Ce soir, la présentation de « La Pompadour » à la Galerie de la céramique, de Mâkhi Xenakis sur le livre de laquelle il y a un article de moi dans le Magazine des Livres en kiosques…
Divines créatures, par Guilaine Depis 😀
Le livre est rose et précieux, comme l’irrésistible biscuit en porcelaine de Sèvres représentant la Pompadour réalisé par Mâkhi Xenakis pour répondre à une commande de l’illustre Manufacture royale. Délicatement érotique, gourmande, émouvante, cette nouvelle statuette de la sculptrice est une ode supplémentaire à l’éternel féminin. Regroupant tous les fantasmes, en particulier celui de la fécondité, dans ses généreuses rondeurs, la créature dernière-née à l’effigie de la Pompadour exhale une troublante candeur pouvant être appréhendée comme un sortilège de séduction. Figure emblématique du XVIIIème siècle, courtisane libre, pompeuse et zélée, la raffinée maîtresse de Louis XV ainsi que l’envisage Mâkhi Xenakis est d’abord animale, vulnérable, fortement sexuée. Il ne s’agit pas d’une erreur, simplement d’un autre regard posé sur elle, celui d’une artiste toute puissante faisant renaître un radieux personnage de l’Histoire de France pour notre bon plaisir. Dans cet écrin relié, on trouve un long texte poétique inédit de Gilbert Lascault, incontournable critique d’art, disgressions infinies sur la couleur rose. Ainsi qu’un second, plus bref et plus intense, témoignage de Mâkhi Xenakis sur les racines et l’expérience de sa création tellement géniale – « géni(t)ale » dirait Antoinette Fouque – et singulière. Gisent encore quelques trésors sous forme de photos où nous contemplons de plus célèbres dessins et œuvres de ciment ou résine issues des mêmes mains de fée, celle de la créatrice qui est un jour allée trouver outre atlantique Louise Bourgeois, herself, en lui demandant de lui « sauver la vie ». Ca a marché !
La Pompadour et les créatures, par Mâkhi Xenakis, éd. Actes Sud/Sèvres-Cité de la céramique, 17 euros.