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L’assassinat « politique » d’Henri Curiel revendiqué
Ce militant communiste et anticolonialiste a été assassiné par deux hommes, le 4 mai 1978, dans l’ascenseur de son immeuble. 37 ans après, dans un livre « Le roman vrai d’un fasciste français », un homme revendique pour la première fois cet assassinat
Né en 1914 au Caire, Henri Curiel a, entre autres, participé au réseau d’aide au FLN fondé crée par Francis Jeanson, les « porteurs de valises », avant d’en prendre la direction, passe dix-huit mois à Fresnes, est libéré après la signature des accords d’Evian et passe à eux doigts de l’expulsion de France après avoir été expulsé d’Egypte en 1950.
Il met ensuite son expérience au service des mouvements de libération nationale du tiers-monde et crée Solidarité, où les militants du monde entier viennent apprendre d’autres militants comment s’organiser, se cacher, et même se battre. Son dernier engagement est pour une tentative de solution du conflit israélo-palestinien. Convaincu que seul le dialogue permettra une issue, il organise des contacts clandestins entre « colombes » israéliennes et palestiniennes.
S’il est parfaitement « connu » des services, Henri Curiel ne l’est pas du grand public jusqu’à un article de l’hebdomadaire Le Point, de 21 juin 1976 où Georges Suffert, l’accuse d’être « le patron des réseaux d’aide aux terroristes ».
Deux ans après, celui qui a toujours détesté le terrorisme selon Gilles Perrault, est assassiné par deux hommes, dans l’ascenseur de son immeuble, le 4 mai 1978. Aujourd’hui, ses tueurs courent toujours et le dossier est officiellement classé, mais dans un livre, « Le roman vrai d’un fasciste français », un homme revendique pour la première fois cet assassinat.
Cet homme s’appelle René Resciniti de Says. Membre de l’Action française, proche des « services français » et des mercenaires de Bob Dénard. Il meurt en 2012, mais dans ce livre posthume, il revendique l’assassinat du militant d’extrême gauche Pierre Goldman et celui d’Henri Curiel.
Le feu vert pour le meurtre lui aurait été donné par Pierre Debizet, le patron du SAC, la milice du parti gaulliste. C’est en tous cas ce qu’il confie au journaliste Christian Rol à qui il raconte pourquoi et comment il a assassiné Curiel.
Christian Rol :
Deux personnes se sont occupées de l’exécution avec des armes prélevées à la Préfecture de Police de Paris et rendues ensuite
Un témoignage à prendre avec précaution, estime la nièce d’Henri Curiel, Sylvie Braibant.
Lui le revendique, j’ai parfois des doutes, mais si ce n’est lui c’est son « frère »
Il y aura-t-il une commission d’enquête parlementaire ?
Les archives des services secrets français sont jusqu’ici restées inaccessibles. Pour le député écologiste Noël Mamère, une commission d’enquête est une nécessité.