Extrait de la page 10 de
Marilyn Monroe, la cicatrice
(Fayard, septembre 2013)
de Claude Delay (photo)
« La puissance de l’inconscient s’abat sur elle. L’inconscient, on le sait, ne connaît pas le temps. Lui seul ne prend pas de rides et nous fait rejoindre dans le rêve des souvenirs enfouis, comme s’il s’agissait de la première version, soudain brûlante dans la fraîcheur de la nuit.
Toucher au sujet Marilyn, c’est s’aventurer sur une embarcation de fortune, par mer d’huile ou gros temps, entre les falaises dressées de l’inconscient : du Poupoupidou et de son sourire baroque, nous naviguons vers la tragédie grecque que représente toute destinée. La folie, l’hérédité, l’abandon, la peur aimantent le parcours de sa glorieuse féminité, dont nous chercherons les « moments biographiques », autant de fils rouges capables de nous donner la direction, pour accompagner sa trajectoire.
Marilyn le notait dans son Journal, Scott Fitzgerald termine Gatsby le magnifique par : « Car c’est ainsi que nous allons, barques luttant contre un courant qui nous ramène sans cesse vers le passé. »«