Belgique : Bernard Delattre fait le point sur la Gestation pour autrui (www.lalibre.be, 06.01.10)

gpaa.jpgFrance – Mères porteuses : un obstacle après l’autre

Par Bernard Delattre – Mis en ligne le 06/01/2010

Enième mise en garde contre la légalisation de la gestation pour autrui. Elle émane cette fois de l’Agence de biomédecine. Les partis sont embarrassés.

Correspondant permanent à Paris
 
Tolérée dans les années 80 puis interdite par la loi de 1994 sur le respect du corps humain, la gestation pour autrui (GPA) pourrait bien, en France, être le grand débat éthique de l’année 2010. Un nouvel avis, en tout cas, vient de tomber dans ce dossier délicat, que les politiques tardent à trancher. Alors que, en attendant, 300 à 400 Français recourent chaque année à des mères porteuses. Soit clandestinement en France, soit en se rendant dans les pays étrangers où cette gestation est autorisée – alors qu’elle est passible d’un an de prison et de 15000 euros d’amende dans l’Hexagone.
 
Cette nouvelle pierre dans le jardin des opposants à la GPA, elle vient d’être jetée par l’Agence de la biomédecine. C’est cet établissement public, agissant notamment dans les domaines de la procréation et de l’embryologie, qui serait amené à encadrer l’activité des mères porteuses si ces dernières étaient un jour reconnues en France. Mais, dans un avis divulgué par le journal catholique « La Croix », cette agence vient de s’exprimer « contre toute modification de la loi ».
 
Selon elle, des « risques d’iniquité » découleront forcément de la définition, « malaisée », de l’infertilité utérine. Il sera « difficile » d’établir des critères toujours incontestables pour l’appréciation des motivations des gestatrices et des parents d’intention. Il ne sera pas simple de fixer « les prérogatives et devoirs des professionnels (de santé) face à des situations de conflit au cours de la grossesse ou de l’accouchement ». Les risques de litiges juridiques seront nombreux. Le législateur n’est donc pas au bout de ses peines s’il veut « rendre applicable dans des conditions éthiques » la GPA. Mieux vaut, dès lors, ne pas se lancer dans ce chantier-là.
 
Ces derniers temps, déjà, quantité d’obstacles sont venus se mettre en travers de la route des partisans de la reconnaissance des mères porteuses.
 
L’Académie de médecine a jugé que ce ne serait « pas un progrès scientifique ». L’Eglise catholique et des associations familiales sont montées au créneau. Le Conseil d’Etat s’est dit défavorable à la légalisation du prêt d’utérus. La jurisprudence française, après avoir oscillé ces dernières années, a fini par trancher en défaveur des mères porteuses : la Cour de cassation a validé l’opposition du parquet à la reconnaissance de bébés nés de la sorte – et donc à l’octroi à ces enfants d’un état civil et de papiers d’identité. Une kyrielle de personnalités de la société civile (de Sylviane Agacinski-Jospin à Marcel Rufo, en passant par Gisèle Halimi, Catherine Dolto ou Boris Cyrulnik) ont pris position contre « l’exploitation des femmes et la promotion du tout génétique ».
 
Mais autant de personnalités (menées par exemple par Elisabeth Badinter, Antoinette Fouque ou Elisabeth Roudinesco) sont de l’avis exactement inverse. Et l’opinion est favorable à la GPA. Selon plusieurs sondages réalisés ces deux dernières années, une majorité de Français approuvent la légalisation des mères porteuses, sont prêts à recourir à cette forme de gestation si elle était autorisée, et trouvent même que les mères porteuses devraient être rémunérées.
 
Résultat de ce gros clivage, la classe politique flotte. Spectaculairement.
En 2008, un groupe de travail du Sénat a prôné la légalisation encadrée (exclusion des couples homosexuels, pas de rémunération de la mère porteuse, etc.) de la GPA. Un groupe de députés a aussitôt fait part de ses réserves. La majorité de droite compte nombre d’opposants résolus à la GPA. Mais la secrétaire d’Etat (UMP) à la Famille, Nadine Morano, veut « un cadre légal, pour limiter les dérives ». Du coup, son parti en est réduit à « considérer qu’il est normal qu’il y ait un débat » sur le sujet. A gauche, si les Verts prônent plutôt la légalisation des mères porteuses, au PS, on trouve autant d’opposants que de partisans. Les premiers redoutent une « marchandisation du corps des femmes ». Les seconds trouvent impératif de mettre fin au « tourisme procréatif » qui envoie à l’étranger – souvent à prix d’or et dans des conditions peu reluisantes – les Français candidats à cette forme de gestation.
 
On n’a donc pas fini d’en parler.

Le site www.purepeople.com s’intéresse à Eve Ensler (08.01.10)

enslerr.jpgL’auteure des Monologues du vagin est… la mère adoptive du héros d’une série télé ! Lequel ?

News publiée Le Vendredi 8 Janvier 2010 à 19:48
 
 Après avoir dévoilé Les Monologues du vagin, pièce qui se joue sur les scènes françaises depuis dix ans avec une multitude de stars telles que Jenifer ou encore Rachida Brakni, l’auteure américaine Eve Ensler revient avec un recueil de textes qui dénonce les violences familiales et sexuelles à travers le monde, Des mots pour agir (aux éditoins Des Femmes-Antoinette Fouque). Madame Figaro a eu l’occasion d’interroger l’écrivain sur ses combats et celle-ci se confie sur sa vie privée.

« J’ai adopté mon fils [l’acteur Dylan McDermott] quand il avait 15 ans ; moi j’en avais 23 ans. J’ai épousé son père. La mère de cet adolescent avait été tuée quand il avait 5 ans. Nous avions huit ans de différence, et j’ai voulu qu’il ait une mère pour la vie. Je l’ai adopté dans les règles. C’est aujourd’hui un superbe acteur et un homme magnifique. »

C’est d’ailleurs elle qui l’a poussé dans la carrière théâtrale, ce qui a sans doute contribué à ce qu’il devienne ensuite l’un des membres incontournables de la série The Practice ! Sensible aux luttes de sa mère, il est fier de ses combats. Divorcé de Shiva Afshar Rose, Dylan est le père de Colette (13 ans), et Charlotte Rose (4 ans). Eve ajoute dans son entretien : « Je suis grand-mère de deux petites-filles merveilleuses. »

Son fils a 48 ans, elle a 56 ans. Cela paraît surprenant mais finalement, elle a réussi à tout faire pour que la mort de sa mère biologique ne brise pas sa vie. Pour l’artiste, son combat est personnel et universel.

Les livres audio ont le vent en poupe dans le magazine Challenges. Merci à Agnès Séverin (07.01.10)

affouque.jpgLes livres audio dans le magazine Challenges du 7 janvier 2010 – Article d’Agnès Séverin rendant hommage aux éditions Des femmes pour les avoir créés.

Difficile de faire la différence en librairie. Papier ou audio, Un roman français, le dernier ouvrage de Frédéric Beigbeder, affiche la même couverture, le même format. Cet automne, le timing a été idéal : la version sonore est sortie alors que le trublion des lettres françaises recevait le prix Renaudot. Point de hasard. Né il y a deux ans dans le giron de trois poids lourds de l’édition, Audiolib a dépoussiéré l’image du livre parlé.
«Nous programmons des sorties les plus rapprochées possibles», note Valérie Lévy-Soussan, directrice d’Audiolib, qui a contribué à faire bondir le marché du livre audio de 35% en 2008. Quelques mois plus tard, Flammarion lui emboîtait le pas avec sa collection «Le livre lu», faisant définitivement sortir le genre du ghetto des personnes âgées et des non-voyants. La Mécanique du coeur, de Mathias Malzieu – leader du groupe de rock Dionysos -, ou Jour de souffrance, de Catherine Millet : ses titres montrent que la cible a changé. Les 18-25 ans et les actifs sont dans la ligne de mire, femmes en tête.
Car les livres audio s’écoutent en faisant autre chose : conduire, regarder par la fenêtre du train, le hublot de l’avion… ou repasser. L’occasion pour les gros lecteurs d’écouter sans complexes polars, thrillers et nouveautés de la rentrée. «Es les achètent pour redécouvrir des oeuvres déjà lues», précise Hélène Lotito, coordinatrice aux Editions Thélème, connues pour ses intégrales de Marcel Proust en 111 CD ou de Charles Baudelaire.
Le choix des comédiens pour la «mise en lecture» fait l’objet de castings méticuleux. Les éditions Des femmes ont ainsi accompli un véritable travail de fourmi depuis les années 1970. Le résultat est souvent un pur enchantement. «Le livre audio s’adresse à un public plutôt intello, qui lit des livres et, par ailleurs, dispose d’un certain pouvoir d’achat», confirme Patrick Frémeaux, président des éditions Frémeaux & Associés. «Je suis très surpris du budget consacré à la culture.» Cet autre pionnier, lui, fait vibrer les oreilles du public avec de grands moments du patrimoine sonore vendus dans le monde entier. Fidèle à cette mission, le petit éditeur caracole à 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. Mais son best- seller a atteint 600 000 CD vendus… avec de la philo : Contre-Histoire de la philosophie, de Michel Onfray.

Constatant la bonne santé du livre audio aux Etats-Unis (10% du marché du livre) et en Allemagne (7%), les grandes maisons ont flairé la bonne affaire. Gallimard, premier à se lancer dans l’exploitation sonore de son fonds en 2004, en a pourtant été pour ses frais. Cinq ans après, la France plafonne encore à 0,5%, avec 15 millions de chiffre d’affaires en sortie caisse. En version audio, le succès se mesure plutôt en dizaines de milliers d’exemplaires. Comme pour Harry Potter, Marc Lévy ou Anna Gavalda. «En France, la culture de l’objet livre est plus forte que dans les pays anglo-saxons», explique Paule du Bouchet, directrice de la collection «Ecoutez lire». Et de tempérer : «Nous sommes encore dans une période de transition.» Le téléchargement de livres en MP3 pourrait changer la donne. Des sites comme Audible, Numilog et Livraphone sont en embuscade.

Sélection

Eclectique
La Jeune Fille à la perle
, de Tracy Chevalier,
lu par Isabelle Carré
Depuis cinq ans, Gallimard exploite son fonds en version sonore. Grands classiques et titres à succès récents alternent, privilégiant la qualité d’écriture. Une offre de téléchargement vient d’être lancée.
Prix : 15 euros (entre 15 et 32 euros les autres)
Editeur : Gallimard, collection « Ecoutez lire ».
Autres auteurs : Muriel Barbery, Nicolas Fargues, Patrick Modiano, Marguerite Yourcenar, Anna Gavalda, Marc Lévy, Franz Kafka, Albert Camus, Biaise Cendrars…

Grand public
Le Voyage d’hiver, d’Amélie Nothomb,
lu par Thibault de Montalembert
Lancée il y a un an par Hachette Livre, Albin Michel et France Loisirs, cette collection mise sur les nouveautés romanesques, best-sellers et polars en tête. La bonne idée : reprendre la couverture, et le format, de l’édition papier.
Prix : 16 euros (entre 15 et 23 euros les autres titres)
Editeur : Audiolib.
Autres auteurs : Stieg Larsson, Douglas Kennedy, Jacques Attali, Erik Orsenna, Jean-Christophe Grange, Jean Teulé, lain Levison, Stefan Zweig, Haruki Murakami, David Lodge…

Classique
A la recherche du temps perdu, de Marcel Proust,
lu par André Dussolier, Lambert Wilson, Denis Podalydès…

Depuis vingt ans, les éditions Thélème enregistrent les classiques avec des grandes voix connues et des comédiens du Français, et publient des coffrets d’oeuvres intégrales.
Prix : 365 euros (entre 15 et 29,70 euros le roman)
Editeur : Theleme.
Autres auteurs : Charles Baudelaire, Alexandre Dumas, Jean Giono, Fedor Dostoïevski, Stefan Zweig, Agatha Christie, James Ellroy, Fred Vargas…

Historique
Contre-Histoire de la philosophie, de Michel Onfray, lu par l’auteur

Ce pionnier de l’édition sonore exploite, depuis une vingtaine d’années, des documents d’archives radiophoniques, des cours, discours politiques et entretiens historiques. Aussi des classiques lus par des comédiens.
Prix : 79,99 euros (entre 19,99 et 29,90 euros les autres titres)
Editeur : Frémeaux & Associés.
Autres auteurs : Pierre Mendès France, Marguerite Duras, François Mitterrand, Françoise Dolto, Marcel Pagnol, Jean de La Fontaine, Victor Hugo…

Pédagogique
L’Infini, de Jean-Pierre Luminet, lu par l’auteur
Lancé en 2001 par un ancien banquier d’affaires désireux de satisfaire sa curiosité, cet éditeur audio propose une cinquantaine d’inédits de vingt à quatre-vingts minutes dans les domaines de l’histoire, de la géopolitique et de la science.
Prix : 9,90 euros (entre 4,90 et 14,90 euros les autres titres)
Editeur : De vive voix.
Autres auteurs : Michel Winock, Hubert Védrine, Alexandre Adler, Hubert Reeves, Claude Cohen-Tannoudji, Jean-Claude Carrière…

 
ENNUYEE
Marie-Béatrice Lalle
mand, PDG de Mazagan Beach Resort.

« Le débit est beaucoup trop lent pour moi »

– « J’ai fait l’expérience du livre audio avec un Sherlock Holmes, je me suis endormie. Le débit est beaucoup trop lent pour moi. J’avais commencé à télécharger des livres sur mon iPod en prévision d’un voyage en avion, mais j’ai laissé tomber, car je lis très vite. J’ai cependant gardé le souvenir du Petit Prince lu par Gérard Philipe : la plus belle chose que j’aie jamais entendue. La modulation de la voix par un comédien n’est pas quelque chose qui gênerait ma lecture, au contraire. Si les nouveaux enregistrements sont à la hauteur de celui de Gérard Philipe, je changerai peut-être d’avis. »

 
ENVOUTE
Didier Sandre, Comédien, à l’affiche de RER, au Théâtre de la Tempête, en Février.

« Le comédien y apporte un charme musical » – «J’écoute de temps en temps en voiture les enregistrements faits par des collègues. Je prends plaisir à écouter le grain d’une voix comme celle d’André Dussolier. Quand j’écoute Proust, j’ai l’impression qu’il est à côté… La lecture par un comédien apporte un charme musical. C’est toujours une interprétation. Le comédien exprime son rapport au texte, avec une personnalité et une sensibilité. Il faut mettre de soi dans la lecture, que l’on retrouve l’écho de soi. C’est pourquoi je n’apprécie pas les lectures de bénévoles, avec une diction neutre.»

Agnès Séverin

Lectures particulières

Au Canada ! Yves Gauthier signe un joli papier sur Antoinette Fouque (site www.infoculture.ca, 07.01.10)

Sur le site www.Infoculture.ca http://www.infoculture.ca/?page=6&view=2&numero=12902

afouque.jpgANTOINETTE FOUQUE
Entretiens avec Christophe Bourseiller

2010-01-07

Les entretiens faits par Christophe Bourseiller avec Antoinette Fouque n’ont rien de banal. Le résultat, sous forme de livre, permet aux lecteurs de découvrir une femme à l’intelligence vive, aux idées novatrices et au besoin irrépressible de les traduire en actions structurantes.

Cofondatrice du MLF en 1968, psychanalyste, députée européenne et éditrice, Antoinette Fouque a dédié sa vie tout entière à la condition féminine… créatrice des «Editions des Femmes», cette femme de renommée internationale dévoile sa perception de la condition féminine. « Notre MLF voulait la révolution culturelle et la révolution sexuelle » nous dit Antoinette Fouque.

Elle a été de tous les combats pour la femme depuis les derniers quarante ans. Mentionnons ses luttes contre l’excision, pour le droit à l’avortement, contre la violence conjugale ou la liberté d’expression. Antoinette Fouque croit fermement et est intimement persuadée que les femmes sont le principal moteur pour faire avancer la justice et la démocratie dans le monde.

La femme, cette créatrice de vie humaine, possède des valeurs intrinsèques qui lui sont propres. C’est pourquoi elle a souhaité dès le début de sa réflexion joindre la psychanalyse à la politique. Car selon Antoinette Fouque, il faut bien se connaître avant de revendiquer des changements qui nous concernent. Elle place la procréation au centre de tout. Cette revendication ne laisse personne indifférent. « Le XXI ème siècle sera génital ou ne sera pas ».

Cofondatrice du Mouvement de Libération des Femmes, pionnière d’un certain « féminisme », Antoinette Fouque est aujourd’hui une théoricienne inclassable. On sait que le mouvement des femmes se divise depuis l’origine en deux branches. La première privilégie le social et milite pour les droits des femmes. La seconde est plus philosophique. Elle s’interroge : qu’est-ce qu’une femme ? C’est tout le travail d’Antoinette Fouque. En quoi consiste l’être-femme ? Très critique à l’égard du féminisme, Antoinette Fouque place notamment la maternité au cœur de la féminité et en tire toutes les conséquences même les plus anticonformistes.

Voilà une lecture qui fera du bien à tous ceux et celles qui profiteront de l’occasion pour mieux connaître cette femme d’entre les femmes, une géante parmi les géants. À lire absolument.

www.bourin-editeur.fr

Par Yves Gauthier

Rayhana, manifestation samedi 16 janvier à 14h30.

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Alliance des Femmes pour la Démocratie

Présidente : Antoinette Fouque

 

Communiqué du 15 janvier 2010

 

 

Appel au rassemblement pour Rayhana

 

 

L’Alliance des Femmes pour la Démocratie exprime sa profonde solidarité avec  l’auteure et comédienne franco algérienne Rayhana.

Dans sa dernière pièce, neuf femmes d’âge et de conditions différentes témoignent de la violence politique, sociale et sexuelle en Algérie à la fin des « années noires ».

Alors qu’elle se rendait à la Maison des Métallos pour jouer cette pièce, le 12 janvier, plusieurs agresseurs l’ont insultée, aspergée d’essence et ont tenté de la brûler vive. Le soir même, sans se laisser intimider, elle est remontée sur la scène. Nous admirons son courage.

 

Cette nouvelle agression physique et verbale est une violence politique intolérable contre les femmes qui affirment leur liberté et se battent pour leurs droits.

 

Femmes d’ici et d’ailleurs, toutes solidaires !

 

Avec de nombreuses associations de femmes nous appelons toutes les forces démocratiques et laïques, à se rassembler en solidarité avec Rayhana et avec toutes les femmes menacées parce qu’elles sont en première ligne des combats pour nos libertés.

 

Samedi 16 janvier à 14h30, devant la Maison des Métallos,

94, rue Jean-Pierre Timbaud à Paris 11ème

 

Contact presse : Guilaine Depis

Tel : 06 84 36 31 85

 

AFD: www.alliancedesfemmes.fr

E-mail:alliance.des.femmes@orange.fr

Tel: 01 42 60 22 68

Madame Figaro aime autant que nous Eve Ensler, youpi :o) (interview du 9 janvier 2010 par Marie-Christine Deprund)

EVE ENSLER, « SEUL LE THEÂTRE PEUT CHANGER LE MONDE »

eve-ensler.jpgLe succès planétaire des Monologues du vagin permet à cette auteure de soutenir les femmes en détresse. Aujourd’hui, Des mots pour agir, le recueil de textes qu’elle publie (1), dénonce les violences familiales et sexuelles à travers le monde. Retour en six mots-clés sur le parcours de cette infatigable militante.

Paru le 09.01.2010 , par Marie-Christine Deprund

Frange noire sur des yeux rieurs, Eve Ensler est à la fois sombre et lumineuse. Elle nous a donné rendez-vous dans l’île Saint-Louis, à deux pas du nouvel appartement où cette globe-trotteuse de la condition des femmes aime trouver refuge. Voilà bientôt dix ans que l’on peut écouter dans les théâtres de la capitale ces variations autour de la sexualité féminine, recueillies après quelque deux cents interviews de femmes, et lues sur scène tour à tour par Fanny Cottençon, Rachida Brakni, Marilou Berry, Bernadette Lafont ou Sara Giraudeau ; en écho aux Jane Fonda, Cate Blanchett et autre Winona Ryder, qui, à New York, ont égrené le même texte. À chaque fois, les recettes des représentations – 50 millions de dollars à ce jour – financent des actions de soutien aux femmes en détresse. On savait Eve Ensler acérée, audacieuse et drôle. On la découvre passionnée, généreuse, plus que jamais prête à en découdre.

SUCCÈS
« Les Monologues du vagin ont été traduits en cinquante langues, et joués dans cent trente pays. Jamais je n’avais imaginé un tel succès. Pourquoi cet engouement ? Sans doute parce que la pièce dit à voix haute ce que les femmes pensent, mais n’avaient pas osé dire. Au début, j’ai joué la pièce dans un petit théâtre de New York. Par la suite, de temps en temps, je remontais sur scène. Beaucoup de femmes venaient me voir et me disaient : “Je vais vous raconter mon histoire.” Je pensais qu’elles allaient me confier leur plaisir sexuel… Pas du tout ! Elles parlaient d’inceste, de viol, de sévices physiques. Voilà pourquoi de ces confessions j’ai tiré un nouveau texte. Dans le même temps, une autre pièce, The Good Body (« Un corps parfait », NDLR), est en train de parcourir les scènes du monde entier. Elle parle des femmes qui sont obligées de changer leur apparence pour s’adapter à leur culture. Ici avec le Botox ou les régimes, au Pakistan avec la burqa. Cette pièce sera bientôt montée en France. »

ENFANCE
« Je suis le pur produit de mon enfance dévastée. Vue de l’extérieur, ma famille américaine était un modèle de respectabilité. À l’intérieur, c’était un enfer, tenu par un père violent et incestueux. Petite, je me haïssais. À l’adolescence, j’ai noyé mon mal de vivre dans l’alcool et la sexualité débridée. Je voulais mourir. Par chance, j’ai rencontré des gens qui m’ont aidée. Dès que j’ai su que je survivrais à ce que j’avais subi, je me suis rapprochée de femmes qui avaient vécu la même chose que moi. J’avais besoin de cette solidarité. »

Ensler_couv.JPGFÉMINISME
« J’ai rejoint le féminisme aux États-Unis dans les années 70, et c’est comme si une la fenêtre s’était ouverte. J’ai compris que je pouvais être maîtresse de mon destin, libre et active. Le féminisme réellement m’a sauvé la vie. »

HOMMES
La violence faite aux femmes détruit aussi la vie de leurs fils, de leurs frères, de leurs pères, de leurs maris. J’ai adopté mon fils (l’acteur Dylan McDermott, NDLR) quand il avait 15 ans ; moi, j’en avais 23. J’ai épousé son père. La mère de cet adolescent avait été assassinée quand il avait 5 ans. Nous avions huit ans de différence, et j’ai voulu qu’il ait une mère pour la vie. Je l’ai adopté dans les règles. C’est aujourd’hui un superbe acteur et un homme magnifique, je l’adore ! Et je suis grand-mère de deux petites-filles merveilleuses. Je crois que mon fils a toujours été fier de mon combat. Tous les hommes sont concernés par cette lutte contre la violence, c’est pourquoi ils sont de plus en plus nombreux à rejoindre notre cause, et j’en suis très heureuse. Je crois que dans l’avenir, les mouvements féministes seront mixtes. »

THÉÂTRE
« Je crois que seul le théâtre peut réellement changer le monde, et mettre fin aux violences. La politique, c’est fini. J’ai commencé à écrire quand j’avais 10 ans. Je tenais un journal que je retrouvais chaque fois que mon père m’avait agressée. L’écriture est devenue une part de moi-même. J’ai choisi le théâtre parce que c’est un lieu fédérateur, un des derniers lieux révolutionnaires. Il transmet, il insuffle de l’énergie. Brecht, Pinter, Tennessee Williams ont changé notre conscience. À chaque représentation des Monologues, j’ai vu les spectateurs indiens, anglais ou américains rire et pleurer aux mêmes passages du texte. Je les ai vus boire les paroles des femmes et se transformer. En 1998, j’ai organisé une lecture des Monologues réunissant des comédiennes très connues comme Glenn Close, Whoopi Goldberg, Susan Sarandon… Et c’est le jour de cette première que nous avons lancé V-Day (sur www.vday.org). »

V-DAY
« V comme victoire sur la violence, Saint-Valentin, vagin, volupté… Partout dans le monde, des femmes ont répondu à l’appel, et à une vitesse grand V ! Le mouvement est entièrement financé par les représentations des pièces. Grâce aux 5 à 6 millions de dollars collectés chaque année, nous faisons vivre des safe houses, des maisons où peuvent se réfugier des petites filles et des femmes victimes de violences. Il en existe deux au Kenya, deux en Haïti, une au Caire, une au Pakistan, deux en Irak. Nous ouvrons actuellement une très grande Maison de la joie au Congo, où la situation des femmes est la pire au monde. Nous assurons l’éducation des résidentes jusqu’à ce qu’elles puissent voler de leurs propres ailes. »

(1) Codirigé par Mollie Doyle, aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque.

Lecture de son roman « L’effacée » par Daniel Mesguich, mardi 12 janvier à 18h30, à l’Espace des Femmes-Antoinette Fouque

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Mardi 12 janvier à 18h30, Antoinette Fouque vous invite 35 rue Jacob à une rencontre-dédicace avec Daniel Mesguich qui nous présentera par une lecture son dernier roman, L’effacée, paru chez Plon en septembre 2009.

Pourquoi K. Hell dit-il : « je vais encore mourir » ?
Qu’est-ce que ce blanc, ce blanc partout, autour d’Ellen ?
Qui est celui qui la suit alors qu’elle marche vers la mer ?
À quoi rime la barque en papier qu’Hervé dépose sur une flaque pour lui parler ?
Pourquoi Ellen écrit-elle le mot FAC sur son manuscrit ?
Qui aime Ellen ?

Entre quête et errance, le lecteur est entraîné sur les traces du mystérieux K. Hell, que poursuit Ellen dont la passion, les pensées folles, les rêves et les cauchemars traversent ce roman de la création.

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Metteur en scène, théoricien du théâtre, comédien, directeur du Conservatoire National d’Art dramatique de Paris, Daniel Mesguich révèle, avec « L’effacée », qu’il a une corde de plus à son arc. Dans ce premier roman à clefs, il explore la naissance du roman par l’itinéraire d’Ellen, à la recherche d’un mystérieux metteur en scène, K.Hell.

Truffé de références, de jeux de miroirs et de mots, de résonances et métaphores, Daniel Mesguich sonde l’essence de la littérature.

Pourquoi écrire un roman et pas du théâtre ?

Je ne voulais pas écrire un roman avec des personnages en chair et en os. Il y a des structures, des lignes, des forces dans la langue et c’est cela qui m’intéresse. J’ai voulu commencer par le signifié, les mots. C’est une histoire de lettres en réalité, de lettres qui s’effacent. J’ai souhaité être au plus près de l’aube de l’écriture d’un roman.

Dans “L’effacée”, tout est illusion… Comme au théâtre ?

Je suis un amoureux de Shakespeare. Dans les comédies, il n’y avait que des acteurs et pas d’actrices, or, il y a parfois des personnages féminins qui se déguisent en hommes. Que regardaient les spectateurs du théâtre du Globe ? Un homme déguisé en femme, déguisée en homme ! Ce sont les spectateurs qui imaginaient. C’est ce qui se passe dans ce roman, K.Hell disparaît, avec Hamlet qui file tout au long du livre. D’abord, une femme amoureuse de lui part à sa recherche dans les rues de Marseille en laissant libre court à sa rêverie. Puis on se rend compte qu’elle a tout écrit et que K. Hell n’a peut être jamais existé, un peu plus tard, on comprend qu’Ellen n’a jamais quitté la clinique parce qu’elle s’était, comme une Ophelia, noyée. Enfin, on apprend qu’elle n’existe pas et que c’était son ami Hervé qui a tout inventé puis les lettres s’effacent et c’est donc K.Hell qui a tout écrit. « L’effacée » est l’histoire d’un auteur qui explore l’acte d’écrire un roman.

Peut-on dresser des ponts entre la littérature et le théâtre ? Et pourquoi cette symbolique permanente de la blancheur ?

Le théâtre est fait de littérature. L’absence de texte n’existe pas, même dans le théâtre sans texte. Le roman, quant à lui, n’a pas besoin qu’on l’incarne. Il se suffit à lui-même. La blancheur, c’est la page blanche. J’ai voulu raconter de manière métaphorique ce qui m’arrivait : j’avais à écrire un roman. Il y a aussi une histoire du noir. Au fond, c’est du noir sur du blanc, mais qu’est-ce qu’un livre sinon du noir sur du blanc ? Ce livre se raconte lui-même.

Christelle Guibert interviewe Antoinette Fouque sur le masculinisme (Ouest-France, 5 janvier 2010)

 Ouest-France (5 janvier 2010) Le masculinisme, ou la revanche de la ‘virilité’ mardi 05 janvier 2010

mec.JPGAprès des années de lutte pour les droits des femmes, la prochaine décennie verra-t-elle exploser le « masculinisme » ? Ce mouvement, né pour promouvoir « la cause des hommes », s’oppose au féminisme et lui reproche d’avoir instauré un « matriarcat déstabilisant ». Il est particulièrement actif aux États-Unis et en Grande-Bretagne, où il est mené par le groupe Fathers for Justice (F4J sur Internet) : des pères qui, au départ, se battaient pour que les gardes d’enfants soient plus égalitairement accordées, en cas de divorce.

Le mouvement est très virulent au Québec. Il a refait parler de lui en décembre, vingt ans après le drame de l’école Polytechnique, à Montréal : quatorze femmes tuées par un homme qui avait hurlé « Je hais les féministes » en tirant. Une journaliste de Radio Canada a révélé qu’un site Internet masculiniste érigeait ce tueur en héros, quelques jours avant la commémoration. Un cas extrême.

En France, le mouvement semble beaucoup moins structuré. Antoinette Fouque, la cofondatrice du MLF, observe cependant l’émergence de « quelques ténors d’un virilisme à la française ».

« Un machisme new age »

Le jour où une femme est devenue pilote de ligne, en 2000, ils ont donné de la voix pour dénoncer la féminisation des professions (La cause des hommes de Patrick Guillot, Vers la féminisation d’Alain Soral), pour reprocher aux mères d’élever leurs fils avec des valeurs trop féminines, et aux sportifs d’adopter une esthétique homosexuelle en posant nus pour un calendrier.

Face à cette « perte du modèle masculin », certains prônent le retour de la virilité. Dont le journaliste Éric Zemmour, auteur d’un livre intitulé Le premier sexe. Il est cité dans le documentaire La domination masculine, sorti à la fin de l’année au cinéma, mais il a contre-attaqué, en indiquant que ses « propos avaient été déformés » par le réalisateur.

Antoinette Fouque analyse l’origine de ce nouvel élan de virilité : « Toute révolution connaît sa contre-révolution. C’est ce que vit le féminisme. L’Américaine Susan Falludi a appelé ce phénomène ‘Backlash’, le retour du bâton. » Selon l’intellectuelle, « il faut absolument barrer la porte à ce machisme new age », puisque l’égalité des sexes est loin d’être acquise : « On n’observe pas de régression, mais un frein à la progression. Je rappelle que les femmes produisent les deux-tiers de la richesse mondiale et n’en possèdent que 2 %. »

Elle demande même d’urgence un « Grenelle mondial des femmes », en 2010.

Christelle GUIBERT.

Bernard Géniès, auteur d’un splendide article sur « Scènes d’enfants » de la photographe Carole Bellaïche pour le supplément SORTIR du Nouvel Obs (24 déc 09 au 6 jan 10)

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LE NOUVEL OBSERVATEUR – SORTIR OBS
 
Jeudi 24 décembre au mercredi 6 janvier 2010
 
Il y a du bonheur dans les photos de Carole Bellaïche. Il y a du bonheur parce qu’il y a des enfants qui font des gâteaux, qui courent vers le bord de la mer, qui plongent dans l’eau miroitante d’une rivière, qui regardent des fleurs. Rien de plus simple. C’est la vie de tous les jours, telle que la mènent les enfants de la photographe. On est loin des clichés de stars réalisés par la photographe – Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Jane Birkin – que l’on retrouve également dans l’expo. Loin, vraiment ? Peut-être pas tant que cela. Car photographier ce n’est pas seulement montrer. C’est aussi dire. Une émotion, un sentiment. Mais ce peut-être également l’amorce d’un récit, l’évocation d’une situation. De fait, les images de Carole Bellaïche apparaissent parfois comme les plans d’un film dont l’action semble un instant suspendue. En couleur ou en noir et blanc, ces photographies sont empreintes d’une douceur qui ne doit rien à la naïveté ou à la mièvrerie. Elles sont, pour reprendre le titre du livre de Catherine Grive qu’elles illustrent, « Ces choses qui font battre le coeur » (Albin Michel). Tout est dit là, dans quelques mots. Bernard Géniès
Des Femmes Espace-Galerie, 35 rue Jacob (6ème), 01.42.22.60.74 www.desfemmes.fr Du lundi au samedi, de 11 h à 19 h. Jusqu’au 31 décembre

Le magazine Photos a aimé l’exposition de Carole Bellaïche (décembre 2009)

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PHOTOS
Déc. 09
Carole Bellaïche – Moments d’enfance
 
Ode à l’enfance et aux joies du quotidien, cette exposition est née d’une rencontre entre l’auteur Catherine Grive et la photographe Carole Bellaïche. La première cherchait une illustratrice pour son livre « Ces choses qui font battre le coeur » (Albin Michel Jeunesse). La seconde a pris prétexte de cette invitation pour capter chez ses enfants une quarantaine d’émotions. Carole Bellaïche, « Scènes d’enfants » Galerie des Editions des Femmes, 35 rue Jacob, Paris 6ème.