Europe Economie a recensé le livre de Pierre Ménat

NUMÉRIQUE : CRÉER DES ALTERNATIVES EUROPÉENNES AUX GAFAM AMÉRICAINS

Pierre Ménat a écrit un livre intitulé « France cherche Europe désespérément ». Ancien ambassadeur de France dans des pays européens (Pays-Bas, Pologne, Roumanie), conseiller de deux ministres des Affaires étrangères, conseiller du président Chirac pour l’Europe, deux fois directeur des Affaires européennes au Quai d’Orsay, il a suivi de l’intérieur la marche de l’Union Européenne pendant plus de trente ans et est donc bien placé pour donner son opinion sur la France et l’Europe.
Les trois premiers quarts de l’ouvrage raconte l’histoire de l’Union Européenne. Pierre Ménat part de 1948. Un voyage dans le temps passé, au fil du roman de l’Union Européenne qui s’écrit depuis soixante-dix ans, en privilégiant l’initiative et le prisme français. Nous n’évoquerons pas cette partie dans cet article car Europe Economie n’est pas un média consacré à l’histoire.
Le dernier quart restant du livre est véritablement politique et Pierre Ménat y est force de proposition. Europe Economie n’est pas non plus un média consacré à la politique, mais nous nous focaliserons, dans les questions politiques, uniquement sur le sujet important du numérique.
Pierre Ménat observe qu’« en matière numérique, l’hégémonie américaine est incontestable. Les entreprises américaines se sont imposées partout : moteurs de recherche, achats en ligne, plateformes, systèmes d’exploitation. Les fameux GAFAM – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft – concentrent une immense part du marché numérique mondial.Sur les dix sites les plus visités au monde, neuf sont affiliés à des acteurs américains, alors que 80% de leurs utilisateurs ne sont pas localisés sur le continent nord-américain ». L’Union Européenne a pour l’instant réagit mollement. Elle a assuré la régulation des réseaux de télécommunications à travers l’attribution des fréquences, protégé les consommateurs (Règlement européen sur la protection des données) ou abordé des thèmes comme la cybersécurité ; mais il demeure un retard massif de l’Europe.

Dans cette perspective, Pierre Ménat propose deux actions : « la première est d’abandonner notre attitude bienveillante à l’égard de la domination des GAFAM. En matière de concurrence, la commissaire Vestager a ouvert courageusement la voie. Mais les Etats les plus libéraux demeurent opposés à des mesures de taxation pourtant nécessaires. La seconde action nécessaire est de préparer la nouvelle révolution numérique : objets connectés, réalité virtuelle, véhicules autonomes. Pour cela, une stratégie offensive s’impose pour permettre aux champions européens d’émerger. Cette stratégie doit être fondée sur un effort massif de recherche et bien entendu sur ce qui a permis le succès des GAFAM : un régime fiscal très favorable ». Le moteur de recherche Qwantsemble être un de ces champions européens qui émerge actuellement. Par ailleurs, à Europe Economie, nous pensons qu’avec ou sans monnaie unique, avec ou sans Union Européenne, il faut taxer les profits des GAFAM en France et en Europe. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.

Pierre Ménat, invité télé de l’émission « Sénat 360 » sur Public Sénat le 15 mai 2019

Revoir l’émission de Public Sénat « Sénat 360 » du 15 mai 2019 ici à partir de 1h08 minutes (Pierre Ménat est dans les dernières 30 minutes) : https://www.publicsenat.fr/emission/senat-360/le-nouveau-rendez-vous-de-l-information-senatoriale-140294

Emission Sénat 360

Le rendez-vous de l’information sénatoriale.

Le nouveau rendez-vous de l’information sénatoriale.

90min
La loi Blanquer est toujours en examen au Sénat. La neutralité religieuse pour les accompagnateurs des sorties scolaires est au cœur du débat. Mardi, Agnès Buzyn dévoilait les grandes lignes du projet de loi santé lors de son audition au Sénat. Comment lutter contre les déserts médicaux, comment favoriser un accès aux soins à tous sur l’ensemble du territoire, débat sur notre plateau. La question de la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris se posera à la fin du mois au Sénat. Le projet de loi sera examiné le 27 mai. Emmanuel Macron veut que les travaux soient réalisés sous 5 ans, une rapidité qui inquiète les parlementaires. Alain Schmitz, sénateur LR des Yvelines, rapporteur du projet de loi est notre invité dans le face à face. A quelques jours des élections européennes, aucun accord sur le Brexit n’a encore été voté. Quelles conséquences cela aura-t-il au parlement européen ?

PRÉSENTÉ PAR

Delphine Girard
Delphine
Girard
INVITÉS
Michel AMIEL
Sénateur (LREM) des Bouches-du-Rhône
Sylvie Robert
Sénatrice (PS) d’Ille-et-Vilaine
Jean-François Longeot
Sénateur (UC) du Doubs
Alain Schmitz
Sénateur (LR) des Yvelines
Élisabeth Doineau
Sénatrice (UC) de la Mayenne
Christophe FRASSA
Sénateur (LR) représentant les Français établis hors de France
Daniel Chasseing
Sénateur (Les indépendants) de la Corrèze
André GATTOLIN
Sénateur (LREM) des Hauts-de-Seine
Jean-Yves Leconte
Sénateur (PS) représentant les Français établis hors de France
Ronan Le Gleut
Sénateur (LR) représentant les Français établis hors de France
Pierre Ménat
ancien directeur des affaires européennes au ministère des affaires étrangères
Jean Bizet
Sénateur (LR) de la Manche
Jean Spiri
Adjoint (Les Républicains) au Maire de Courbevoie conseiller régional ile-de-fra
L’ÉMISSION PRÉCÉDENTE
Le nouveau rendez-vous de l’information sénatoriale.
DIFFUSÉ LE :
14/05/19 19:29
LA PROCHAINE ÉMISSION
Le rendez-vous de l’information sénatoriale.
DIFFUSION LE
16/05/19 19:22

Kernews interviewe Pierre Ménat

interview audio à écouter ici : https://kernews.com/france-cherche-desesperement/1220/

À l’approche des élections européennes, Pierre Ménat publie « France cherche Europe désespérément ». L’auteur a été ambassadeur de France en Roumanie, en Pologne, en Tunisie et aux Pays-Bas, et il a été le conseiller de Jacques Chirac à l’Élysée sur les questions européennes. Ce diplomate de carrière a aussi été conseiller de deux ministres des affaires étrangères, Alain Juppé et Jean-Bernard Raimond, et directeur des affaires européennes au Quai d’Orsay. Le fond du problème, c’est que les Français ne comprennent pas l’Europe. En fait, ils ont envie que cette Europe soit conforme à leur vision de notre pays : « La France a été à l’origine du projet européen et, avec le général de Gaulle, elle a construit une Europe qui était à son image, en tenant compte des autres partenaires évidemment. Mais nous n’étions que six et, pendant très longtemps, cette Europe a été conforme aux attentes des Français, grâce à la politique agricole commune qui a été pendant très longtemps la seule politique européenne. Progressivement, les choses ont changé, pour plusieurs raisons : d’abord, par l’effet du nombre, puisque nous sommes passés de 6 à 28 membres, en comptant encore le Royaume-Uni, aussi, parce que la principale politique régionale de cohésion bénéficie en priorité aux pays les moins prospères, enfin, en raison du facteur linguistique, puisque l’anglais va rester la langue de travail principal de l’Europe ».

Alors, comment faire repartir le projet européen ? D’abord, il faudrait retrouver notre âme, souligne Pierre Ménat : « Quand on regarde les idées des pères fondateurs, certains étaient plus fédéralistes, d’autres plus souverainistes, mais le projet européen comportait plusieurs dimensions et une très forte ambition, non seulement économique, mais aussi politique. Ce projet s’est heurté aux objections de nos partenaires dont la plupart ne conçoivent pas la politique étrangère sans une certaine dépendance vis-à-vis des États-Unis. Aujourd’hui, c’est probablement l’une des pistes de relance, puisque nous constatons que les États-Unis se désintéressent de la cause européenne. Ils veulent toujours avoir un rôle de direction, mais ils veulent moins s’impliquer, puisque nous sommes dans un monde où des grandes puissances, comme la Russie ou la Chine, se sont renforcées. L’âme européenne, ce serait de constituer une puissance globale qui aurait tous les attributs de la puissance, mais c’est un long chemin… » Comment retrouver son âme, alors que les stratégies des États sont différentes ? Il suffit de se souvenir de la position de la France au moment de la deuxième guerre du Golfe : « Tous les mécanismes ne remplacent pas l’accord politique et, dans cette affaire, nous avions une majorité de pays européens qui se sont alignés sur Washington, mais cet épisode peut donner lieu à réflexion, y compris chez nos partenaires. Cette affaire de l’Irak a bouleversé profondément la donne stratégique. Je suis peut-être un peu trop optimiste, mais je pense que si l’on relançait un tel projet aujourd’hui, nous aurions un peu plus de cohérence. En plus, nous sommes dans un domaine où nous pourrons mobiliser que ceux qui le souhaitent… »

Dans son histoire de l’Europe, Pierre Ménat compare la fondation de l’union européenne à un mariage : « C’est le début qui marque à jamais le devenir de l’Union… » Or, si l’on était amoureux au début, c’est en vivant ensemble que l’on ne s’entend plus : « On a lancé ce mariage à six à cause de la Seconde Guerre mondiale et, tout de suite après la guerre, pour traiter les problèmes de la reconstruction et de la remise à niveau de l’Allemagne, qui était de l’intérêt collectif, on a décidé de faire ce choix européen. Il y a eu quelques tentatives qui ont échoué et, ensuite, il y a eu le Traité de Rome, qui était essentiellement une organisation économique, mais qui a été revisité par le général de Gaulle, qui a imposé par exemple une politique agricole commune. Les premiers problèmes sont arrivés avec l’élargissement au Royaume-Uni puisque nous avons eu un partenaire qui, aussitôt entré, a commencé à discuter, à dire qu’il n’était pas content et que beaucoup de choses n’allaient pas. Il a demandé de l’argent et des dérogations. Et cela a continué jusqu’au Brexit… Tout cela s’est développé avec d’autres pays et maintenant nous ne sommes plus dans un mariage, mais dans une énorme association, puisque nous n’avons pas réussi à fixer des règles communes avant le grand élargissement ». Pour réussir cette union, Pierre Ménat estime qu’il est nécessaire de renforcer les règles communes : « Nous devrons avoir des institutions plus solides pour tenir le choc, car, avec 28 membres, il faut avoir une gouvernance plus solide. C’est la raison de l’échec. On parle beaucoup du Traité de Lisbonne ou du référendum de 2005, mais on ne parle pas de l’échec qui a été le nôtre à Amsterdam, que je relate assez longuement dans mon livre. Il fallait renforcer les institutions et la Commission européenne avant l’élargissement. C’était un organe extrêmement puissant et solide, chacun peut le contester, mais elle tenait sa force de son faible nombre de sa collégialité. Nous ne sommes pas arrivés à restaurer une commission collégiale, parce que chaque nouveau pays a voulu son commissaire européen. On a donc été obligé d’avoir cette règle d’un commissaire par État membre et, avec 27 membres, la Commission ne peut pas vraiment remplir ses différentes missions ».

« France cherche Europe désespérément. » de Pierre Ménat est publié aux Éditions Pepper.

Pierre Ménat répond aux questions de Yannick Urrien

interview audio à écouter ici : https://kernews.com/france-cherche-desesperement/1220/

Pierre Ménat était l’invité de Judith Grimaldi sur France 24 samedi 13 avril 2019 pour parler du Brexit

Pierre Ménat était l’invité de Judith Grimaldi sur France 24 samedi 13 avril 2019 pour parler du Brexit, auquel il consacre un chapitre dans son livre « France cherche Europe désespérément » ; vous pouvez revoir l’émission ici : https://www.france24.com/fr/video/20190418-pierre-menat-cest-le-resultat-dune-serie-reports-le-royaume-uni-doit-participer-elect

 

Pierre Ménat en débat avec d’autres auteurs de livres sur l’Europe à L’Harmattan

Revoir ici l’intervention de Pierre Ménat en direct de l’Espace L’Harmattan. Pierre Ménat (ancien ambassadeur de France en Pologne, Roumanie, Tunisie et aux Pays-Bas, et surtout ancien Conseiller aux affaires européennes de deux Présidents de la République – Chirac et Hollande) présente son livre « France cherche Europe désespérément ».

En direct de l’Espace L’Harmattan, mon auteur Pierre Ménat (ancien ambassadeur de France en Pologne, Roumanie, Tunisie et aux Pays-Bas, et surtout ancien Conseiller aux affaires européennes de deux Présidents de la République – Chirac et Hollande) présente son livre « France cherche Europe désespérément ».

Publiée par Guilaine Depis sur Lundi 15 avril 2019

Lettres capitales consacre un grand entretien de fond à « France cherche Europe désespérément », gratitude à Dan Burcea

Diplomate de carrière, ancien ambassadeur de France au Pays-Bas, en Pologne, en Roumanie et en Tunisie, Pierre Ménat a longtemps œuvré pour l’Europe à des postes et dans des gouvernements successifs, comme conseiller du Président de la République et directeur des affaires européennes. Comme écrivain, auteur de plusieurs ouvrages, il publie cette année le livre « France cherche Europe désespérément », où il met au profit de ses lecteurs les résultats de cette riche expérience acquise dans le feu de l’action gouvernementale. « J’ai été moussaillon avant d’être commandant de bord ! », affirme-t-il avec le haut sens du devoir qui le caractérise pour définir sa contribution à l’édifice européen.

Toujours disponible, malgré ses multiples activités, Pierre Ménat a accepté de répondre à nos questions et nous éclairer sur l’actualité politique et sur la vision dont témoigne son livre.

Avant de parler de votre livre, permettez-moi une question liminaire liée à l’actualité mouvementée du Brexit. De quoi est-elle le nom cette déroute politique qui a saisi le Royaume Uni et comment voyez-vous la fin de ce feuilleton ?

Lire la réponse de Pierre Ménat et la suite de l’entretien sur le site Lettres capitales ici : http://lettrescapitales.com/interview-pierre-menat-mon-approche-consiste-a-tout-mettre-sur-la-table-jessaye-de-distinguer-ce-qui-peut-marcher-de-ce-qui-est-irrealiste-ou-dangereux/

…et la dernière question : 

Beaucoup reprochent à l’Union européenne l’abandon de souveraineté, l’excès de libéralisme, une politique de rigueur et une absence de protection. Comment combattre ces idées reçues dans l’opinion publique ?

J’aborde en effet ces sujets et bien d’autres dans le chapitre consacré au débat européen. Mon approche consiste à tout mettre sur la table. Par exemple, la question de la souveraineté ne peut être traitée de manière globale, mais par domaine, en fonction du type de compétences concernées. Et même pour les compétences exclusives, comme la monnaie pour les membres de la zone euro, il peut y avoir débat sur la meilleure manière pour l’Union de les exercer. C’est la question de la gouvernance. Autrement dit, il ne s’agit pas tant de combattre tel ou tel argument pertinent, mais de le replacer dans un contexte et de démontrer qu’à partir de constats parfois partiellement exacts, on peut arriver à de fausses conclusions.

Interview réalisée par Dan Burcea

Pierre Ménat, « France cherche Europe désespérément », L’Harmattan, Éditions Pepper, 2019, 320 p.