Catégorie : Prix de l’Académie Charles-Cros
Modes et travaux aime le CD de Liane Foly aux éditions Des femmes (septembre 2009) – Par Alphonse Guillaume
Buller l’Amour…
(…)
… de la nature
Un chien bougon et une chatte sensuelle dissertent à l’heure de la sieste dans la campagne d’été. C’est Liane Foly qui prête sa voix joueuse à ce texte-lu, où la nature est reine et que Colette a écrit bien avant que nos hommes politiques soient tous « de vrais écolos » ! Ce CD a reçu le prix « Coup de coeur » de l’Académie Charles-Cros.
« Dialogues de bêtes » de Colette, éd. Des femmes, 18 euros, le CD
L’excellente Amélie Rouher a écrit le plus bel article du monde dans Le Magazine des Livres (juin 2009)
Par Amélie Rouher, publié dans Le Magazine des Livres (juin 2009)
Macha Méril, Un jour je suis morte
(PRIX COUP DE COEUR DE L’ACADEMIE CHARLES-CROS 2009)
La mort vous va si bien
Voici une morte qui nous parle du point de vue de la vie. La morte, c’est Macha Méril, comédienne entre toutes bien vivante et d’autant plus proche qu’elle-même se lit. Triple jubilé que d’être l’auteure et l’interprète de sa propre matière. Triple risque aussi. Mais dans l’exercice, la mort est la trouvaille salutaire. Quand on est actrice, ce petit simulacre d’outre tombe a l’intrigant avantage de vous mettre enfin « hors scène ». Etre morte pour « cesser de feindre », est plus qu’une gageure littéraire, c’est le point remarquable qui vous préservera à jamais de la douleur. Ce regard singulier d’actrice sur elle-même vient s’ajouter à la très belle Bibliothèque des voix édité par les Editions des Femmes.
Que l’on se rassure, nulle charge de requiem, nulle pompe prétentieuse aux rythmes de ce récit. Chez Macha Méril, la mort devient une première peau, elle a des audaces de douceur et d’humilité. Grave et légère, jamais solennelle, l’actrice évoque par touches fines et précises quelques faits marquants de sa vie ou de son caractère. Pas d’arrêt sur le Moi, de flagellations complaisantes et narcissiques : Macha Méril se raconte en actrice, toujours traversée par les autres. Quand elle parle d’elle ou, avec une dévotion tendre, de Pasolini c’est pour tourner ses carences, ses vides vers les nôtres. Femme sans enfant, Macha Méril transforme le témoignage de la douleur en un plaidoyer fervent en faveur de la maternité. Etre femme, c’est « être mère aussi ». Une femme sans maternité est « une chimère », « une imitation de femme ». Pour Macha Méril, cette carence d’une vie justifie sa vocation de comédienne dont le ventre vide est un « espace vacant que chaque femme fictive trouve en (elle, Macha).» Le ventre de mère, le ventre de l’actrice, l’antre de la mort sont les trois berceaux qui convergent vers l’aveu tragique d’être vide.
Et pourtant, ce récit de solitude est un art de la joie. Oui, « Méfiez-vous des euphoriques, ils ne sont pas heureux», mais ils sont fervents ! Un jour je suis morte est porté par une femme sincère et passionnée qui sait s’extraire merveilleusement par l’écriture autant que par la lecture des complaisances et des identifications primaires du témoignage. Il y a dans ce point de vue d’outre tombe une exaltation des sens et un hymne à la vie complètement agréables. Que l’on soit ou pas investi des mêmes regrets, en accord ou pas avec ses méditations, on se laisse happer par la ferveur persuasive de Macha Méril ; mieux encore, par sa voix de douceur allègre et obstinée.
Un jour je suis morte de et lu par Macha Méril, 1 CD, 11/09/2008
©Amélie ROUHER pour Le magazine des livres
http//ameleia.over-blog.com
Un Prix pour Macha Méril (21 juin 2009) !
Macha Méril récompensée par un Prix Coup de Coeur de l’Académie Charles-Cros pour son CD dans la Bibliothèque des Voix !
SEPTEMBRE 2008
LIVRE AUDIO
Un jour, je suis morte
Macha Méril
Lu par l’auteure
ISBN : 3328140021073
Extrait – 1 CD – 18 €
Office 11/09/2008
« Un jour, je suis morte. J’ai eu du mal à m’en remettre. Je ne m’en remets pas, en vérité. »
Le roman Macha Méril commence par cette révélation inattendue. Sous le masque de la comédienne, femme épanouie, « apparente, rigolante, fornicante », se cache une blessure profonde. Rendue stérile par un avortement bâclé dans sa jeunesse, sa tentative de maternité se soldera par une fausse couche. Errant entre passé et avenir, l’actrice nous livre son ressenti, sans pathos mais avec émotion et courage. Le récit dévoile cette part d’ombre qui la hante, cette sensation douloureuse et obsédante de perte. Une vie passée entre être et non-être, un être-à-demi… puisque pour Macha Méril le destin d’une femme, son accomplissement et sa seule vérité est d’être mère. Sacralisant l’enfantement, qu’elle ne connaîtra jamais, elle évoque cette épreuve.
La confession d’une femme qui met une incroyable énergie à défendre une cause qui transcende l’individu : « Alors tous les enfants de la Terre seront mes enfants, j’aurais gagné sur ma mort prématurée. » Un écrit intense et pudique, subjectif et sincère.
Macha Méril est née en 1940 à Rabat au Maroc. Très vite repérée par le cinéma, son premier rôle important arrive en 1960 avec La Main chaude de Gérard Oury. Elle tourne ensuite dans Une femme mariée de Godard, qui la fait connaître dans le monde entier. De nombreux cinéastes européens la sollicitent, Buñuel, Pialat, Dario Argento, Claude Lelouch… En 2005, elle reçoit le Prix « Reconnaissance des cinéphiles ». Se dédiant aussi à l’écriture, elle a publié avec succès plusieurs roman, dont Biographie d’un sexe ordinaire (Albin Michel, 2003) ou Les Mots des hommes (Albin Michel, 2005).
Macha Méril a lu des extraits de son texte au Marathon des Mots de Toulouse, le 13 juin 2008.
Un Prix pour Liane Foly ! (21 juin 2009)
Liane Foly récompensée à son tour au Marché de la Poésie 2009 par un Prix « Coup de Coeur » de l’Académie Charles-Cros pour son livre audio aux éditions des femmes.
Dialogues de bêtes
Colette
Lu par Liane Foly aux EDITIONS DES FEMMES-ANTOINETTE FOUQUE, 2008
(Gallimard, 1975)
ISBN : 3328140021059
Extraits – 1 CD – 18 €
Office 25/08/2008
Dialogues lus : Sentimentalité, L’orage, Music Hall et Les bêtes et la tortue.
« À peine sentais-je, à la surface de ma fourrure profonde, […] ces mouches que tu poursuis. Un effleurement, une caresse parfois ridait d’un frisson l’herbe incliné et soyeuse qui me revêt. Mais tu ne sais rien faire discrètement ; ta joie populacière encombre, ta douleur cabotine gémit. Méridional va ! » Entre Toby-Chien, épris de liberté et pourtant attaché à ses maîtres, et Kiki-la-Doucette, hautaine et jalouse, s’engage une conversation animée, piquante, et aussi incroyablement humaine… A travers cet échange, c’est l’expérience du théâtre et du Music Hall de Colette qui transparaît. Toby-Chien est celui qui hante les coulisses, toujours en quête d’une attention, et Kiki-la-Doucette, vedette incontestée, fait malicieusement souffrir son fervent admirateur.
Liane Foly interprète avec humour les voix de ce dialogue, adoptant dans son jeu le sous-texte contenu dans les didascalies.
Colette est née en 1873. Sa mère fit d’elle une exploratrice passionnée de la vie. A vingt ans, elle épouse un journaliste mondain, Willy, qui la pousse à écrire. A quarante ans s’ouvre pour elle une période d’une grande fécondité : Chéri, Le blé en herbe, La femme caché, Sido… Elle écrivit jusqu’à la fin de sa vie en 1954.
Liane Foly a chanté au Théâtre Marigny du 4 au 9 juin avec son spectacle « La folle parenthèse » , elle a également lancé un nouvel album au printemps 2008.
Dimanche 21 juin, dédicaces au Marché de la Poésie, Place Saint-Sulpice de 15 h à 19 h
Dimanche 21 juin, au Marché de la Poésie, Place Saint-Sulpice dans le Sixième à Paris, Emmanuel Pierrat dédicacera son livre audio environ jusqu’à 17 h 30 – heure de remise des Prix « Coups de coeur » par le jury de l’Académie Charles-Cros sur le podium – puis ce sera au tour de Macha Méril et de Liane Foly de rencontrer tous ceux qui les aiment jusqu’à la fin de la journée…
Le soir, à 21 h rendez-vous à l’Espace des femmes pour la Fête de la Musique. 35 rue Jacob – 75006 Paris.
Le Prix Coup de coeur de l’Académie Charles-Cros est remis à Marisa Berenson (22 juin 08)
– Decitre : http://www.decitre.fr/livres/Le-voyage.aspx/3328140021028
– La Procure :
– Le Divan : http://www.librairie-ledivan.com/detaillivre.php?gencod=3328140021028&ALIS=795c22de82bd10ab2bf76ef712c944cc
« Le Voyage » de Pirandello lu par Marisa Berenson parmi Les lectures de Lili…
http://liliba.canalblog.com/archives/2008/06/19/9612366.html#comments
Le voyage
Luigi PIRANDELLO
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Livre CD, lu par Marisa BERENSON (je n’ai donc pas lu, mais écouté…)
Adriana s’est mariée jeune, selon les coutumes de l’époque et de la région, et a vécu des années auprès d’un mari qu’elle n’aimait pas, remplissant avec soumission et ennui ses devoirs conjugaux, maternels et familiaux. Effacée, discrète, il semblerait qu’elle n’ait rien eu dans sa vie qui la rende heureuse, et même peut-être pas, tout simplement, l’idée que l’on puisse être femme, mariée et heureuse (vivante).
A la mort de son mari, qu’elle ne regrette pas, elle continue à vivre avec ses deux fils dans la maison familiale, auprès de son beau-frère avec lequel elle entretient peu de relations, mais qui la respecte, lui parle aimablement et la traite toujours avec considération et douceur, à l’inverse du mari un peu brutal, lourdaud et sans finesse.
Mais Adriana est atteinte d’un mal incurable et son beau frère la force à l’accompagner lors de son voyage annuel, afin qu’elle puisse rencontrer des médecins qui peut-être pourraient soulager ses maux, voire la guérir. Ils partent donc tous deux, et c’est pour elle comme une naissance à la vie, malgré la mort qu’elle sent toute proche, prête à l’assaillir. Elle découvre le monde, la campagne, les villes, elle veut tout voir, tout observer, et même le diagnostic pessimiste du médecin, que son beau-frère s’efforce de lui dissimuler, ne peut lui enlever cette frénésie qui se développe en elle, ce désir venu du plus profond de son être de vivre enfin, de vibrer ! Le voyage se prolonge, et ces portes ouvertes vers un monde nouveau de sensations, d’émotions lui font regarder d’un oeil différent ce beau-frère doux et attentif qui prend si bien soin d’elle. Ils osent enfin mettre à jour l’attachement qui les lie, et c’est l’imminence de la mort qui les libère des carcans imposés par l’époque et leur éducation et leur permet enfin de vivre l’amour qu’ils ont toujours éprouvé l’un pour l’autre, au grand jour, jusqu’à l’ultime étape du voyage, Venise.
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J’ai adoré me laisser bercer par ce CD !
Tout d’abord, bien sûr, l’histoire, belle, triste : la renaissance de cette femme éteinte, qui n’a pas vécu, juste alors qu’elle approche de la mort est vraiment poignante. J’ai vibré avec elle, j’ai voulu qu’elle puisse être heureuse, même pour un temps très court, j’ai voulu qu’elle connaisse l’amour !
Ensuite le style… Les phrases coulent, les mots sont choisis avec soin, c’est chantant, c’est acéré, c’est vif, cela colle à l’histoire et aux sentiments, c’est beau, tout simplement.
Et puis la voix : un vrai régal ! Marisa BERENSON a une voix chaude, basse, enveloppante. Sa diction est parfaite, et elle se coule dans le texte pour nous faire vivre l’histoire au plus près. Au début de l’histoire, sa voix est vraiment basse, presque atone parfois, et colle parfaitement à la non-vie d’Adriana, puis elle se met à vibrer, à onduler, en même temps que l’héroïne apprend enfin à vivre.
Extrêmement reposant : je l’ai écouté en voiture (impossible à la maison avec les 3 enfants, et quand ils sont couchés, je suis plutôt devant mon ordi ou mon piano), seule et c’était un vrai moment privilégié. Il ne faut pas qu’il y ait trop de circulation, sinon c’est un peu difficile de se concentrer en même temps sur la route et sur l’histoire, mais c’est parfait pour un long trajet. Je n’avais jamais écouté de livre-CD (à part les contes des enfants que je connais par coeur…) et je suis conquise, je compte bien en acheter quelques uns pour mes futurs voyages ! J’ai presque même regretté que mon bureau soit si peu éloigné de la maison…
Ce CD est édité par les Editions Des Femmes Antoinette FOUQUE
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