Trois représentations de Camille Claudel, jouées par trois comédiennes, animent la scène : la jeune étudiante en art dont le maître est Rodin ; l’artiste mûre que Rodin spolie et abandonne ; la vieille femme, enfermée à l’asile de Montdevergues qui attend la mort dans le désespoir. Si le texte de Sophie Jabès a le mérite de nous rappeler le génie et la tragédie de cette artiste délaissée de tous, si la présence de trois artistes de voix et d’âges différents forment un chœur parfois émouvant, le jeu souvent en force de Nathalie Boutefeu et de Vanessa Fonte transforment la folie, qui s’empare du personnage, en énergie sans nuances. Seule Clémentine Yelnik trouve la vérité d’une vie intérieure confuse traversée par les voix du passé.
Sylviane Bernard-Gresh