Grand entretien – Anne-Cécile Hartemann dans Lettres capitales

Grand entretien. Anne-Cécile Hartemann : « Assister à la métamorphose d’un être humain est un privilège »

Parler du livre Métamorphose – Le courage d’aller vers soi écrit par la thérapeute française vivant à Montréal Anne-Cécile Hartemann s’avère être un exercice ô combien nécessaire pour sortir des clichés et des sentiers battus auxquels nous ont habitués les opuscules se revendiquant du genre de développement personnel. Qualifié par son éditeur de récit et guide, ce livre se construit sur une propédeutique basée sur l’expérience personnelle comme preuve incontestable à la fois de sa nécessité et de sa réussite. Ces deux lignes conductrices font incontestablement sa richesse et ne demandent qu’à être mises en lumière. D’où, ce grand entretien avec son auteure.

Vous est née en France et vous vivez depuis 2004 à Montréal. Comment êtes-vous arrivée au Québec et quel a été en quelques mots votre parcours de vie ?

J’ai grandi dans le Calvados et étudié à l’EM-Normandie Business School qui m’a amenée à voyager au Pays-Bas, puis au Canada pour un stage de fin d’études. J’y ai rencontré le père de mes 2 enfants, je me suis mariée et j’ai obtenu la citoyenneté canadienne quelques années plus tard. En 2016, après 12 ans de vie commune, mon mari me quittait, ce fut un tsunami émotionnel et l’élément déclencheur de ma propre métamorphose. J’ai plongé au cœur de mes blessures d’enfance, affronté mes peurs et pris conscience de mes croyances limitantes. Une étape à la fois, avec tous les outils que je partage dans Métamorphose… le courage d’aller vers soi, j’ai transformé tant ma vie personnelle que professionnelle. Après 15 ans à travailler dans le domaine du marketing, de la communication et de l’événementiel, j’ai suivi plusieurs formations. Je suis aujourd’hui TRA, Thérapeute en relation d’aideMD par l’ANDCMD, enseignante de Hatha Yoga et animatrice de cercles philosophiques pour petits et grands.

En quoi consiste votre métier thérapeute en relation d’aide ?

Je suis heureuse d’avoir l’occasion de faire connaitre le métier que j’exerce. Ayant été moi-même accompagnée par des thérapeutes en relation d’aide, j’ai pu constater les bénéfices d’un tel accompagnement et j’ai choisi de me former pour aider à mon tour des personnes désireuses de transformer leur vie pour aller vers plus de bien-être.

En tant que thérapeute en relation d’aide, je travaille avec l’Approche non-directive créatrice, ANDC® de Colette Portelance. Le préalable à l’exercice de ce métier est le travail sur soi, c’est la raison pour laquelle la première année de la formation que j’ai suivie au Centre de relation d’aide de Montréal y est consacrée. Forte de ma propre expérience, je suis donc en capacité d’accueillir avec une profonde empathie le vécu des personnes qui viennent en thérapie. Comme je le mentionne lors des premières rencontres, il peut m’arriver d’être émue lorsque j’entends un vécu souffrant ou joyeux. Cette sensibilité que j’ai appris à développer aide l’autre à se connecter à sa propre sensibilité par effet miroir, c’est toute l’idée de la connexion à soi et à l’autre qui se manifeste. C’est ainsi que la personne apprend à s’accepter et à s’aimer avec ses forces et ses difficultés.

Souvent inconscients des traces qu’ont laissées les événements du passé, nous avons tendance à reproduire des situations qui ne sont plus adaptées à la vie d’adulte que nous sommes devenus. Je mets en lumière les fonctionnements tantôt défensifs tantôt constructifs des personnes que j’accompagne, sans jugement. Je les aide à comprendre et exprimer leurs besoins en relation. Je les aide à sortir de la victimisation et à prendre conscience de leur responsabilité. J’aime donner l’image de la lanterne qui éclaire le chemin de vie. En aucun cas je n’influence mes clients dans leur cheminement car la personne la mieux placée pour connaitre le chemin c’est nous-même.

Je ressors remplie de gratitude à la fin de chacune des thérapies. Assister à la métamorphose d’un être humain est un privilège.

Vous êtes également enseignante de Hatha Yoga et animatrice de cercles philosophiques. Pourriez-vous nous donner plus de détails sur ces deux activités ?

Thérapeute en relation d’aide, enseignante de yoga et animatrice de cercles philosophiques avec les enfants ont pour moi la même finalité, ils sont des moyens d’accompagner sur le chemin de la métamorphose.

Pratiquer le yoga et philosopher sont deux passions que je cultive depuis plusieurs années et qui me paraissent complémentaires. J’ai créé YOLO, yoga et philo en 2018. Même si je pratique ces deux activités séparément, lorsque je guide une pratique de yoga, j’intègre des réflexions et des thèmes philosophiques comme la joie, la beauté, la vulnérabilité, l’amitié, et chaque cercle philosophique que j’anime avec les enfants est précédé d’une pratique de yoga.

La préparation des cours de yoga autant que des cercles philosophiques est inspirée par des lectures, des événements, des rencontres, d’une chanson, de l’environnement ou toute autre stimulation en rapport avec la connexion à soi, aux autres et au monde. Ces références sont d’ailleurs partagées à la fin de chaque cours avec les participants.

Un cours de yoga comporte  plusieurs étapes : méditation guidée autour du thème choisi (par exemple « prendre du recul »), techniques de respiration et postures en lien avec le thème (observer l’environnement pendant une posture avec la tête en bas pour explorer une autre perspective, je propose des exercices comme de se placer « au coin » de la pièce et de vérifier comment on se sent, puis de prendre un pas de recul, puis deux et de continuer d’observer les sensations), après la pratique physique, les cours se terminent par la posture de relaxation finale, shavasana,  toujours guidée par la réflexion initiale qui agit comme fil conducteur pendant l’heure que dure le cours. À la fin de chaque cours, je sollicite des retours et des suggestions auprès des participants.   

En ce qui concerne les cercles philosophiques avec les enfants, je les anime dans des écoles primaires avec le souci toujours présent de travailler en amont, d’aider les enfants à penser par et pour eux-mêmes, de développer leur esprit critique, de rester connecté à leurs sensations, à leurs émotions et à leur intuition et d’être à l’écoute de l’autre. Les ateliers d’une durée d’environ une heure, se déroulent de la façon suivante : les enfants sont placés en cercle et tour à tour font part de leur « météo intérieure », nous effectuons ensuite une pratique de l’attention et une ou deux postures de yoga, le thème est introduit tantôt avec un texte, une image, une chanson ou encore un objet, les enfants sont placés en petits groupes et élaborent une question. Nous procédons à un vote pour savoir sur quelle question nous allons philosopher (par exemple : « qu’est-ce qu’un ami ? », « faut-il toujours dire la vérité ? » ou encore « pourquoi on existe ? »), s’ensuivent des tours de paroles pour explorer le thème retenu. Les enfants sont ensuite invités à faire un dessin qui leur permet d’exprimer par un autre moyen leur expérience.

Métamorphose, qui est votre premier livre, a un incontestable caractère autobiographique. Son intention, écrivez-vous dans son introduction, est « de mettre en lumière les outils auxquels j’ai eu recours, d’en parler avec mes mots, à partir de mon expérience ». En quoi consiste cette démarche et sur quelle expérience de vie vous concernant repose-t-elle ?

Comme je le mentionnais dans le concept de non-directivité de l’approche avec laquelle je travaille comme thérapeute, je crois que chacun connait au fond ce qui est bon pour lui. Il était important pour moi de ne pas arriver avec des conseils ou des recettes magiques. J’ai donc décidé de parler de ce qui a fonctionné pour moi et de faire confiance que chaque lecteur pourrait trouver les outils qui seront bons pour lui, là où il en est rendu de son propre cheminement. C’est d’ailleurs un commentaire que je reçois régulièrement, les lecteurs apprécient de se sentir libres dans leur exploration. Je reste émerveillée de voir comment chaque personne me partage l’élément qui l’a le plus inspiré dans le livre, ce n’est jamais la même chose !

Constatant les impacts des outils découverts au fur et à mesure de ma propre métamorphose, mon entourage, interpellé par ma transformation, m’a sollicitée sur la manière dont j’avais procédé. J’ai donc partagé mon expérience et à mon heureuse surprise j’ai vu ces personnes se transformer à leur tour. Il m’est alors venu à l’esprit de partager cette expérience à un plus grand nombre par le biais d’un livre.

De par son titre, ainsi que l’image du papillon qui illustre sa couverture, votre livre, renvoie vers les idées de changement, d’évolution, de rénovation. Lesquels de ces synonymes reflètent-ils au mieux l’esprit de votre démarche d’écriture ?

Le changement est défini comme suit : action, fait de changer, de modifier quelque chose, passage d’un état à un autre. Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, il est bien question de changement dans l’esprit de ma démarche d’écriture.

La rénovation quant à elle signifie remettre à neuf par de profondes transformations, transformation aboutissant à un meilleur état. Il en est question également mais j’emploierais plutôt le terme de restauration. Comme on déblaye des gravats, que l’on découvre des trésors cachés et qu’on les remet en lumière.

Mais sans hésitation, je choisirais « évolution », d’une part, parce qu’il figure dans mes 4 valeurs piliers qui agissent comme une boussole dans ma vie, mon fameux P.A.P.E : Plaisir-Authenticité-Partage-Évolution, et d’autre part, parce que j’aime l’idée d’évolution, plus douce, qui intègre le fait que nous sommes toujours nous, mais dans une version plus épanouie, à l’image de la chenille et du papillon.

Deux autres mots-phares que vous utilisez toujours dans l’Introduction renforce cette idée de journal personnel. Vous parlez d’un « incroyable voyage au cœur de mon être », ainsi que de cheminement. Comment comprendre cette idée de parcours vers et au plus profond de son être intérieur ?  

Pour reprendre la métaphore du chantier de restauration, lorsque le travail, le « voyage » commencent, on ne peut imaginer ce qu’on va découvrir. Là d’où je viens, jamais je n’aurais pu imaginer répondre aujourd’hui à cet entretien après avoir écrit un livre ! J’insiste beaucoup sur la notion de cheminement, étape par étape avec patience, courage et confiance. Certes, ce chantier est semé d’embuches, mais quelle joie de découvrir les trésors qui dorment en nous. Dépouillé des croyances limitantes, de l’éducation, des traumatismes, il est alors possible de se connecter à notre être intérieur, de retrouver notre mission de vie et aux joies qui l’accompagnent.  La notion et les moyens de connexion à soi, à notre être intérieur est largement explicitée dans le chapitre 2.B du livre.

Il y a ensuite le caractère de guide, genre qui vient soutenir et appuyer l’idée de voyage. Comment définiriez-vous ce genre narratif et quelle importance a-t-il dans la construction de la structure de votre livre ?

Le genre narratif est à la fois autobiographique, ce qui a permis une construction chronologique des étapes nécessaires à la métamorphose, et guide par les outils qui permettent de franchir ces étapes. Dans un souci de partage qui fait partie de mes valeurs piliers et de crédibilité quant à l’efficacité de ces outils de par ma propre expérience, ce genre narratif m’est venu tout naturellement.

Que pouvez-vous nous dire de la structure de votre livre ? Quel est son fil conducteur, et que signifie la phrase que vous mentionnez concernant votre totale liberté qui vous fait dire que « rien n’est figé » ?  

Le livre est divisé en 3 sections. Le premier chapitre propose une façon de se préparer à la métamorphose. Le deuxième est consacré à la connexion au corps, à soi, aux autres. Enfin, le dernier chapitre est consacré au passage à l’action et inclut une section qui invite à la prévention et à l’éducation, afin que les citoyens de demain s’épargnent des dérives douloureuses.

En ce qui concerne le fil conducteur, j’ai eu le souci pendant tout le processus d’écriture de rendre les explications simples et efficaces en répondant sans cesse à la question « mais comment fait-on ? ».

C’est pourquoi chaque outil est abordé sous 3 angles :

1-Description de l’outil avec les mots des créateurs et références à leurs sites et ouvrages.

2-Comment l’outil a fonctionné pour moi. Je partage mon expérience avec beaucoup d’authenticité.

3- Des exercices pratiques pour permettre aux lecteurs d’apprivoiser l’outil.

J’aborde dans le livre de nombreux thèmes comme la prise de conscience, le courage, les besoins, la responsabilisation ou comment sortir de la victime et arrêter de subir les événements pour retrouver du pouvoir sur sa vie, l’écoute de soi, de l’autre, l’amour de soi, ce grand incontournable.

Pour répondre à la question de la liberté que je prends d’affirmer que « rien n’est figé », je m’appuie sur la neuroplasticité, les nombreux témoignages de gens qui ont radicalement transformé leurs vies, et sur ma propre expérience.  Les chemins neuronaux peuvent être modifiés jusqu’à la fin de notre vie. Je réfère également à la notion de responsabilité, quand on arrête de remettre la responsabilité de notre bonheur à l’extérieur de soi, des possibles jamais imaginés peuvent survenir.

Quant à la richesse de votre ouvrage, je me permets de relever ces trois sources : des situations issues de votre propre vécu ; des informations acquises lors de vos diverses formations et des données glanées au fil d’une riche bibliographie que vous partagez d’ailleurs à la fin de votre livre. Êtes-vous d’accord avec ce schéma, y a-t-il d’autres éléments qui méritent d’être rajoutés ?

J’y ajouterais l’importance des rencontres et des échanges avec toutes les personnes qui m’ont accompagnée pendant les 4 années qui ont précédé la rédaction de ce livre et au cours de son écriture. J’insiste à cette occasion sur la notion de « croissance relationnelle »,  ce proverbe africain illustre bien mon propos « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».

Revenons, si vous le souhaitez, à l’idée de métamorphose de votre livre. À ce propos, j’aimerais vous interroger sur plusieurs aspects auxquels votre ouvrage conduit. Le premier est celui de l’égo. Au-delà des définitions diverses et variées, vous insistez sur la double signification de ce mot, celle d’unicité (« ce qui fait que je suis moi »), et celle de barrière, de limite à la découverte et au changement de soi (« me détacher de l’emprisonnement de mes pelures identitaires »). Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Je consacre une grande place dans le chapitre de la connexion à son être intérieur à l’ego parce qu’il m’apparait essentiel dans cette quête de connaissance de soi. Agissant tantôt comme une enveloppe identitaire indispensable à la représentation et à la conscience que l’on a de soi-même et qui nous sépare du reste du monde, tantôt, en effet, comme une barrière à la découverte de soi et en cela pouvant entraver notre développement personnel. C’est un équilibre permanent à trouver pour faire la part des choses dans toutes les circonstances qui nous mettent en difficulté pour à la fois conserver une identité nécessaire à la survie sans bloquer l’accès à notre être véritable caché par les pelures identitaires qui à la fois nous sécurisent et nous emprisonnent.

Je terminerais en citant Ram Dass dans son livre Vieillir en pleine conscience « Si nous voulons apprendre de nos ténèbres, si nous voulons qu’elles nous aident à nous renforcer et à guérir, nous devons échapper à la bulle qu’est l’ego pour nous ouvrir à l’immense étendue de l’âme. »

S’ouvrir pour découvrir l’immensité de l’âme me renvoie à votre affirmation sur les limites de l’environnement émotionnel : « Je devais poser des limites pour prendre soin de moi ». Que signifie dans ce contexte « dire oui pour être aimée » ?

« Dire oui pour être aimé », c’est un amour conditionnel que l’on s’impose inconsciemment, c’est penser qu’on ne peut pas être aimée pour ce que l’on est, c’est s’exposer à se perdre. Ce point majeur, sous-tendu par la peur de perdre l’amour de l’autre parce qu’on n’est pas capable de se donner cet amour soi-même, revient régulièrement en thérapie avec les personnes que j’accompagne. Conscient de ce fonctionnement, il est alors nécessaire de commencer par nourrir l’amour de soi qui peut passer par l’identification de ses besoins et poser des limites pour prendre soin de soi en apprenant à dire non.

Autrement dit, il s’agit de faire ce « ménage intérieur » comme opération préliminaire et nécessaire au cheminement vers la métamorphose. Quelles sont dans ce contexte « les techniques de libération des émotions » ?

L’image du terrain à cultiver revient à plusieurs reprises dans le livre. Tout comme on enlèverait des roches ou des mauvaises herbes pour obtenir une terre propice à la création d’un jardin fertile, l’acceptation et le lâcher prise, se libérer du juge intérieur, apprivoiser la vulnérabilité, couper les élastiques du passé, travailler avec les différentes parts de soi et découvrir le pouvoir du pardon ont été, en ce qui me concerne, un préalable incontournable à la métamorphose.

Dans ce contexte on peut parfois faire face à des résistances tenaces nécessitant des techniques plus ciblées sur les émotions telles que l’EFT (Emotional Freedom Technique), l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) ou encore le TRE® (Trauma Releasing Exercices). Je poursuis mes recherches quant à ces techniques qui me paraissent fort utiles dans le cadre de ce « ménage intérieur ».

Vous dites que la question « Qu’est-ce que l’amour » vous fascine. Pourquoi ? Comment y répondez-vous ?

Pour répondre à votre question, j’ai effectué une recherche dans mon livre et j’ai trouvé 153 fois le mot amour. Cela illustre bien la fascination que j’ai pour cette question. Elle est universelle et anime les esprits depuis toujours. Il serait intéressant de savoir combien de pages, de chansons, de films, de discussions traitent du sujet. Pour reprendre les termes d’Eva Illouz dans le hors-série de Philosophie magazine paru en aout 2021, de l’amour « huile invisible qui alimente sans cesse le marché de la consommation » à l’amour inconditionnel, en passant par la dépendance affective, le sujet est vaste et occupe une place majeure dans la vie de l’être humain d’une manière générale. L’amour est fondateur, source de vie lorsqu’il est présent de façon bienveillante, son absence ou l’idée leurrée que l’on peut s’en faire peut être destructrice.

Après avoir expérimenté plusieurs formes d’amour plus ou moins souffrantes, je peux dire aujourd’hui que l’amour est source de joie, de plénitude, de sécurité, qu’il se vit en relation à soi, aux autres et à l’environnement. En ce qui me concerne, l’amour agit comme une boussole et pour reprendre un des exercices que je propose dans le livre, quand survient une difficulté, un questionnement, je me pose la question « que ferait l’amour dans ces circonstances ? », dans la plupart des cas, je retrouve mon chemin.

Il ne faut pas confondre cet amour avec la dépendance affective. Quelles sont les limites de ce type de relations et comment peut-on les éviter ?

Je reprendrais cette phrase de Colette Portelance pour illustrer les limites d’une relation de dépendance affective « Lorsque tu donnes ton pouvoir à l’autre, tu perds ta liberté ». En terme de limites, la dépendance affective peut engendrer la perte d’autonomie, l’oubli de soi jusqu’à la mort psychique dans des circonstances extrêmes. Préalable à la manière de les éviter, il faut d’abord en prendre conscience. Pour se faire, le seuil de tolérance de la souffrance de chacun est déterminant. Quand il est atteint, étape par étape, le travail peut commencer avec patience et détermination pour éviter la répétition du scénario dans une autre relation. Un véritable sevrage pourra s’opérer en passant par l’identification des besoins, la guérison des blessures du passé, la mise en place de mécanismes de protection, l’amour de soi, la responsabilisation pour aller vers une relation d’amour authentique et partagée rétablissant l’équilibre.

Vous mettez à la disposition des lecteurs une riche bibliographie. Quel conseil leur donneriez-vous pour s’y retrouver ?

Je m’intéresse depuis quelques semaines au sujet de l’intuition. Je crois qu’au fond, chacun sait ce qui est bon pour lui. J’ai envie de conseiller aux lecteurs de s’amuser et d’écouter leur petite voix intérieure qui les guidera vers l’outil qui éveille en eux la joie et de s’ouvrir aux signes que celui-ci pourrait mettre sur leur chemin. Certains préfèreront lire, d’autres visionner des vidéos ou encore écouter des podcasts. La bibliographie de Métamorphose, que j’ai intitulée « boite à outils », est découpée par catégories, laissant à chacun le loisir de se diriger vers le support qui lui correspond au moment opportun.

Et pour vous joindre ?

Le partage fait partie de mes « 4 valeurs piliers », c’est la raison pour laquelle j’ai créé différentes façons de me joindre :

  • Site web : https://www.achartemann.com/
  • Page Facebook : @Anne-Cécile Hartemann, TRA, Thérapeute en relation d’aideMD
  • Page Facebook : @YOLO yogaetphilo
  • Instagram : @Annececilehartemann
  • Adresse mail pour un accès plus direct : achartemann@gmail.com

Au plaisir d’échanger avec vous autour de la métamorphose !

Propos recueillis par Dan Burcea

Anne-Cécile Hartemann, Métamorphose – Le courage d’aller vers soi, Éditions du CRAM, mai 2021, 246 pages.

« Balagan(e) » un attachant roman vécu d’aujourd’hui sur ce pays des paradoxes »

Corine Braka, Balagan[e]

Balagan est une histoire juive, une histoire contemporaine de l’allia, l’immigration en Israël. L’allia est un fantasme, la réalité est tout autre. Balagan est un mot hébreu qui veut dire désordre, foutoir, en familier le bordel. Israël est un bordel sans nom pour qui débarque pour y vivre depuis l’ailleurs. Rien n’est organisé, tout dans la débrouille, mais les relations sont directes et les gens sont gentils. Ce roman vrai très proche de la réalité vécue d’une parisienne résolue à l’allia est à conseiller aux aspirants au Retour.

En un style plein de verve, l’autrice conte combien c’est beau et enthousiasmant vu de loin, combien c’est une vitrine de pâtisseries colorées, odorante et appétissantes vu de près, et combien s’insérer est une épreuve initiatique qui n’est pas de tout repos. En premier lieu ne pas rêver mais faire. Apprendre l’hébreu, cette langue artificielle reconstituée au XIXe. La langue seule permet d’appartenir en venant de tous les pays de la diaspora. En attendant, l‘anglais reste un sas d’usage.

En second lieu se faire des amis, ce qui n’est pas trop difficile si l’on s’insère dans des études, à l’armée ou dans un travail, tant les relations sont simples, chacun venant d’ailleurs ou presque. A condition d’être juif, nul ne se sent étranger. C’est un peu comme à New York, où l’on parle toutes les langues et où l’on côtoie toutes les races, sauf qu’en Israël, on est d’abord et avant tout juif. Le mot juif parsème les pages en litanie, l’autrice aimant à le chanter en apprenant la langue juive dans une université juive du pays juif, parmi les Juifs, guidée par Waze un logiciel juif (dit Sandra), conduisant une Mini Cooper (le Cooper automobile serait-il juif ? il n’est pas dans la liste). Un glossaire d’une cinquantaine de mots hébreux qui se dispersent dans le texte est donné à la fin. Qu’il est bon de se sentir « appartenir » !

Israël est le seul pays où les cosmopolites se retrouvent entre eux, formant nation, ce qui est paradoxal et réjouissant. Il y a de tout – mais le tout est juif. Sauf les Arabes israéliens, qui sont citoyens mais pas juifs. D’où l’amertume de Leïla, arabe musulmane israélienne qui ne pourra ni fréquenter ni épouser Jérémie dont elle est tombée amoureuse. Ou les demi-juifs que sont les alias de père juif seulement. Depuis la découverte de l’ADN on sait reconnaître la filiation, mais la Loi mosaïque n’a que faire de la connaissance scientifique : la Loi est la Loi, et seuls les êtres issus de mère juive sont considérés comme juifs aux yeux de la Loi juive. D’où la colère de Noah, de mère bretonne (et catholique) bien que son nom du père soit Epstein et que ses grands-parents paternels aient connus les camps (où il n’y avait que des juifs, comme chacun croit savoir). Et lorsque Noah veut se convertir, rien n’est simple, la conversion n’est pas encouragée et semble-t-il très peu spirituelle : respectez les rites méticuleux de la cacherout et de la décence religieuse et bientôt vous croirez. Soyez comme les Juifs pour devenir juif est une méthode existentialiste ; Sartre disait qu’on n’est juif que dans les yeux des autres.

« Israël est un pays de fou ! » dit Sandra qui ressemble à l’autrice. « Les choses les plus simples peuvent devenir un enfer, et inversement, j’ai souvent de fantastiques surprises ! Bien-sûr les Israéliens m’agacent parfois, et je n’aime pas leur sans-gêne, leur rudesse – mais ils sont si chaleureux et attachants ! On vient en Israël en se disant : je suis juive, pas de problème, c’est ma maison, mon pays ! Et puis on se rend vite compte qu’être juif, c’est une chose, et qu’être israélien, c’en est une autre – et je ne parle même pas des différences culturelles, des Ashkénazes qui ne bronzent pas, qui deviennent rouges comme des homards au moindre rayon de soleil, et qui sont froids comme des carpes farcies… (…) Tout ce qu’on vit en Israël est exacerbé, déraisonnable, c’est le pays de tous les contrastes, les gens sont tous dans l’intensité de l’action et de l’émotion ; ils sont à fleur de peau, ils réagissent au quart de tour – bref : ici, on ne s’ennuie jamais ! » p.109. Tel est le balagan (le e entre parenthèses est-t-il par mode féministe ?).

Pas facile donc de se faire sa place dans un pays compliqué où les plus sectaires comme Elie élevé en Yeshiva se dérident au contact de libertaires comme Rebecca venue des Etats-Unis, où les Arabes discriminés comme Leïla découvrent la chaleur de la fraternité universitaire, où les « vieilles » mères de famille comme Sandra (la quarantaine en alia) retrouvent leur fraîcheur au contact de la jeunesse étudiante. Le talent de l’autrice est de faire cohabiter, se heurter et finalement s’aimer tout ce petit monde le temps de quatre saisons bien marquées. Sans compter les attentats, sporadiques mais inévitables, qui mettent en transes les parents restés en diaspora et les incitent à l’antiécologique week-end transatlantique en avion pour un oui ou pour un non.

Portée par l’enthousiasme de se sentir enfin chez elle dans un pays donné par Dieu à son Peuple élu et ancré dans une Histoire multimillénaire figée dans une Bible, l’autrice en allia offre aux Juifs de la diaspora française qui hésitent à franchir le pas les clés de la maison, et aux étrangers au peuple et à la culture juive comme moi un attachant roman vécu d’aujourd’hui sur ce pays des paradoxes.

Corine Braka, Balagan[e], éditions Maïa 2020, 167 pages, €19.00

Corine Braka, Jérusalem j’aime je commente je partage, 337 pages, Format Kindle €0.99

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Biographies des auteurs présents en table ronde le samedi 23 octobre 2021

SAMEDI 23 OCTOBRE 2021 APRES-MIDI
 

14h Présentation d’ouverture Panorama de la littérature de l’enfance : Thierry Clermont du Figaro

Thierry CLERMONT

Thierry Clermont est écrivain et journaliste au Figaro littéraire. Derniers ouvrages parus : San Michele, prix Méditerranée essai (Seuil, 2014), Barroco bordello (finaliste du prix Femina 2020, Seuil), La Balade de Galway (Arléa, 2021).

14h30 – 15h15 Rencontre avec un académicien atypique 
hommage à Gonzague Saint-Bris
avec Jean-Marie Rouart

Jean-Marie ROUART

Romancier, essayiste et chroniqueur français. Membre de l’Académie française depuis 1997. « Je demandais aux livres :comment fait-on pour vivre,pour aimer, pour être heureux ? (…) Les romans apportaient à mon adolescence tourmentée, angoissée, les lumières d’une vie idéale. Ce que je cherchais en eux, outre l’évasion par le rêve, c’était ce qu’on demande d’ordinaire aux cartomanciennes et aux voyants : de me dire mon avenir. » J.-M. Rouart

15h30 à 16h15

Les politiques à travers les siècles
avec Franz-Olivier Giesbert, Gilles Martin-Chauffier et Gael Tchakaloff

Franz-Olivier GIESBERT

écrivain et éditorialiste, Auteur de plusieurs romans et de biographies.

Dernières parutions : Leçon de vie, de mort et d’Amour, presses de la Cité, Rien qu’une bête, Albin Michel

Membre notamment du jury du Prix Renaudot, du Prix Aujourd’hui, du Prix du Quai des Orfèvres

Gilles MARTIN-CHAUFFIER

Journaliste et écrivain français, primé à plusieurs reprises et notamment lauréat du prix Interallié en 1998 et du prix Jean-Freustié en 1996. Membre du jury du Prix Bretagne.

 

 

 

 

 

 

Gaël TCHAKALOFF

Gaël Tchakaloff est l’auteure de Lapins et merveilles, 18 mois ferme avec Alain Juppé (Flammarion, 2016), Divine comédie (Flammarion, 2017) ainsi que d’un premier roman très remarqué, Vacarme (Flammarion, 2019)

Elle a vécu, jour et nuit et des mois durant, au cœur du réacteur, au plus près du pouvoir et de ceux qui l’incarnent : le Président de la République et la Première dame. Tant qu’on est tous les deux perce l’armure, les secrets, l’histoire d’amour et les conquêtes d’un homme et d’une femme qui ne ressemblent à nuls autres : Brigitte et Emmanuel Macron. Famille, amis, entourage politique, détracteurs… De fidélités en trahisons, chacun livre sa vérité. 

 

16h30 à 17h15

Quatuor d’écrivains mélomanes

avec Evelyne Bloch-Dano, Nicolas d’Estienne d’Orves, Jean-Maurice de Montremy, Patrick Poivre d’Arvor

Evelyne BLOCH-DANO

Biographe, essayiste, Evelyne Bloch-Dano est l’autrice d’une oeuvre souvent primée et traduite où l’on retiendra, entre autres, Madame Zola , Madame ProustLe dernier amour de George SandUne jeunesse de Marcel Proust ou plus récemment, Mes maisons d’écrivains. Son livre L’âme soeur a été salué par une critique unanime comme « remarquable », « fascinant », « passionnant ». Elle est membre du prestigieux jury du Prix Femina.  

 

 

 

 

Nicolas d’ESTIENNE D’ORVES

Né en 1974, Nicolas d’Estienne d’Orves est écrivain et critique d’opéra. En vingt ans, il a publié une trentaine de livres : romans, thrillers, nouvelles, essais, biographies… Lorsqu’il n’écrit pas, il mange. Sans doute trop.

 

 

 

 

 

Jean-Maurice de MONTREMY

Jean-Maurice de Montremy, éditeur et journaliste, a publié des romans et des essais. Batras est son deuxième ouvrage pour (grands) enfants réalisé en collaboration avec le dessinateur Emmanuel Pierre.

 

 

 

Patrick POIVRE D’ARVOR

Ecrivain auteur d’une soixantaine d’ouvrages, le journaliste télé le plus célèbre des dernières décennies, présentateur de plusieurs émissions littéraires, membre de divers jurys littéraires, engagé dans de nombreux combats humanistes.

 

 

 

 

 

17h30 à 18h15 

L’islamophobie, l’islamogauchisme et les nouvelles censures
avec Pascal Bruckner, Lydia Guirous et Emmanuel Pierrat

Pascal BRUCKNER

Pascal Bruckner, écrivain et philosophe. Membre de l’Académie Goncourt

 

 

 

 

 

Lydia GUIROUS

Lydia Guirous est une femme engagée aux convictions marquées. Elle est l’auteure notamment du best seller Allah est grand, la République aussi ( Lattes), de Ça n’a rien à voir avec l’Islam? ( Plon) et Assimilation en finir avec ce tabou français (Observatoire). Elle est également éditorialiste chez Cnews, RTL et Sud Radio.

 

 

 

 

French lawyer, writer and editor Emmanuel Pierrat poses during a photo session in Paris on March 18, 2018. (Photo by JOEL SAGET / AFP)

Emmanuel PIERRAT

Emmanuel Pierrat est écrivain et avocat au Barreau de Paris. Il est ancien Conservateur du Musée du Barreau de Paris, Ancien Membre du Conseil National des Barreaux et Ancien Membre du Conseil de l’Ordre. 

Il est aussi actuellement Secrétaire général du Musée Yves Saint Laurent de Paris et a notamment publié de nombreux ouvrages de référence sur  la liberté d’expression.

18h30 – 20h 
Comment la littérature et l’amour se célèbrent mutuellement
Présentation des deux derniers livres de ce couple suivi d’un récital à deux voix de textes sur l’amour
avec Leili Anvar et Frédéric Ferney 

Leili ANVAR

Leili Anvar est maître de conférences à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales. Traducteur et écrivain, ses recherches portent plus particulièrement sur la littérature mystique et la question poétique. Elle est aussi conteuse et comédienne. Elle participe à des récitals poétiques qu’elle conçoit avec de prestigieux musiciens.

 

 

Frédéric FERNEY

Frédéric FERNEY, écrivain et critique littéraire.

Eros, l’encre du désir (avec J.J. Vincensini), Albin Michel.

Il ne suffit pas de vivre sa vie, il faut l’imaginer. La littérature, ça sert à ça!

Ce n’est pas seulement l’amour qui est dans la littérature, c’est la littérature qui est dans l’amour…

 

 

RSVP Invitation journalistes : cocktail mercredi 8 septembre de 19h à 22h à l’Hôtel La Louisiane 60 rue de Seine 75 006 Paris

Du 7 au 28 septembre 2021, le design fait sa rentrée avec la tenue de la 2ème édition de Paris.

 France Design Weekhttps://francedesignweek.fr/

BIENVENUE DESIGN – HOTEL LA LOUISIANE contact presse (inscription au cocktail d’inauguration mercredi 8 septembre de 19h à 22h uniquement par sms au 06 84 36 31 85)

Renseignements, demandes d’information, journalistes / interviews : guilaine_depis@yahoo.com

Rive Gauche

Pour cette première édition, la foire Bienvenue Design, imaginée par Olivier Robert, prend ses quartiers sur la rive gauche de la Seine, à l’hôtel La Louisiane. En plein cœur de Saint-Germain-des-Prés, quartier des arts par essence, de l’école des Beaux-Arts, d’Architecture et de Design. Du 8 au 12 septembre 2021, près de 20 des meilleurs galeristes belges et internationaux, invités par Jean-François Declercq, investiront chacun une chambre pour y installer leurs objets et leurs meubles.

France Design Week est un événement qui vise à promouvoir le design auprès des professionnels et à sensibiliser le grand public à sa pratique, en fédérant le monde du design et en mettant à l’honneur tous les champs du design. Professionnels, grand public et adeptes du design vont pouvoir découvrir dans les régions françaises et sous différents formats les initiatives des acteurs du design, dans une unité de temps propice à leur rayonnement, aux niveaux local, national et international.

France Design Week est un événement global associant divers protagonistes de l’écosystème du design français, pour faire rayonner et résonner le design sur tout le territoire français auprès de tous les publics dans une unité de temps.

Il s’agit donc durant cette période de mettre le design à l’honneur dans plusieurs villes de France, grâce à la tenue d’événements de différentes natures – expositions, conférences et talks divers, visites d’ateliers ou studios de design, portes ouvertes d’écoles, workshops, initiatives de networkings…

BIENVENUE DESIGN – HOTEL LA LOUISIANE

Adresse : 60 RUE DE SEINE 75006 PARIS FRANCE

Transports en commun : Saint-Germain-des-Prés metro Ligne 4

Horaires :

jeudi 9: 12:00 – 22:00
vendredi 10: 12:00 – 20:00
samedi 11: 12:00 – 20:00
dimanche 12: 12:00 – 20:00

BIENVENUE DESIGN – HOTEL LA LOUISIANE
  • BIENVENUE DESIGN - HOTEL LA LOUISIANE - Juliette Gréco at Hôtel La Louisiane, 1950
    Juliette Gréco at Hôtel La Louisiane, 1950
  • BIENVENUE DESIGN - HOTEL LA LOUISIANE - Chambre #19, Atelier Jespers
    Chambre #19, Atelier Jespers
  • BIENVENUE DESIGN - HOTEL LA LOUISIANE - Chambre #40, Paloma - Joyful Homes
    Chambre #40, Paloma – Joyful Homes

BIENVENUE DESIGN - HOTEL LA LOUISIANE - Initiation

CHAMBRE #20, LOU VAN’T RIET

BIENVENUE DESIGN - HOTEL LA LOUISIANE - Initiation

CHAMBRE #36, MARC BAROUD

BIENVENUE DESIGN - HOTEL LA LOUISIANE - Initiation

CHAMBRE #14, IT’S GREAT DESIGN

BIENVENUE DESIGN - HOTEL LA LOUISIANE - Initiation

CHAMBRE #19, ATELIER JESPERS

BIENVENUE DESIGN - HOTEL LA LOUISIANE - Initiation

CHAMBRE #37, SPAZIO EFFIMERO

BIENVENUE DESIGN - HOTEL LA LOUISIANE - Initiation

CHAMBRE #37, SPAZIO EFFIMERO

BIENVENUE DESIGN - HOTEL LA LOUISIANE - Initiation

CHAMBRE #38, TIMOTHÉE LECLABART

BIENVENUE DESIGN - HOTEL LA LOUISIANE - Initiation

#BIENVENUE PROJECT ROOM, HÉLÈNE LABADIE

BIENVENUE DESIGN - HOTEL LA LOUISIANE - Initiation

#BIENVENUE PROJECT ROOM, JESSIE DEROGY

BIENVENUE DESIGN - HOTEL LA LOUISIANE - Initiation

CHAMBRE #25, JN. MELLOR CLUB

BIENVENUE DESIGN - HOTEL LA LOUISIANE - Initiation

CHAMBRE #31, PAUL BOURDET FINE FURNITURE