d’écriture ainsi que l’histoire et le rayonnement du Dr. Almada, j’ai constaté combien ce livre est attendu par un lectorat latino-américain et européen réparti de part et d’autre de l’Océan Atlantique. En tant qu’auteur, j’ai la conviction que ce livre surprendra. En effet, je me suis efforcé, afin de garder vive l’attention des lecteurs, d’y glisser différents éléments qu’on ne s’attendraitpas à trouver dans un tel ouvrage. On y apprend ainsi l’origine paraguayenne du célèbre boa ayant avalé un éléphant de Saint Exupéry, mais aussi l’origine indigène guarani du football, le Manga Ñembosarai, en passant par un détour chez Pablo Escobar et, bien entendu, toujours les révélations d’archives qui frappent et surprennent. J’ajoute que ma sécurité et celle de ma famille a été menacée à maintes reprises au cours de ce périlleux chemin d’écriture, incitant les autorités françaises au Paraguay à me proposer une protection policière, ce qui sous-entend la pertinence de mon ouvrage. Fondamentalement, je suis mû par la conviction que ma génération a le droit et le devoir de comprendre les problématiques que j’aborde dans cet ouvrage afin de pouvoir changer ses structures de pensée et, ce faisant, évoluer vers un mode de fonctionnement plus pacifique et altruiste, en adéquation avec les impératifs socio-économiques mais aussi et surtout humains et écologiques de notre temps.

Pablo Daniel Magee

Le parcours d’écrivain de Pablo Daniel Magee écrit par lui-même

C’est l’année de mes dix-huit ans, au cours d’une rencontre avec Jorge Semprún, que j’ai fait mon entrée en littérature. Le temps d’une heure de dialogue, l’immense personnage me captiva, depuis les impressions gardées de son expérience dans le camp de concentration Nazi de Buchenwald jusqu’à l’évocation de ses écrits, semant dans mon esprit une graine de lumière de même qu’une curiosité : la lumière de l’espoir humain envers et contre tout et la curiosité de lire. Peu après cette rencontre, je me souviens d’une nuit d’insomnie lors de laquelle je tombai sur l’émission télévisée “Culture et dépendances” présentée par Franz Olivier Giesbert. Ce-dernier y recevait l’écrivain Dan Franck pour la présentation de son livre “Libertad !”, dans lequel il présentait une fresque composée de la vie de grands artistes et intellectuels européens entre 1931 et 1939. Sensibilisé à l’art et son histoire très tôt par un père peintre et une mère photographe, cette intervention m’avait fascinée. “C’est cela que je veux faire.”, avais-je simplement pensé. Mais comment devient-on écrivain ? J’aimais lire, à la folie, même ; j’aimais l’histoire et la politique. J’aimais l’Amérique latine… voilà que j’étais bien avancé ! 

 

Comme un coup du sort, je trouvai dans l’amphithéâtre de philosophie de l’université britannique où je suivis mes études, une professeure ayant travaillé sous la direction d’Henri Kissinger lorsque ce dernier était Secrétaire d’État à la Défense sous la présidence de Richard Nixon. Celle-ci nous raconta un jour sur un ton de confidence, avoir assisté à une réunion lors de laquelle des diplomates américains évaluèrent leur stratégie d’appui à la dictature militaire chilienne du Général Augusto Pinochet, en invoquant la mystérieuse dénomination de“Condor”. Cette révélation me poussa à m’intéresser au sujet. C’est dans cette lancée et un peu par hasard que j’ai rencontré Martin Almada quelques temps plus tard, lors d’une réception organisée chez lui, au Paraguay, où je me trouvais en mission pour une ONG française. Dès- lors que j’eus pris place à ses côtés, lui et moi nous retrouvâmes isolés dans la bulle d’une conversation qui fit de nous des ornithologues d’un soir, fins spécialistes en rapaces andins. Notre échange exalté aurait pu durer jusqu’au petit matin. À son terme, amusé par l’espièglerie de cet hôte singulier et instigateur éclairé, fasciné par son récit de vie, stimulé par mon amour pour ce continent et les mots de Semprun, je venais de trouver mon premier sujet d’écriture :lui.

 

Quelques mois plus tard, au détour fortuit d’une pile d’ouvrages, c’est avec Stéphane Hessel que j’eus le privilège de m’entretenir. Je commençais alors mon voyage vers l’histoire paraguayenne : “C’est un petit pays oublié que le Paraguay. Mais voyez-vous, l’avantage de la mémoire, c’est de renvoyer l’oubli à lui-même !”, me dit-t-il. Lui qui citait dans le texte des centaines d’auteurs et savait par cœur, au sens le plus noble du terme, des milliers de vers, connaissait mieux que quiconque la voie du devoir de mémoire dans laquelle il m’encourageait à m’engager. Cette mémoire, c’est à travers la vie de l’un de ses plus fervents défenseurs que j’ai choisi de la faire vivre. Ce-faisant, j’espère humblement contribuer au processus de compréhension, d’intégration et de quête de justice du peuple paraguayen qui m’a accueilli comme un fils, et plus généralement, des peuples du monde blessés par les griffes de l’impitoyable Condor.

Au 30ème anniversaire de la fin officielle de la guerre froide, l’occasion de revenir sur la manière dont la guerre froide a frappé le continent sud-américain.

Le 3 Octobre 1990, soit 30 ans presque jour pour jour avant la sortie du livre « Opération Condor » de Pablo Daniel Magee, la réunification officielle de l’Allemagne qui marque la fin de la guerre froide dans le monde a lieu.

Or, l’Opération Condor symbolise l’incarnation de la guerre froide en Amérique latine. Les archives de l’Opération Condor découvertes par le personnage principal du livre retracent cette guerre froide sur le continent depuis sa naissance jusqu’à la chute du dictateur paraguayen le 3 Février 89, juste avant la chute du mur de Berlin et donc la réunification de l’Allemagne. 

 

Rappel historique sur la réunification de l’Allemagne

La date du 3 octobre 1990 marque la disparition officielle de la RDA et la réunification de l’Allemagne. Moins d’un an après la chute du mur, le 9 novembre 1989, contre toute attente, le rêve est devenu réalité. Divisée depuis quarante ans en deux états antagonistes, la RFA et la RDA,  l’Allemagne a retrouvé une unité politique et territoriale qui symbolise la fin de la guerre froide et le reflux du communisme. Le mouvement a été favorisé par l’émigration massive des Allemands de l’Est vers l’Ouest au début de l’année en raison du marasme économique régnant en RDA. Berlin est également consacrée « capitale de l’Allemagne » et le 3 octobre, « jour de l’unité allemande », devient le jour de la Fête nationale.

L’écrivain Luc-Olivier d’Algange est séduit par les enquêtes de Jasmine Catou

Un article de l’écrivain Luc-Olivier d’Algange sur « Les Exploits de Jasmine Catou » de Christian de Moliner

Avec les Exploits de Jasmine Catou, de Christian de Moliner, voici le retour du Sherlock Holmes félin, dont nous avions déjà suivi les aventures dans deux volumes précédents. L’ouvrage ne s’adresse pas seulement aux amateurs de ces énigmes délicieuses que l’observation et la logique dénouent et dont l’inventeur fut le chevalier Dupin des Contes extraordinaires d’Edgar Poe, il s’adresse aussi à ceux qui aiment les chats, les « amoureux fervents et les savants austères » ; encore que les félinolâtres, aussi anciens que les Egyptiens des Pyramides, ne se limitent pas à ces deux catégories baudelairiennes.

Il y eut les chats d’Ultaïr de Lovecraft, peuplant ces contrées du rêve dont on ne revient pas ; il y eut le chat Murr de Hoffmann, qui sans doute inspira Soséki,  et voici que nous avons, grâce au talent de Christian de Moliner, les récits de Jasmine Catou, écrits à la première personne,-  car chacun devrait savoir que dans une maison, ou un appartement, la première personne est toujours le chat, ou la chatte.

Christian de Moliner n’est ici que le transcripteur des pensées de Jasmine Catou . C’est elle qui analyse, qui raconte sa vie, par laquelle nous découvrons, au passage, celle de sa maîtresse, attachée de presse à Saint-Germain des Près. Nous y croisons des écrivains et des éditeurs, plus ou moins recommandables et sommes ainsi initiés à ce microcosme où fermentent les ambitions et les idéaux,  et quelques écheveaux qu’il appartiendra à Jasmine Catou de dénouer.

Quiconque a déjà observé un chat prendre possession d’un lieu n’aura manqué de remarquer la façon dont tout est examiné, aussi bien par l’œil, la patte que par l’odorat. Rien n’échappe à cette attention aiguisée. Le chat, et Christian de Moliner s’en avise avec justesse, est détective par nature. Un autre agrément de ces ouvrages est que l’on y trouve des « personnages à clefs », que nous devinons parfois, mais dont nous nous garderons de divulguer l’identité. Seule, parmi ces personnages de fiction, – car tout personnage dans une nouvelle ou un roman est toujours de fiction, quand bien même il emprunte les traits de tel ou tel contemporain -, est parfaitement réelle et reconnaissable, avec ses beaux yeux verts, Jasmine Catou. J’oserai la paraphrase : « Jasmine Catou existe, je l’ai rencontrée ».

Ajoutons enfin que Christian de Moliner n’est pas seulement l’auteur de ces aventures plaisantes, il est aussi l’auteur d’ouvrages beaucoup plus sérieux sur de brûlantes questions d’actualités qui engagent l’avenir de notre pays et de notre civilisation, et qui eurent, au demeurant, beaucoup plus d’échos à l’étranger qu’en France.

Luc-Olivier d’Algange

Anniversaire de S.O.S. Chrétiens d’Orient samedi 12 septembre, une occasion de rencontrer Anne-Lise Blanchard

Contact presse pour le recevoir / interviewer l’auteure : guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85
Chaque année, le 12 septembre, les membres et amis de SOS Chrétiens d’Orient se retrouvent dans l’intimité de l’église Saint-Eugène Sainte-Cécile, à Paris, pour célébrer l’anniversaire de l’association. Il s’agit d’un moment particulier, parmi tous les temps forts qui rythment notre année, qui se distingue du grand rassemblement de l’été ou du dîner de charité de novembre. 
A la joie de se retrouver ou de lancer de nouveaux projets, s’ajoute une ferveur toute particulière. Sans doute est-ce dû à la messe, toujours célébrée par un prêtre de la Fraternité Saint Vincent Ferrier, qui veut bien nous conseiller sur le plan spirituel depuis les débuts de notre aventure. Sans doute aussi parce que l’anniversaire, en tant qu’événement, permet de mesurer le temps qui passe et le travail accompli ; et que la splendeur de la liturgie favorise le recueillement. Nous vivons une illumination de l’âme, avant de rejoindre les festivités plus attendues et charnelles du verre de l’amitié et du buffet froid. 
On y retrouve les collaborateurs, les anciens volontaires, qui repassent par là et que l’on a plaisir à revoir, les amis, comme Charlotte d’Ornellas, l’ancien ministre Thierry Mariani, des éditeurs, des journalistes, d’autres encore, moins connus, mais tout aussi investis…
Par un clin d’oeil de la Providence (on ne se l’explique pas autrement), notre anniversaire coïncide avec la libération du siège de Vienne, en 1683. On se souvient que, durant les combats, les boulangers viennois, qui travaillaient de nuit, avait repéré une tentative d’invasion et donné l’alerte, permettant aux assiégés de repousser les assaillants. En récompense, ils eurent le droit de créer une friandise de pâte feuilletée en forme de croissant, symbole de l’islam, appelée à devenir fameuse. 
Plus tard, une armée chrétienne menée par le roi de Pologne était venue briser l’étau posé par les Ottomans autour de la ville impériale. Les Turcs avaient été obligés de lever le camp dans la précipitation, laissant derrière eux d’abondantes provisions. A cette occasion, l’aumônier de l’armée de secours, le capucin Marco d’Aviano, avait élaboré une recette pour atténuer l’acidité du café trouvé, en le mélangeant avec du miel et une dose de crème. En son honneur, ce breuvage typiquement viennois fut baptisé « cappucino ». 
Chaque année, en dégustant ces deux symboles de liberté après la messe d’anniversaire, nous avons une forte pensée en imaginant les visages, les sourires, le soulagement d’être encore vivants, des habitants  de Vienne libérée. Et nous songeons qu’ils ont sans doute beaucoup en commun, ces sourires et cette joie de vivre, avec ceux des chrétiens d’Orient que nous sommes venus aider, après la libération de Mossoul ou Qaraqosh, en Irak, ou de Alep et Mhardeh, en Syrie. Et plus que jamais, nous nous sentons à notre place.

« Pour accompagner depuis 2014 SOS Chrétiens d’Orient, je me réjouis d’être présente à la soirée d’anniversaire de l’association et particulièrement ce 12 septembre où nous célèbrerons une messe d’actions de grâce pour les réalisations accomplies et le retour de nos collaborateurs sains et saufs.

Vivant loin de Paris, il est exceptionnel que je participe à ces anniversaires qui sont l’occasion de retrouver nos chefs de mission, les anciens et les nouveaux, ainsi que les volontaires qui se sont succédés depuis sept ans. « Carnet de route de l’Oronte à l’Euphrate, les marches de la résurrection » témoigne de l’engagement généreux, dévoué de cette jeunesse, de son enthousiasme, de sa ferveur également.

C’est également, comme cela m’est arrivé il y a deux ans, l’occasion de retrouver quelques Irakiens, Syriens, Libanais rencontrés en mission sur leur terre – ou déjà en exil au Liban ou en Jordanie – au pire moment de la lutte contre daesh ou al-Nosra, rencontres émouvantes que je retrace dans ce livre, et qui poursuivent leur route aux côtés de SOS Chrétiens d’Orient. On y a encore l’heureuse surprise que nous rejoignent ceux qui ont participé à nos voyages.

Enfin, c’est retrouver l’équipe parisienne qui met en musique tout ce monde dans les fabuleux projets conçus et mis en œuvre sur le terrain. Une équipe jeune, efficace, aguerrie dans l’humanitaire, reconnue par les autorités des pays de mission, aimée des populations locales parmi lesquelles se fondent les volontaires et cette affection portée à l’association, « Carnet de route de l’Oronte à l’Euphrate » l’évoque, ne serait-ce que par la préface du patriarche émérite Grégoire III ou l’avant-propos du Père Toufic Eid, curé de Maaloula.

Bref, un anniversaire de SOS Chrétiens d’Orient se déroule comme une fête de famille, quand on se retrouve après une longue séparation ou s’être perdu de vue, que l’on évoque souvenirs, réalisations et projets. »