LITTERATURE
LE SALON DU LIVRE AFRICAIN VA GRANDISSANT
Faédéla M’Rabet, Benaouda Lebdaï, Tierno Monenembo et Jacques Chevrier, spécialiste de la littérature africaine ont enrichi le Salon de leurs connaissances et de leurs passions pour l’Afrique et sa littérature. (photo)
Dimanche s’est achevé le Salon du Livre africain d’Angers. Retour sur un événement qui gagne au fil des ans ses galons de rendez-vous littéraire de haute tenue.
« C’est un excellent salon ! » Tierno Monenembo ne tarit pas d’éloge sur le salon angevin. Cet écrivain guinéen, considéré par certains comme le plus grand écrivain africain francophone encore en activité, participait pour la seconde fois à l’événement qui s’esttenu tout le week-end au salon Curnonsky. Invité d’honneur cette année il salue la qualité des échanges : « Il y a de plus en plus de public, les gens semblent de plus en plus intéressés et les débats sont de plus en plus structurés ».
L’Afrique au pluriel
Pour leur quatrième édition, ces rencontres littéraires avaient réuni une dizaine d’auteurs appelés à discuter, partager et débattre sur un thème « Être un écrivain africain en France ». Algériens, Maliens, Camerounais ou Guinéens, l’Afrique francophone affichait sa diversité. « C’est la première fois que je me retrouve à discuter avec autant d’Africains » sourit Fadéla M’Rabet.
Cette féministe et romancière algérienne était la seconde invitée d’honneur du salon. Très satisfait de l’affluence tout au long du week-end, Benaouda Lebdaï, l’un des organisateurs, souligne l’importance de ce genre d’événement. « Il donne l’opportunité aux auteurs d’aller au fond de leurs oeuvres, de parler de leurs vies et de la langue française avec une remarquable honnêteté ».
Sujet tendu
Le débat sur l’histoire de l’immigration fut houleux et Victor Bouadijo, co-organisateur tient à rappeler que ces écrivains africains donnent à voir « un métissage qui fait du bien dans un contexte compliqué ». Rappelant le caractère fugace de la politique, Victor Bouadijo ne s’attarde pas sur le contexte politique actuel. Certes, l’immigration africaine reste un sujet tendu selon lui, mais l’essentiel du salon réside dans « la puissance de l’imagination de ces écrivains qui savent coder les problèmes de notre temps ».