« La Question interdite » de Valérie Gans fait réfléchir les Bretons !

Il faut du courage pour prendre le risque d’ouvrir une nouvelle maison d’éditions en 2024, triste époque où les livres se vendent chaque année de moins en moins. Valérie Gans a se courage. Mieux ! Sa démarche engage une hardiesse combative face à la redoutable adversité de la bien-pensance progressiste et libérale. Une Autre Voix aborde tous les sujets sociétaux sans jamais verser dans la pensée unique.

Un livre… Une histoire… Un propos…

Galéjade… Baratin… Boniment… Quel que soit le nom qu’on lui donne, un mensonge coure toujours plus vite que la vérité, à tel point que « ne pas mentir » est un axiome dont les parents se prévalent auprès des enfants, et seulement auprès d’eux, nulle part ailleurs ; ainsi ne demande-t-on jamais sérieusement à un adulte de dire juste la vérité, puisqu’aucun ne peut honnêtement affirmer qu’il ne ment jamais. Et diable ! que la vie serait triste sans mensonge. Dans La question interdite, Valérie Gans raconte précisément l’histoire d’un mensonge. Les nez s’y allongent au fur et à mesure des contrevérités… L’hypocrisie s’installe… L’imposture prend forme… Ce que l’auteur résume en ces termes (page 157) : « … la seule [question] qui devrait nous intéresser, est : qui est cette fille qui ose mettre en cause tout ce pourquoi, depuis deux décennies, nous nous sommes battues ? Qui est-elle pour semer le doute sur la vérité grâce à nous avérée (…) que les hommes sont des prédateurs ? Et qu’il faut s’en méfier, au lieu d’essayer de leur trouver des excuses ! » 

En outre, depuis MeToo, la question souvent posée au sujet des hommes est : Et si c’était vrai ?… Jamais, ou trop rarement : Et si cela était faux ?…  A l’heure numérique, montrer du doigt ne suffit plus, il faut désormais accuser en multipliant les jets de pierres lancées sur les réseaux sociaux. Et ! Bien entendu. Ne surtout pas laisser la partie adverse se défendre. Page 204 : « Mais je ne comprends pas, demande Pauline. Si il n’y a rien eu entre lui et vous, s’il ne s’est rien passé, pourquoi l’avez-vous dénoncé ? (…) À cause de la honte. Ce n’est pas lui qui m’avait agressée, c’est moi… Vous comprenez ? » Les femmes comprendront peut-être. Et encore ! Les hommes beaucoup moins. Ils sont plus bruts – ne pas confondre avec brutaux – et ont du mal à mentir en mettant la (fausse) raison de leur côté. Au reste, aucun homme n’a assez de mémoire pour réussir dans le mensonge, en tout cas pas aussi bien que les femmes car…

Les cinq dernières pages

… contrairement aux idées reçues, les plus grands mensonges sont féminins. A commencer par celui d’Iseult au préjudice de Tristan qui, par jalousie – c’est presque toujours le cas ! –  lui fait croire que le bateau en approche arbore une voile noire et non une blanche… Notons également les faussetés de Cassandre… Et celles d’Apaté, déesse mineure du panthéon grec, elle est toutefois l’un des pires maux contenus dans la boîte de Pandore… Puis la duplicité de Cléopâtre vis-à-vis de Marc-Antoine… Sans oublier Scarlett O’Hara, menteuse éhontée pour obtenir gain de cause avec l’homme de ses convoitises… Allez ! Une dernière. Pas des moindres. Ève Lecain sous la plume de Frédéric Dard dans C’est toi le venin ; peut-être le plus gros mensonge de la littérature francophone… Point commun avec La question interdite : Ne manquez pas les cinq premières pages… Et ne racontez surtout pas les cinq dernières…

Où ? … Quand ? … Comment ? …

Le propre d’une chronique littéraire n’est pas de raconter par le menu l’histoire dont elle parle. Juste inciter à sa découverte. La question interdite est un pavé, non seulement dans la mare des publications actuelles, mais aussi et surtout dans l’eau saumâtre de cette rentrée littéraire. Peut-être un renouveau. Ou pas. Le lecteur jugera. Pour se faire, il faudra commander le livre directement aux éditions Une Autre Voix. En effet. Afin d’éviter que les ouvrages partent au pilon et n’alimentent la gabegie de l’édition, Une Autre Voix a choisi de contourner le système de diffusion traditionnel. C’est pourquoi – tout au moins pour le moment – aucune de leurs publications n’est disponibles en librairie. Tout s’achète en ligne. Et Surtout ! Ne manquez pas les cinq premières pages… Ne racontez pas les cinq dernières… Bonne lecture.

Jérôme ENEZ-VRIAD
© Octobre 2024 – Bretagne Actuelle & J.E.-V. Publishing

La question interdite, un roman de Valérie Gans aux éditions Une Autre Voix – 207 pages – 31,00 Uniquement en vente ici 

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