CREDIF – Dimanche 16 mars, le Prix Zoubeida Béchir pour les écrits des femmes récompense Monia Haddaoui !!

0ca879a08158abe1da862fa1005e2ff6.jpg http://www.credif.org.tn/fr/indexa.php

Dimanche 16 mars 2008, Monia Haddaoui se rendra en Tunisie à l’invitation du CREDIF (Centre de Recherches, d’Etudes, de Documentation et d’Information sur la femme) où elle recevra à 15 heures le Prix Zoubeida B’Chir pour les écrits de femmes.

Madame Leïla Ben Ali assistera notamment à la cérémonie récompensant le livre de Madame Haddaoui « Ils ont lapidé Ghofrane » (éditions Des femmes-Antoinette Fouque, mars 2007)

Le site de l’association Ghofrane http://ghofrane.ifrance.com/ par l’intermédiaire duquel Monia Haddaoui recevait tant de courriers lui a donné l’idée de créer un blog http://ghofrane.skyrock.com/

Le prix Zoubeida B’chir vise à assurer certains objectifs, il s’agit :

1. D’encourager les femmes tunisiennes à la création littéraire et à la recherche scientifique.
2. Faire connaître les contributions féminines dans les différents thèmes du prix et encadrer les femmes créatrices qui se distinguent par leur productions, littéraires et scientifiques.
3. Sensibiliser les chercheurs (hommes ou femmes) à la production scientifique relative aux conditions de la femme en Tunisie.
4. Créer un répertoire bibliographique propre aux écrits des femmes tunisiennes et en assure la publication périodique au sein d’une bibliographie spécialisée.

NANTES : mercredi 12 mars, dès 14 h, Christine Spengler à la France Mutualiste

1f8b3b43e1a5ef6153240d5893f7a1b4.jpg LA DELEGATION DE LA FRANCE MUTUALISTE DE NANTES AURA LE PLAISIR D’ACCUEILLIR LE VENDREDI 12 MARS LA CORRESPONDANTE DE GUERRE, CHRISTINE SPENGLER, christinespengler.blogspot.com, LAUREATE DU PRIX DE LA FRANCE MUTUALISTE 2008, QUI DEDICACERA SON LIVRE :  » UNE FEMME DANS LA GUERRE » PUBLIE AUX EDITIONS DES FEMMES, A PARTIR DE 14 h.

Christine Spengler, Française élévée à Madrid, voulait être écrivain et n’avait jamais touché un apopareil-photo.A la mort de leur père, en Alsace, son jeune frère Eric et elle décident de faire un grand voyage au bout du monde, pour oublier le deuil, « et peut-être ne plus revenir ».C’est en plein coeur du Tibesti, au Tchad, que Christine, âgée de 23 ans, découvre sa vocation de photographe en voyant les combattants touèbçous tirer, peds-nus, à la kalachnikoff contre les hélicoptères français.

Elle saisit alors un des « nikon », de son frère, photographe de mode, et prend ses premières photos à l’aide d’un grand angle 28 mm, son objectif-fétiche.

Après un séjour de 23 jours en prison, ils sont relâchés puis expulsés du Tchad : sur le chemin du retour, Christine Spengler confie à son frère Eric :

« JE NE LE SAVAIS PAS, MAIS LORSQUE JE TELOIGNEJE PORENDFS DES PHOTOS JE N’AI NI FROID, NI PEUR. J’APPRENDRAI MON METIER SUR LE TERRAIN ET JE DEVRAIENDRAI CORRESPONDANTE DE GUERRE POUR TEMOIGNER DES CAUSES JUSTES…C’EST-A-DIRE, nous dit-elle, ETRE TOUJOURS DU COTE DES OPPRIMÉS. »

Ses premières photos en Irlande du Nord font la une des plus grands magazines ( « LIFE » ET PARIS-MATCH »…)

En 1972. Au Vietnam, où elle part seule, avec l’unique appareil-photo d’Eric au cou, les soldats sud-vietnamiens la surnomment « Moonface » (visage de lune). Là aussi ses photos font le tour du monde. C’est alors qu’elle apprend l’annonce du suicide de son jeune frère Eric à Paris. Cette perte la rendra encore plus solidaire des victimes et le fait d’être une femme l’aidera dans son métier.

Voilée de noir, en Iran (1979) elle réussit à pénétrer dans la petite maison verte de l’Imam Khomeiny, à photographier sans problème l’entraînement secret des gardiennes de la révolution et leur bain dans la Mer Caspienne… …

En Afghanistan (1997) où elle veut témoigner des atrocités commises par les talibans contre les femmes, elle n’hésitera pas à cacher son appareil-photo sous un tchadri.

En Irak (2003) elle refuse de partir avec les Américains et se fond une fois de plus dans la foule pour photographier, avec son regard pudique de femme, les victimes. Christine Spengler, lauréate du Prix de la France Mutualiste 2008, a été décorée par M le Ministre de la Culture Donnedieu de Vabres, qui écrit en son endroit :

« JE SALUE LE PARCOURS DE LA COMBATTANTE QUI A TOUJOURS SU VOIR ET PHOTOGRAPHIER L’ESPOIR AU MILIEU DU CHAOS ».

Victoria thérame raconte l’histoire de son mythique best-seller aux Editions Des femmes (en 1974)

Texte recopié du catalogue des trente ans des Editions des femmes :
victoria_therame.jpgVictoria Thérame
Septembre 1973
 – Y a des gens qui veulent lire ton manuscrit ! crie ma soeur brandissant une enveloppe.
 – Pas possible ! Qu’est-ce que c’est que ça ?
 – Les Editions Des femmes.
 – Ca n’existe pas ! Ca doit être des maquereaux qui profitent du mouvement des femmes !
Moi qui agonisais sur le paillasson des éditeurs depuis des années, que vouliez-vous que je fis ? Je m’y suis rendue, mon manuscrit de six cents pages (Hosto-Blues) dans un gros sac. Place de la Bastille, dans une cour brumeuse, une concierge, encagée dans un réduit insalubre, m’indiqua l’escalier et l’étage. En haut, personne ! Le désert ! Une blague, me dis-je. « C’est en travaux », expliqua la concierge. Oui, bon… J’avais l’habitude d’encaisser les coups. J’étais déjà dehors, quand je reviens sur mes pas. Merdier pour merdier, si je laissais quand même le manuscrit ?…. Non, il n’y avait pas de boite, mais elle remettrait le colis. Vogue la galère ! Merci madame. Encore un manuscrit à la mer ?
 
On dsait la suite. Emergence et réussite des editions Des femmes. Tourbillon de travail, de manifestations, de rencontres. Les femmes de cette époque, nous étouffions, humiliées, désespérées, révoltées, la tête dans les murs. La misogynie nous écrasait chaque jour. Nous n’en pouvions plus de l’injustice qui nous était faite, du mépris qui nous entourait. Privées d’études, cantonnées dans les métiers pénibles, inférieurs, mal payés. En finir avec ce vieux monde ! Dans toutes les assemblées de femmes – sans hommes, car les hommes venaient pour insulter, ricaner, freiner ce mouvement révolutionnaire et leur présence rendait muettes certaines femmes habituées à plier devant eux – , dans toutes ces assemblées, chacune racontait, pleurait, criait sa souffrance, les abcès se crevaient et la misère, l’oppression de la vie féminine montait comme une vague énorme que rien, désormais, ne pourrait arrêter.
 
Maintenant, par ici, tout le monde vit le féminisme. Les femmes ne sont plus nées pour raccomoder les chaussettes. On ne leur interdit plus de lire. C’est normal qu’elles aillent à l’école et même dans les plus hautes. Elles peuvent exercer tous les métiers. Ce qui est extraordinaire quand on se souvient que vers 1959-1960, sténo-dactylo était le métier-vedette pour les femmes ! Grimper à la première branche d’un arbre vous attirait des remontrances sévères et vous faisait taxer de « garçon manqué » ! Une honte ! Et maintenant, des femmes naviguent seules sur les océans !
 
Cette révolution à laquelle les Editions Des femmes ont largement contribué, n’a pas été sans controverses, disputes, insultes, médisances et turbulences. Dans tous les militantismes que j’ai pratiqués, c’est la même chose. On pourrait ajouter dans tous les groupes politiques, ou rassemblements humains. On perd du temps à se battre contre son « voisin » au lieu de se rassembler pour battre l’adversaire. On peut avoir les bonnes idées, mais vouloir être seul à les affirmer. La jalousie suinte partout.
Aujourd’hui, on trouve encore des femmes, vivant en féministes, c’est-à-dire libres de choisir leur travail, leurs amours, leur vie, mais se déclarant « pas féministes ». N’etre pas féministe, c’est vouloir le malheur, l’infériorité et la non-liberté pour les femmes. Elles ne s’aperçoivent pas qu’elles sont ridicules.
Mais le coeur humain a ses méandres qui fait qu’on ne pardonne pas à ceux qui ont eu raison avant tout le monde, ni à celles qui ont fait le travail tandis que d’autres, qui n’ont rien fait, en profitent. C’est le propre des révolutions. Il y a ceux qui donnent, payent, meurent. Ensuite, ceux qui crachent et récoltent.
2004 : les Editions Des femmes repartent ? Certains vont devoir se munir d’un antidérapant pour mâchoires afin de ne pas grincer des dents !
Merci aux Editions des femmes et bon vent !
V.T.

« Femmes et développement humain » de Martha Nussbaum

Martha Nussbaum.JPGMartha Nussbaum
Femmes et développement humain
L’approche des capabilités


Traduit de l’américain par Camille Chaplain.

400 p. – 30

Femmes et développement humain, est le premier ouvrage de la philosophe Martha Nussbaum traduit en France.
C
onnue pour ses apports en philosophie politique sur la question du développement, et pour ses études des inégalités sexuelles, elle collabore depuis les années 80 avec l’économiste Amartya Sen, Prix Nobel d’économie en 1998. Elle a contribué à l’élaboration du concept de « capabilité », créé par Sen, qui permet de renouveler l’évaluation du niveau de développement des pays non plus à partir du PIB, mais à partir de la plus ou moins grande liberté des individus d’une société à choisir leur mode de vie. Le niveau élevé des revenus ne suffit pas à dire qu’un pays est développé. Il faut tenir compte de la « capabilité », c’est-à-dire de la liberté effective, réelle, pour les individus, de choisir entre différents modes de vie. C’est cette capabilité qu’il faut prendre en compte dans l’évaluation du développement d’un pays (elle comprend par exemple la liberté d’expression, la possibilité de se soigner, ou d’être éduqué…) ; « capabilités » qu’il faut distinguer des lois : le droit théorique pour un individu de faire telle chose ne correspond pas toujours à la possibilité réelle pour lui de faire cette chose.
L’apport de Martha Nussbaum à ce concept est très important : elle dresse une liste de toutes les « capabilités » qu’un gouvernement doit garantir pour qu’un pays soit développé.
Dans Femmes et développement humain. L’approche des capabilités, Martha Nussbaum traite de façon novatrice, grâce au concept de « capabilité, la question des inégalités sexuelles. Elle montre qu’aujourd’hui, il existe presque partout une inégalité entre les hommes et les femmes : il est donc nécessaire, d’une part, que la politique et l’économie internationales soient attentives à cette inégalité, d’autre part, que la pensée féministe se centre sur les problèmes des femmes dans le tiers-monde.
Ce livre, écrit avec éclat, abonde en exemples narratifs. Il offre un exposé totalement novateur de la façon dont nous devrions comprendre la « qualité de vie » à l’échelle d’une nation et de la façon dont nous devrions penser le minimum requis que tous les gouvernements devraient procurer à leurs citoyens.

Martha Nussbaum, née en 1947 à New York, est spécialiste de philosophie antique, de philosophie du droit et de philosophie éthique. Professeur émérite de droit et d’éthique de l’université de Chicago, rattachée au département de philosophie, à la faculté de droit, à la faculté de théologie et au Collège, elle est membre associé du département des lettres classiques, affiliée au Committee for Southern Asian Studies et membre du conseil du Committee on Gender Studies. Elle est l’auteure d’une douzaine d’ouvrages (The Fragility of Goodness, The Therapy of Desire, Sex and Social Justice…)

Ce mardi 4 mars, soirée IRENE FRAIN !! Emmenez vos zamis !!!

ed773611d35a3561c840a87b23686aa6.jpg vez-vous déjà pensé être exceptionnel (le) et par là-même mériter de rencontrer les auteurs de vos rêves en dehors de la cohue du Salon du Livre..?

Dans un lieu-miracle, au bout d’une allée fleurie de camélias, où vous pourriez dévorer des yeux la reine Irène et boire ses paroles en attendant de tenter de la croquer quand, timide ou plein d’allant, vous lui présenterez son nouveau livre audio, « Au Royaume des Femmes », à dédicacer….?

Pour ceux qui aiment être les premiers, voir les gens, faire et posséder les choses AVANT tout le monde (le splendide livre audio d’Irène Frain ne sort pour le commun des mortels que le 13 mars et elle honorera le stand des éditions des femmes de sa rayonnante présence le dimanche du Salon du Livre de Paris, le 16 mars, de 18 à 20 h), je vous invite à rencontrer Irène Frain CE MARDI 4 MARS, dès 18 h 30 (Adresse : 35 rue Jacob, métro Saint-Germain des Prés), lors d’une prometteuse soirée spéciale « Au Royaume des Femmes ».

Alors que les livres audio, inventés par les Editions Des femmes dans les années 80, sont en plein essor, Antoinette Fouque ne pouvait pas ne pas songer à capturer la voix tellement spéciale et si charismatique d’Irène Frain…. Un livre qui s’appelle « Au Royaume des Femmes » !!! C’était tellement incontournable pour nous !!!

« Le travail de titan » encensé par le Figaro de celle que Pépita Dupont a baptisée la « reine des curieuses » dans Paris-Match pénètre dans la plus ancienne « Bibliothèque des Voix » de l’édition !

LIV7951M.jpgSur son « Royaume des Femmes », les éloges n’ont pas tari, puisse notre CD connaître le même franc succès et les lecteurs la suivre une nouvelle fois ! Les nombreux admirateurs de la grande écrivaine-journaliste pourront la retrouver avec bonheur sur son site refondé http://www.irenefrain.com/ – le plus complet de tous – agrémenté d’un super blog, « Les yeux d’Irène », particulièrement VIVANT, qui lui ressemble : engagements politiques (beaucoup de combats communs avec Antoinette Fouque, comme Aung San Suu Kyi et Taslima Nasreen) et humour !!! On s’y régale !!! Foncez : Les yeux d’Irène http://www.irenefrain.com/blog.php Chaque mardi, vous vous y délecterez de vidéos insolites et inédites collant à l’actualité, dans lesquelles Irène nous donne son point de vue en images !

Célèbre pour n’économiser rien d’elle-même, Irène s’est « vidée » dans son oeuvre sonore, avec une générosité similaire à celle de son labeur quotidien… Le résultat est époustouflant ! La voix ajoute à la beauté du texte ; elle sied incroyablement bien à ce truculent récit autour d’un personnage baroque digne de sa créatrice !

Je laisse le mot de la fin à Jacques Gantié (Nice Matin) : « Irène Frain sait être écrivain des horizons lointains.. Une vie de grands chemins où le romanesque rejoint la quête ethnographique. Une résurrection passionnante ». et vous retranscris le résumé depuis le site officiel.

A noter enfin que la soirée de mardi 4 mars à l’Espace Des femmes sera animée, en première partie (avant vos questions), dès 18 h 30 par la blonde Marie Gamory, à qui a incombé la lourde tâcha de capter la voix d’Irène.

Je me tiens à votre disposition pour vous envoyer le livre audio, et j’espère que vous en parlerez autour de vous ! A demain soir, venez nombreux ! Cela pourra être aussi l’occasion d’admirer AVANT tout le monde l’exposition juste accrochée de Catherine Lopes-Curval, « Les métamorphoses d’Alice », que nous hébergerons jusqu’au 17 mai.

Au Royaume des Femmes, Livre audio aux éditions Des femmes, sortie le 13 mars, lu d’après le livre du même nom paru chez Fayard en 2007

Joseph Francis Rock, escroc de génie, botaniste, photographe, journaliste, a sauvé des plantes, des livres, une écriture et toute une culture de l’anéantissement. « Il y a quelque chose de perdu par-delà les montagnes. Perdu et qui t’attend. Tu dois partir ! » Botaniste et linguiste de génie, Joseph Francis Rock connaissait sans doute cette injonction de Kipling lorsqu’en 1925, sur la seule foi du récit d’un voyageur-espion et de vieux textes impériaux, il se lança à la recherche d’une montagne plus haute que l’Everest et de l’étrange tribu matriarcale qui, selon la rumeur, occupait encore ses vallées et formait l’ultime vestige du peuple des Amazones. Depuis sa Vienne natale, ce séducteur tortueux, opportuniste mais tourmenté par une incurable soif d’amour, avait déjà bien roulé sa bosse. Entré comme assistant de botanique à l’université d’Hawaï sans rien connaître aux plantes mais faux diplôme en main, il avait réussi, grâce à son authentique talent scientifique, à s’infiltrer à Harvard puis à la célèbre revue National Geographic. Il est parvenu à les embobiner pour qu’ils financent sa long et coûteux voyage vers le mystérieux « Royaume des femmes »… C’est dans cette fabuleuse expédition que nous entraîne Irène Frain, vallées vertigineuses, princes décadents, moines visionnaires, missionnaires intolérants, lamasseries en transes, bibliothécaires cauteleux, collectionneurs de pivoines rares, royaumes figés dans le froid et un temps immuable. Enfin des femmes, occidentales, chinoises ou tibétaines, toutes plus fascinées par l’arrivée du beau Viennois… Entre 1923 et 1926, fidèlement accompagné de ses douze Na-khis, membres d’une ethnie quasi-disparue, il ne renonce à aucune de ses excentricités, même à 4500 mètres d’altitude et par les pires blizzards : baignoire gonflable, pommes de l’Oregon en conserve, bouteilles de grands crus et gramophone pour écouter Don Giovanni… Et quand, au seuil de la montagne, il découvre la vraie nature de la « Reine des Femmes » — et par la même occasion la face de son propre secret — il continue infatigablement à observer, noter, photographier et transmettre en Occident manuscrits en voie de disparition et fleurs uniques, les faisant ainsi échapper aux ravages des guerres qui s’annoncent. Rock devient ainsi « l’homme qui sauva les livres et les plantes », héros d’un roman vrai qu’Irène Frain ressuscite sur le Toit du Monde, dans un récit dont le souffle rappelle Le Nabab et Devi, au coeur d’une réalité si inventive qu’elle ne cesse de surpasser la fiction.

« L’Autre histoire » de Claudie Cachard

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Claudie Cachard
L’Autre histoire
Préface de Maria Torok
207 p. – 16,50 € – 1986

Comment présenter l’autre histoire ?
Texte d’écrivain, texte de psychanalyste ?
La langue de bois, les idées toutes faites appauvrissent et rigidifient trop souvent les écrits psychanalytiques.
Ce livre n’est pas un ouvrage réservé aux professionnels de la psychanalyse. C’est un récit concernant les œuvres de l’inconscient autour des sexes, de la naissance et de la mort. Créations à chacun singulières, mais dont les ancrages communs permettent à tous de les entendre et de les partager.
Une critique de l' »organisation phallique » impulse des mouvements qui ressourcent la théorie et la pratique psychanalytiques dans des terres insolites où se retrouvent, entre autres, les traces de Ferenczi.
L’auteur propose de considérer comme autant d’aventures analytiques les étrangetés fondamentales et familières dans lesquelles se constituent et se maintiennent les vies humaines. Invention et dévoilement, questionnement et liberté psychique sont au cœur même de toute recherche psychanalytique. C’est d’ailleurs cette seule recherche qui lie patient et psychanalyste, s’offrant l’un à l’autre leurs découvertes et leurs créations. Claudie Cachard a choisi d’en transformer le chant, plutôt que la clinique : l’aura plutôt que la science.
Pour Claudie Cachard, la psychanalyse ne peut être que création personnelle et continue. Médecin, psychiatre, psychanalyste sont ses inscriptions de fait sans que s’acceptent, pour autant, les conformités d’école.
Française-hongroise — double appartenance originaire — les deux langues maternelles la situent à la fois là et ailleurs, en quête d’autres histoires et d’autres modes de formulation.

Grande soirée Irène Frain mardi 4 mars, 18 h 30 au 35 rue Jacob !!

L’Espace

Des femmes

Antoinette Fouque

vous invite à rencontrer :

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Irène Frain

« Au royaume des femmes »

(Bibliothèque des Voix, Des femmes)

Mardi 4 mars

à 18 h 30

***

A la Galerie des femmes,

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« Les métamorphoses d’Alice »

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Une exposition de Catherine Lopes-Curval

du 6 mars au 17 mai

de 11 heures à 19 heures

35, rue Jacob

et Impasse des Deux-Anges

75006 Paris

Tél : 01 42 22 60 74

http://www.desfemmes.fr

Mobilisation pour Ingrid Bétancourt, le 1er mars à 14 h 30 – Appel à manifester –

750e523c3ca460a4296e0be0a6b460bc.jpg A chaque combat de femme, l’Alliance des Femmes pour la démocratie, nous sommes présentes. Pour Ingrid Bétancourt, nous sommes inquiètes…

Suite aux nouvelles alarmantes concernant son état de santé et ses conditions de détention, nous demandons au Président colombien Uribe d’accepter de négocier. Nous l’encourageons et soutenons fortement à suivre cette voie pour cette cause humanitaire.

L’Alliance des Femmes pour la Démocratie appelle à la mobilisation pour libérer Ingrid Bétancourt.

Sa Présidente, Antoinette Fouque, vous remercie de signer la pétition que vous trouverez en empruntant le lien suivant http://www.agirpouringrid.com/base/article.php3?id_article=74 et de vous joindre à la grande manifestation de soutien organisée ce samedi 1er mars dès 14 h 30 devant la résidence de l’ambassadeur de Colombie à Paris. (angle rue de Grenelle et rue de Constantine, près des Invalides).

Toute notre reconnaissance anticipée pour diffuser cette information autour de vous.

Site officiel http://www.agirpouringrid.com

Antoinette Fouque citée par Charlotte Rotman (libération du 29.02.08)

Sexualité j’écris ton nom
Pilule, avortement, homosexualité, la révolution sexuelle est en marche et «faire l’amour est la plus merveilleuse façon de parler».
CHARLOTTE ROTMAN
QUOTIDIEN : vendredi 29 février 2008

On est en 1967. Un an avant l’effervescence de mai, c’est déjà la pleine ébullition… hormonale. Sur le campus de Nanterre, les garçons veulent pouvoir se rendre dans les chambres des filles. Le 16 mars, l’association des résidents abolit le règlement intérieur qui prohibe cette libre circulation. L’affaire monte jusqu’au Conseil des ministres.«On leur donne des maîtres, maintenant ils veulent des maîtresses»,maugrée le général De Gaulle. La révolution sexuelle est en marche. Quelques mois plus tard, la pilule est autorisée. Un cycle s’ouvre. Les femmes partent à la découverte de leur corps comme à la conquête de leurs droits.

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On s’est contenté de changer le contenu des contraintes »

Joëlle Brunerie-Kauffmann termine ses études de médecine en 1965. Gynécologue, elle est l’une des pionnières du droit à la contraception. «A vant la pilule, il y avait la méthode Ogino et celle du retrait. Les femmes se débrouillaient.» Certaines se rendent dans l’un des 42 centres du Mouvement français pour le planning familial qui milite pour une «maternité heureuse» et choisie. On y commande des diaphragmes en Angleterre et on y forme les (rares) médecins militants. Dans une consultation, gérée par la Mnef, Joëlle Brunerie, elle, «bricole dans l’illégalité». Jusqu’à ce que «la société reconnaisse officiellement aux femmes le droit de faire l’amour». Sans peur au ventre.

Conquête. C’est l’Assemblée nationale qui va leur octroyer ce droit. Grâce à une proposition de loi du député gaulliste Lucien Neuwirth (UDR) qui, dit-il, va transformer «les conditions d’existence de millions de couples». «J’ai reçu de nombreuses lettres de femmes retraçant leurs drames lamentables, la recherche d’un médecin « compréhensif », puis, au fil des jours, l’affolement, les demandes pour obtenir une « bonne adresse » et, finalement, l’avortement clandestin chez une matrone qui faisait payer cher ses « services »», explique-t-il lors du débat parlementaire. A l’époque, l’Institut national d’études démographiques (Ined) estime qu’il y a 300 000 avortements clandestins par an. Les opposants comme Jacques Hébert (lui aussi UDR) s’emportent, évoquant une modification «du patrimoine héréditaire de l’espèce» et «une flambée inouïe d’érotisme». La loi sur la contraception est votée en décembre 1967. Première conquête de la liberté sexuelle.

«Pour la première fois, les femmes avaient le droit de dire qu’elles ne voulaient pas d’enfants ou pas tout de suite,se souvient Joëlle Brunerie. Ça a été un raz de marée de bonheur.»Et de baise.«Il y avait une liberté sexuelle, réelle, psychique, libidinale, conquise»,s’enthousiasme Antoinette Fouque, figure du féminisme.«A la Sorbonne, on dormait les uns sur les autres», se souvient un témoin. Les uns avec les autres. Les mots sur les murs invitent à «jouir sans entraves».On prône l’amour libre. On part à la découverte des écrits de Sade, publiés par Pauvert. Dans la foulée, les femmes se retrouvent… entre elles. A Vincennes, quelques intellectuelles organisent des rencontres non mixtes.«En AG, les femmes ne parlaient pas», se souvient Antoinette Fouque. Là, «sans oreille d’hommes», la parole se répand. «Le désir des femmes aussi, a circulé hors du contrôle et du mode de jouissance des hommes.»

«Orgasme final». Deux ans après 68, le Mouvement de libération des femmes (MLF) ira déposer une gerbe en l’honneur de«la femme du soldat inconnu». Dans son sillage, le Front homosexuel d’action révolutionnaire (Fhar), mené par Guy Hocquenghem et Françoise d’Eaubonne, voit le jour. Son acte fondateur est l’irruption salle Pleyel, à l’émission de Ménie Grégoire sur RTL consacrée à l’homosexualité, «ce douloureux problème». «C’est l’orgasme final. Couchons-nous et demain les gouines et les pédales seront le genre humain», chantent les homos.

Le 20 novembre 1971, pour la première fois, le MLF appelle à une manifestation à Paris : «Travail, famille, patrie, y en a marre. Contraception, avortement libres et gratuits.» A l’église Saint-Ambroise, le cortège veut «libérer la mariée», quand les cloches sonnent. Petit à petit, les corps se dénudent. Après la minijupe (lancée par l’Anglaise Mary Quant en 1965), le short fait son apparition dans la rue. Les seins s’exposent pour la première fois à la piscine Molitor, à Paris. Le désir s’affiche.

«Apprenons à faire l’amour, car c’est là le chemin du bonheur. C’est la plus merveilleuse façon de parler et de se connaître», conseille aux lycéens le docteur Carpentier, après l’exclusion en 1972 de deux élèves du lycée de Corbeil-Essonnes qui s’étaient embrassés sur la bouche. Cette même année, le premier rapport sur le comportement sexuel des Français est un événement et la courbe des mariages amorce sa chute. Le 3 janvier, la loi reconnaît que «l’enfant naturel a en général les mêmes droits et les mêmes devoirs que l’enfant légitime dans ses rapports avec ses père et mère».

Les 13 et 14 mai 1972, se tiennent les journées de «dénonciation des crimes contre la femme» à la Mutualité, à Paris. Les murs sont couverts de slogans : «C’est nous qui portons, accouchons, avortons. C’est nous qui risquons notre vie. C’est nous qui nourrissons, qui lavons, qui veillons. Et pourtant c’est pas nous qui décidons, nous qui parlons.»L’entrée est gratuite pour les femmes, c’est 5 francs pour les hommes. Pour la première fois, on montre un avortement selon la méthode de l’aspiration (la méthode de Karman).

«Jugez-nous !». Le 11 octobre 1972, à Bobigny, s’ouvre le procès de Marie-Claire Chevalier, 16 ans, violée par un camarade de classe et jugée pour avoir avorté. Son avocate Gisèle Halimi (fondatrice de Choisir la cause des femmes) accuse la loi, «objectivement mauvaise, immorale et caduque».A la barre, Simone Iff, vice-présidente du planning familial, les actrices Françoise Fabian et Delphine Seyrig disent avoir eu recours à l’avortement. Dehors, les manifestantes clament : «Nous avons avorté, jugez-nous !» Marie-Claire est relaxée.

De fait, de plus en plus de médecins et de militants, au Mlac (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception), pratiquent des avortements. Il faut légiférer. Le 26 novembre 1974, face aux députés (presque exclusivement hommes), Simone Veil défend son projet de loi. Ce texte prévoit que «la femme enceinte que son état place dans une situation de détresse peut demander à un médecin l’interruption de sa grossesse» avant la fin de la dixième semaine. Le débat est d’une violence inouïe. On entend : «L’avortement, c’est un génocide légal.» Le 29 novembre 1974, le projet de loi est adopté à 3 h 40 du matin.

Après le succès du Dernier Tango à Paris et de Gorge profonde, sortis en 1972, les Valseuses de Bertrand Blier font un tabac (4 millions de spectateurs en six mois). Et Emmanuelle de Just Jaeckin, d’abord interdit par le gouvernement Pompidou pour «manque de respect envers le corps humain», fait 16 000 entrées le jour de sa sortie. Le Monde s’interroge : «Le sexe a-t-il remplacé la religion comme opium du peuple ?»

Tendre sorcière par Anne delabre (sur Thérèse Clerc, dans Le Nouvel Obs du 21.02.08)

danielle et thérèse.JPGDU JEUDI 21 Février 2008

À la Une < Paris Obs < Thérèse Clerc : Tendre sorcière

Qui va là ?
Thérèse Clerc : Tendre sorcière
Montreuil, sa ville de coeur, doit à cette féministe de 80 ans une Maison des Femmes et bientôt un anti-lieu de retraite, la Maison des Babayagas, héroïnes de contes russes.

Femme au foyer, mère de 4 enfants, c’est à 40 ans, après son divorce, que Thérèse Clerc (1) rejoint le mouvement féministe. Et c’est par une de ses amies, chez qui se tenaient les premières réunions du Mouvement pour la libération de l’avortement et de la contraception (Mlac), qu’elle débarque à Montreuil, rue Hoche. C’était en 1974. Avant, elle habitait dans un vaste appartement à Paris, boulevard de Ménilmontant. Et encore avant, juste après la guerre, dans un tout petit logement boulevard de Charonne, avec «des toilettes, pour 32 personnes, sur le palier». De cette époque, elle garde le souvenir de l’église du 179 rue de Charonne : «J’y ai fait ma conscience politique. J’y ai appris Marx», sourit-elle en ajoutant : «C’était un christianisme qui méritait vraiment son nom !». Bien loin du christianisme de sa famille, avec un père Croix-de-Feu…
En fouillant plus loin encore dans la mémoire de son enfance à Bagnolet, elle se souvient des voisins communistes qui, en 1936, adoptent deux orphelins de la guerre d’Espagne. «Ce qu’ils ont fait, nous ne l’aurions pas fait», lui dira sa mère. Même scénario durant l’Occupation quand la voisine de la rue Ramey (18e) recueille un enfant juif.

Aujourd’hui Thérèse Clerc ne quitte plus Montreuil dont elle apprécie «une culture qui n’est pas de consommation, avec des espaces de réflexion et tous les soirs une ou deux sorties possibles». Certes, en 34 ans, beaucoup de choses ont changé : la petite épicerie du quartier, «lieu où l’on cause», a été remplacée par un cabinet d’architectes. Les cités sont reléguées «tout là-haut, dans un coin où ça ne gêne pas», tandis que les pavillons bobos sont en centre-ville. Subsistent malgré tout des lieux de rencontres, de mélange. A la Croix-de-Chavaux, par exemple. Le dimanche matin, «tout le monde se retrouve» au Bistrot du Marché après avoir fait ses courses.
Figure locale et actrice de la ville, Thérèse regarde tout ça avec recul. Sa préoccupation aujourd’hui est de voir aboutir son projet de Maison des Babayagas, du nom des sorcières des contes russes. Une «anti-maison de retraite» autogérée et écologique. Son financement n’est toujours pas bouclé alors que la première pierre doit être posée en mars. «L’utopie est la fille du rêve.»

(1) «Thérèse Clerc, Antigone aux cheveux blancs», de Danielle Michel-Chich, Editions des Femmes, 14 Euros.

Ses lieux

J’aime…
Mon cinéma
«Je fais partie des Amis du Méliès, je le défends contre les attaques d’UGC et MK2. Nous sommes même allés jeter des tombereaux de pop-corn en bas de l’escalier de l’UGC Bercy !»
– Le Georges-Méliès, centre commercial de la Croix-de-Chavaux, Montreuil; 01-48-58-90-13.

Mon église
«J’apprécie cette église du XIIe qui a vécu le baptême de Charles V, même si je n’y vais jamais. Je préfère aller au Centre civique d’éducation religieuse, qui organise des conférences intéressantes.»
– Eglise Saint-Pierre-Saint-Paul, 2, rue de Romainville, Montreuil (93).

L’Orient culinaire
«Ce n’est pas un restaurant turc selon Lunifer, la femme qui le tient, mais de la cuisine ottomane, succulente.»
– Le Gramophone, 1, rue Pépin, Montreuil; 01-49-88-74-56

Je n’aime pas…
L’intégrisme
«Je déteste les restaurants intégristes de Montreuil qui ne servent pas d’alcool, où il y a très peu de femmes, et où celles-ci sont toutes voilées…»

Anne Delabre
Paris Obs