Masse critique m’a permis de me replonger dans la magie de la fin de l’été 1978, grâce à « La Défense d’aimer » de Domitille Marteau Funck-Brentano. Il est noté qu’il s’agit d’un roman, mais sans aucun doute parsemé de «réminiscences » comme le dit Jean-Claude Casadesus dans sa courte préface. le livret documentaire final explicatif est le bienvenu pour ceux qui ne sont pas wagnérien dans l’âme.
Il s’agit d’une histoire d’amour qui fait passer le lecteur de l’évocation du «Ring » à Bayreuth, dans la mise en scène de Chéreau -qui avait beaucoup fait parler d’elle à l’époque, et reste une référence-, à l’introspection de l’héroïne, prise dans une valse-hésitation pour savoir si elle doit s’abandonner à une nouvelle histoire, dans laquelle elle ne domine pas tout, du fait du pouvoir de cette musique.
L’oeuvre est composée de chapitres assez courts, portant tous en titre une indication musicale, et commençant tous par une date, égrenant la bulle du temps que représente un séjour à Bayreuth pour la représentation du Ring.
J’avais suivi avec passion les retransmissions sur France Musique de cette production qui avait enthousiasmée l’adolescente que j’étais. Je m’étais promis de m’y rendre avant de mourir, portée sans doute par une sensibilité romantique, qui n’est pas non plus étrangère à l’auteur. C’est grâce à elle, et à son écriture, que je pourrais peut-être dire que j’ai réalisé ce rêve. J’ai vécu par procuration les traditions liées à ce lieu, les émotions vives provoquées par la force de la musique wagnérienne, l’enthousiasme qu’elle provoque (au sens étymologique), l’imaginaire qu’elle sollicite en particulier quand on ne connaît pas l’allemand. J’ai été touchée par cette « histoire d’amour qui se tricote entre les pages des livrets, qui s’appuie sur des références musicales et littéraires nombreuses, et par la délicatesse de l’évocation finale à l’alouette, clin d’oeil à la littérature courtoise. Merci à l’auteur pour ce beau voyage. Valentine