CRITIQUE « AU COEUR DE L’INTELLIGENCE » COLETTE PORTELANCE
asophit | Publié le
AU CŒUR DE L’INTELLIGENCE
Si, comme le dit André Gide, « L’intelligence, c’est la faculté d’adaptation », alors, on peut se demander s’il existe plusieurs types d’intelligence, toutes spécifiques, imbriquées les unes dans les autres et chacune essentielles au bon développement de l’être humain. Dans son ouvrage, Colette Portelance, professeure expérimentée se questionne face à l’échec de certains de ses élèves.
« Malgré leurs résultats plus ou moins médiocres aux examens et aux tests de mesure (QI), je restais profondément convaincue que leurs piètres performances scolaires ne reflétaient en rien leur véritable niveau d’intelligence. P16 »
Et si les causes d’échec scolaire étaient plutôt liées à une éducation non adaptée à certaines formes d’intelligence.
Dans ce cas, ce n’est pas à l’élève à se soumettre à une méthode, mais plutôt au professeur de changer celle-ci.
Le livre, divisé en deux grandes parties (les types d’intelligence et l’intelligence irrationnelle) est une exploration détaillée de toutes les intelligences humaines.
Après avoir défini ce qu’est l’intelligence « l’intelligence est une faculté dont les manifestations se multiplient à l’infini au point qu’il est chimérique de croire qu’une seule personne puisse es actualiser toutes. P 28 »
En trente-deux points, l’auteure dresse une liste de toutes les manifestations de l’intelligence.
L’intelligence se développe tout au long de la vie, elle est un mélange d’inné et d’acquis.
Scanne lettre professeur.
Chaque élève est différent, chaque intelligence l’est aussi. C’est le professeur, en toute bienveillance qui doit s’adapter à l’intelligence de son élève.
« A partir du jour où ce professeur a compris que les jeunes ne participeraient à leurs apprentissages que si il partait de leur monde à eux, de leurs intérêts et de leur culture, il a été reçu par eux parce que, ce jour la, il a disposé leurs esprits et leurs cœurs à l’écouter. P 37 ».
Colette Portelance, rassemble l’intelligence en trois groupes : Les esthètes, les pragmatiques et les rationnels.
- L’esthète vit dans le monde du rêve (il peut perdre la notion du temps), il est dans l’affectif et c’est un intuitif, un artiste, un sensible.
« L’esthète, n’est, dans son état pur, ni un manuel, ni un cérébral. Il ne s’intéresse pas aux choses pour leur utilité comme le pragmatique ni pour leur ordre logique et leur aspect scientifique comme le rationnel, mais pour leur beauté, leur valeur intrinsèque, leur sensibilité. C’est véritablement utile puisque c’est joli, disait Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry à l’allumeur de réverbères. P51 ».
- Le pragmatique est un visuel, il a une intelligence spatiale développée. Il est tactile, dans l’action et serviable.
« Si vous avez un pragmatique dans votre vie, vous devez ressentir un sentiment profond de sécurité. Il est toujours présent pour vous rendre service, même dans les domaines ou il n’excelle pas, mais surtout en ce qui concerne la vie concrète. P73 »
- Le rationnel, quant à lui est un cartésien, il est logique et réfléchi. C’est un travailleur et un perfectionniste.
« C’est un penseur doué pour la recherche intellectuelle et la conception de théories analytiques, de plans logiquement structurés et de projets intellectifs méthodiquement construits dont l’apport est considérable, voire indispensable, ans l’avancement de la science de la technologie et de la connaissance. P97 ».
Pour chaque description, l’auteure prend le temps d’énumérer toutes les caractéristiques de chaque intelligence. Elle explique aussi comment s’adresser à chaque type d’intelligence, ainsi l’ouvrage est un véritable manuel pédagogique pour les professeurs désirant mieux comprendre leurs élèves.
Il est a noter un paragraphe passionnant concernant la physique quantique. En toute humilité, Colette Portelance explique l’importance capitale de cette science des interactions invisibles.
« Je ne peux traiter le sujet de ce livre sans souligner l’apport incontestable de la physique quantique et des neurosciences dans l’évolution de la recherche concernant cet organe majeur (le cerveau NDLR) dont le rôle est central dans le fonctionnement de l’être humain et dont l’influence est déterminante dans ma conception des types d’intelligence. P119 ».
Les neurosciences, même si elles ne sont encore réfutées par certains sceptiques, montrent que le potentiel d’intelligence dépend des échanges entre les neurones.
Le paradigme des trois cerveaux.
Le cerveau de la tête, celui du cœur, et celui du ventre. Trois cerveaux liés les uns aux autres, qui s’activent ensemble.
«Corollairement, comme nos trois cerveaux sont en interaction constante à travers le système nerveux, ils n’agissent pas indépendamment les uns des autres, mais bien synergiquement dans le cadre de leurs fonctions. P126 ».
- Le cerveau du ventre, est le siège des émotions désagréables (colère, peine, peur, tristesse, anxiété) et des émotions agréables (gaîté, satisfaction, euphorie, passion, jouissance).
- Le cerveau de la tête, il a cent milliards de neurones ce qui fait de lui le cerveau le plus important, mais il doit communiquer avec les deux autres, sinon risque de problème de santé mentale.
- Le cerveau du cœur, c’est celui qui rassemble, qui relie les deux autres cerveaux.
L’auteure nous explique plus loin qu’il y a un certain nombre de fausses croyances à propos du cerveau. Ainsi, les deux hémisphères ayant des fonctions différentes ainsi que le cerveau qui s’atrophie en vieillissant sont des mythes.
« Ces dernières années, avec l’avènement de la physique quantique et des neurosciences, des études ont démontré deux phénomènes inattendus : non seulement de nouveaux neurones et de nouvelles connexions apparaissent à tout âge, mais le nombre de neurones ne change à peu près pas au cours de notre vie, parce que, si certains meurent, d’autres apparaissent incessamment chez ceux qui activent leur cerveau. P 137 ».
Par ailleurs, tout ne se joue pas avant trois ans, notre cerveau est actif à cent pour cent et il n’y a pas de différences cérébrales entre les femmes et les hommes.
« C’est l’expérience qui modifie les circuits neuronaux. C’est pourquoi nous ne pouvons plus affirmer, par exemple, que les hommes sont plus forts en mathématique que les femmes de par la constitution de leur cerveau. L’observation médicale des zones magnétiques du cerveau (IRM) prouve la fausseté de ce mythe. La performance en mathématique, en science ou en d’autres domaines n’est pas innée, mais acquise par l’apprentissage et l’expérience. P139 ».
A la suite de ces constatations, Colette Portelance propose des moyens simples pour activer le cerveau. La reprogrammation par le savoir et la répétition, écouter son corps et le respecter, avoir des interactions sociales heureuses, faire des efforts et sortir de sa zone de confort.
L’intelligence irrationnelle.
- L’intelligence Emotionnelle, je ressens donc je suis.
- L’intelligence motivationnelle (scanne exercice)
- L’intelligence irrationnelle à l’école, le besoin d’apprendre.
- L’intelligence intrapersonnelle, se comprendre soi même.
- L’intelligence spirituelle, celle du leadership.
Pour conclure, nous aimerions souligner que nous sortons plus fort à la lecture de ce livre. Combien d’entre-nous nous sentons mortifiés suite à un échec ? Et en conséquence de celui-ci, nous portons un regard très négatif sur nous même et nos capacités intellectuelles.
Toujours bienveillante et positive, Colette Portelance nous permet de comprendre les raisons de nos échecs, et nous aide à avancer.
Un ouvrage nécessaire pour les professeurs, les élèves et les lecteurs, à mettre en toutes les mains.