Réécouter Jorge Camilo Valenzuela :
Tewfik Hakem s’entretient avec le réalisateur Oliver Laxe, à l’occasion de la présentation de son film Viendra le feu dans la sélection Un Certain Regard de cette 72ème édition cannoise. Récit situé au sein d’un village niché dans les montagnes de sa Galice familiale ; la nature fertile et ses « 40 tons de vert », mais aussi le feu qui la ravage y tiennent une place prépondérante.
Invité aussi, Jorge Camilo Valenzuela, documentaliste animalier, auteur du film Au coeur de la vie sauvage de Bornéo, et créateur du FIFPAN – Festival International du Film et de la Photo Animaliers et Nature – dont la première édition se déroule à Mimizan (Landes) du 29 mai au 2 juin 2019.
Quand nous filmons les humains c’est avec très peu de psychologie, il y en a, mais elle est subtile. Avec les animaux, nous les avons contemplés, regardés, mais ils nous scrutent aussi eux-mêmes, ils nous posent des questions.
Il n’y a pas de division au sein de ce film entre l’être humain et la nature.
L’intention était de faire un film écologique dans le sens où les animaux sont considérés, leur douleur est considérée. Nous voulions que le spectateur se sente sur place, pour que les images le pénètrent vraiment, et faire du cinéma, dans la mesure du possible, un outil de réflexion et d’élargissement du regard.
[Jorge Camilo Valenzuela] J’ai passé deux ans en immersion totale dans la jungle de Bornéo pour faire un livre photographique. Suite à cette immersion, j’ai eu envie de raconter une histoire, celle de ces espèces rares, en danger, de Bornéo ; les éléphants pygmées, les orangs-outans, les singes nasiques… Pour cela, il me fallait un fil conducteur, une trame. Au coeur de la vie sauvage de Bornéo est comme un voyage initiatique dans cette jungle.
Le plus difficile est de se faire accepter par les animaux. Pour cela il n’y a pas d’autre choix que d’être patient. Il faut connaitre les codes : chaque animal a ses codes et chaque animal vous signale quand vous avez dépassé la limite, de son environnement, de sa zone de confort.
Le FIFPAN est là surtout pour sensibiliser le public à l’importance du patrimoine naturel à travers l’art de l’image, à travers les aventures humaines de chaque réalisateur, photographe.