Mois : juillet 2009
Le Monde Libertaire hors-série (juillet-septembre 2009) se réfère à Kate Millett (article de Caroline Granier)
Titre de l’article : FEMINISTES tant qu’il le faudra
« En divisant l’humanité en deux groupes et en donnant à l’un le pouvoir de dominer l’autre par droit de naissance, l’ordre social a déjà établi et ratifié un système d’oppression qui sous-tendra et corrompra toutes les relations humaines, ainsi que tous les domaines de la pensée et de l’expérience. » Kate Millett
Caroline Granier signe le dossier. (Commission Femmes de la Fédération anarchiste avec l’aide d’Alice, Barbara, Elisabeth, Frédérique, Hélène, Ludmilla, Marie-Jo, Nelly, Romain et Stéphanie)
Edmonde Charles-Roux a frémi en lisant Laurence Zordan (article du 5 juin 05 dans La Provence)
Brigitte Kernel conseille d’écouter Sagan grâce aux CD des Editions Des femmes (hors-série de Muze)
Françoise Sagan
Avec mon meilleur souvenir
lu par l’auteur
Musique originale de Frédéric Botton
Texte intégral
Tome 1 – Coffret 2 Cassettes – 25,50 €
Tome 2 – Coffret 2 Cassettes – 25,50 €
1 coffret 3CD- 32 €
Dix ans après avoir enregistré Avec mon meilleur souvenir, le plus personnel et le plus accompli de ses livres, Françoise Sagan raconte dans Derrière l’épaule cette expérience inédite : « Le studio donnait sur une cour, style Utrillo, où un enfant et un chat se succédaient. Contrairement aux prédictions pessimistes de l’ingénieur du son, je me débrouillai fort bien, ne bégayai pas et inscrivis ma voix sur un disque, comme une professionnelle, pendant trois jours… C’était l’été, je crois, et j’ai gardé un souvenir paresseux et réussi de ces trois jours ».
Lectrice, Françoise Sagan retrouve, mieux qu’aucune autre, le ton, la voix, l’accent du cœur qui précèdent le texte et l’ont dicté. Pulsions, émotions, passions, admirations, rencontres font la musique pudique, intime, singulière de ses souvenirs.
Sylvia Plath à l’honneur dans Le Magazine littéraire (par Claude-Michel Cluny)
Chaque nuit il sort à tire d’aile
Cherchant, de ses crochets,
Quelque chose à aimer »
S.P.
Sylvia Plath
Letters home
Edition de Aurélia Schober Plath
Traduit de l’américain par Sylvie Durastanti
Tome 1 – 1950-1956
373 p. – 22 € – 1988
Sylvia Plath avait à peine dix-huit ans lorsqu’en 1950 elle envoya la première des quelque sept cents lettres qu’elle devait écrire aux siens avant de mourir à l’âge de trente ans.
Dès cette date, le désir d’écrire va de pair pour elle avec la volonté de s’insérer dans l’Amérique des années 50, une Amérique où l’aspiration au bonheur se confond souvent avec un idéal de réussite forcené.
Toute sa correspondance reflète cet écartèlement entre une vocation — écrire — et l’obsession constante, souvent douloureuse, d’atteindre à la perfection dans tous les domaines, au prix d’un travail inlassable. D’exaltations en dépressions, de crises destructrices en élans créateurs, ces lettres éclairent les raisons qui ont poussé Sylvia Plath, peu après la parution de son roman La cloche de détresse, à se donner la mort, à Londres, dans la solitude où elle se retrouvait, séparée des siens, au cours d’un hiver particulièrement difficile. Américaine d’origine autrichienne, née dans le Massachusetts en 1932, Sylvia Plath mena une double carrière d’écrivain et d’universitaire aux Etats-Unis, avant d’émigrer en Angleterre, à l’âge de vingt-trois ans. Elle mit fin à ses jours en 1963. “J’espère que tu comprends que tout ceci est fort intime, et que je le partage avec toi comme je partagerais les plus intimes secrets de mon âme — car je désire que tu comprennes combien mes lettres sont indémêlables et complexes, et que j’y fais face sans désespérer, luttant avec les anges et apprenant à m’accomoder des inévitables conflits qui sont notre lot, dans la mesure où nous vivons vraiment. Je m’aguerris au fur et à mesure. Toutes les grandissantes visions de beauté et de monde nouveau que j’éprouve, je les paie de véritables douleurs d’enfantement.”
9 mars 1956
S.P.
Lu par Catherine Deneuve (cassettes de la Bibliothèque des Voix)
Catherine Deneuve lit
Letters Home
de Sylvia Plath
Coffret 2 Cassettes – 24,50 €
Dès le commencement, le désir d’écrire va de pair pour elle avec la volonté de s’insérer dans l’Amérique des années 50, une Amérique où l’aspiration au bonheur se confond avec un idéal de réussite forcené…
La Quinzaine littéraire recense Renversements (1er au 15 juillet 2009)
Quinzaine littéraire du 1er au 15 juillet 2009
Philosophie
Jean-Joseph Goux
Renversements,
« Des femmes, Antoinette Fouque », 261 p. 15 euros
Un essai sur les mouvements des idées qui ont transformé les sociétés française et occidentale.
L’explication sur la pauvreté de Martha Nussbaum, dans la revue Transversalités (juillet/sept 09)
TRANSVERSALITES
JUILLET / SEPTEMBRE 2009
LA PAUVRETE : UNE APPROCHE SOCIO-ECONOMIQUE – ENTRETIEN AVEC JEAN-LUC DUBOIS (Jean-Luc Dubois est Directeur de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et au Centre d’économie et d’Ethique pour l’Environnement et le Développement (C3ED) de l’Université de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines (UVSQ) Il est également enseignant au Master Economie solidaire et logique de marché de l’Institut Catholique de Paris.
Cet entretien a été conduit par Elena Lasida, directrice du Master Economie solidaire et logique de marché à l’Institut Catholique de Paris (ICP), avec l’appui de Kevin Minkieba Lompo, doctorant au C3ED.
La pauvreté apparaît avant tout comme un phénomène économique. Or, l’économie a beaucoup évolué dans la manière d’appréhender la pauvreté, notamment à partir des apports de Amartya Sen. Sous forme d’entretien, Jean-Luc Dubois nous présente de façon précise les principales traces et conséquences de cette évolution. (…)
Comment peut-on, sur la base de cette notion de « capabilité », identifier les différentes formes de pauvreté ?
Dans ce cadre, la pauvreté est considérée comme un manque, ou une privation, de « capabilité » à mener la vie souhaitée. A. Sen ne considère la « capabilité » que dans un sens générique, ne citant que quelques « capabilités élémentaires », comme le fait de se procurer de la nourriture, d’apprendre à lire ou d’être soigné. Martha Nussbaum, à l’inverse, propose une liste de dix « capabilités humaines fondamentales », qui s’ajusterait aux contextes socioculturels rencontrés. On est dans une vision de la pauvreté objective et absolue, qui traverse l’espace et le temps. La subjectivité ne s’exprime qu’au travers des priorités et interactions que l’on peut établir entre différentes « capabilités ».
Le fait de considérer la pauvreté comme une privation de « capabilité » a plusieurs conséquences. Tout d’abord, on doit tenir compte de l’accessibilité, ou du droit d’accès (« entitlement »), à l’ensemble des biens et services disponibles. Cette accessibilité est indispensable, car c’est elle qui permet aux personnes de constituer, par accumulation, les actifs dont elles ont besoin comme le capital physique, le capital humain résultant d’une fréquentation régulière de l’école, le capital social en tissant des liens, etc. Ensuite, il faut connaître les aspirations des personnes afin de pouvoir définir les priorités en termes de « capabilités » à renforcer ou à étendre. Ce sont ces aspirations qui vont orienter les décisions collectives et les mesures qui seront mises en oeuvre dans le cadre des politiques publiques. Enfin, se pose la question de la conversion des ressources en fonctionnements. C’est ainsi que l’on peut déterminer ce que les gens sont réellement capables de faire et d’être, en fonction de leurs aspirations et face aux opportunités disponibles. Or, cette conversion est à l’origine de l’inégalité de « capabilité » entre les personnes et soulève bien des questions de justice sociale.
Mais la définition des « capabilités » ne rejoint-elle pas l’idée des « conditions de vie » de la première approche ?
Il est vrai que lorsqu’on détaille la « capabilité » (au sens de A. Sen) en une liste de fonctionnements, ou mieux en une liste de « capabilités humaines fondamentales » (au sens de M. Nussbaum), on rejoint la vision des conditions de vie. Les fonctionnements expriment, de fait, l’accomplissement d’un certain nombre de conditions de vie en ce qui concerne la santé, l’éducation, le logement etc. Ils se rapprocheraient même plutôt des conditions d’existence vu l’ouverture multidimensionnelle qui les caractérise. (…)
Pour en savoir plus :
Nussbaum M., Femmes et développement humain : l’approche des capabilités, Paris, Des femmes, 2000 (réédition 2008)