Ciel mon Paris !
Faites de la philo !
Par Claire Bommelaer
Les Parisiens sont philosophes à plus d’un titre : ils acceptent sans rechigner les embouteillages et s’entassent dans des petits appartements en ayant le sentiment d’être chanceux. Pour les récompenser, sans doute, une fête de la philo a été mise sur pied, parrainée par Jacques Attali, Elisabeth Badinter et Luc Ferry. Jusqu’au 17 juin, dans des cafés, des universités, des théâtres ou des librairies, tout le monde est invité à venir écouter de grands penseurs ou à échanger des maximes. Le succès est, paraît-il, déjà au rendez-vous. On se bouscule pour réfléchir sur la notion très politique d’homme normal ou pour répondre à la délicate question de ce qu’est une oeuvre d’art. Dans le métro, où le stress est roi, des pensées de Confucius ou de Lao-Tseu sont placardées afin de rendre les voyageurs plus sages ; « Qui connaît autrui est intelligent, qui se connaît soi-même est éclairé », peut-on lire à côté des publicités pour les cours d’anglais ou les assurances. Le festival s’arrêtera le jour de l’épreuve de philosophie pour les bacheliers. Et qui sait ? Dans un des cafés, le sujet du bac aura peut-être été éventé, en toute légalité, bien sûr.