Versailles Culture a adoré le Marie-Antoinette de Marianne Vourch

Entre les pages et les notes, la voix de Marianne Vourch fait renaître la dernière reine de France dans un portrait d’une rare justesse.
Son ouvrage, Portrait en musique de Marie-Antoinette, paru aux éditions Villanelle, s’accompagne d’un livre audio où l’autrice prête elle-même son timbre à la narration. Par un jeu subtil entre récits et extraits musicaux accessibles via QR code, elle recompose le destin d’une femme souvent réduite à sa légende, et dont la musique fut à la fois la langue maternelle et l’ultime refuge.
La musique comme fil d’Ariane
Dès les premières pages, le dispositif se révèle d’une grande maîtrise : la voix, la musique et le silence s’y répondent dans une tension constante.
Le récit s’ouvre sur Les adieux, moment d’intense dépouillement où la jeune archiduchesse quitte Schönbrunn. Sur la Sicilienne de Jean-Féry Rebel, l’émotion ne se dit pas, elle s’entend. La narration, presque chuchotée, souligne la fragilité de celle que l’on nomme encore « la petite Antoine ».
À travers Mozart, Gluck ou Haydn, Marianne Vourch fait de la musique non pas un simple commentaire, mais une architecture de la mémoire : les œuvres deviennent des espaces de résonance intérieure, où chaque mesure semble pressentir le drame à venir.
De la cour de Vienne à celle de Versailles : la diplomatie du son
Dans le chapitre consacré à la jeune Dauphine, la musique change de rôle.
Là où Vienne vibrait de spontanéité, Versailles impose la mesure. Gluck y règne, et la voix de l’autrice souligne cette transition : « Elle incline doucement la tête puis, d’un pas léger, rejoint les appartements qui lui sont destinés. »
Tout est dit : l’éducation du geste, la contrainte du protocole, la solitude d’une adolescente devenue symbole.
Marianne Vourch, musicologue avertie, lit dans les inflexions musicales les dissonances d’une âme étrangère à la pompe versaillaise. Cette approche sensible, plus incarnée qu’analytique, restitue avec une rare acuité la tension d’une époque où la musique servait autant à se divertir qu’à se taire.
Les jardins du Trianon : un théâtre d’illusions
Le passage dédié à Versailles et à ses plaisirs fait basculer le ton.
La reine s’y montre actrice d’une comédie imposée, jouant la pastorale que l’on attend d’elle. Les airs de Lully et de Rameau, choisis par l’autrice, ne chantent pas la frivolité : ils expriment la contrainte, la répétition d’un rôle.
Sous l’élégance du phrasé, affleure la blessure intime : « Il ne l’a pas embrassée. Il ne l’a pas aimée cette première nuit. »
Ce moment suspendu, que Marianne Vourch fait résonner sur la musique de Gluck, annonce la solitude d’une femme que l’Histoire ne cessera de juger.
Le Petit Trianon, dans cette lecture, n’est plus un décor de légende, mais une scène d’exil intérieur.
L’ombre grandissante
Au fil des chapitres Une reine enfant et La fin de l’innocence, le ton se durcit.
Les citations de Marie-Thérèse – « Le théâtre, la toilette, les diamants… » – rappellent les reproches d’une mère impuissante à comprendre. Pourtant, Marianne Vourch ne tombe jamais dans la condamnation : elle montre une jeune femme qui cherche, dans les harmonies de Haydn ou de Grétry, une consolation fragile.
La narration s’allège, se fait presque prière.
La voix de l’autrice, dans la version audio, s’adoucit au point de devenir confidentielle : on y perçoit la fatigue d’un cœur sans repère. Les tonalités mineures gagnent du terrain, comme si la lumière du clavecin s’éteignait lentement derrière les grilles de Versailles.
De la fuite à la chute
Vient ensuite le temps de la débâcle : la fuite à Varennes, l’arrestation, puis l’attente.
« Le roi boit, la reine mange et le peuple crie » — cette phrase, énoncée d’une voix blanche, résume la violence d’un basculement.
Marianne Vourch retire la musique pour ne laisser qu’un adagio nu, presque silencieux. Dans cette économie de moyens, la dignité devient le dernier langage possible.
La lettre à Fersen, lue avec une émotion contenue, ferme le chapitre sur une note déchirante : la reine n’écrit plus, elle se tait — et ce silence devient musique.
L’ultime marche
Le dernier chapitre, Montée à l’échafaud, n’est pas un cri, mais une marche lente.
Sur un choral de Haydn et des extraits de Requiem, la voix s’élève sans pathos.
« C’est dans le malheur qu’on apprend qui on est » : cette phrase, simple et droite, clôt le livre dans une lumière d’humanité.
Marianne Vourch restitue à Marie-Antoinette sa noblesse véritable — celle d’une femme restée fidèle à elle-même jusque dans la perte.
Le récit devient alors une forme d’oraison profane, où la culture et la dignité s’unissent en une même vibration.
Un objet d’écoute et de transmission
Plus qu’un essai, Portrait en musique de Marie-Antoinette est une œuvre de médiation.
Le QR code qui ouvre sur les extraits musicaux transforme la lecture en expérience sensible : le texte ne se lit plus, il s’écoute.
Marianne Vourch, forte de son expérience radiophonique, y déploie une diction précise, sans emphase, où chaque respiration compte.
Le livre conjugue rigueur historique et émotion retenue, sans jamais céder à la tentation du pathos.
L’autrice s’inscrit dans la lignée de Michelet lorsqu’il écrivait que Marie-Antoinette « mourut pour ce qu’elle avait représenté : la beauté de la vie ».
Cette beauté, Marianne Vourch la rend audible — dans la mesure d’une voix qui ne juge pas, mais qui écoute.
Une reine retrouvée
En refermant l’ouvrage, il ne reste ni le faste ni la légende, mais une présence : celle d’une femme à la fois moderne et intemporelle.
Marianne Vourch réussit ici un pari rare : rendre audible l’Histoire, sans la simplifier ni la figer.
Entre rigueur documentaire et émotion musicale, Portrait en musique de Marie-Antoinette s’impose comme une œuvre de transmission, où l’art et la mémoire marchent d’un même pas — lent, grave et lumineux, comme celui qui mena Marie-Antoinette à l’échafaud.
Erwan d’Harmental
Screenshot

Le chef charismatique Bernstein dans « Souffle inédit » où le livre de Marianne Vourch est remarqué

Hommage à Leonard Bernstein par Marianne Vourch

Musique
Lecture de 8 min

Avec Le Journal intime de Leonard Bernstein, Marianne Vourch redonne souffle, rythme et voix à Leonard Bernstein l’homme-orchestre de West Side Story.

Le Journal intime de Leonard Bernstein de Marianne Vourch : Un bel hommage au créateur de West Side Story

Par Rodolphe Ragu

Dans Le Journal intime de Leonard Bernstein, Marianne Vourch donne la parole à l’un des musiciens les plus doués du siècle dernier. Un bel hommage à l’incroyable vitalité du créateur de West Side Story.

Le Journal intime de Leonard Bernstein de Marianne Vourch

Il n’est pas facile de résumer la vie de Leonard Bernstein : chef d’orchestre d’exception et compositeur de la plus célèbre comédie musicale du XXe siècle, ce musicien, à la fois sincère universaliste et enraciné dans le judaïsme, fut l’homme de plusieurs vies, jusque dans ses affaires privées. Mais c’est ce qu’a exactement réussi à faire Marianne Vourch, dans Le Journal intime de Leonard Bernstein, en à peine quatre-vingts pages. Il ne s’agit évidemment pas d’une compilation des notes personnelles qu’aurait laissées Bernstein. Le principe est le même que pour les autres ouvrages de la collection, comme ceux consacrés à Jean-Sébastien Bach, Rudolf Noureev ou Nina Simone. En se fondant sur une très large documentation, l’auteur imagine Bernstein racontant Bernstein, de son enfance à Boston, en pleines Années folles, jusqu’au début des années 1980. Les premières lignes forment déjà une belle synthèse. La scène se passe au temple de Mishkan Tefila, la grande synagogue de Boston : « Quand il a fini de parler, notre chef de chœur chante les musiques du compositeur Solomon Braslavsky. Sa voix est douce, il chante avec toute son âme. Puis l’orgue l’accompagne, alors c’est magnifique ! Je le fixe des yeux, il est très grand, très beau. » Dès le début, tout est donc déjà en puissance chez Bernstein : le goût de la musique, le goût des hommes, la vitalité, la sensualité !

Une vie incarnée par une voix

Pour le lecteur, il y a une alternative, dont les termes ne sont en fait pas exclusifs l’un de l’autre : le livre publié aux éditions Villanelle, divisé en sept chapitres et abondamment illustré (il y a par exemple une photographie très forte de Maria Callas, exprimant par une moue sa désapprobation au compositeur, qui tente en vain, les bras écartés, de la convaincre) ; et il y a le livre audio sous forme de podcast, en accès libre sur France Musique. Le choix de Marianne Vourch, par ailleurs productrice des Histoires de Musique sur France Musique, s’est porté sur Charles Berling pour incarner le « je » de Bernstein : c’est un choix heureux. Très à l’aise dans ce format, puisqu’il participe depuis quelques années à des podcasts d’histoire, l’acteur, par sa voix chaleureuse, habitée, donne une forte intensité au texte de l’auteur. La diction est claire et il émane de l’organe de Berling une certaine nervosité, qui capte l’ouïe de l’auditeur tout au long des sept épisodes de ce « Journal intime ». Celui-ci est de plus accompagné de nombreux extraits musicaux, qui vont de Good Night, Sweetheart à la Symphonie Résurrection, de Gustav Mahler, une variété de styles et d’œuvres qui rappelle que l’éclectisme est comme une seconde religion chez Bernstein. Car celui-ci ne dispose pas seulement d’un bagage classique : la musique cubaine, le jazz ou le chofar, qui résonnait dans la synagogue de son enfance, le jour du shabbat, se retrouvent aussi un peu partout dans toute son œuvre.

Ce que Le Journal intime de Leonard Bernstein montre très bien, c’est l’existence d’un Bernstein Beat, pour reprendre l’expression du chef d’orchestre britannique Charles Hazlewood. En effet, s’il y a un leitmotiv dans son œuvre, il n’est pas tant à chercher dans la mélodie que dans le rythme. West Side Story, la comédie musicale créée en 1957, donne les exemples les plus connus de ces jeux de rythmes syncopés, marqués par des accentuations inattendues, rythmes qui traversent les corps et sont une invitation à danser telle qu’il n’est pas possible de la refuser. Mais ces rythmes, frénétiques, électrisants, d’une contagion irrésistible, sont en fait omniprésents dans l’œuvre de Bernstein, jusque dans ses pièces dites plus sérieuses, comme la Symphonie n° 1, en apparence pure musique de concert pour public endimanché, mais en réalité partition enfiévrée, de nature à inspirer sauts, mouvements et pas chassés. Elle inspire d’ailleurs rapidement des chorégraphes contemporains. En ce sens, le livre de Marianne Vourch aidera peut-être un peu à reconsidérer son œuvre, qui a souvent fait hausser les épaules, notamment en France. Il est vrai que le compositeur a parfois donné des arguments à ses détracteurs, semblant avouer comme par un lapsus, qu’il avait quelques limites : « Aurais-je accepté de prendre la direction du Philharmonique de New York, si j’étais un vrai compositeur ? » Voilà exactement ce qu’il ne faudrait jamais dire !

Un chef charismatique

Ce que le livre rappelle évidemment, c’est l’extraordinaire talent de Bernstein à la baguette. Il fut d’abord très précoce. En novembre 1943, à seulement vingt-cinq ans, il remplace au pied levé le grand Bruno Walter, malade, pour diriger Manfred, de Robert Schumann. Le succès est immédiat, qui lui vaut la gloire d’un éloge dans un article du New York Times. Il fut aussi un chef d’une énergie prodigieuse, mettant le feu aux tempi et arrachant à chaque pupitre tout ce qu’il pouvait receler d’expressivité et de puissance rythmique. En 1958, lors de répétitions, il donne une bonne leçon aux musiciens de l’orchestre Lamoureux, qui jouent Le Sacre du printemps de façon beaucoup trop sage à ses oreilles : « Je leur ai dit qu’ils jouaient trop ‘‘français’’, que Stravinsky, c’est bar-bare, qu’ils soient barbares ! » Sur son estrade, il est frénétique, peut-être un peu trop. Karl Böhm, l’un des grands chefs mozartiens du siècle, lui demande sans ambages « d’arrêter d’agiter les bras dans tous les sens, comme cela ! »

Vitalité, sensualité, sexualité : Bernstein découvre jeune les plaisirs de l’homosexualité, sans honte, spontanément. C’est son pays ou son époque qui a honte. Le mariage avec l’actrice Felicia Cohn Montealegre donne trois enfants et se termine mal en dépit d’arrangements entre époux, qui permettent certes à Lenny d’aller voir ailleurs, mais qui finissent par devenir insupportables à sa femme. La liaison amoureuse entamée avec le compositeur Tom Cothran contribuera à l’écriture du recueil de mélodies Songfest, dont le podcast donne un extrait vraiment titillant.

Télérama vante Le Journal intime de Leonard Bernstein écrit par Marianne Vourch

Leonard Bernstein raconté sur France Musique : un génie qu’on aurait tort de réduire à “West Side Story”

Écrit par Marianne Vourch, lu par Charles Berling, un vrai faux journal intime pour cerner le légendaire pianiste, chef d’orchestre et compositeur.

Le musicien à Paris en 1959 avec deux de ses trois enfants.

Le musicien à Paris en 1959 avec deux de ses trois enfants. Photo Ingi Paris / akg-images

Par Marion Mayer

Publié le 22 décembre 2024 à 09h16

a incarné Jean Moulin et Robert Badinter à la télévision, Philippe Pétain et Léon Blum à la radio – dans Face à l’histoire, sur Inter. Cette fois, Charles Berling campe Leonard Bernstein dans le Journal intime que France Musique consacre au légendaire pianiste, chef d’orchestre et compositeur. En studio, l’acteur déclame son texte, concentré, habité, pouvant s’y reprendre à plusieurs fois lorsqu’il s’agit de troquer le français pour l’anglais – Maria Callas est par exemple « absolutely terrific ». (…)

Le Monde recommande « Le Journal intime de Leonard Bernstein » écrit par Marianne Vourch

« Le Journal intime de Leonard Bernstein », sur France Musique : sur les traces d’un enchanteur, avec Charles Berling

Dans un podcast à destination des jeunes oreilles, le comédien prête son enthousiasme pour nous faire entendre la vie et l’œuvre du compositeur.

Par 

Publié le 17 décembre 2024 à 13h00 

Temps deLecture 2 min.

FRANCE MUSIQUE – À LA DEMANDE –PODCAST

Disons-le d’emblée : Charles Berling fait un merveilleux Leonard Bernstein (1918-1990). Et ce nouvel opus, tiré de la collection « Le Journal intime de », inaugurée avec Mozart en 2021, à destination des plus jeunes auditeurs de France Musique, est particulièrement réussi. D’autant que sa mission − donner envie, faire connaître, transmettre − fut au cœur de la vie du compositeur, pianiste et chef d’orchestre. D’une voix pleine de chaleur et d’enthousiasme, Charles Berling donne ainsi à entendre ce que fut la vie de celui qui a su réinventer la musique et enchanter le monde.

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https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/12/17/le-journal-intime-de-leonard-bernstein-sur-france-musique-sur-les-traces-d-un-enchanteur-avec-charles-berling_6453497_3246.html

Episode 1. Comme tous les vendredis soir, celui qui est né dans le Massachusetts se rend à la synagogue avec son père. En entendant les chants en hébreu (qu’il ne parle pas encore), il frémit − et nous avec. Il a 10 ans quand sa tante Clara lui offre son piano : il joue Chopin, Bach et les hits de la radio. Il découvre − et adore − Gershwin.

Bien que pour son père, un musicien, ne soit qu’un saltimbanque, ce dernier lui offre un piano quart de queue pour sa bar-mitsva et l’emmène bientôt au concert. A Harvard, Leonard Bernstein étudie piano et littérature, mais, en tant que juif, n’est pas autorisé à rejoindre le groupe d’étudiants en art.

Montrer un autre visage

La guerre gronde (épisodes 3 et 4). Pour lutter contre le fascisme et soutenir les siens, Leonard Bernstein écrit sa Symphonie n° 1 dite « Jeremiah » en 1942. Deux ans plus tard, c’est On the Town, comédie musicale qui est jouée à Broadway. Entre-temps, appelé en urgence pour remplacer le chef Bruno Walter tombé malade, il relève le défi et dirige l’Orchestre philharmonique de New York. A star is born. Leonard Bernstein a 25 ans et souhaite montrer un autre visage du chef d’orchestre : intégrer de plus jeunes musiciens et imaginer d’autres manières de faire venir le jeune public dans les salles de concert.

L’importance du compositeur Gustav Mahler comme celle de la chanteuse Billie Holiday, son mariage avec l’actrice Felicia Montealegre et ses amours avec les hommes montrent à quel point Leonard Bernstein était inclassable. C’est ce à quoi s’attache, et avant tout peut-être, ce podcast qui revient sur les épisodes marquants de la vie de celui qui est encore largement connu pour avoir composé West Side Story (1957) et, peut-être un peu moins, pour avoir été surveillé par le FBI, notamment pour avoir pris position en faveur de l’égalité des droits civiques dans les années 1960.

Parfait pour les jeunes oreilles, qui pourraient tout de même supporter quelques extraits plus larges. Pour les plus accros, les éditions Villanelle en proposent une version papier largement illustrée (100 pages, 24 euros)

« Le Journal intime de Leonard Bernstein », de Marianne Vourch, réalisé par Sophie Pichon (Fr., 2024, 7 × 13 min). A retrouver sur Radiofrance.fr et toutes les plateformes d’écoute habituelles.

Ma Ville par Ouest France aime « le Journal intime de »

Radio. « Le Journal intime de » : l’invitation de France Musique à plonger dans la vie d’artistes

Compositeurs, chanteurs, danseurs : avec ses podcasts « Le journal intime de… », France Musique raconte la vie d’artistes célèbres, de leurs premières années au summum de leur carrière. Avec un truc en plus : les acteurs choisis pour les incarner rendent chaque épisode encore plus passionnant.

Depuis 2021, Marianne Vourch, journaliste et productrice à France Musique , fabrique, avec la complicité de la réalisatrice Sophie Pichon, des journaux intimes d’artistes incarnés par de grandes voix de théâtre. Ces podcasts en sept ou huit épisodes de douze à quinze minutes, sont de véritables « bijoux d’oreilles ».

Racontés à la première personne, rythmés par la musique et bien sûr des bruitages, ces récits cernent au mieux le compositeur, la cantatrice ou le danseur dans sa vie quotidienne.

Ainsi la chanteuse Édith Piaf interprétée par Josiane Balasko : le ton est cash, on s’imagine à côté de la « Môme », dans ses galères comme dans ses joies. Même chose pour Jean-Sébastien Bach, avec cette fois le phrasé de Denis Podalydès, brillant comme une cantate. Et c’est un même régal avec Carole Bouquet (« la Callas »), Claudia Tagbo (Nina Simone), Lambert Wilson (Rudolf Noureev), Nicolas Vaude (Mozart) ou encore Clément Hervieu-Léger (Frédéric Chopin).

Le dernier en date est le Journal intime de… Léonard Berstein, incarné par Charles Berling. De Boston à Berlin, cette histoire de « Lenny » trace une route sans impasse pour dévoiler la personnalité si complexe du chef d’orchestre et créateur de West Side Story.

Nathalie LECORNU-BAERT.