Poésie
Patrizia Cavalli
Édition bilingue. Traduit de l’italien par Danièle Faugeras et Pascale Janot.
Office 05/04/2007
Poésie rassemble trois recueils, Mes poèmes ne changeront pas le monde (Le mie posie non cambieranno il mondo, 1974, dédié à Elsa Morante), Le Ciel (Il Cielo, 1981) et Le moi singulier qui est le mien (L’io singolare proprio moi, 2006). Ils sont tous les trois composés de très courts poèmes : des saynètes où la simplicité de l’écriture, où la futilité des thèmes ne sont qu’apparentes. Où l’expression subtile de sentiments, de sensations opposent une réalité toujours trop étroite à l’aspiration au grandiose. Dans cette écriture intime, autobiographique, le lyrisme côtoie l’humour et la dérision. Les petites scènes de la vie quotidiennes, où l’écriture parvient à saisir ce qui échappe, se mêlent aux fragments introspectifs, de la femme ou de l’écrivain. Dans une condensation qui rappelle l’art de l’aphorisme, les poèmes de Patrizia Cavalli « font mouche » : quelques mots, quelques lignes suffisent à faire surgir une vision du monde très singulière.
« Ce poète désenchanté et presque préhistorique, maître hors pair du vers et de la rime intérieure (…) est parvenu à retrouver l’unité de parole et de forme de vie que les Anciens appelaient « muse » et a écrit la poésie la plus intensément « éthique » de la littérature italienne du vingtième siècle. »
Giorgio Agamben
« Quelquefois un silence peut être
l’apparence que prennent de plus vastes pensées
lesquelles ne peuvent s’ouvrir
à la cadence d’une voix quotidienne.
Mais ce n’est pas ton cas
ma chère : dans ton cas c’est seulement
un total manque de joie. »
« Je me souviens très peu de moi
moi qui à moi toujours ai pensé.
Je me disparais comme l’objet
trop longuement regardé.
Je reviendrai dire
ma lumineuse disparition. »
Patrizia Cavalli, née en Ombrie en 1947, vit à Rome depuis 1968. Traductrice de théâtre (Shakespeare et Molière, notamment), elle a une œuvre poétique importante, qui éveille en Italie un intérêt grandissant. Sempre apero teatro (1999), Toujours ouvert Théâtre, a été traduit en français par René de Cecatty et publié aux éditions Rivages en 2002.