“Les bras d’Odin” le nouveau roman historique de Philippe Olagnier par Dominique Iwan
Les amateurs des « Vikings » série canado-irlandaise, de « The last Kingdom » série britannique ou simplement d’histoire anglo-saxonne et scandinave vont sans doute adorer le dernier livre de Philippe Olagnier paru aux Editions de l’Onde en septembre 2020.
Conférencier, Philippe Olagnier est aussi un auteur qui appuie son acte d’écriture sur des contextes historiques ou sociétaux extrêmement bien documentés. C’est le cas de son dernier roman historique “Les bras d’Odin” …
… Nous sommes dans les années 900 environ dans un des nombreux fjords sur les côtes d’Europe du Nord … Asgeir chef de clan, devenu Jarl dès ses vingt hivers passés, a convoqué l’assemblée du Thing (mot dérivé du vieux danois désignant une assemblée dans les anciennes sociétés d’Europe du Nord), pour la convaincre d’organiser une expédition vers l’Angleterre avec l’aide d’Arvid …
… Arvid, jarl installé sur les terres normandes et adoubé par Asgeir pour y créer une colonie viking est l’allié idéal par nécessité et par devoir.
Alliant “la force du commandement pour conquérir dans un premier temps, et l’habileté du négociateur pour parvenir, dans des conditions favorables aux vikings, à rester sur une terre et à cohabiter avec les peuples indigènes d’abord soumis par l’épée”, Arvid avec cette double faculté, a une compréhension très fine de la situation géopolitique de la région.
Tenant compte dans un premier temps, de la difficulté de leur installation en Normandie conquise de haute lutte par de lourds combats puis par des négociations en vue d’un traité durable …
… et d’autre part de la présence de plus en plus prégnante de cette nouvelle religion le christianisme, qui implante des monastères et accumule en ces lieux des richesses énormes en imposant prélèvements et impôts …
… Arvid réalise qu’il ne peut plus croiser le fer en Normandie pour éviter à sa colonie devenue prospère de casser les équilibres avec les Francs, mais par contre est tout à fait favorable à un raid en Angleterre contre les nouveaux monastères et contre les moines conquérants qui moquent les traditions et ridiculisent les dieux vikings.
Tous ces arguments rassurent Asgeir et le confortent dans sa décision d’organiser cette expédition, mais pour lui la situation est bien plus compliquée, les contrées du Nord où son clan est installé connaissent depuis deux années une vague de froid sans précédent, ses derniers combats avec les Inuits les ont affaiblis et leurs terres donnent peu en termes de récoltes … cette prochaine opération est donc vitale.
L’alliance entre les deux clans et le raid sont votés par l’assemblée du Thing ainsi que la préparation des fameux Drakkars …
Quelques mois auparavant, en Europe germanique, la question de l’évangélisation et de la conversion de certaines communautés encore païennes s’impose de plus en plus …
… C’est Adalbert jeune noble germain ayant l’oreille de l’Empereur qui réunit une assemblée pour établir une stratégie …
… et c’est Frère Thomas jeune ecclésiaste recommandé à Adalbert par la récente papauté qui par son érudition, son expertise et une foi missionnaire implacable, qui s’exprime ainsi : “Nos premiers missionnaires, même les plus doués, ont tous échoué dans l’oeuvre de ridiculisation de leurs divinités (…) nous devons réfléchir plutôt à les récupérer qu’à les combattre de front.” Frère Thomas sera le bras séculier de cette stratégie.
Une bataille nous conduira aux portes du Walhalla … mais je n’en dis pas plus tant ce roman “les Bras d’Odin” nous emporte dans l’ère viking qui s’est révélée un apport important dans l’histoire de notre continent.