Actualités (NON EXHAUSTIF)

Présentation de Laurent Dehors et discographie

Laurent Dehors

Direction musicale, compositions et arrangements, saxophones et clarinettes.

Saxophoniste, clarinettiste et compositeur français né en 1964. Dès 8 ans, il entre au Conservatoire de Rouen, fait partie de la classe de clarinette de Jacques Lancelot, et obtient un premier prix en clarinette et en solfège ainsi qu’une licence demusicologie. Tout en étudiant, il écoute Sydney Bechet, Glenn Miller, Police, etc.

Poly-instrumentiste accompli (clarinettes, saxophones), c’est l’un des rares musiciens français, avec Louis Sclavis et Michel Portal, à utiliser en proportion quasi-égale les deux instruments. Très prolifique, il débuteen 1988 avec Antoine Hervé, rejoint l’ONJ (Orchestre National de Jazz) ce qui lui permet de jouer avec lascène jazz de l’époque. Puis, en 1992, il crée son premier trio avec David Chevallier et Louis Moutin, remplacé ensuite par Denis Charolles puis Eric Thielemans. La rencontre avec de jeunes musiciens, séduitspar leur personnalité, l’amène à créer le Big Band Tous Dehors pour lequel il compose un répertoire aux textures, couleurs orchestrales et rythmes foisonnants, sous la forme de masses sonores et de combinaisons multiples en un cocktail explosif qui mêle savamment jazz, rap, musette, rock et folk.

En 2000, le Big Band diversifie ses projets artistiques et propose des spectacles musicaux : Ebony Concerto, Trois pièces pour clarinette seule et Histoire du soldat de Stravinsky (2000), Qué tal Carmen ? d’après l’œuvre de Bizet (2005) puis La Flûte enchantée d’après l’opéra de Mozart (2007). Pour Laurent Dehors, créer de telles œuvres répond à son désir de tisser une transversalité stylistique et de modifier le rapporthabituel du public à la musique savante. En 2009, Laurent Dehors a composé un Concerto grosso pourquatuor de saxophones, piano et trio jazz, commande d’état 2009. Pour 2010, Une petite histoire del’opéra est créée à l’Abbaye de Royaumont (Val d’Oise) ; il retrouve ensuite Matthew Bourne pour un duo autour de Chansons d’amour (2011). En 2012, l’Opéra de Rouen-Normandie lui passe commande d’un programme intitulé Les Sons de la Vie, concert présenté en collaboration avec l’Orchestre symphonique de l’Opéra de Rouen-Normandie et le Big Band Tous Dehors. En 2013, le Théâtre des Champs-Elysées lui passecommande d’un programme « hommage » aux années 20 à l’occasion de son Centenaire ; puis en 2014, il réalise une création intitulée Chanson politique. L’année 2015 marque le 20ème anniversaire de l’orchestre

avec une tournée et la sortie du CD Les Sons de la Vie (feat. Matthew Bourne/ Marc Ducret). En 2016, il propose un concert destiné au jeune public : Margotte et les tontons timbrés avant de s’atteler à l’Opus 2 d’Une petite histoire de l’opéra. Parallèlement, il travaille sur la composition d’un nouveau répertoire pourson trio avec Franck Vaillant et Gabriel Gosse avec la sortie de l’album intitulé Moutons le 1er février 2019 chez l’Autre Distribution.

Par ailleurs, c’est un sideman très demandé, que l’on retrouve régulièrement aux côtés d’AndyEmler/Mégaoctet, Stéphan Oliva/François Raulin, Henri Texier, Michel Portal, Trio Grande avec Michel Debrulle et Michel Massot, Portal New Unit/Sclavis Quintet, Minu Cinelu/ G. Valente/ Yves Robert(L’Eté), Martial Solal, Daniel Humair…

Discographie de Laurent Dehors

2019 – MOUTONS / Laurent Dehors Trio, Asso. Tous Dehors/L’Autre distribution page7image1840****

2016 – LES SONS DE LA VIE / TOUS DEHORS, Asso. Tous Dehors/Abalone productions/ L’Autre distribution page7image2832****

2012 : Chansons d’Amour, Emouvance/ Socadisc

Elu Citizen jazz /Choc Jazzman/Jazzmag/ Oui Culture jazz

2010 : Une petite histoire de l’opéra, Laurent Dehors, Asso. Tous Dehors/ Orkhêstra

Choc Jazzman/Jazzmag /Elu Citizen jazz/Choix du Nouvel Ob’s

2009 : Happy Birthday – Tous Dehors -, Asso. Tous Dehors / Orkhêstra

2008 : La flûte enchantée – Laurent Dehors, Asso. Tous Dehors / Orkhêstra

2006 : Que Tal Carmen ? Tous Dehors, Dist. Orkhêstra (DVD)

2003 : Tu tousses ? Tous Dehors, Fairplay /Orkhêstra

2002 : Dommage à Glenn, le petit orchestre de Laurent Dehors, Fairplay /Orkhêstra 1998 : Dentiste, Tous Dehors, Evidence/ Harmonia Mundi

1997: En attendant Marcel, Laurent Dehors trio, Evidence/Harmonia Mundi,

“Disque d’émoi” Jazz Magazine

1996 : Dans la rue, Tous Dehors, CC productions/Harmonia Mundi

1993 : Idée fixe, Laurent Dehors Trio

En tant que side-man :

2015 : Andy Emler MegaOctet « Obsession 3 » – La Buissonne / Harmonia mundi

2012 : Andy Emler Megaoctet « E total » – La Buissonne

2011 : Pause – Andy Emler/Laurent Dehors – Naïve

2009 : ‘Crouch, touch, engage’ – Andy Emler Méga Octet – Naïve

2008 : Un matin plein de promesse – Trio Grande – De Werf

2008 : Echoes of Spring – Stéphan Oliva/ François Raulin

2007 : West in peace, Andy Emler / Mégaoctet, 2007

2006 : Pieces in tune, Andy Emler Méga Octet – Nocturne

2005 : Sept Variations sur Léni Tristano – Sketch – Dist. Harmonia Mundi

2003 : Lemasnacuba, Luc Lemasna – Buda Musique

2001 : Signé, Trio Grande

Entre chien et loup, Daniel Mille, Universal

1999: Eté, Yves Robert Quintet, Deux ZZ,

“ CHOC” du Monde de la musique, “Disque d’émoi” Jazz Magazine

Haute mer, Daniel Goyone, Label Bleu, Dist. Harmonia Mundi

1997: Concerti, Terra Nova, Musique, Night & Day

Chants de la mémoire, Jean-Marie Machado, Label Hopi, Dist. Harmonia Mundi

1995: Trois images du désert, Alain Blessing, Artalent, dist. Night & Day, “ CHOC” du Monde de la musique

Cinémas, Michel Portal, Label Bleu, Dist. Harmonia Mundi

Il y a de l’orange dans le bleu, Daniel Goyone, Label Bleu, Dist. Harmonia Mundi, sélection Jazzman

1994: Trio Grande, Michel Debrulle, Michel Massot, Laurent Dehors, Igloo, Dist. Concorde

Big One, Jean-Michel Pilc Big Band, EMP, Dist. Harmonia Mundi

Terra Nova, orchestre de Luc Lemasne, Music, Dist. Musidisc, “CHOC” du Monde de la musique

1992: Migrations, David Chevallier Quintet, ADDA

1991: Paris Zaghreb, Antoine Hervé Quintet, Deux ZZ, Dist. Harmonia Mundi

Tutti, Bob 13 d’Antoine Hervé, Flat et Sharp, Dist. Musidisc

1989: African Dream, ONJ, Label Bleu, Dist. Harmonia Mundi

« Le soleil noir de Tenerife » dans le blog du Monde – Claude Muller signe une belle critique.

Un voyage dans l’astronomie sombre : celle des trous noirs et de la matière noire

Gérard Muller continue à explorer toutes les possibilités offertes par le roman policier scientifique. Après « L’âme de la fontaine étourdie », qui a emmené ses lecteurs dans les arcanes de l’âme humaine et de la physique quantique, il propose avec son nouveau roman, « Le soleil noir de Tenerife » (publié aux éditions Lazare et Capucine), un voyage dans le domaine des trous noirs et de la matière noire. Deux phénomènes qui restent très mystérieux pour les astrophysiciens.

Les trous noirs, ces concentrations de matière dont rien ne sort, pas même la lumière, font fantasmer l’humanité depuis qu’Einstein en a découvert le concept. Présents au centre de chaque galaxie, ils peuvent posséder la masse de plusieurs millions de soleils, et attirent toute matière qui aurait l’audace de s’en approcher. Ils présentent en outre d’autres singularités comme une dilatation du temps inimaginable et peuvent même, selon Stephen Hawking, permettre un passage vers d’autres univers.

La matière noire, appelée ainsi car elle est invisible par tous nos détecteurs hertziens, représente plus de six fois la masse visible dans l’univers. Aujourd’hui, personne n’en connaît l’origine ni la composition. Nous en voyons les effets tous les jours dans le cosmos, grâce aux lentilles gravitationnelles et à l’étude de la stabilité des galaxies, mais la communauté scientifique se perd en conjectures sur les particules qui la composent.

Afin de permettre au lecteur d’explorer ces concepts, avec une approche romanesque, Gérard Muller a imaginé le scénario suivant : Fernando, spécialiste du soleil, scrute son astre favori tous les jours à l’aide du grand télescope de Tenerife (observatoire du Teide). Un beau matin, il y aperçoit une tache noire en son centre. Après avoir vérifié le bon fonctionnement de son instrument, il doit se rendre à l’évidence : la tâche est bel et bien présente. S’agit-il d’un astéroïde, d’un satellite, d’un trou noir ou de la matière noire ?

Il a alors l’intuition qu’il pourrait s’agir d’une manifestation de la matière noire. Avec sa stagiaire Monica, il contacte l’observatoire d’Hawaï qui confirme bien la réalité de cette tache. Les Américains ne croient pas du tout à de la matière noire, et toutes les observations semblent bien infirmer cette hypothèse. Toutefois, ils vont tenter de mettre l’équipe canarienne sur de fausses pistes, ce qui renforce l’idée qu’il pourrait s’agir d’un phénomène aussi mystérieux qu’important.

Fernando fait alors venir son amant qui est aussi astrophysicien et, à l’aide d’un soi-disant thésard chinois, ils vont s’évertuer à trouver l’origine de cette tâche. Au bout de quelques semaines, le Chinois donne à ses collègues la solution qui implique des considérations politiques et stratégiques. Il leur propose alors un deal, en échange de leur silence.

L’équipe de Fernando accepte le deal après quelques hésitations, et en réponse, le pseudo-thésard chinois, en fait un des pontes de l’astrophysique de Pékin, leur livre une partie de ses travaux : à savoir que les trous noirs seraient beaucoup plus massifs que prévu et qu’ils renfermeraient en fait la matière noire que tout le monde recherche. Fernando continue à avoir des doutes sur cette hypothèse (qui voudrait que les galaxies s’écroulent sur leur trou noir central), et va émettre l’hypothèse qu’en fait, la matière noire viendrait d’autres univers qui déverseraient leur matière dans les trous noirs (qui seraient des ponts entre les différents univers. Hypothèse Stephen Hawking). Cette hypothèse est-elle vérifiée ? Le lecteur le saura à la fin du livre au style fluide, vivant et facile à lire. Une façon amusante d’entrer dans le monde de l’astrophysique en utilisant les techniques du roman policier.

Claude Muller

Nuit blanche propose un portrait très élogieux de « L’indomptable »

XAVIER DOLAN

L’INDOMPTABLE

CRAM, Montréal, 2019
448 pages
27,95 $

Tout ce que vous auriez voulu savoir sur Xavier Dolan sans jamais oser le demander…

L’œuvre de Xavier Dolan a déjà fait l’objet d’une étude (dans Philosopher à travers le cinéma québécois. Xavier Dolan, Denis Côté, Stéphane Lafleur et autres cinéastes de Pierre-Alexandre Fradet) publiée à Paris aux éditions Hermann, mais la monographie substantielle du professeur Laurent Beurdeley– de l’Université de Reims – lui est entièrement consacrée. L’ouvrage, qui couvre l’enfance du réalisateurjusqu’au long métrage Ma vie avec John F. Donovan(2018), est remarquablement bien documenté, fourmillant d’une infinité d’analyses, d’extraits de critiques, de références en bas de page, de citations révélatrices et de témoignages glanés sur Internet. Il ne tente pas pour autant de déifier le cinéaste, qui admettait, en 2014,ses propres exagérations quant à ses connaissances: « Je mens énormément sur ma culture, je suis obligé ». Toutefois, au fur et à mesure qu’il accumule les reconnaissances et les consécrations, Xavier Dolan peut avouer ses insuffisances, comme de ne pas connaître des classiques du cinéma ou de n’avoir rien vu de « la filmographie de Rainer Werner Fassbinder » !

Menant une carrière parallèle dans l’industrie du doublage, Xavier Dolan a prêté sa voix au personnage de Ron Weasley dans la version québécoise de Harry Potter. Bien avant J’ai tué ma mère(2009), il avait fréquenté dès son plus jeune âge les plateaux de tournage ; ce fut son école, à plusieurs niveaux: « Il absorbait les diverses conversations des adultes qui, devant lui, ne s’interdisaient pas de blasphémer, de raconter crûment leurs histoires intimes et d’évoquer leur consommation de drogue ».

En tant que cinéaste, même après tant de succès, l’auteur de Mommy(2014) était réticent à tourner à Hollywood, dans un universimplacable, dominé par l’argent et des guerres de réputations souvent surfaites: « Aux yeux des actrices et acteurs que j’ai approchés, je n’existe pas. Ils me disent non ou alors, ils ne répondent carrément pas ». D’autres réalisateurs québécois comme Jean-Marc Vallée et Denis Villeneuve ont également tourné à Hollywood, mais sans jamais avoir de droit de regard sur le montage définitif (le « final cut »), ce qui est inadmissible.

Laurent Beurdeley ne laisse rien de côté et ne néglige aucun court métrage, aucune participation, même mineure, de Xavier Dolan, sans oublier ses vidéos, ses lettres ouvertes aux quotidiens, ses déclarations, ses sorties. Par la bande, c’est un peu l’ensemble du cinéma québécois contemporain qui est ici examiné, et celui-ci serait présentement caractérisé par « un humour grave et âpre ». Par son exhaustivité, Xavier Dolan. L’indomptable est un livre inégalable, un modèle du genre.

Publié le 24 juin 2019 à 14 h 00 | Mis à jour le 25 juin 2019 à 13 h 56

 

Infirmiers.com sélectionne le livre de Guy Vallancien

A l’origine des sensations, des émotions et de la raison

A l’origine des sensations, des émotions et de la raisonL’Homme dut mettre en avant toute son intelligence et ses exceptionnelles capacités de communicant pour vivre et se développer. Créés avec les mêmes atomes que le reste de l’univers, nos corps furent à l’origine de l’éclosion d’un état de conscience supérieure nous faisant les êtres vivants les plus égoïstes et les plus méchants comme les plus empathiques et les plus sociables. Mais l’irruption fracassante de l’intelligence artificielle, de la robotique et des techniques génétiques rebat les cartes en nous obligeant à repenser notre propre nature humaine. Une augmentation de nos capacités ne répondra en rien à l’espoir d’un approfondissement de nos êtres en quête d’harmonie.

Si nous ne savons pas d’où nous venons, ni où nous allons sauf à croire le ciel, tentons au moins de comprendre de quoi nous sommes faits…

• A l’origine des sensations, des émotions et de la raison, J’aime donc je suis, Guy Vallacien, L’Harmattan, mai 2019, 25 €.

Emeric Lebreton parle de robots dans l’émission de Marie Casadebaig sur RFI

Un robot risque-t-il de vous remplacer au travail?

Une personne serre la main d’un robot sur le stand d’IBG Automation, lors de la Foire de Hanovre («Hannover Messe») le 23 avril 2018 à Hanovre, dans le nord de l’Allemagne.© AFP/Tobias SCHWARZ

Et si demain, c’est un robot qui travaillait à votre place ? Selon une étude du Cabinet de conseil britannique, Oxford Economics, c’est ce qui arrivera à 20 millions de personnes, dans le secteur industriel d’ici 2030. Des robots plus efficaces que des humains, comme Max qui trie les déchets pour l’entreprise Veolia, dans le nord de la France. Des travailleurs remplacés par des robots. Mais lesquels ? Et cette robotisation sera-t-elle suffisamment créatrice d’emplois pour que le progrès ne se retourne pas contre l’homme ?

Avec :
– Emeric Lebreton,
chercheur en psychologie du Travail, directeur général de Groupe Orient’Action et auteur de « Robot révolution : les robots vont-ils détruire nos emplois et notre économie ? », éditions Orient’action.

Argoul continue d’aimer la saga des Infralents d’Eric Jeux

Eric Jeux, Les chimères de Karl

Ce roman de science-fiction pour ados fait suite au premier volume, L’envol de Lena, paru en 2017 en autoédition sous le titre Le maître des temps et chroniqué sur ce blog. Le succès est venu : les ados adorent. Les éditions Pierre Guillaume de Roux ont alors repris la saga sous le titre Le temps des Infralents et publié la suite, en reprenant le premier volume.

Autant le premier tome privilégiait les filles, autant le second est destiné aux garçons. Il mêle la technologie qui libère l’imaginaire, la pédagogie qui fait alterner recherche en bibliothèque virtuelle et réalisation de cas pratiques en commun, la vie de groupe qui oppose ou allie les Maisons du collège entre elles. Roman d’initiation à la vie adulte et au monde complexe tel qu’il est, le tome de Karl, 14 ans, est consacré à l’écologie. Le tome premier de Lena, 13 ans, était consacré aux relations politiques pour travailler ensemble.

J’avoue préférer le second tome, celui de Karl, à mon avis mieux réussi dans sa démonstration initiatique. L’écologie est une chose trop sérieuse pour qu’on la confie aux écologistes autoproclamés, qui font de la tactique politicienne plus que de l’équilibre harmonique. Ici, les adolescents mettent la main à la pâte, filles comme garçons. Ils sont guidés par leurs professeurs, parfois un brin mystiques ou apprentis-sorciers. Mais ils doivent tout explorer, même le pire, pour avancer. Ce n’est que par l’erreur que l’on progresse en expérience et – tel est l’idéal – en sagesse.

Le monde virtuel dans lequel les jeunes évoluent est expliqué en une page d’introduction : le « réchauffement climatique » a engendré des « famines » et « en Europe, la seule échappatoire a été la virtualisation ».En Europe seulement ? Les corps physiques ont été « abandonnés » à l’état de cadavres pour vivre dans un monde virtuel, informatique, où le Système s’autoproduit. Les adultes virtuels ont ainsi pu avoir des enfants virtuels qui grandissent et atteignent désormais la période adolescente. Ce sont eux que le collège Poltec forme « à programmer les systèmes virtuels ».

Tout est permis et, l’année de Karl, il s’agit de créer du vivant. L’environnement du collège est donc ensemencé de plantes au hasard, mais un cactus prolifère et étouffe toutes les autres ; il faut alors créer un insecte prédateur qui va réguler l’espèce. Mais l’insecte prolifère et bouffe tout ce qui pousse ; il faut alors créer araignées et oiseaux comme prédateurs qui vont réguler l’espèce. Et ainsi de suite. La tâche consiste à recréer un milieu équilibré entre tout ce qui vit, autorégulé comme dans la vraie vie sur la vraie terre.

Les élèves commencent par copier ce qu’ils trouvent en bibliothèque : les panthères, les zèbres, les rats, les chats. Puis on leur demande de l’imagination – c’est alors que tout se complique. Rien de tel, dans l’univers scolaire, que la compétition pour motiver les individus et les forcer à travailler en équipe. Marco, le fondateur de l’école, invente un concours de chimères. Il s’agit de créer des animaux imaginaires puissants et rusés, et de les faire combattre à mort. Le survivant fera gagner son équipe. Aussitôt dit, aussitôt fait, et les programmes d’hybridation sont mis à contribution pour créer des sortes de dragons volant crachant le feu quasi invulnérables. Mais, le jour de la compétition, rien ne se passe comme prévu…

Le collège finit par être détruit et ses élèves comme ses professeurs éventrés, croqués, avalés, incendiés (l’imagination raffine de sadisme). Heureusement que nous sommes dans le virtuel et que le programme de Restauration fonctionne ! Chacun est recréé tel qu’il était avant, sans même le souvenir des douleurs atroces qu’il a vécu juste avant sa mort. Dans l’action, le collège se recrée grâce à la diversion d’une petite chatte que je connais dans la réalité de notre monde : Jasmine. Elle permet de détourner l’attention d’une chimère assez longtemps pour que Karl restauré puisse se cacher et entreprendre de sauver tous les autres. La chatte de l’attachée de presse devient un personnage littéraire pour ados, elle devrait susciter un engouement et donner son nom à de vrais chatons.

Ce second tome en reste aux platitudes puritaines sur l’attrait entre garçons et filles. Le bal » conventionnel de fin d’année scolaire, calqué sur les traditions des collèges américains, permet à la fille la plus riche de la famille la plus puissante de parader dans le virtuel comme dans la réalité, sans que les émois du corps aient leur part autrement que par la musique et la danse.

Il reste cependant assez bien écrit, tout au présent et sans difficultés de langage, sauf quelques fautes de français ou d’orthographe que les logiciels de correction (évidemment américains) ont laissé passer dans leur ignorance : « tâche » ou lieu de tache (sur une panthère), « résonner » au lieu de raisonner, « qu’il meurt » au lieu du subjonctif qu’il meure, « afféré » au lieu d’affairé. Une relecture professionnelle serait de rigueur pour présenter aux ados une langue française exempte de tout laxisme.

Présentée à titre d’exercice pédagogique dans certains collèges remerciés en fin de volume, la saga semble enthousiasmer les jeunes imaginations. Elle est mieux adaptée à l’esprit cartésien que les références gothiques de Harry Potter mais fonctionne sur le même thème. De quoi encourager la lecture, la programmation et le jeu avec le monde !

Eric Jeux, Les chimères de Karl – Le temps des Infralents 2, 2019, édition Pierre Guillaume de Roux, 270 pages, €17.99

Eric Jeux, L’envol de Lena – Le temps des Infralents 1, 2017, réédition Pierre Guillaume de Roux 2019, 240 pages, €17.99 

Attachée de presse Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

 

Virgil Cormier interviewe Emeric Lebreton au Salon de l’intelligence artificielle

Dans cette vidéo je vous propose une interview du Dr. Emeric Lebreton, qui vient de publier un livre « Robot Révolution », dans lequel il décrit les transformations qu’amènent l’IA et l’automation dans notre société et surtout, dans nos emplois. Il me semblait donc intéressant d’avoir son opinion sur les changements à venir et comment s’y adapter en tant que salariés notamment. Il nous propose également des éléments de prospective intéressant. Lien pour savoir si votre métier est menacé (et quand) : www.revolution-robot.fr