Les philosophes Emmanuel Jaffelin et Marc Alpozzo expliquent « Pourquoi Macron a t-il abandonné la philosophie pour prendre le pouvoir politique » (Entreprendre)

Pourquoi Macron a-t-il abandonné la Philosophie pour prendre le pouvoir politique ?

Par Marc Alpozzo et Emmanuel Jaffelin

Tribune. La question peut surprendre, surtout lorsqu’on sait que les médias nous l’ont « vendu » comme un philosophe. Si l’on écoutait d’ailleurs les commentateurs (courtisans) ce n’était pas moins que Platon qui passait la porte de l’Élysée, en 2017, sous prétexte que le jeune énarque élu, avait soutenu un mémoire de D.E.A. de philosophie, et qu’il avait aidé le phénoménologue Paul Ricœur, dans le travail de son dernier ouvrage, en lui récupérant les livres qui lui manquaient à la Bibliothèque nationale. Les journalistes ont toujours été très forts pour faire de la mayonnaise avec des œufs durs !

Mais reprenons toutefois la question : pourquoi Macron a-t-il abandonné la philosophie pour prendre le pouvoir ?

Le jeune homme de moins de 40 ans, lors de sa première élection aurait donc fait le chemin inverse de Platon et Machiavel qui voulaient prendre le pouvoir et qui l’ont finalement abandonné pour faire de la philosophie. Or, parmi les philosophes, on ne compare pas Macron à Platon ou à  mais à Marc Aurèle – l’empereur stoïcien qui, lui, s’est avéré profondément philosophe et très peu attaché au pouvoir. Sauf, que Macron, en se présentant à sa propre succession prouve, -et c’est le moins que l’on puisse dire – c’est qu’il n’est pas du tout un philosophe stoïcien au sens où on l’entendait à l’époque de Marc Aurèle[1] ( 121 apJC- 180 ap JC).

Mais reprenons la question : pourquoi Macron a-t-il abandonné la philosophie pour prendre le pouvoir ?

Réponse : par l’impuissance de son esprit. Il ne s’agit nullement d’un reproche ou d’une accusation. Il s’agit d’une évidence pour tout lecteur et disciple de Hegel. Mais pour comprendre, revenons à un point de sa biographie : Macron a raté son entrée à l’Ecole Normale Supérieure (E.N.S) où il aurait voulu continuer ses études en se formant pour devenir professeur de philosophie. Mais suite à cet échec, Macron changea d’horizon : il prépara et réussit l’ENA, devint haut fonctionnaire, puis cadre bancaire, puis ministre et enfin président de la République. Hourrah ?

Certains lui envient son parcours. On pourrait dire qu’il y a de quoi ! En ayant organisé un premier « hold-up » électoral en 2017 – créant un électrochoc dans la classe politique – il a brillamment renouvelé un exploit – nonobstant ce qu’en dit le leader de l’extrême gauche Mélenchon- en emportant l’élection avec un nombre de suffrages tout à fait honorable. Il y a aussi de quoi envier son parcours, car ce petit bourgeois de province, pas tout à fait un « insider[2] », a écrit son histoire politique, en plusieurs chapitres, inscrivant durablement sa marque dans le marbre de la Ve République, et se retrouvant, avec Mitterrand et Chirac, un des trois présidents de la République à avoir été reconduit par le suffrage universel à un second mandat.

Non ! Rien de l’histoire (que l’on connait pour l’instant, puisque nous écrivons au lendemain de sa réélection) de Macron ne vient montrer qu’il aurait démérité, et, même si nous ne sommes pas « macronistes », – comme si Macron l’était ! –, ce serait faire preuve de mauvaise foi que de ne pas le reconnaître.

Alors, quel est le problème ?

Eh bien voilà : entre cet échec et sa préparation au concours de l’ENA, Macron s’est mis au service du vieux philosophe protestant Paul Ricœur, qui avait 80 ans et venait de perdre son épouse, deux phénomènes qui le conduisaient à piétiner dans l’écriture de son dernier livre intitulé La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli[3]. Macron vint alors à point pour l’aider entre 1999 et 2000, discutant avec lui et lui remettant des notes et des commentaires. Puis Macron étudia à l’IEP de Paris pour préparer l’ENA qu’il intégra en 2004. Il devint alors haut fonctionnaire (inspecteur des finances) et, en 2008, quitta la fonction publique pour entrer dans une banque (Rothschild, où il finira associé-Gérant). Puis il se mit au service de François Hollande pour l’élection présidentielle de 2012. Hollande, élu président, le nomma Secrétaire Général adjoint de son Cabinet. Ensuite, Macron devint en 2014 ministre de l’Économie, puis il fonda en 2016 son parti politique nommé « En Marche » (référence à la dernière tirade du dialogue de Platon intitulé Ménon, et faisant références aux initiales de son nom, de quoi mêler la philosophie à une forme de culte de la personnalité). Il devint alors président de la République en 2017, puis il fut réélu en 2022. Vive la politique ! Et la philosophie, qu’est-elle devenue dans sa vie ?

Disons-le simplement : la philosophie fut oubliée, réduite au néant. Ce n’est pas qu’il y ait un conflit entre la politique et la philosophie ! Paul Ricœur définissait la politique comme une tension entre raison et violence. Ainsi, le problème patent qu’illustra Macron, et qu’il ne cesse d’illustrer d’ailleurs, c’est qu’en abandonnant la philosophie au bénéfice de la politique, il fit un gain social, c’est indéniable ! mais il réalisa surtout, également et d’abord, une perte de spiritualité !

Voyons cela :

Le philosophe allemand du dix-neuvième siècle, Hegel, admirateur de Napoléon à ses débuts, pourrait expliquer[4] qu’en préférant l’ENA à l’ENS, Macron régressa énormément. Hegel est un philosophe idéaliste qui considère que la réalité est un esprit qui se décompose en trois formes : l’esprit subjectif, l’esprit objectif et l’esprit absoluL’esprit subjectif concerne l’âme qui mérite d’être étudiée par l’anthropologie et la psychologie. L’esprit objectif concerne une forme de vie rationnelle : la liberté. Quant à l’esprit absolu, il concerne le tout qui est esprit » et qui s’exprime sous la forme de l’art, de la religion et de … la philosophie, forme la plus élevée de l’esprit.

Or qu’en est-il du premier quinquennat de Macron ? La révolte des « Gilets jaunes » entre 2018 et 2020, avec son cortège de mains et d’yeux arrachés, ses petites phrases assassines comme « Jojo le gilet jaune », ou ces marques de mépris signées Macron comme « traverser la rue », « les gens qui ne sont rien », « j’ai envie de les emmerder », l’enfermement, les masques, les injonctions contradictoires, son persistant refus d’affronter l’adversaire et de défendre son quinquennat pendant la campagne présidentielle, le bilan est morose pour celui qui se voulait « jupitérien » en début de mandat, et « maître des horloges ». De révolutionnaire, il est devenu versaillais avant le Covid, empêtré dans ses petites phrases, son mépris pour les classes moyennes, l’« affaire Benalla », etc. Le philosophe-roi, que l’on pensait tout droit sorti de la République de Platon, a non seulement trahi l’esprit objectif qu’indiquerait Hegel, mais aussi l’esprit social du socialisme dont il se revendiquait sous l’ère Hollande, et dont il fut le ministre de l’Économie. Le « putain » lâché avec des Youtubers, la galipette dans les jardins de l’Élysée, le destructeur des régimes des retraites, l’esprit startupper qui « traverse la rue et […] vous trouve du travail », qui en a marre de mettre « du pognon de dingue dans les minima sociaux » et qui peste contre les « Gaulois réfractaires au changement », s’est prétendument remis en cause, après un quinquennat apocalyptique, alors qu’il n’en est « rien » ( voire le « Néant »).

Le Macron décolonialiste, woke, cancel culture & co, par ailleurs contre-révolutionnaire, coupable d’un endettement du pays à hauteur de 600 milliards d’euros, notamment avec le « Quoi qu’il (vous) en coûte ! », est responsable d’un bilan comptable en déséquilibre, de la faillite, d’un climat social explosif, d’une France qui n’a toujours pas retrouvé son P.I.B. de 2019, – loin s’en faut ! – et  qui se retrouve frappée de plein fouet par les inflations dues à la période post-Covid, ainsi que la guerre en Ukraine ; dit autrement,  ce père du « en même temps », qui a certainement accéléré de démoraliser les Français, est probablement le président qui est plus proche d’une enfant-roi couronné que du philosophe-roi conçu par Platon.

Certes, si depuis les années 80, le système politique s’est en grande partie grippé, – les dirigeants politiques ayant surtout servi leurs propres intérêts et ceux de leur parti (rappelons-nous les costumes de François Fillon, « l’affaire Bygmalion » entre autres), et que nous ne sommes évidemment plus sous la IIIe République, qui prétendait donner naissance à des citoyens libres et éclairés, à aucun moment cependant, Macron n’a montré la moindre « sagesse », le moindre souci de rééquilibrer les forces entre forts et faibles, riches et pauvres, « ceux qui ont réussi » et « ceux qui ne sont rien ». L’endettement abyssal, l’explosion de la violence aux personnes, l’effondrement de l’école et la difficulté des hôpitaux, la percée spectaculaire du Rassemblement national au second tour, et cette très grande partie de Français, – celle de la France périphérique, des perdants de la « mondialisation heureuse », celle des petits employés, cette France « bac pro » –  tous ces phénomènes qui se manifestent par un vote contestataire et désespéré indiquent que le quinquennat Macron fut précisément le contraire de l’esprit absolu. Tandis que les 5 millions de cadres ont voté à 77% Macron, ainsi que les 3,4 millions de retraités gagnant plus de 3680 euros par mois (selon la DRESS en 2017), la France d’en bas, dite « France patriote » (ou « France moisie » par le politiquement correct) a porté au second tour une Marine Le Pen, considérée comme dangereusement d’« extrême droite », avec un courage et une témérité qui ne déshonorent pas, puisque ça s’est passé sous les crachats et les quolibets de l’intelligentsia et de la presse de gauche et macroniste, ainsi que sous celle du fameux « cordon sanitaire ». Marine ayant réalisé un score historique, avec ses 41,4 % de suffrages exprimées, donc ses 13 288 686 votants, contre 58,6 % suffrages exprimés en faveur de Macron, donc 18 768 639 votants. Elle a aussi montré, n’en déplaise aux bien-pensants, que le « foutriquet de la République »[5] n’a certainement pas fait gagner notre pays, ni en sagesse, ni en équilibre, et encore moins en liberté.

Conclusion (provisoire) : Macron a aboli l’ENA[6] ! Hegel, lui, s’occupa de IENA[7], une ville allemande, qu’il propulsa comme une puissance au rayonnement spirituel et universitaire. En fermant l’ENA, Macron prouvait ou illustrait la théorie hégélienne de l’Idée puisqu’il signalait que l’ENA n’était pas à la hauteur de ses exigences intellectuelles et spirituelles. Ainsi, «  qui peut le plus peut le moins[8] » et en désirant être philosophe, mais en abandonnant ce projet, Macron se retrouva condamné à réussir à un niveau inférieur : celui de l’esprit objectif. Exit l’esprit Absolu ! Or, si la vie politique est morte, ce n’est hélas pas parce que la philosophie aurait réussi à faire primer l’esprit absolu sur l’esprit objectif dans la France de ce début du XXIe siècle ; c’est parce que l’économie, soit le cœur de l’esprit objectif, l’a emporté sur l’esprit Absolu ! Pour le dire autrement, si l’Esprit Absolu se divise chez Hegel en trois activités – l’Art, la Religion et la Philosophie, il va de soi que le monde du travail et de l’argent l’emporte sur celui de l’art et de la Religion, et donc a fortiori, sur la philosophie comme manifestation suprême de la raison. Business is business : un impératif socio-politique dont l’essence est économique règne depuis Hegel et de pire en pire dans nos sociétés.

Marc Alpozzo
Philosophe, essayiste
Auteur de Seuls. Éloge de la rencontre, Les Belles Lettres

Emmanuel Jaffelin
Philosophe, essayiste
Auteur de Célébrations du bonheur, Michel Lafon


[1]– auteur des célèbres et sublimes Pensées pour moi-même.

[2]– autrement dit un homme du sérail politique.

[3] Éditions du Seuil, 2000.

[4]– S’il était vivant, mais Hegel mourut en 1831.

[5]– Expression attribuée sous la Troisième République à Adolfe Thiers

[6]-Macron, en tant que président de la République et ancien élève de l’ENA, abolit cette école en avril 2021 et la remplace par une nouvelle école, la fameuse ou fumeuse ISP (Institut du Service Public).

[7]– Iéna est une grande ville allemande de la Thuringe qui est industrielle et universitaire et surtout hégélienne !

[8]– Expression populaire- Aux éditions du Seuil  inspirée d’une formule d’Aristote.

Le Point annonce les lauréats du Prix Cazes

https://www.lepoint.fr/societe/carnet-francois-guillaume-lorrain-prix-des-romancieres-2022-pour-scarlett-29-04-2022-2473709_23.php

Prix littéraires. Notre collègue François-Guillaume Lorrain remporte le prix des Romancières 2022 pour Scarlett (Flammarion). Mathilde Brézet pour son essai Le Grand Monde de Proust (Grasset) et Gautier Battistella pour son roman Chef (Grasset) sont les deux lauréats de la 86e édition du prix Cazes-Brasserie Lipp. 

Conférence-débat François de Coincy « Comment redresser notre économie ? »

Conférence-débat de François de Coincy, entrepreneur venant de publier « Sept idées libérales pour redresser notre économie » (L’Harmattan) avec son préfacier Alain Sueur, docteur en sciences politiques de Paris 1 et membre de la Société française des analystes financiers. Cette conférence dont l’essentiel est ici filmé a été organisée par Balustrade (guilaine-depis.com) et a eu lieu à l’Hôtel La Louisiane 60 rue de Seine 75 006 Paris mercredi 6 avril 2022 de 18h30 à 23h.

Actualitté annonce les 8 bustes de Simone Veil

Huit bustes et un nouvel ouvrage pour rendre hommage à Simone Veil

Mi-mai sortira le livre La Merveilleuse histoire de Simone Veil aux éditions Hervé Chopin (le 12 mai, précisément). La Fondation pour Strasbourg en profite pour commander 8 bustes de bronze de Simone Veil à la sculptrice Sissy Piana. L’ouvrage sera lancé en avant-première le 6 mai à la librairie Kléber de Strasbourg.

Comment rendre hommage à Simone Veil autant qu’à l’exemplarité de son engagement pour les démocraties européennes ? La fondation pour Strasbourg, œuvrant elle-même à promouvoir l’humanisme européen, y répond en offrant huit bustes de Simone Veil, placés dans les lieux-clés de son histoire.

Grâce à l’Association, Strasbourg à venir, en charge de la réalisation, la fondation est en mesure de financer les sculptures de bronze que produira l’artiste Sissy Piana. Immense et fabuleuse témoin du 20e siècle, dont l’œuvre aura une influence durable sur les femmes et sur l’Europe, Simone Veil n’en méritait certainement pas moins.

Ces 8 bustes de bronze seront offerts à la Ville de Strasbourg, au Parlement européen, à l’Assemblée nationale, à l’Académie française, au Panthéon, au Mémorial de la Shoah et à la Ville de Nice. Enfin, si les accords définitifs aboutissent, le huitième et dernier buste sera érigé à Birkenau en face du bâtiment où Simone Veil a été détenue.

La confection de ces sculptures accompagnera la sortie au mois de mai du livre La merveilleuse histoire de Simone Veil par Jean-Louis de Valmigère et Éva Wernert. Jean-Louis Debré, Leïla Slimani et Jean Veil ont également contribué à l’ouvrage. La première sculpture sera inaugurée le 4 juillet prochain, par la présidente du Parlement européen.

« Simone Veil aura été une magistrate militante et pionnière, une ministre de la Santé qui marquera la vie de toutes les femmes, une Présidente européenne modèle, la créatrice et Présidente du Mémorial de la Shoah, une membre du Conseil constitutionnel sage et avisée, enfin une Académicienne sourcilleuse de la langue française et des valeurs qu’elle véhicule » déclare la fondation dans un communiqué. 

« Je sculpte les gens que j’aime. Morts ou vivants. Ca n’a pas d’importance à mes yeux », expliquait Sissy Piana. Qui s’est amusée à reproduire Mike Jagger, Patty Smith, David Bowie ou la Callas et Hitchcock. « Ce qui me rend heureuse ce n’est pas la matière, c’est le rapport aux formes, c’est percevoir, plus je me rapproche de la ressemblance, plus j’espère trouver ce que les gens n’identifient pas forcément. La sculpture fige mais rend vivant. C’est tout son paradoxe. »

La grande interview d’Esteban Frédéric sur son premier livre par Sophie Rey

L’INTERVIEW D’ESTEBAN FRÉDÉRIC

« La médiumnité est une porte ouverte sur de multiples univers ! »

 Interview d’Esteban Frederic, par Sophie Rey.

Pourquoi avoir choisi le parti pris du tutoiement ?

Il est vrai que dans l’introduction de mon livre, j’utilise le tutoiement. J’avais envie, dans ce premier texte, de créer un instant de complicité avec mon lecteur, de lui faire partager mon univers et le sens de ma démarche. En effet, j’ai écrit ma biographie comme un roman, afin de rendre cet ouvrage le plus accessible possible. Je ne voulais surtout pas rédiger un ouvrage ésotérique obscur et savant, qui au final n’intéresse que son auteur ! Bien au contraire, ma volonté était de faire découvrir au lecteur l’univers de la voyance, en restant accessible à tous. Initiés comme néophytes.

Pianiste ou voyant, quel métier demande le plus de travail ?

Que l’on choisisse d’être concertiste ou voyant, ce qui compte, avant toute chose, c’est le niveau d’exigence que l’on s’impose. Car, si vous choisissez d’évoluer à un niveau professionnel, vous ne pouvez pas vous permettre d’être dans « l’à peu près ». Vous devez viser l’excellence en permanence, et donc, vous entraîner chaque jour sans relâche. C’est ce que j’ai fait avec le piano, c’est ce que je fais aujourd’hui avec la voyance. L’entraînement quotidien est la clef du succès. Et cela, quelle que soit la carrière que l’on envisage.

Le don vient vers vous, en dehors de bien connaître la signification des cartes, comment travailler le don ?

Comment travailler le don ? C’est une question que l’on me pose souvent. Ainsi que je vous l’ai dit, il n’y a pas de solution miracle. Tout est une question de travail et de concentration. Car, à des degrés divers, nous sommes tous voyants. La différence entre un professionnel de la voyance et un débutant est la même que celle qui existe entre un sportif de haut niveau qui s’entraîne tous les jours et un amateur de sport qui dispute un match le dimanche avec ses amis. Chacun d’entre eux a des compétences, mais seul celui qui s’entraîne quotidiennement progresse de manière notable. Il en est de même pour la voyance. Les seuls conseils que je puisse donner à un débutant est : entraînez-vous, effectuez des tirages pour vos amis, travaillez votre concentration, lâchez prise et laissez parler votre instinct… Et surtout, faites-vous confiance !

Enfant, Anna ne vous quitte plus, vous-pensiez vous Schizophrène à l’époque ?

C’est une question que je me suis posée bien plus tard, vers l’adolescence. Non, enfant, je ne me posais pas de véritables questions. Les phénomènes paranormaux m’effrayaient parfois, mais je finissais toujours par les intégrer à mon univers d’enfant. Lorsque l’on est très jeune, on ne distingue pas ce qui relève de la normalité de ce qui relève du paranormal. Si le père Noël existe, pourquoi aurais-je dû m’étonner qu’Anna existe aussi ? Le fantastique fait partie de l’univers des enfants. C’est le jugement des adultes qui leur fait croire parfois qu’ils sont « déséquilibrés ». C’est une des raisons pour lesquelles j’ai voulu écrire ce livre. Si votre enfant est médium, ne l’envoyez pas chez un pédopsychiatre, il a juste besoin d’écoute et de compréhension. Et avant tout, d’être rassuré par ses proches.

P27, lors du récital et de cette transe médiumnique, pensez-vous vraiment que Chopin ait pris possession de votre corps ?

Je ne pourrai jamais expliquer ce qui s’est produit ce jour-là. C’est une sensation très étrange de ressentir que l’on perd le contrôle de son propre corps. Cependant, même si je suis resté conscient lors de cette expérience médiumnique, je n’ai pas réellement réalisé ce qui était en train de se produire. J’étais en transe, comme absent de moi-même. J’étais spectateur de la scène, totalement sous l’emprise d’une autre volonté que la mienne. Mais vous dire de qui émanait cette volonté, j’en suis bien incapable. Frédéric Chopin ? Cela serait me faire beaucoup d’honneur. En tout cas, je peux vous dire que cette entité connaissait la partition sur le bout des doigts, et qu’elle fut certainement un pianiste hors pair lors de son incarnation terrestre.

Vous écrivez que vous connaissez la fin d’un roman avant même de l’avoir fini, j’imagine que cela est vrai pour le cinéma aussi. C’est triste de ne pas pouvoir avoir accès à ces arts majeurs ?

Avec le temps, j’ai appris à pratiquer ce que j’appelle « l’amnésie médiumnique », c’est-à-dire à refouler les flashs, voire à les gommer immédiatement de ma mémoire, s’ils parviennent malgré tout à s’imposer à moi. Cela ne fonctionne pas toujours parfaitement, mais je vous rassure, j’arrive à prendre plaisir à lire un bon roman ou à suivre l’une de mes séries préférées à la télévision. Un livre ou film est avant tout une œuvre d’art. Et, la voyance ne m’empêchera jamais d’apprécier l’art sous toutes ses formes.

Concernant le contact avec les défunts, peuvent-ils nous confirmer l’existence de Dieu ? En savez-vous plus sur le Paradis et l’Enfer, le jugement dernier, la réincarnation ?

S’il est un sujet sur lequel les médiums ne reçoivent pas d’informations, c’est sur l’au-delà. Jamais l’un de nos Guides ne lèvera le voile sur ces mystères. En tant que médium, je ne peux douter de l’existence d’une force supérieure. Appelez-la comme bon vous semble, Dieu ou le Grand Architecte de l’Univers. Oui, il y a une vie après la mort, oui les Guides sont des êtres imprégnés de sagesse, et oui, il existe une entité infiniment puissante qui donne sa cohérence au tout. Je l’ai vérifié mainte fois par la médiumnité. Quant aux vies antérieures, je ne peux douter de leur réalité. Car, bien souvent, il me suffit de plonger dans les livres d’histoire pour vérifier la véracité des visions que je reçois sur les vies passées.

P63 À propos de Michel. A-t-il une femme dans sa vie ? » Pourquoi ne le savez-vous pas ?

Michel était un homme très discret et faisait rarement des confidences sur sa vie privée. Je sais qu’il a été marié et qu’il a eu un fils, suite à cette union. Mais il ne m’a jamais choisi comme confident sur ses problèmes intimes. J’étais si jeune qu’il a sans doute jugé que je n’étais pas apte à comprendre les problèmes sentimentaux d’une vie d’adulte. Il était très protecteur avec moi.

P89, Concernant l’entité du père d’Elodie. Elodie n’est pas voyante, pourquoi a-t-elle réussi à voir et dialoguer avec son père ?

Pour une raison très simple. A des degrés divers, nous sommes tous voyants, voire médiums. Ce que nous appelons le « sixième sens » est un sens commun à l’ensemble de l’humanité. Elodie possédait donc des capacités qu’elle ne soupçonnait pas. Par ailleurs, mes capacités exacerbées ont certainement favorisé ce phénomène de channeling. Bien involontairement, je « nourris » les entités de mon énergie, ce qui les rend capables de se manifester dans notre monde physique.

P85 « Mais rire avec les morts, est-ce bien raisonnable ? » Les défunts n’ont-ils pas d’humour ?

Bien sûr que les défunts peuvent faire preuve de sens de l’humour. Et, ils ne se privent pas d’en user lorsqu’ils décident de dialoguer avec un médium. Mais ce que je souligne dans le livre est le risque que prend un médium lorsqu’il décide de convoquer un disparu par le biais du spiritisme. Le médium ouvre une porte entre notre monde et l’au-delà, et ce faisant, il se met en danger. Car il peut laisser entrer dans notre univers physique une entité négative, totalement incontrôlable. Lorsque j’étais adolescent, j’ai pratiqué le spiritisme comme un jeu de société pour impressionner mes amis. J’ai appris à mes dépens à quel point j’avais tort et combien cela peut se révéler dangereux !

P100 vous avez un flash et vous voyez le jury vous applaudir, comment expliquez-vous ce flash alors qu’habituellement vous ne pouvez pas voir votre avenir ?

Il est vrai qu’un médium a du mal à voir son propre avenir. Mais il arrive que dans certains moments de stress important, nous ayons malgré tout un flash sur notre futur immédiat. Ce fut le cas, ce jour-là. La voyance n’est pas une science exacte, elle n’obéit pas à une règle absolue.

P119, plus qu’une question, une observation. C’est lorsque vous décidez de choisir la voie de la voyance que vous n’écrivez plus « don », mais « art », est-ce inconsciemment une nostalgie par rapport à l’abandon du piano ?

J’ai toujours gardé la nostalgie du piano. La passion de la musique est ancrée en moi, et elle ne me quittera jamais. Alors, lorsque j’ai écrit « art », plutôt que « don », peut-être était-ce un lapsus révélateur. Mais, malgré tout, je n’ai jamais regretté ce choix. La médiumnité m’a permis d’accéder à un univers envoutant dont je pense ne jamais me lasser.

Gabriel et Michel sont deux « accoucheurs », les deux faces d’une même pièce, qu’en pensez-vous ?

Il est certain que ces deux hommes m’ont beaucoup appris sur l’univers de la voyance. Et vous avez raison de dire que chacun d’entre eux a été un « accoucheur », les deux faces d’une même pièce. Sans eux, je ne serais jamais devenu ce que je suis. L’un m’a enseigné la part d’ombre et l’autre la part de lumière du monde la voyance.

Il y a peu de femmes dans vos rencontres avec les voyants. La sensibilité masculine est-elle, selon vous, plus disposée à recevoir le Don ? (Même si j’ai vu que sur votre plateforme en ligne, il y a une majorité de femme).

Ne croyez pas cela. Le don nous est donné à tous, femmes comme hommes. Quel que soit notre sexe, nous tous porteurs du don à des degrés divers. Comme vous le souleviez à l’instant, les hasards de l’existence ont fait que j’ai croisé la route de deux voyants masculins qui ont marqué ma vie. Mais n’oubliez pas qu’existent de grandes dames de la voyance comme Maud Kristen ou Yaguel Didier. Elles sont des références dans le monde de la voyance.

Ne pensez-vous pas que votre destin était de toutes façons d’être connu et reconnu, puisqu’en tant que concertiste vous l’auriez, probablement été aussi ?

Je n’aurais pas cette prétention ! Et, vous savez, je n’ai jamais recherché la notoriété. Bien au contraire, je fuis les soirées mondaines, et je réponds assez rarement à des interviews. Je suis adepte de l’adage « pour vivre heureux, vivons cachés ! » J’exerce mon métier avec conscience, et ce qui m’a fait connaître est avant tout le « bouche-à-oreille ». Un consultant qui me recommande à son entourage est la meilleure des publicités. Je n’en recherche pas d’autre.

Quel est votre rapport à Dieu ? Vous êtes issu du christianisme catholique, vous sentez-vous toujours proche de cette religion ?

Mes parents n’étaient pas très intéressés par la religion, ils cultivaient une certaine indifférence par rapport à l’Eglise. Je n’ai donc pas suivi de cours de catéchèse dans ma jeunesse. Mais quelle que soit la proximité que l’on entretient avec la religion, il est vrai qu’elle laisse une empreinte sur les valeurs familiales. Cependant, en tant qu’adulte, confronté à des phénomènes paranormaux, je n’ai eu d’autres choix que de faire évoluer les croyances de mes jeunes années. La Bible n’explique pas ce que je vis au quotidien. Pas plus qu’un autre texte sacré, je pense. Les livres religieux nous enseignent une philosophie de vie hautement respectable. Mais la réalité d’un médium lui fait connaître une tout autre dimension. Une dimension qui nous renforce cependant dans l’idée que, oui, il existe une force supérieure. Chacun lui donnera le nom qu’il souhaite. Je n’ai sur ce point aucune certitude, ni même aucune volonté de nommer les choses.

Pouvez-vous voir à très long terme, plusieurs dizaines d’années ?

Tout dépend de quoi l’on parle. Je pense que si on s’intéresse au futur d’un pays comme la France, ou si, dans un sens plus global, on explore l’avenir du monde, oui, un voyant a la capacité de percevoir les évolutions majeures. Et j’ai la certitude que rien ne pourra les empêcher, car nous sommes face à des tendances lourdes. Mais, lorsque l’on effectue une voyance pour une personne, là, je pense que des prédictions sur plusieurs décennies ont peu de valeur. Pourquoi ? Parce que si lors d’une consultation, j’avertis un consultant d’un danger immédiat, il sera armé pour l’éviter. Libre à lui de m’écouter ou pas, bien sûr. Mais s’il suit mes conseils, il change le cours de son futur. Ainsi que je le dis souvent, nous sommes « les architectes de notre destin ». Une consultation de voyance vous indique ce qui peut vous arriver (si vous ne changez rien à votre manière de vivre), et non, ce qui va forcément vous arriver. Le libre arbitre de chacun permet de modifier le futur. J’en suis persuadé, car je l’ai maintes fois vérifié, en gardant le lien avec mes consultants, et en dialoguant avec eux plusieurs mois après une consultation.

Que pensez-vous de cette théorie qui explique que pour se réincarner, les défunts choisissent une âme en particulier ? si oui, pourquoi alors choisir une âme que le défunt sait en souffrance ?

Comme je vous l’ai dit en début d’entretien, nous les médiums recevons peu d’informations sur des sujets tels que le Paradis, l’Enfer, ou les principes qui guident une réincarnation. Ce sont des tabous sur lesquels aucun de nos guides ne peut s’exprimer. Je ne peux donc vous livrer que ma propre analyse. Chaque être a un karma qui a été forgé par ses vies antérieures. Et, oui, je pense que nous choisissons des vies parfois difficiles pour parvenir à relever « les défis manqués » des vies passées. Si je prends un exemple un peu caricatural, un homme puissant qui aura abusé de son pouvoir, se réincarnera en homme du peuple, lui-même sous le joug d’un homme puissant. Afin qu’il comprenne la nocivité d’un pouvoir mal utilisé. Chaque incarnation est une leçon de vie.

Avez-vous un truc pour distinguer les véritables voyants des charlatans ?

Un charlatan se reconnaît en premier lieu à son discours. Celui qui vous promet « un retour d’affection » contre quelques centaines ou milliers d’euros est à fuir de toute urgence ! Par ailleurs, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, un voyant chevronné reconnait un autre voyant, sans même lui adresser la parole. De subtiles ondes circulent entre eux. Donc, non, je n’ai pas de « truc » pour reconnaître un voyant. Je sais naturellement si j’ai affaire à quelqu’un qui a des capacités hors normes, ou si je suis face à un mythomane ou un escroc.

Pourquoi ne pas avoir filmé les phénomènes poltergeist en Amérique latine ?

A aucun moment, nous n’avons pensé à cela ! Vous savez, lorsque vous êtes enfermé dans une maison qui semble prise de folie, où les meubles se déplacent, où les cadres se fracassent au sol, où des coups sont donnés dans les murs et dans les portes… vous pensez avant tout à vous protéger, et à protéger vos amis présents sur place ! Car si l’entité nous avait physiquement agressés, au regard de sa puissance, nous aurions pu être blessés, voire pire… Notre niveau de stress était tel que nous étions très loin de penser à enregistrer une vidéo pour You Tube ! D’ailleurs, je ne souhaite à personne de vivre une telle expérience. Elle peut se révéler traumatisante pour des personnes sensibles.

Avez-vous entendu parler de Tyler Henry dont la vie est adaptée sur Netflix (A l’écoute de l’au-delà) ?

Oui, bien sûr, car c’est un médium qui fait une véritable carrière télévisuelle aux Etats-Unis. En quelques années, il est devenu un véritable star de la voyance là-bas. J’ai regardé, en partie, la série qui lui est consacré, et je dois avouer que les prestations de Tyler Henry sont bluffantes. Sa spécialité est la communication avec les disparus, ce que je me refuse à faire pour les raisons que j’ai évoquées précédemment. Pour ma part, je préfère dialoguer avec les vivants, et sonder les méandres de leur avenir. Mais, qui sait ? Peut-être que Netflix s’intéressera aussi à cet aspect de la médiumnité un jour prochain ? La médiumnité est une porte ouverte sur tellement d’univers différents qu’elle peut faire l’objet d’innombrables séries !

« Mon sixième sens » Esteban Frédéric.

Éditions De Vinci

Contact :https://guilaine-depis.com/

Critique de fond de « Mon Sixième sens » du voyant Esteban Frédéric par Sophie Rey

CRITIQUE MON SIXIÈME SENS PAR ESTEBAN FRÉDÉRIC

Mon sixième sens

MON SIXIEME SENS

« Le plus grand bien que nous faisons aux autres hommes n’est pas de leur communiquer notre richesse, mais de leur faire découvrir la leur. Louis Lavelle ».

 Disons le tout net, Esteban Frédéric a du talent. Pianiste, Médium et maintenant écrivain, les fées se sont penchées sur le berceau du petit Esteban.Mais le chemin n’a pas été facile à suivre et c’est dans son livre « Mon sixième sens », que l’auteur nous raconte son parcours, riche de rencontres, de passions, de prises de risques, de joie et de tristesse.

Il faut souligner que servi par une écriture rythmée et simple, la lecture est facile et très divertissante. Un régal à dévorer.

Esteban a quatre ans lorsqu’il découvre qu’il n’est pas un petit garçon comme les autres. Seul dans sa chambre, il rencontre Anna, l’entité de la maison, une femme suicidée, perdue entre deux mondes.

« A peine le porte refermée qu’un ressenti étrange commence à m’envahir. Une présence, un être invisible est avec moi dans la chambre. De plus j’ai la sensation que quelqu’un appuie sur ma gorge, au point que j’en ai le souffle coupé. (…)Elle ne partira jamais. De nuit en nuit, j’apprends à la connaître. Le prénom Anna résonne en moi comme une évidence. Cette entité a été une femme et elle est morte en ce lieu. Suicidée par pendaison. (….) Comment l’ai-je appris ? Parce que, bien que très jeune, alors que je ne suis pas entré dans ma cinquième année, je suis déjà médium. P20/21 »

Suite à cet épisode fondateur, le don se révèle de plus en plus à notre jeune Esteban.

 « Ma rencontre avec Anna est une sorte de déclencheur. De ce jour, mes capacités de voyant et de médium ne font que s’amplifier. Trop sans doute car il suffit d’un simple contact physique avec une personne pour les flash me submergent. P 22 ».

Mais le don est handicapant car les visions s’accélèrent et toute vie sociale devient problématique. Pour Esteban la voyance est une souffrance et il veut s’en détacher.

Heureusement il y a la musique. Le piano devient son meilleur ami. Enfant hypersensible, c’est à elle qu’il confiera ses émotions. Comment faire autrement de toutes façons ? Les adultes le penseraient fou s’il venait à se confier sur ses visions.A dix ans sa grand-mère chérie décède brutalement d’un arrêt cardiaque inattendu.

C’est le drame qui fait sortir Esteban de l’enfance.

Bien décidé à ne pas laisser le don l’envahir Esteban se jette à corps perdu dans sa musique.

Mais c’est sans compter sur la puissance du don qui  ne le quitte pas, même à travers ses études musicales.

« Soudainement, alors que ma main se lève pour jouer la première mesure de l’œuvre, je sens un grand froid m’envahir, des frissons parcourent mon être. Je blêmis, je pressens ce qui est en train de se produire…La transe médiumnique est violente, soudaine, incontrôlable. Je perds toute maîtrise de mon corps. Ma volonté est anéantie, mais mes doigts sont littéralement électrisés. Ils courent sur le clavier, comme animés par une vie propre. Je suis un être physique, habité par une autre volonté que la mienne. Je deviens comme spectateur de moi même. Je ne joue pas du Chopin, il est moi, et je suis lui. Une véritable fusion des âmes et des esprits se produit. P27 ».

Et puis, il y a la rencontre; celle qui sera sans aucun doute la plus importante dans sa vie de voyant.

C’est sur le chemin du conservatoire qu’Esteban passe régulièrement devant une boutique. Serait-ce un signe, un clin d’œil du destin ? Le don ne serait-il pas en train de retenir Esteban en lui disant, « puisque que tu veux quitter ma route pour celle de la musique, et bien je reviens me mettre sur tes pas pour que tu ne m’oublies pas ». Qui sait ?

Quoiqu’il en soit, c’est armé de son plus grand courage qu’Esteban finit par ouvrir la porte de la boutique ésotérique de Michel.

La rencontre est fondatrice.

Michel transmettra son savoir à son jeune élève. Premières consultations, initiation aux cartes et à leurs secrets. L’homme devient le mentor d’Esteban, et Michel est estomaqué par la puissance du don de celui-ci.

« Une semaine plus tard, je suis de retour. Je ne peux déjà plus me passer de Michel, de sa gentillesse, de son humour et de sa sagesse. Il m’énerve, mais c’est pour ça que je l’apprécie. Il est la voie que je cherchais. Dieu m’a écouté. Il a guidé mes pas en dehors de sa maison. P 50 ».

 L’enfant devenu adolescent se partage entre le collège, le conservatoire et la boutique de Michel. A quinze ans il croise la route de Laura, il tombe amoureux.

L’histoire se construit mais, suite à sa demande, Esteban apprend par la bouche Michel que malheureusement cette histoire ne durera pas.

Malgré la puissance de l’amour qu’Esteban porte à Laura, c’est Michel qui avait raison, l’histoire se termine, Laura contrainte de déménager à Marseille pour suivre ses parents.

La vie suit son cours, Esteban loge maintenant à Montpellier chez son père.

Les études musicales se poursuivent.

Poussé par son père et un camarade, Esteban sort et rencontre Elodie, une amitié amoureuse naît entre eux deux.

Un soir, une séance de spiritisme est organisée, Esteban voit Marie, l’amour d’une vie antérieure. Les séances de spiritisme s’enchaînent, mais est-ce bien raisonnable de jouer avec le surnaturel ?

« Le spiritisme devient l’attraction du moment. Presque un jeu de société. Et le vin d’orange aidant, nous rions beaucoup lors de ces soirées. Mais rire avec les morts est-ce bien raisonnable ? J’allais sous peu avoir la réponse à cette question. P86 ».

 Une nuit, allongé à côté d’Elodie, Esteban est littéralement assommé par la puissance d’une entité, il lutte mais s’évanouit sous la force de celle-ci.

« L’entité se déploie dans toute sa puissance. Elle est partout et emplie la pièce de sa présence. J’ai l’impression que la moindre particule d’air devient solide et m’écrase sous son poids. Je suis submergé par une force que je ne pensais même pas concevable. Je suis tétanisée. Immobilisé. Je ne peux plus bouger ni bras ni jambes. Lutter est un combat perdu d’avance, l’entité est bien trop forte pour moi. Ma dernière pensée est : Ouvre-lui ton esprit. C’est çà ce moment là que je m’évanouis. P88 ».

 Cette entité est le père d’Elodie, mais le plus grave, c’est qu’Esteban comprend qu’en pratiquant le spiritisme avec légèreté, il a ouvert une voie vers l’au-delà, et qu’il ne sait plus la refermer.

Effrayé, il décide alors de complètement abandonner la voyance et la médiumnité pour se consacrer totalement au piano.

Brève et intense relation avec Cécilia, retour à Nîmes.

Admission dans un des plus prestigieux conservatoires d’Europe.

Promis à un grand avenir de concertiste, Esteban s’ennuie ferme au conservatoire. La passion s’étiole et le don revient en force.

« Je croyais être devenu le maître du Don, j’en suis de nouveau le jouet. P 104 ».

 A vingt-cinq ans, pour trouver des réponses et de peur de devenir fou, Esteban consulte une psychothérapeute. Attentive à son histoire, celle-ci lui conseille de suivre sa voie et le rassure quant à son état mental.

« Vous savez la folie est quelque chose de très relatif. Nous sommes tous le fou d’un autre… En tout cas, je ne diagnostique pas en vous de troubles schizophréniques, si c’est ce que vous redoutez. P106 ».

 Esteban est à la croisée des chemins, deviendra-t-il  pianiste ou voyant ?

Première rencontre avec Gabriel, le voyant le plus renommé de l’époque. Celui-ci lui prédit un grand avenir dans la voyance.

Choisir c’est renoncer.

Esteban fait le choix courageux et risqué d’abandonner le piano pour la voyance. Le don va enfin pouvoir s’exprimer.

Le succès de l’entreprise est fulgurant. Les flashes s’accélèrent, les voyances aussi.

Gabriel prend Esteban sous son aile. Emissions de télévision, radio, salons de la voyance, notre Esteban est pris dans un tourbillon médiatique qui l’enivre mais qui ne correspond pas à son tempérament d’homme discret. C’est la rançon du succès, mais le jeu en vaut-il la chandelle ?

 Alors qu’il est invité à une conférence concernant la communication avec les défunts, Esteban retrouve la trace d’un petit chat perdu. Mais le plus important c’est que sa grand-mère chérie lui parle et lui explique que l’amour est plus fort que la mort.

« En réponse, je reçois des ondes d’amour et de tendresse. Une sorte de bienveillance absolue, que je n’ai jamais ressentie auparavant. Puis, je vois une image floue, mais je reconnais sans difficulté la salle de conférence  et la centaine de personne qui ont assisté à la soirée. J’entends alors distinctement ma grand-mère prononcer ces mots : C’était de l’amour Esteban. L’amour n’est ni vivant ni mort. L’amour est éternel. P150 ».

 Invité par Gabriel, retour dans un salon de la voyance. Les consultations s’enchaînent, le rythme est épuisant.

Esteban comprend que Gabriel veut le posséder et gérer sa carrière. Les deux hommes sont à l’opposé l’un de l’autre. Esteban décide de reprendre sa liberté et renonce à l’amitié ambiguë de Gabriel.

Heureusement il y a la pétillante Lucie. Ils s’installent ensemble, elle gère ses rendez-vous et elle le protège. Malheureusement,  au bout de quelques mois, celle-ci s’ennuie et ils se quittent.

La carrière d’Esteban se poursuit. Il recrute les meilleurs voyants du pays et créé une plateforme en ligne. Ainsi, il peut gérer ses consultations comme il le souhaite.

Sa réputation le dépasse, il est contacté par une consultante qui lui demande d’aider son jeune fils que les psychiatres pensent schizophrène. L’enfant est simplement médium, Esteban le fait sortir de l’hôpital et se donne pour tâche de l’aider  à son tour, comme Michel l’a aidé quand il était enfant lui même.

C’est d’ailleurs dans une vision que Michel lui apparaît pour lui dire qu’ils ne se verront plus.

« C’est pour ça que je lui là cette nuit. Pour te dire adieu. Tu as pris ma place auprès d’un autre petit garçon en souffrance. Car le don le fait souffrir, comme il pu te faire souffrir toi-même quand tu étais enfant. Il est égaré, guide le sur le chemin de la médiumnité. Ton tour est venu de transmettre ce que tu sais. P210 ».

 Alors qu’il passe quelques jours de vacances en Espagne avec deux amis, Léo et Raphaël, Esteban va vivre un épisode particulièrement traumatisant.

Les trois compères ont loué un logement et profitent d’une soirée pour se détendre en dégustant un verre.

Soudainement un bruit de verre brisé se fait entendre au sous sol. Problème, il n’y a pas de vent, les portes sont verrouillées et ils sont seuls dans la maison.

La maison est « chargée » et cet épisode de verre brisé n’est que le début de multiples événements violents et rationnellement inexplicables.

« Le salon semble avoir été soufflé par une bourrasque démente. Un fauteuil est renversé, les coussins du canapé sont éparpillés aux quatre coins de la pièce, et un morceau de tronc d’arbre qui fait office de pied de table basse, a été déplacé sur plusieurs mètres. Debout, au milieu de la pièce, nous sommes tous trois frappés de stupeur. P 225 ».

 Après plusieurs manifestations de l’entité présente avec eux, les deux amis d’Esteban, quittent la maison à la demande de celui-ci.

Seul à seul, Esteban et l’entité fusionnent afin de permettre à celle-ci de rejoindre le ciel, ce qu’elle ne pouvait pas faire seule. L’épisode est rude mais Esteban n’en ressort que plus fort.

L’enseignement d’Esteban est simple. Etre voyant c’est profiter de son don pour aider les autres et leur permettre de s’épanouir. A travers ce livre, l’objectif d’Esteban est entre autre, d’aider les autres médiums à découvrir leur don.

La lecture de ce livre aura été décidément captivante et complètement inattendue.

Peut être trop rationnelle, on aimerait rencontrer l’auteur pour se laisser complètement convaincre par la puissance de son don.

Néanmoins, loin d’être voyante, nous pouvons tout de même souhaiter, si ce n’est prédire, la prochaine adaptation cinématographique de cette histoire tant haletante qu’extraordinaire.

« Mon sixième sens » Esteban Frédéric.

Éditions De Vinci

Contact : https://guilaine-depis.com/

Esteban Frédéric a été l’invité de Christophe Medici sur Dynamic Radio le 29 mars 2022

Esteban Frédéric a été l’invité de Christophe Medici sur Dynamic Radio le 29 mars 2022

Réécoutez l’émission ici

Christophe Medici reçoit l’un des meilleurs voyants français Frederic Esteban dans son émission Pour Vivre Heureux, Vivons Coachés.  Frédéric répondra à toutes les questions que vous vous posez durant une heure sur Dynamic Radio.  Frédéric Esteban  est un des meilleurs voyants de sa génération. Son professionnalisme et ses compétences dans le domaine de la voyance […]

 

« Les dividendes du travail » idée phare de Philippe Rosenpick développée pour Entreprendre

Entreprises : « Comment les LBO peuvent réduire les inégalités sociales »

Par Philippe Rosenpick, avocat d’affaires

Tribune. Il y a dix ans, participant comme orateur à une conférence sur le « private equity », je disais à une salle médusée que tous les salariés devaient tirer parti des opérations de LBO et de la création de valeur à laquelle ils ont contribué et pas seulement quelques cadres triés sur le volet. Les réactions furent amusées, pas très amènes. J’avais appelé cela les dividendes du travail, terme aujourd’hui repris par certains économistes pour illustrer la nécessité d’améliorer les mécanismes actuels d’intéressement des salariés.

Ayant participé à nombre d’opérations de LBO, j’ai pu voir des cadres devenir très riches du fait de la mécanique financière des LBO, mais aussi d’autres pleurer pour avoir perdu leur épargne après avoir faussement cru qu’investir dans un LBO, c’était toujours comme jouer le bon numéro à la roulette.

Avec l’ambiance révolutionnaire des gilets jaunes, certains m’ont dit « tu avais raison, il faut partager plus équitablement les richesses, sinon on va dans le mur et le jeu va s’arrêter ». La révolution, ce n’est pas bon pour les affaires. Mais la crainte a disparu avec l’essoufflement du mouvement. Le mur s’est éloigné. Puis, la séquence Covid a claquemuré toute la nation. Toute non, car il a bien fallu des salariés pour faire tourner les usines de production, certains faisant les « trois-huit » pendant que l’encadrement était en visio. Certains ont parfois obtenu une prime, mais rarement d’intéressement à la création de valeur. Alors qu’ils ont « tenu la baraque » pour permettre à leurs actionnaires de réaliser les retours sur investissement attendus avant la pandémie.

Qu’est-ce qu’un LBO ?

C’est une opération financière à effet de levier qui permet un remboursement de la dette d’acquisition grâce aux résultats de la cible et vise un retour sur investissement élevé pour les investisseurs, en intéressant les principaux cadres à la création de valeur, bien au-delà de leur rémunération salariale.

Soit, par exemple, un fonds d’investissement qui achète une entreprise qui n’a pas d’endettement 70 me (VE), soit sept fois son résultat (10 me). Le prix d’acquisition sera financé par fonds propres de la part du fonds d’investissement et par de la dette (effet de levier) avec par exemple un ratio de 50/50, soit 35m€ de fonds propres investis et 35m€ de dette. La revente intervient 5 ans après, la dette étant en principe remboursée pour partie (80 %, par exemple). Imaginons que le résultat est passé de 10 à 20 et que l’entreprise se vend désormais 10 fois son résultat, compte tenu de sa progression. Le fonds touche 10 fois 20 (200) moins la dette résiduelle (20% x 35), soit 193, moins la part due aux autres actionnaires, c’est-à-dire aux cadres.

Or, pendant ces 5 ans, la gestion du cash a pu limiter les augmentations de salaires et les salariés ne toucheront souvent rien lors de cette sortie au titre de la création de valeur à laquelle ils ont pourtant participé, sauf prime spécifique décidée par le management et l’actionnaire.Les cadres réaliseront le même multiple que le fonds sur leur investissement et auront accès à une super plus-value au-delà d’un retour d’investissement réalisé par le fonds, souvent de deux fois les fonds propres investis (70m€ en l’espèce). Si le fonds réalise par exemple un multiple de 5 sur son investissement, un cadre qui a investi 200 000 euros touchera « pari passu » avec le fonds 200k€ x 5, soit 1m€, plus une rétrocession supplémentaire de la part du fonds calculée par tranche de plus-value au-delà de la réalisation d’un multiple de 2 par exemple (de manière simplifiée encore). Ce qui vient s’additionner à sa rémunération annuelle.

Les dividendes du travail pourraient consister, pour aligner les efforts de tous, à réserver une partie de la plus-value (5%, 10% ?) à l’ensemble du personnel. Cela pourrait être prévu par la loi et non simplement facultatif comme l’est l’intéressement. Loin de nuire aux opérations de LBO, cela pourrait permettre leur développement en alignant toute l’entreprise. Sur le plan managérial, cela a du sens d’intéresser l’ensemble du personnel.

Une telle mesure pourrait être complétée d’autres dispositifs, tel le fait que toute distribution de dividendes doive également réserver une partie à l’ensemble des salariés, comme le propose Thibault Lanxade. Il existe bien la participation, l’intéressement, le dispositif (facultatif) de partage de plus-value mis en place par la loi Pacte en 2019, mais on voit bien que ces mécanismes sont insuffisants puisque le pouvoir d’achat des classes moyennes se dégrade et que les inégalités se creusent chaque année un peu plus.

Il convient de réaligner les intérêts de tous et de donner espoir. Sinon, l’absence d’espoir d’ascension sociale, le déclassement, continueront à faire le lit d’une gronde qui fait le lit des extrêmes et peut conduire à la remise en cause de la démocratie ; et porter le coup de grâce à des opérations qui seront vues uniquement comme favorisant la voracité financière de quelques-uns sans voir l’apport bénéfique que peut avoir ce type d’opérations sur l’économie en général.

Je suis d’une génération qui a bénéficié du fil de traine des trente glorieuses, qui a bénéfice de la croissance, qui a pu s’acheter un appartement avec le fruit du travail. Voir aujourd’hui la société se diviser, sans rêve et sans espoir de voir ses enfants vivre mieux, n’est pas acceptable. Rendre quelques cadres très riches tout en laissant de côté la majorité du corps social ne sera plus tolérable politiquement. Plutôt que marginaliser les opérations de LBO en appliquant à tous une fiscalité confiscatoire, il faut redonner du souffle, réduire les inégalités en motivant l’ensemble du corps social au succès de l’entreprise, valoriser et réunifier les personnes plutôt que diviser les gens et les catégories sociales. Maynard Keynes disait : “Nous serions capables d’éteindre le soleil et les étoiles parce qu’ils ne rapportent aucun dividende”. Il faut désormais au contraire éclairer les chemins du partage équitable de la richesse. Ce qui ne nuira en rien au développement.

Philippe Rosenpick


Philippe Rosenpick, avocat d’affaires (Shearman & Sterling, Francis Lefebvre, Desfilis…), est passionné et investi dans la promotion du street art. Avec son épouse, Françoise, ils étaient les directeurs artistiques des œuvres de street art qui embellissent depuis un mois la nouvelle concession Ferrari-Charles Pozzi. Philippe Rosenpick est également chroniqueur pour Graffiti Art Magazine, il écrit aussi pour Opinion Internationale et Forbes et participe régulièrement à des conférences sur le street art.

« Présidentielles ou démocratie ? » Dominique Motte commente les résultats pour Politique Matin

PRÉSIDENTIELLES OU DÉMOCRATIE ?