Texte écrit par Thérèse Clerc pour ses 60 ans

tc.jpg« Sagittaire, ascendant sagittaire, un bel âge se pointe à l’horizon du 9 décembre. Je rentre en sex-agénaire, le second âge ingrat : celui qui ne suscite plus tout à fait le désir et n’inspire pas encore la pitié.

Qu’importe ! J’ai l’âge des vieilles peaux qui peuvent nidifier la peine des autres et leur faire des enfants d’espérance.

Je n’ai qu’une seule morale : l’authenticité. Je ne supporte plus le double discours. Nomade de longs voyages intérieurs, je suis plus créature de résonance que de raisonnement, je cours toujours après quelque Chanaan, mais je sais depuis un bout de temps que la promesse, c’est le voyage, et non le but.

Tâcheronne du quotidien, artisane de la minute présente, de l’instant vécu en plénitude, comme une fête.

Je ne sais très bien faire qu’une chose : je suis artiste en vie. »

Cette annonce matrimoniale, texte-boutade écrit le jour de ses 60 ans, garde encore toute son actualité 19 ans plus tard.

Thérèse est bien tout cela : un brin de poésie, deux notes d’humour, une dose d’autodérision, un doigt de mégalomanie, beaucoup de sagesse et de philosophie et de générosité. Et encore et toujours une combativité intacte.

Forme de l’ouvrage de Danielle Michel-Chich sur Thérèse Clerc

clerc.jpgThérèse fait des récits animés, vivants et colorés. Elle émaille l’histoire de sa vie et le récit de ses expériences de formules hautes en couleur dont elle a le secret : « J’ai rencontré Marx à l’Eglise » « Après mon divorce, la diminution de l’avoir a été une augmentation de l’être » « La rue et l’alcôve ont été mes seules universités » « La mort pour moi est un projet d’avenir » « Il faut être dans la civilisation du regard et non dans la civilisation du mépris »

Il faut donc émailler les chapitres de ses propos qui dénotent un tempérament hors du commun, un grand charisme, une générosité inépuisable assortis d’un cabotinage et d’une verve jouisseuse…

Extrait d’entretien avec Thérèse :

« Le troisième âge, c’est un âge superbe. Le corps passe à l’esthétique de ce que l’on est à l’intérieur. On a de l’expérience, du temps et une grâce de vivre. Il nous faut trouver en nous la force d’inventer une nouvelle société. Nous pourrions devenir une avant-garde éclairée…

Parler de temps retrouvé de la vieillesse comme d’un paradis apparaît sûrement comme une incongruité. Pourtant, pour l’avoir expérimenté depuis plus de deux décennies, j’affirme que rien n’est plus heureux que ces journées rondes et profondes comme un puits d’où sort l’authenticité d’une vie. C’est le temps délicieux où je n’ai plus rien à prouver à la société, où ma carte de visite et vmon CV n’ont plus de valeur : mon être a plus d’importance que mon avoir. »

RENCONTREZ ET ECOUTEZ NOS AUTEURS CE WEEK-END !!

Dédaignez la rue Saint-Guillaume et son pompeux salon Sciences-Po cet aprèm http://bdarts.org/JD/index.htm et accourez nous rejoindre, aux éditions Des femmes de 11 h 18 h ! Pourquoi ? On est moins nombreuses, vous pourrez discuter vraiment ! Ou faites les deux…!

A défaut de Sarah Bernhardt, de Lou Salomé, de Sylvia Plath, de Madame du Deffand, de Madame de Duras (un peu trop mortes), de Kate Millett et de Yûko Tsushima (un peu trop loin), je vous suggère de profiter de la présence des autres auteurs de la rentrée des éditions Des femmes – ceux qui sont vivants et parisiens – au 1er Salon des éditeurs indépendants du Quartier latin ce week-end des 1er et 2 décembre.
http://www.pippa.fr

C’est donc à la Mairie du 6e arrondissement (Place Saint-Sulpice, of course !) que se déroule l’événement, courageusement et efficacement coordonné par la belle Brigitte Peltier. L’ami photographe Louis Monier http://louismonier.over-blog.com/ ayant mis à la disposition de notre maison sa salle d’exposition pour d’éventuelles lectures, la majorité des écrivains participant ont répondu positivement à son offre… Youpi !!!

Ainsi, suis-je en mesure de vous donner le programme des interventions orales (partage de leurs propres textes) et écrites (iie des graffitis sur seconde page, ils vous attendent !), tout en tirant spécialement mon chapeau à Jean-Joseph Goux (voilà une occasion exceptionnelle de rencontrer le père d’Accrochages, qui fait grand bruit depuis cet été !) arrivant tout droit de chez les Ricains et qui nous fait l’amitié d’honneur là… ainsi qu’à Gérard Pouchain, venu dédicacer « sa » Juliette jeudi soir.

Samedi :

14 h Laurence Zordan – A l’horizon d’un amour infini lecture suivie d’une dédicace

14 h Colette Deblé – L’envol des femmes dédicace de son livre + AGENDA DES FEMMES 2008 – VERNISSAGE PAR COLETTE DEBLE A L’ESPACE DES FEMMES, 35 RUE JACOB, 75006 PARIS, lE 13 DECEMBRE A PARTIR DE 18 H 30 (retenez déjà la date !)

15 h Pomme Jouffroy – Res Nullius lecture suivie d’une dédicace

Dimanche :

14 h Jean-Joseph Goux – Accrochages dédicace

15h Thérèse Clerc & Danièle Michel-Chich – Thérèse Clerc, Antigone aux cheveux blancs lecture suivie d’un débat + dédicace

16h Catherine Weinzaepflen – Am See & Orpiment dédicace

17h Victoria Thérame – Hosto Blues (un énorme roman ayant marqué les esprits pendant des années, devenu une oeuvre de référence)

Enfin, si vous préférez côtoyer l’envoûtante et la volubile Fadéla M’Rabet, au regard perçant de chatte égyptienne, il vous faudra vous rendre… dans le limousin ! Au colloque Femmes d’ici et d’ailleurs de Château Ponsac. Le comique de l’histoire est qu’un livre de Fadéla M’Rabet porte précisément le titre de ce colloque et que ses organisateurs ne l’ont appris qu’en prenant contact avec les éditions Des femmes ! Elle dédicacera donc son « Femmes d’ici et d’ailleurs » en plus de son « Chat aux yeux d’or ». Elle sera notamment de la table ronde sur la religion le dimanche.

Encore bravo et très touchée, cher Gérard, que vous vous soyez déplacé pour nous faire l’honneur de signer votre « Juliette » (Drouet) à notre stand des éditions Des femmes jeudi.

Le programme complet est téléchargeable là : www.pippa.fr

L’adorable et généreuse personne qui s’en occupe et que j’embrasse fort, Brigitte Peltier, est contactable ici bpeltier@noos.fr

Venez voir notre chouette stand ! (le plus beau comme à l’accoûtumée !)