Critique approfondie de l’excellent « Dee Dee Paradize » de Roberto Garcia Saez

Roberto Garcia Saez, Dee Dee Paradize

Le roman qui fait suite à Un éléphant dans une chaussette, chroniqué sur ce blog. Il est plus simple et plus déjanté, se terminant abruptement.

Nous avons laissé Patrick Romero amer, viré de l’ONU où il dirigeait un programme de lutte contre le SIDA et autres tuberculose en Afrique. Accusé sans preuves de s’être mis dans la poche des commissions occultes du fournisseur de médicaments par un flic anglais aigri et borné, il avait tout simplement mis fin à sa mission, permettant au bordel du Machin de ronronner à l’aise dans sa bureaucratie « transparente » mais inefficace. Ce coup de gueule d’un spécialiste en stratégie de santé était bienvenu et bien amené.

La suite est plus facile à lire, plus plaisante, mais moins efficace. L’auteur, comme gêné par son héros, tend à le diluer avant de le finir.

Romero s’est établi en Thaïlande, où il a acheté un appartement à Bangkok, la ville de tous les vices et de tous les plaisirs, avec son femme Isabella. Laquelle s’ennuie de jouer à rester jeune et branchée fêtarde alors que l’âge vient et l’envie d’enfants. Les deux ont bien parrainé un petit Sophea des rues, gamin cambodgien débrouillard et joyeux dans la misère, devenu adulte désormais. Mais Romero n’a jamais eu la vocation de père, bien trop occupé à ses plaisirs égoïstes et flamboyants. Il se voit en grand frère du gamin majeur, comme le Noir Bonaventure le fut pour lui lors de sa jeunesse en Afrique. Il s’affiche avec lui, loue ses services pour aller visiter un village de la frontière où des Chinois déforestent avec l’aval du gouvernement et où un programme de lutte contre le SIDA est en place avec l’association qu’il conseille.

Car il est revenu dans une direction de l’ONU avec un titre ronflant au profil sans objet, permettant à ceux qui l’ont embauché d’avoir un organisateur efficace pour dépenser l’argent facile de l’aide humanitaire. Une étude en double aveugle est entreprise par un labo américain afin de tester un gel intime pour les femmes, censé protéger à près de 80 % de la contamination par le VIH. Curieusement, dans ce village de la frontière où les ouvriers chinois baissent à couilles rabattues, la prévalence augmente au lieu de s’équilibrer entre les lots de placebo et les lots de soin. Y aurait-il une faille ?

Romero rend compte, ce qui le fait haïr de tout le monde, position qu’il adore. Se poser en justicier victime semble être sa tasse de thé. Le flic aigri Harrisson s’empresse de revenir à la charge et d’insinuer que le « pourri » pourrait bien faire du chantage afin d’obtenir encore plus de commissions occultes afin de nourrir son train de vie dispendieux. Sauf qu’on est en Thaïlande, où les prix des plaisirs ne sont pas ceux de Londres. Harrisson s’obstine, en bon puritain borné qui soupçonne le Mal en toute bonne œuvre. Ce qui l’empêche de s’occuper de lui (il sombre dans l’alcool), de sa femme (qui lui est devenue indifférente), de son fils de 14 ans (avec un père absent et une mère rigide, vite devenu pédé), de sa fille de 15 ans (qui veut faire de l’humanitaire en opposition frontale à papa).

Sa névrose rencontre les manigances d’un « révérend » d’une secte de « chrétiens talibans » – évidemment américains du sud – qui veut prouver au monde scientifiquement que tous les produits de soin et de prévention ne sont que des incitations à baiser, donc à « faire le Mal », à l’encontre des commandements de Dieu (qui ne dit rien). Pour cela il magouille les lots avec ses médecins infiltrés ; il veut fausser l’étude. Dommage que l’auteur passe rapidement sur la façon dont il sera contré, cela aurait développé le côté policier de ce roman un peu fade.

A l’inverse, l’auteur se fait une joie d’en rajouter côté baise tous azimuts entre garçons, entre filles, garçon et fille, dominateur et dominant, amis et prostitués. Agrémenté de doses de whisky à assommer un éléphant et de piquouzes diverses à assécher tout désir. Isabella finira par quitter la Thaïlande pour œuvrer en Afrique, quitter Patrick pour se faire monter par un Noir, quitter la vie de plaisirs pour se faire engrosser. Quant à Patrick, bien ravagé par tout ce qu’il consomme et entreprend, il finit mal. Et son Dee Dee bien pire.

Comme quoi le bonheur n’est jamais dans l’excès, qu’il soit de plaisirs ou de vertu.

Roberto Garcia Saez, Dee Dee Paradize, 2021, éditions Atramenta (Finlande), 229 pages, €22.00 e-book Kindle €9.99

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Un beau portrait de Didier Guillot dans la Charente Libre

Rouillac : Didier Guillot, la marche, le goût des mots et les souvenirs d’enfance
Le Rouillacais Didier Guillot vient de sortir son premier livre « J’ai appris à rêver ». Un récit personnel et sensible qui ressuscite son frère le temps d’une marche sur les pas de Stevenson.
Par Céline Aucher (Charente Libre du 11 mars 2022)
Didier Guillot le dit en rigolant « Je suis sans doute le seul juriste ajusteur monteur de France ! ». L’ancien ouvrier de la DCN à Ruelle, devenu juriste à Rouillac, pourrait ajouter écrivain, lui qui vient de sortir son premier livre, J’ai appris à rêver (Sur les pas de Stevenson), aux Editions La Trace, objet d’une rencontre dédicace ce mardi 15 mars à la médiathèque de Rouillac. Le récit d’un « marcheur rouillé » à la recherche « du grand spectacle dans les plus brefs délais » qui s’engage sur le chemin de Stevenson, ce sentier de grande randonnée des Cévennes popularisé par l’écrivain écossais Robert Louis Stevenson au XIXème siècle, que Didier Guillot a parcouru il y a une dizaine d’années.
Sans pathos
Le temps d’une marche de 180 km, seul, sac à dos, à respirer l’odeur de menthe sauvage, de fleurs de sureau en écoutant le bruit des alouettes. Une randonnée littéraire et musicale qui convoque Bashung, Bertrand Belin, Thoreau ou Pablo Neruda, pleine d’émotion et de sensibilité. Un prétexte à faire revivre son frère aîné, disparu trop tôt à 23 ans. La marche qui soulève « l’épaisse couche de poussière que le souvenir de son frère « pisteur pawnee », qui lui a « appris à rêver et sentir le parfum de la rivière » avant de mettre brutalement fin à ses jours.
« C’était le jour de mes 13 ans » se rappelle Didier Guillot. Pas la peine de guetter le pathos : il n’y en a pas dans le récit de ce fils d’ouvrier des usines Chaignaud à La Rochefoucauld. Pas le genre du bonhomme qui cultive la pudeur au point de se cacher derrière son bouquin au moment d’être photographié !
Peut-être parce que dans le monde d’où il vient, on est habitué à « serrer les dents et supporter les charges ». Celles que son frère, impulsif et rétif à l’autorité envoyait souvent balader à grands coups de poings, enchaînant les contrats sans lendemain. Un portrait en creux, par petites touches qui apparaissent ici et là entre le foisonnement de la nature et les rencontres du chemin.
La marche apporte son lot de douleurs et d’émerveillements, mais aussi des souvenirs d’enfance. Où l’eau de la fontaine rappelle « le goût de bois et de vase des eaux de la rivière frôlant les jardins ouvriers » du village de Marillac-Le-Franc, à côté de La Rochefoucauld, d’où est originaire Didier Guillot. La Tardoire où il allait pêcher avec son frère aîné si attentif et attentionné avec lui qu’il pouvait être violent avec d’autres. « On le qualifierait peut-être de bipolaire aujourd’hui », glisse l’écrivain, frappé par l’ambition littéraire au moment de prendre le TER pour le Puy en Velay. « J’avais emporté un carnet sans idée précise en tête, armé de mes figures tutélaires comme Brassens ».
Ce livre, il l’a longuement mûri. « Il était trois fois plus gros au début, je l’ai ramené à l’os », raconte Didier Guillot, titulaire d’un DEA de droit rural de la fac de Poitiers. Le premier de sa famille à faire des études. Sur le tard, tout en travaillant comme ajusteur monteur. « Je voulais me prouver à moi-même que je pouvais étudier le droit : avec la fac de La Couronne pas loin, c’est le plus simple pour moi », poursuit celui qui a passé l’équivalence du bac à 23 ans et quitté son statut d’ouvrier à 30 ans. « A l’école, je n’étais pas forcément studieux, mais je lisais énormément, des auteurs comme Henry de Monfreid, Jules Verne, Balzac… » Une invitation au voyage peut-être aussi hypnotique que la marche. « Celle qui permet de dérégler la pendule ». « La marche libère l’esprit et permet de repenser aux textes et visages qu’on n’a pas vus depuis longtemps ».

Découvrir l’écriture de Didier Guillot, écrivain (« J’ai appris à rêver (sur les pas de Stevenson) »)

Tout d’abord, le chant des oiseaux et le bruissement des insectes, la voix de Pierre Bellemare et les premiers livres, les trésors de l’enfance: L’enfant et la rivière d’Henri Bosco, Raboliot de Maurice Genevoix, Jules Verne et son univers fantastique, Henri de Montfreid et ses mers turquoises, Jack London et l’aventure lointaine, Marcel Pagnol et l’aventure à un jet de pierre. Des bruits, des odeurs, des couleurs pour me pousser hors de la maison.

Et surtout, mon frère, mon grand-frère, toujours à mes côtés, fabuleux compagnon d’aventure: Courir à travers les champs, fuir les taurillons énervés, explorer le lit d’une rivière asséchée, débusquer les vipères-aspics, pêcher l’anguille dans l’obscurité des nuits électriques de fin juillet.

Et cette odeur de menthe sauvage, de fleurs de sureau et de giroflée !

Mon frère, mon grand-frère, dans une mare de sang : Son teint blafard comme la mort, l’incompréhension, de vagues explications sur ses tourments, la douleur immense, le sentiment d’abandon puis, le silence.

A la campagne, un suicide, ce n’est pas convenable. Les gens biens ne s’abaissent pas à de telles pratiques. Je suis devenu le frère du suicidé. A 13 ans, il faut serrer les dents, ne plus en parler et surtout ne pas s’effondrer. Mon héros a disparu. Je dois me débrouiller seul. Après le désastre, les grandes vacances toutes proches m’offrent le moyen de courir après le vent.

A 13 ans, je suis un aventurier et je suis fort. Tous les jours je marche seul dans la forêt, les taillis, les prés, à travers champs, remonte les cours d’eau, escalade les rochers, grimpe aux arbres. La douleur s’estompe à mesure que j’avance, que les jambes s’alourdissent.

Le soir, je n’ai plus la force de penser, de lire. J’écourte les dîners. Trop de silence, au malheur de la famille, je préfère le mien.

La rentrée et le cours des choses. Le sourire est un peu plus figé mais la tristesse ne doit pas poisser mes vêtements. Surtout ne pas gêner les autres avec mes histoires. Alors, je fais comme si de rien était. Le coeur broyé et le visage impassible. Des mois à être dépossédé de mon corps mais le malheur ne tient pas sur les bons tempéraments alors, un beau matin, je décide de redevenir heureux. Le désarroi, les boyaux serrés, l’incompréhension, la colère, tout ce petit monde se retrouve enfermé dans un sac étanche au fonds du garage. Subsiste une petite bulle de mélancolie que je conserve précieusement.

Je soupçonne la musique d’avoir aidé à la manœuvre. D’abord celle qui fait aimer les filles. Un garçon mélancolique connaît toujours un franc succès. Ensuite, le rock de garage, le punk, toutes les douceurs du moment partagées avec les amis. Puis, comme un miracle, Thiéfaine et Manset que je conserve égoïstement sous ma chemise. Ils deviennent mes frères, ils courent à mes côtés, m’invitent dans des mondes lointains. Bashung, évidemment. Je marche à nouveau, léger.

Et les bouquins : Moriarty et Geoffrey Firmin. Kerouac et Malcom Lowry. Une véritable fusion ces deux bouquins. Beaudelaire découvert grâce à Léo Ferré : Les exhalaisons de sa charogne infâme. La poésie à l’état de décomposition. Je suis happée par ce monde merveilleux.

Beaucoup de livres lus depuis se sont consumés au contact de ce brasier.

Je continue la marche dans les bois, dans les prés, je lis avec frénésie et l’école m’ennuie. Mes jambes ont te1lement d’ailleurs à me faire découvrir. Je pense ne pas être fait pour ces quatre murs.

Mais le givre d’une matinée de septembre vous pousse sur un chemin débarrassé de plantes sauvages, usé du pas des ouvriers.

L’âge de travailler et l’usine ! Le grognement des machines et le chant de la lime mordant le métal. Le sentiment de désastre, de ne pas avoir fait ce qu’il fallait. Mais contre toute attente, pas de contremaîtres sadiques, mais des rires, beaucoup de rires, de ceux qui vous font oublier le goût du fiel. Des amis qui voient bien que je ne suis pas fait pour le travail manuel. Trop cérébral disent-ils ! Mais je m’accroche et fais de mon mieux. Je ne veux pas les décevoir. Ils m’aiment, je les aime. Ils sont de l’âge de mon frère.

Le peu d’argent gagné est dépensé en excès. Je n’ai le temps d’être sérieux. Je courre aux côtés de mes nouveaux compagnons. Ils sont fabuleux. Je courre tellement que seule la musique me suit. Plus de livres, pas le temps. Il faut vivre pour laisser le sac bien étanche au fonds du garage. Je ne m’accorde que le droit de vivre. Je suis bien. Je marche. Mon territoire s’agrandit. Je traverse l’Europe. Les murs de l’usine ne sont pas si hauts que çà !

Mais voilà, toujours ce fichu désir de singularité, de me confronter à un autre monde. Je me plonge à nouveau dans les livres mais ceux-ci ont le goût du labeur. L’usine et la fac de droit dans la même musette avec toujours l’idée de dépassement. Je travaille ma schizophrénie. Et me voilà projeté entre de nouveaux murs à la peinture bien propre à conseiller des gens sérieux que je ne connais pas. Moins de rires, de spontanéité, j’en regretterais presque le grognement des machines et le chant de la lime mordant le métal.

Enfin revenu aux heures calmes, la lecture reprend. Mes choix se radicalisent : Jim Harrisson et ses forêts du Michigan, Luis Sépulvéda et son amazonie, Walt Whitman et ses champs cotonniers d’ Alabama et Texas, Frison-Roche et sa lumière de l’arctique, Le Clezio et son chercheur d’or, Jean Hegland et son admirable roman« Dans la forêt». Pour ouvrir un livre, le minimum imposé à l’auteur est de m’offrir une cabane, un castor et un tourbillon d’air pur. Un lexique des grands espaces.

La musique : Toujours Thiéfaine, Manset, Higelin, Bashung et quelques éclairs déchirant la nuit comme Bertrand Belin.

A la lecture et à la musique, s’agrège une envie irrésistible d’écrire. En même temps que j’écoute les gens, ma main a 13 ans et griffonne des mots incompréhensibles. Il y est question de chemins, d’animaux terrifiants, de volcan, d’azur, de jolis mots bercés de musique, de bars enfumés, d’espace, de paysages grandioses, de nature, d’océans déchaînés, de tribus sauvages, de courses à travers les champs.

Les phrases s’organisent, prennent place sur de belles pages blanches. Les tiroirs se remplissent de ces écrits à la qualité inégale, débordent. Mais la poussière a un sale goût. Rousseau et Thoreau me soufflent que les mots sont bien plus beaux lorsqu’ils naissent en p1ein air alors, je reprends la marche, seul pour bien profiter de la présence des fantômes. Le chemin de Stevenson, les chemins Cathare, le chemin de Saint-Guilhem, le tour du Larzac puis, l’aventure en bande organisée. La Laponie avec des amis par – 35°C, l’obscurité, le plus beau ciel du monde, les aurores boréales et les cabanes de trappeur. Je marche et j’écris.

Cet ouvrage est né de toutes ces turbulences et de la nécessité de ralentir le cours des choses. Je n’ai rien trouvé de mieux que la marche, la musique et l’écriture pour enraciner ma présence sur la croûte terrestre, pour lui donner de l’épaisseur.

Ce soir, je vais m’asseoir au bord du ruisseau. A mes côtés prendra place mon frère, mon grand-frère. Pour me faire plaisir, il aura conservé sa longue mèche blonde lui mangeant le visage. Il aura pris un peu de poids, c’est normal à son âge. Il s’enquerra de ma santé comme il l’a toujours fait et je lui lirai ces quelques mots griffonnés sur un bout de papier.

Alors, je lui dirai : Dis, tu te souviens de cette odeur de menthe sauvage, de fleurs de sureau et de giroflée ?

Il aura les larmes aux yeux et m’embrassera.

Deux critiques de Didier Guillot

Critique de Eylyne Léraut :

Émouvant, initiatique, « J’ai appris à rêver» est un phénomène éditorial.

Un futur classique dès l’aube née.

« Sur les pas de Stevenson» essentialiste, fascinant, l’intime à fleur de peau, loin d’un récit voyageur, ici, c’est la marche qui honore la venue d’un théologal prêt à éclore.

Un homme, en l’occurrence Didier Guillot décide d’affronter 180 km à pied, s’éprouver et vaincre ses démons enfouis.

« Surtout ne pas mépriser la force du hasard car à trop vouloir maîtriser les évènements, on se prive de voyage.

« C’est seul que je partirai en cavale pour arpenter les replis de mon imaginaire.

« Je suis ce sédentaire contrarié avec des petits bouts d’ailleurs,

envahissant mon domicile.»

L’aurore en horizon, l’esprit vif et attentif, Didier Guillot, de monts en villages, de rencontres ou de solitude œuvre à sa renaissance. Le poids lourd d’un deuil, pierre dans son sac à dos, son frère décédé, le mouton noir, !’égaré, lorsque Didier n’avait que treize ans. Le périple est une prière. Les pensées, des fiançailles avec les souvenirs. Une chapelle qui dresse son armure d’ivoire, l’antre à portée de vue.

Il marche et retient dans ses mains l’image subliminale d’un frère allié, aimé à ra folie de son enfance mie de pain. Partir et affronter le regard bleu, l’invisible si émouvant encore.

Didier Guillot prend soin des hôtes de ses hasards.

« Plusieurs bières sont nécessaires pour que naisse une conversation fraternelle aux accents de vraie vie. »

« La terre digère lentement les vaincus. »

Poursuivre la marche, cailloux dans la chaussure, bientôt le lac et les eaux profondes, la pluie dévaste les horaires réguliers.

La nature écrin, Stevenson interpelle le glaneur des contre-jours. Pénétrer subrepticement un monde fantastique.

L’écriture si belle et confidente s’arrime aux cimes avides de lumière. Un sage déambule, l’électrochoc des intériorités, sons des cloches à flanc de montagne.

Écoutez :

« L’envie de solitude doit se résoudre à faire un peu de place aux autres. »

« Mon frère, dix ans plus âgé que moi, englué dans sa mauvaise

une nymphe après qui courir »

Retenir la page, bruissements d’herbe, perles de rosée sur un front pâle, le regard en visière, le plein du monde sur le cœur. Le périple est une chorale, une espérance, une vertu à soi¬ même. Quand bien même les larmes du marcheur, elles sont belles et accueillantes.

« Ce fils laissé en jachère est ici reconnu par les siens. Ici, archange messianique. Sa chapelle garnie d’estropiés cueillant dans l’air tremblant d’une nuit de mai, le brin de dignité que le jour leur refuse. »

Les mots s’envolent, myriades de beauté, voûte céleste. Ici, c’est le tremblant verbal qui est macrocosme. Didier Guillot ne met jamais le genou à terre. L’offrande au frère-roi est son émancipation en advenir.

« La peine d’un enfant n’est pas sérieuse. Les Indiens ont une mort plus belle que la nôtre. »

L’Escoutal et son nid d’aigle, la dernière pluie exutoire, l’orage s’approche. Qu’importe ! La résilience est un chemin de croix. Je confesse des torts partagés.

« J’ai appris à rêver » est un premier roman qui dépasse largement ses grands frères. Didier Guillot sait la marche intrinsèque d’une littérature de renom. D’aucuns trouveront dans ce récit la source où s’abreuver. La lumière qui perce au travers des collines. Vous avez la vie qui palpite, les nostalgies souveraines et les épreuves gagnantes. Ce livre est une merveille d’apaisement et de complétude. un havre où chaque de gré est l’épiphanie. « Les années ont usé la douleur. Aucune carte ne voit cette croisée de chemins du clocher du village. » Une rédemption, une ode au frère. magistral, salvateur, une réussite hors pair, un monument véritable et bouleversant. Publié par les majeures éditions La Trace.

Critique de JPL : 

Un parcours initiatique, avec en toile de fond une quête tragique, rythmée par le déroulement des paysages et des rencontres parfois cocasses qui nous ramène à une réalité très concrète… là est toute la modernité du récit.

Entretien avec Dominique Motte. Sur quel modèle est fondée la démocratie ?

Entretien avec Dominique Motte. Sur quel modèle est fondée la démocratie ?

Dominique Motte est suisse par sa mère et français par son père. Durant de nombreuses années dans les affaires, avant d’être consultant, il rachète l’IFOP en 1988. Homme de terrain et d’engagements, sa connaissance du monde des affaires et des enjeux législatifs, lui ont inspiré des milliers de notes, afin d’établir et réfléchir au meilleur modèle démocratique. Serait-il français ? Américain ? En réalité non, le seul exemple qui l’emporte à ses yeux est l’exemple suisse. De la démocratie en Suisse (La Route de la soie, 2021), est ouvrage qui se présente comme un dictionnaire, et qui nous instruit sur un modèle démocratique dont la France serait bien inspirée de copier… Je l’ai rencontré dans un restaurant du XIVe arrondissement de Paris. Il en est ressorti cet entretien.

Marc Alpozzo : Vous nous proposez un dictionnaire de la démocratie, intitulé De la démocratie en Suisse (La Route de la soie, 2021), réponse évidemment subtile à Alexis Tocqueville et son De la démocratie en Amérique. Pourquoi ce titre ? Prétendriez-vous que la vraie démocratie se trouve du côté de la Suisse ?

Dominique Motte : Un des grands outils de la démocratie est le principe de la subsidiarité déjà mis en œuvre par Aristote, élève de Platon, dans les années 350 av. J.-C.

L’apparition des États-Unis quelques années plus tard donna l’occasion à Abraham Lincoln en 1863 de déclarer…du peuple, par le peuple, pour le peuple.

Quelque part au milieu de ces siècles, en août 1291, quelques représentants de trois tout petits cantons primitifs, se sont rencontrés secrètement pour mettre en commun leurs forces afin de contrer les baillis autrichiens et prêter serment. Ils conservaient leurs pouvoirs régaliens tout en créant ex nihilo une confédération qu’ils nommèrent Suisse, eux-mêmes s’appelant confédérés, et surtout sans capitale et sans président. Seule une assemblée de députés appelée Diète fédérale dès les années 1500, perdurera jusqu’au 12 septembre1848, date de la nouvelle constitution moderne.

Alexis de Tocqueville, sur la base de plusieurs séjours en Suisse et du livre critique édité en 1843 « de la démocratie en suisse « d’Antoine-Elisée de Cherbuliez, suisse de son état, déclarait le 15 janvier 1848 concernant la démocratie suisse : « on peut dire inédit dans le monde… le système suisse est exemplaire… démocratie pure…  » termes qui valent reconnaissance.

Je plaide pour plus de 730 années de démocratie, certes peu formalisée dans ses débuts, employée comme outil de gestion de la mise en œuvre de la politique. A rapprocher des résultats économiques, industriels, financiers, sociaux, etc. obtenus aujourd’hui.

Alors oui je pense réellement que vers chez les suisses se trouve la vraie démocratie directe !

Ils l’ont prouvé, et ne l’ont pas usurpé.

M. A. :  À l’entrée « Démocratie », vous écrivez : « La démocratie est le régime politique dans lequel la souveraineté est détenue par le peuple, c’est-à-dire que toutes les institutions et décisions politiques ont pour fondement un consentement du peuple. » Avec le référendum français sur le Traité de Lisbonne en 2005, qui a obtenu une majeure partie de votes « Non », bafoué en 2007, on peut dire que la France est le mauvais élève de la démocratie, si l’on s’en tient à cette définition de la démocratie. Comment appelez-vous la démocratie en France ?

D. M. : Je me permets de rectifier une petite inexactitude. Quand vous dites que toutes les décisions politiques ont pour fondement un consentement du peuple, il faut comprendre que le peuple ne vote pas les lois qui sont elles votées par l’assemblée fédérale. Mais un citoyen peut, en cas de désaccord avec une loi votée, déposer une initiative populaire pour la faire modifier voire la retirer.

Je ne dirais pas que la France soit un mauvais élève, je ne le crois pas. Mais alors on parle de démocratie indirecte dite représentative comme il y en a des dizaines dans le monde que je préfère ne pas citer. Je reconnais qu’il faudrait établir les critères des appellations démocratie permettant de faire apparaître les différenciations.

Je dois avouer que je ne connais pas la différence entre un référendum du 28 octobre 1962 à partir duquel on modifie l’article 11 de la constitution, et un référendum du 29 mai 2005.

C’est un peu comme celui organisé pour l’aéroport de Nantes, on peut appeler cela un sondage d’opinion. Ou alors quand en 1969 on vote pour un double objet sénat/avenir de l’exécutif, je dois dire que vu de suisse qui vote pour un référendum=un objet, une certaine confusion s’installe.

Le référendum en suisse est au-dessus de toutes les institutions y compris l’assemblée fédérale et fait l’objet de l’article de la constitution article 140.

M. A. : À l’entrée « Démocratie directe », vous écrivez que « le peuple prend part aux décision politiques du pays par le droit de vote, mais il peut également soumettre des idées et modifier les lois ». Les soupçons en générale à propos de la proposition du R.I.C. qui était au centre des revendications des Gilets jaunes et dont l’objectif était de faciliter la consultation du peuple, sans associer le Parlement en amont comme c’est le cas pour le référendum dit « d’initiative partagée » tant chez les hommes politiques de tout bord que dans l’opinion. Pourquoi pensez-vous, que la démocratie directe fasse tant peur en France, et quel sera sa plus-value pour le peuple français ?

D. M. : Je dirais tout d’abord qu’il faudrait que chaque citoyen cherche à se comporter comme un souverain. Ce qu’il est.

Voilà quatre thèmes qui permettraient un changement de comportement pour éloigner cette peur.

Peut-être intégrer le fait qu’il est moins humiliant d’obéir à un pouvoir qui se présente comme émanent de nous-mêmes, que de subir la contrainte d’une force directe et extérieure. Nous avons eu notre Guillaume Tell !

Peut-être intégrer la phobie d’un pouvoir concentré et tout puissant.

Peut-être constater que les grandes inflexions sont inexistantes en Suisse.

En tous cas accepter le 50,1% et donc forcément la proportionnelle.

Vous constaterez alors que les problèmes se résolvent comme par enchantement. Vous pouvez suivre les 41 objets en cours de signature ; au début 2022 il y avait 23 initiatives et 18 référendums.

Quant à participer à une initiative populaire partagée, c’est pour moi inconcevable étant donné que c’est un droit de tout citoyen pris individuellement, de mettre en cause une loi votée justement par l’assemblée fédérale. Pourquoi voulez-vous qu’il s’associe avec ceux qui ont votée la « dite » loi ? C’est juste une ineptie.

M. A. : Actuellement la Constitution française prévoit la possibilité d’un référendum dit « d’initiative partagée », pouvant être lancé par un cinquième des membres du Parlement, soutenus par un dixième des électeurs, soit plus de 4,5 millions de personnes ? Qu’en pensez-vous ?

D. M. : Si je peux me permettre de vous demander de quand date cette possibilité 2008 – 2013.

2014 -2015 ? et combien de référendum de ce type ont été organisé ? Je pense 0 !

C’est juste une blague.

M. A. : Votre dictionnaire est très riche et mérite le détour. Je ne pourrais m’attarder sur chaque entrée, mais il suffit de s’arrêter sur son sommaire, qui est prolongé d’ailleurs par votre site, pour comprendre que la démocratie en Suisse est très complète. Que vous a inspiré cette mise au ban, en 2017, d’un parti politique en France, le R.N., par l’ensemble de la presse, ou presque, alors que sa présidente, Marine Le Pen, arrivait au second tour de l’élection présidentielle, représentant 7 678 491 de voix, soit 21,30% des suffrages exprimés, sans compter les élus et journalistes qui demandent aujourd’hui, à ce que l’on interdise Éric Zemmour d’antenne ? Pensez-vous que c’est un déni de démocratie ?

D. M. Si vous êtes favorables au référendum, comme beaucoup de candidats à la présidentielle, et non des moindres, vous êtes forcément pour le proportionnelle intégrale.

C’est inconcevable autrement.

Par ailleurs l’article 16 de la constitution suisse stipule que toute personne a le droit de former, d’exprimer, et de répandre librement son opinion.

Je sais que certains dirigeants n’ont pas bien retenu la leçon : Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine, Benito Mussolini, Kim Jong-Un, et sont rentrés chez eux après des séjours de plusieurs années en Suisse, sans avoir lu l’article 16.

Alors conseillez à vos élus et journalistes de bien lire notre article 16 !

Propos recueillis par Marc Alpozzo

Dominique Motte, De la démocratie en Suisse, La Route de la Soie Éditions, décembre 2021, 818 pages, euros

Entretien avec Gérald Wittock : « Le féminisme a du bon pour autant qu’il respecte l’hominisme »

Entretien avec Gérald Wittock : « Le féminisme a du bon pour autant qu’il respecte l’hominisme »

Gérald Wittock est un auteur-compositeur. Né à Rome en 1966, il voyage depuis son plus jeune âge, ce qui lui permet de parler couramment six langues. En 1992, il crée sa maison d’édition et de production audiovisuelle. En 2005, il monte son propre label, NO2 Records. En 2011, il s’installe à Marseille et il se consacre à l’écriture, après avoir parcouru le monde. Je l’ai rencontré au Petit-Benoît, à la place habituelle de Marguerite Duras. On a discuté de son premier roman, Le Diable est une femme (Editions Vérone, 2022), ce qui nous a entraîné sur les pentes dures de l’idéologie néo-féministe actuelle, et de cette curieuse époque de revendications en tout genre et de diabolisation.

Entretien

Votre livre est un roman divisé en quatre nouvelles, et dont le titre est pour le moins cocasse, et surtout un brin provocateur, Le Diable est une femme. On imagine sans mal le clin d’œil à l’idéologie dominante et néoféministe, qui cherche systématiquement à discréditer le « mâle blanc dominant de cinquante ans » auquel on affuble tous les maux modernes. Pourquoi ce choix ?

Gérald Wittock : Je ne me retrouve pas dans cette société qui fait progressivement marche-arrière et qui anéantit les avancées importantes des idées progressistes et libertaires que nos parents ont défendues à coups de pierres en mai 68. Sans faire de la philosophie politique, que je laisse aux spécialistes du genre, bien plus érudits que moi, je me bats, avec comme arme le second degré et la légèreté de ma plume, contre l’autoritarisme de l’État et d’une Presse à sens unique, qui le sert en épousant et promouvant l’idéologie d’une minorité bienpensante, au mépris de la majorité silencieuse.

Le féminisme a du bon, pour autant qu’il respecte l’hominisme. Je rejoins Joseph Déjacque dans son pamphlet De l’Être-Humain mâle et femelle – Lettre à P.J. Proudhon publié en 1857 : « L’émancipation ou la non-émancipation de la femme, l’émancipation ou la non-émancipation de l’homme : qu’est-ce à dire ? Est-ce que – naturellement – il peut y avoir des droits pour l’un qui ne soient pas des droits pour l’autre ? Est-ce que l’être-humain n’est pas l’être-humain au pluriel comme au singulier, au féminin comme au masculin ? Est-ce que c’est en changer la nature que d’en scinder les sexes ? Et les gouttes de pluie qui tombent du nuage en sont-elles moins des gouttes de pluie, que ces gouttes traversent l’air en petit nombre ou en grand nombre, que leur forme ait telle dimension ou telle autre, telle configuration mâle ou telle configuration femelle ? ».

Je me sens néo-féministe, au sens strict du terme, mais pas pour ses dérives qui conduisent à la haine des hommes et desservent les femmes, puisque j’accepte les différences biologiques entre les sexes, et que je vénère leur complémentarité plutôt que de prôner une quelconque égalité ou supériorité d’un sexe sur l’autre. Je pourrais également me qualifier de néo-antiraciste, puisque je respecte les différences biologiques entre les races, et que j’épouse leurs richesses culturelles et sociales plutôt que d’imposer une illusoire et appauvrissante supériorité de couleur.

Mais je ne cherche nullement à discréditer qui que ce soit en général. Surtout pas le mâle blanc dominant de cinquante ans sur qui, effectivement, la société actuelle, hypocrite et bienpensante, n’hésite pas à tirer. Et pas à blanc, à boulets rouges, surtout quand il a été blessé. Les médias, et donc ceux qui les suivent et les font vivre, retrouvent un malin plaisir ancestral à le lapider sur la place publique. Pourquoi ne juge-t-on pas ces hommes, ou ces femmes, en respectant la présomption d’innocence, entre les quatre murs d’un Tribunal ? Pourquoi tant de publicité gratuite aux dépens des suspects, des coupables et, inévitablement, des victimes (qui parfois s’enrichissent de cette nouvelle et inespérée célébrité) ? Le bourreau, la Presse encouragée par ses lecteurs avides de cancans, ne devient-il pas criminel par la même occasion, en détruisant inutilement la vie d’un homme (ou d’une femme) et de sa famille, en les jetant ainsi en pâture ?

Fort heureusement, je ne traite que de certaines individualités, qui se sont comportées en véritable diablesses, et sur qui je me permets de cogner, en respectant leur anonymat, par lâcheté ou bienveillance, avec des mots bien choisis, qu’elles seront les seules à savoir qu’ils leur sont adressés.

Vous m’avez dit que vous veniez de l’univers de la musique, ce qui se retrouve bien dans la musicalité de votre style, ainsi que le métier de votre personnage principal. Votre roman commence par les 7 vies des chats, ce qui vous permet d’introduire les 7 villes que traversera votre narrateur, de Rome à Paris, en passant par Anvers, Marseille ou encore Londres. Peut-on dire que votre roman soit autobiographique ?

Quel roman n’est pas autobiographique ? En écrivant Le Diable est une Femme, j’ai voulu parler de l’Amour, en latin, l’Amor. Et quand on pense, qu’on écrit ou l’on dit « Je t’aime. », on se met d’abord et inévitablement en avant. Autant le premier Acte s’attarde sur le « Je », la vie d’un héros qui me ressemble étrangement et qui porte mon prénom et son diminutif, autant le deuxième Acte est son contraire, axé sur le « t » apostrophe, le « toi » qui m’habite et que j’abrite, ou plutôt, l’image reflétée à travers son miroir. Un antihéros qui ne me ressemble pas et qui ne partage ni ma vie, ni ma religion, ni mes préférences sexuelles. Et pourtant, nous sommes complémentaires et nous nous allierons dans une cellule de la prison des Baumettes, à Marseille. C’est le yin et le yang. La complémentarité que l’on retrouve dans toutes les différences et que l’on essaye de porter en soi. Dans le troisième Acte, je recherche la fusion du mot « aime ». Je m’amuse à inverser les sexes, les complémentarités, afin d’essayer de mieux les unir et de comprendre l’être humain. Au bout du compte (et du conte), la femme n’est pas meilleure que l’homme. Ils s’attirent l’un à l’autre et se repoussent comme des aimants, comme des amants, en fonction de leur polarité du moment. La femelle et le mâle cohabitent sur terre, comme le bien et le mal. Enfin arrive le quatrième et dernier Acte. Il symbolise la souffrance et le diable. Le point final. La mort. La boucle est bouclée. Je(Acte I) t’ (Acte II) aime (Acte III) . (Acte IV).

Vous nous racontez les affres de l’amour rencontrés par votre narrateur avec Eva, ce qui rappelle inévitablement la première femme de l’humanité, mais d’autres femmes défilent dans ce récit. Les femmes et les villes alternent au point de croire que ce texte est une ode au féminin, n’est-ce pas ? Peut-on dire, que vous partagez la thèse de Romain Gary qui préférait le féminin au féminisme ?

Vous me flattez en me renvoyant à ce grand homme et à ce grand écrivain, l’unique à avoir remporté à deux reprises le prix Goncourt. Et vous avez mis le doigt sur la plaie. La tentation de la pomme qu’on ne peut refuser. La quête de l’amour en parcourant les femmes et donc forcément les villes, les métiers, les rôles et les vies. Oui, je préfère le féminin au masculin, le féminin au féminisme, le féminin envers et contre tout. Et mon obstination m’aura servi. J’ai fini par retrouver la Femme, celle de mes rêves.

Chercher l’amour, c’est chercher la vie, ou plus précisément, donner un sens à sa vie. Que l’on doit dès la conception, et pendant les neuf mois qui ont précédé notre naissance, à la Femme. Nous sommes en elles avant même d’avoir commencé à respirer. Pas étonnant que l’on cherche constamment à retourner en elles. Et le coup d’envoi, notre venue au Monde, n’est-il pas précisément orchestré et sifflé par la femme ?

Puisque l’homme est incapable d’enfanter, en cherchant l’âme sœur, ne cherche-t-il pas à revivre sa naissance, non plus en spectateur, mais en acteur ?

Dans ce récit, j’ai posé quatre actes qui ont tous débouché sur une multitude de rencontres amoureuses ou chargées d’émotions fortes, pour arriver enfin à accoucher de ce premier roman. Un autodafé autobiographique ?

Les hommes croient avoir le phallus quand les femmes croient en manquer, alors que personne ne le possède et que tous le désirent.

Les histoires d’amour se succèdent dans votre roman, mais sont sans lendemains, les femmes le sont tout autant. Cette recherche de l’âme sœur, désespérante et aporétique sur la fin, laisse songeur. Qu’avez-vous voulu nous dire ? Que la femme n’est que le plaisir phallocrate de l’homme, à l’image de cette phrase si célèbre de Lacan, qui disait que « La femme n’existe pas », lorsqu’on la mal comprise, ou plutôt que LA femme n’existe pas, quand on la confond avec la jouissance phallique, lorsqu’on a bien compris Lacan, puisque cliniquement la jouissance féminine ne peut s’y réduire. Est-ce là encore une ode à la femme, la femme introuvable pour l’homme qui se laisse enfermer dans une quête de la jouissance masculine ?

Dans cette quête de l’âme sœur, l’on ne peut parler uniquement d’aporie, car cette contradiction insoluble en apparence, la recherche de l’Amor, se résout, si ce n’est pendant la vie, inéluctablement à travers la mort. Pour Gérald, dans La Vie ne dure que 7 Villes, la chasse désespérée finit à Marseille, au bout de 25 ans, puisqu’il y retrouve son âme sœur. Mohammed, dans Antipodes, l’a très vite rencontrée dans les bras de son meilleur ami, mais il ne s’en est rendu compte que trop tard. L’on pourrait penser que tomber amoureux d’un transsexuel est à l’opposé de l’ode à la femme, introuvable pour Mohammed qui se laisse enfermer dans sa quête de la jouissance masculine, et se réduit à devenir un criminel, assassin de l’amour impossible, maculant de sang les draps de son bienaimé, comme le linceul enveloppant le fils de Dieu que nous, ses frères, avons crucifié. Dans La Mutation, c’est grâce à l’assassinat également, celui du leader des hoministes, que l’impossible trio formé par César, Fanny et Marius, pourra finalement exister. Le couple, Marius et Fanny, poursuivront ainsi l’œuvre de leur César chéri. Et dans le dernier Acte, Le Diable est une Femme, c’est cette même faucheuse qui sépare les deux amants en herbe, Gabrielle et Michel. Alors on est en droit de se poser la question : qui de la vie, cette quête désespérante de l’âme sœur, ou de la mort, est la plus aporétique ?

Effectivement, je rejoins le Docteur Jacques Lacan quant à la primauté du phallus parmi les autres signifiants. Mais cela ne fait pas de moi une personne phallocentrée ni un antiféministe. « Les hommes croient avoir le phallus quand les femmes croient en manquer, alors que personne ne le possède et que tous le désirent. » Le phallus est donc le signifiant du manque. Il ne doit pas être confondu avec l’organe, le membre qui pend bêtement entre nos jambes, et ne jamais être réduit à sa plus simple expression, le pénis. LA femme n’existe pas si on la confond avec la jouissance phallique. La femme et ses multiples jouissances sont bien plus complexes que notre coït binaire, et les résoudre au simple plaisir phallocrate de l’homme qui se croit supérieur, ne nous mène nulle part, et nous éloigne assurément de notre quête éternelle.

Le diable est une femme, ou LA femme, si l’on essentialise la femme, et que l’on compare son essence à la domination supposée de l’homme. Que pensez-vous des combats modernes des courants néoféministes, portées aujourd’hui par Alice Coffin, qui dit vouloir supprimer les hommes, dans son livre Le génie lesbien, (Grasset, 2020), ou Pauline Harmange, qui prétend détester les hommes, dans un livre qui porte le même titre, Moi, je déteste les hommes, (Seuil, 2020.) Ne pensez-vous pas que nous revivons-là un retour de la guerre des sexes ?

Ah bon, parce que vous pensiez réellement qu’elle était finie, cette guerre des sexes ? Ce serait comme affirmer qu’il n’y a plus jamais eu de guerre après la seconde guerre Mondiale. Faut-il qu’un Poutine reprenne l’Ukraine pour que tout d’un coup, l’on prenne conscience des différentes visions géopolitiques des uns et des autres ? Et les guerres en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient, elles comptent pour des prunes ? Loin des yeux, loin du cœur, c’est ça ? Alors oui, une Alice Coffin est là pour nous rappeler que le diable peut également prendre la forme d’une lesbienne. Réduire le génie des femmes à une orientation sexuelle, est un crime de guerre contre les sexes et devrait être jugé devant le tribunal de Lahaie. Qui d’autre que Brigitte pourrait donner son avis éclairé sur la question ?

Plus sérieusement, je comprends la haine et la révolte endurée pendant de longues années par les femmes ou les hommes qui n’ont pas pu vivre librement leur amour, leur sexualité, condamnés par une société qui n’était pas à sa place, soucieuse du qu’en dira-t-on, et qui s’infiltre avec son venin mortel dans la sphère privée de l’individu. L’amour consentant ne regarde que les personnes concernées. Qui sommes-nous pour oser les juger ? Mais réduire le génie à une attirance ou à une préférence sexuelle me semble tout aussi débile que condamner cette même préférence ou attirance sexuelle.

Faut-il, comme le pense Pauline Harmange, défendre la misandrie en réponse à la misogynie ? La sororité serait-elle la seule réponse appropriée aux fraternités ou autres mouvements franc-maçonniques strictement limités aux hommes ? Ne serait-ce pas répondre uniquement par les armes ? Œil pour œil, dent pour dent : les américains nous ont montré, à Nagasaki et Hiroshima, comment cela allait finir. Notre monde politique et les médias qui donnent raison à ces ultra-féministes, veulent-ils vraiment la guerre nucléaire, cette fission qui viendrait définitivement séparer les hommes et les femmes ?

Lorsqu’on lit votre roman, désenchanté à propos de l’amour entre les hommes et les femmes, femmes peut-être trop libérées et rebelles aujourd’hui pour être réduites à l’âme sœur d’un homme en recherche d’un amour phallique, et, lorsqu’on observe la société moderne et ses nouvelles lunes féministes et obsessions androphobes, ne croyez-vous pas que nous vivons un séparatisme nouveau, un séparatisme qui verra les hommes et les femmes vivre face à face, alors qu’hier encore, ils vivaient côte à côte ? Est-ce le message que livre votre roman ?

J’espère que non. L’amour phallique est ancestral. Il remonte à la nuit des temps. Pour les hommes, il représente nos mères qui nous ont portés avant même notre naissance, et cet irrésistible besoin de retourner en elles. Pour les femmes qui ont accouché, l’énorme vide laissé en elles, et le besoin incommensurable de le combler. Dos à dos, face à face, côte à côte… peu importe la position qu’ils adoptent : les femmes et les hommes sont heureusement condamnés à vivre ensemble. Il faut l’union des deux pour créer la vie. Alors, tant qu’il y aura un phallus, un manque, ils chercheront à s’unir. Et comme on dit si bien dans le plat pays d’où je viens : « L’Union fait la Force ! »

Propos recueillis par Marc Alpozzo

Gérald Wittock, Le Diable est une femme, Vérone éditions, février 2021, 421 pages, 25 euros

« un refuge intérieur, davantage qu’un combat social » sur Jean Winiger

Jean Winiger, Un amour aveugle et muet

Un Savoyard d’Entremont, homme de théâtre séduit par les auteurs russes, découvre Vassili Grossman. Ce journaliste de guerre sous Staline devenu auteur littéraire élabore une réflexion sur le pouvoir, la foi, la totalité russe. Juif, il n’est pas ethno-nationaliste comme le Kremlin l’exige ; le KGB censure ses livres à la fin de sa vie et confisque son manuscrit, « y compris les rubans de sa machine à écrire » ! Sa grande œuvre, Vie et destin, sera passée en microfilm en Occident par Andreï Sakharov et éditée à l’Ouest, avant que la Perestroïka de Gorbatchev ne l’autorise en Russie. L’auteur, qui avoue avoir découvert Grossman durant le confinement, c’est-à-dire il y a peu, s’immerge dans cette œuvre pour en faire un théâtre. Il tente d’y adjoindre une passion amoureuse avec une jeune Russe, découvrant que seule la bonté permet de résister à toutes les contraintes.

Assia invite Pierre, marié mais lassé, à Saint-Pétersbourg, loin de sa ferme cocon où il oublie le monde dans les livres, protégé par ses montagnes. Il doit jouer une pièce tirée de Grossman et faire passer son message. Les destins broyés sous le totalitarisme en miroir d’Hitler et de Staline, chacun imitant l’autre par construction (cité p.42), fascinent les intellectuels de la Russie moderne car Poutine les imite à son tour. Mais ils sont peu nombreux face à la masse russe, rurale et éloignée des centres. Le pouvoir du Vieux-blond (Vladimir Vladimirovitch) se mure de plus en plus dans la certitude, donc la répression. Le peuple ne suit pas ? Abolissez le peuple, par le trucage des élections, l’éradication par les balles, le poison ou la prison pour tous les opposants, par la propagande et la censure. L’œuvre de Pierre le petit est bien insignifiante face au pouvoir absolu des Organes. Sa pièce, Un amour aveugle et muet, ne fera l’objet que de trois représentations. Même à Moscou le refus est net, l’Alliance française ne voulant pas froisser le Kremlin, bien qu’Assia remue ses relations de petite-fille du général Tchouïkov vainqueur à Stalingrad et d’épouse de l’oligarque Markov monté dans la communication sous Poutine.

D’ailleurs, le mari se venge, vexé qu’un obscur Français fané soit préféré à lui-même, exemple de réussite et de jeunesse conservée. La domination du pouvoir accompagne la domination de l’oligarque pour réduire l’individu à presque rien. Grossman n’avait plus pour espérance, dans le totalitarisme de son époque qui désormais revient, que les actes personnels et la bonté inhérente au fond humain. Rousseauisme naïf issu du christianisme que Tolstoï avait porté en Russie et qui est aujourd’hui peu convainquant. Il est le ressort de la passion qu’éprouvent le Français et la Russe, séparés par deux cultures, la libérale et l’autoritaire, par deux paysages intérieurs, l’entre-soi des petites provinces et l’immensité russe.

L’auteur, homme de théâtre, n’évite pas le piège de l’empathie sans issue. Son personnage joue un rôle, il semble n’avoir aucune personnalité, bercé depuis l’enfance par l’amour de sa mère et de sa grand-mère, maquisarde des Glières. Il se laisse mener et ballotter par les femmes, dont Assia, se laisse vivre, porté par les œuvres dont il s’imprègne et les auteurs dont il emprunte la personnalité. Un coucou dans le nid d’un autre. Après de multiples masques, il est Grossman, donc jamais au présent puisque Grossman est mort en 1964. Il ne voit les villes que comme des lieux de mémoire, arpentant Saint-Pétersbourg ou Moscou à la recherche de son auteur adulé ; il ne voit les gens que par le prisme de Grossman, vieille babouchka ou milicien armé, des gens ordinaires. D’où cette impression d’essai intellectuel, de carnet de théâtre avant l’écriture des dialogues, plutôt que de roman littéraire. L’action est presque inexistante, engrenée par le pèlerinage grossmanien, soumise aux caprices d’Assia la Russe qui ne sait pas elle-même ce qu’elle pourrait bien vouloir.

La réflexion de l’auteur sur la Russie, dont il connaît principalement la part européenne et intellectuelle de Saint-Pétersbourg et Moscou, me paraît un peu courte. « Pourtant, au cœur brisé des enfants du marxisme, l’exaltation, la passion, le désir n’est pas mort. Cela, ils l’ont à l’âme comme une raison d’exister, un héritage, et le fond de ce trésor n’a pas été dilapidé sous l’absolutisme des tsars puis durant le communisme ». Échec de l’Homme nouveau certes, vitalité intacte comme pour tout vivant certes, mais encore ? L’exaltation n’est-elle pas plus forte et plus utopique lorsqu’elle est constamment réprimée, comme une cocotte minute qui monte en pression ? « Ce que nous dicte notre conscience », enjoint Grossman p.132. Mais l’intérieur qui ne peut s’exprimer reste un quant à soi qui n’en pense pas moins mais n’ose rien. La population soutient son despote parce qu’il représente la patrie et l’État qui la structure. « Tout progrès de démocratie et de transparence » est infime, d’où le refuge de Grossman dans l’être intérieur, qui ne dit mot. « Cette conscience réclamée par Grossman est source d’empathie, de bonté, d’attention aux autres et à la nature, elle dicte notre responsabilité à tous, qui que nous soyons » p.133. Mais elle est plus facile à un Français vivant en France sous la « dictature » Macron qu’à un Russe vivant en Russie sous la « démocratie » Poutine…

Reste donc la niaiserie chrétienne rousseauiste : « Face au mal qu’apporte un État à la société, à une classe, à une race, la bonté insensée pâlit-elle en comparaison de la lumière qu’irradient les hommes qui en sont doués ? Elle est cette beauté folle, ce qu’il y a d’humain en l’homme, elle est le point le plus haut qu’ait atteint l’esprit humain » p.200. Un acte de foi, pas un acte politique ; un refuge intérieur, pas un combat social. Dans les tragédies, les héros meurent à la fin.

Jean Winiger, Un amour aveugle et muet – Une passion française et russe, L’Harmattan 2021, 280 pages, €23.00

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Entretien de Steff Rosy avec Sophie Rey sur « Méthana »

L’ENTRETIEN DE STEFF ROSY POUR MÉTHANA

INTERVIEW STEFF ROSY POUR MÉTHANA

  1. P23 Vous évoquez la « Visualisation créatrice », est-ce une pratique que vous utilisez personnellement ?

Effectivement, je pratique la visualisation créatrice personnellement. Je fais confiance en cet outil et même si ma demande ne se réalise pas, c’est qu’elle n’est pas faite pour moi et dans ce cas j’obtiens quelque chose de mieux ou en tout cas de différent de ce que j’aurai pu m’imaginer. Je la pratique en demandant ce que je désire sans attente sur le « comment, » et « quand » ! Je lâche prise et j’obtiens des résultats magiques. Essayez, vous verrez !

  1. P73 « La méthode Marie », cette méthode est-elle vérifiée par vos soins, donne t-elle de véritables résultats, ou est ce simplement pour les besoins de l’écriture du livre ?

J’ai inventé cette méthode de tirage de carte quand j’avais 15 ans, j’en ai maintenant 42 et je la pratique toujours. J’utilise cette méthode avec le Tarot de Marseille que j’avais acheté comme je l’ai écrit dans mon livre. 

       3.P76, l’écriture automatique, dans le même esprit que la question précédente, est-ce une expérience que vous avez personnellement vécu ?

Tout à fait, ce que je décris dans mon roman c’est mon expérience personnelle telle que je l’ai vécu.  Je pratique encore aujourd’hui l’écriture automatique mais plus rarement car j’ai développé d’autres dons depuis, notamment celui de « canal » qui me permet de recevoir et d’interpréter les messages en instantané.

  1. P97, La relation entre les amis est assez proche de celle d’Hermione, Ron et Harry dans Harry Potter, dans quelle mesure avez-vous été influencé par l’œuvre de JK Rowling ?

Alors pas du tout ! Je comprends votre question et vous remercie de me permettre d’éclairer un point essentiel de mon roman. Méthana est en réalité le récit de ma vie, ma propre expérience personnelle.

En fait, c’est suite à une mort imminente lors de ma première chimio que j’ai décidé d’écrire ce que j’avais vécu. Au début cela ne devait servir qu’à expliquer à ma famille ce que j’avais caché.

Et le fait de l’écrire, d’accepter enfin de poser « ma vérité » en mots, j’ai reçu l’information qu’il fallait que je le publie.

Publier ce que j’ai vécu, « ma vérité » au service des autres. Pour que d’autres personnes s’y reflète, se retrouve peut-être, se sentent moins seuls. Je pense que nous sommes nombreux à avoir eu des expériences particulières sans oser en parler. Les livres servent à ça aussi, permettre un autre point de vue. Attention je ne prétends pas détenir LA VERITE, mais seulement la mienne. L’expérience avec le COVID nous montre bien que chacun est dans sa vérité, qui est différente de celle d’une autre personne.

  1. P115, Croyez-vous en Dieu, si oui dans quelle religion vous retrouvez-vous (même si on comprend bien que votre culture est chrétienne) ?

J’ai été élevée dans la religion Chrétienne, mais je ne suis pas du tout pratiquante. Je crois en un « Dieu » mais je préfère l’appeler « la Source » car je trouve que le nom « Dieu » donne une connotation trop religieuse pour moi. Je me dis spirituelle, et ce n’est en aucun cas une religion pour moi, c’est une philosophie de vie.

  1. D’où vous vient cette imagination ultra fertile ?

Comme vous l’avez permis de préciser précédemment, de ma propre expérience et de mes souvenirs. Car comme précisé dans mon roman, j’avais seulement 15 ans à l’époque. Ma « famille spirituelle » et mes guides m’ont aidé par canalisation à décrire certaines scènes et à me rafraichir la mémoire, même si elle est excellente  

  1. P117, Votre livre est riche de message humaniste, avez-vous des mentors en ce domaine ?

Je pense qu’ayant comme père l’archange Métatron on peut dire oui !

  1. P118, Métatron et Sandalphon sont ils les frères de Jésus ?

Métatron et Sandalphon sont des frères jumeaux mais des Archanges. Jésus quant à lui est tout simplement une âme « extraterrestre » venu aider l’humanité à l’époque. 

  1. P193, Seriez-vous une gameuse ?

Pas du tout ! Je n’ai jamais aimé ça ! J’apprécie les jeux de société où l’on partage de bons moments en famille ou entre amis. J’aime le contact direct avec les personnes.

  1. P338 « Toutes les femmes aiment les clichés ! », pardon, mais l’affirmation n’est-elle pas un peu cliché 😉 ?

C’est ma manière de dire avec humour à tous les hommes que rien qu’une belle action faite avec Amour n’est « too much » pour une femme. Clichés, trop clichés…et si on arrêter de croire et de sa poser la question est-ce que j’en fait trop ? Agir avec son âme est toujours juste, si la personne en face ne le comprend pas alors ce n’est pas la bonne ! Si c’est juste pour vous alors c’est juste pour votre amour véritable. 

  1. P365, Quid de Moïse, Bouddha et Mohamet ? est-ce un choix délibéré de ne pas les citer alors que vous citez Jésus ?

Comme je vous expliquais précédemment, mon roman reflète mon expérience personnelle, et ce jour-là je n’ai malheureusement pas eu la chance ni de les voir, ni de les rencontrer. Mais je peux vous avouer avoir eu cette chance un peu plus tard, ainsi que d’autres « Dieux » de religions même plus anciennes. Mes rencontres avec toutes ces âmes ont été toutes aussi surprenantes les unes que les autres car elles dégagent une énergie particulière.

  1. P373, « C’est lorsque Dieu créa Marie-Madelaine, une personne mi-homme, mi-ange, mais pourquoi l’avoir choisi comme mère de Dieu », dans le récit, qui est Marie-Madeleine par rapport à la Vierge Marie du Second Testamen ?

Pour moi, je pense que c’est la même âme mais là encore ce n’est que ma vérité.

  1. D’où vous vient le nom des planètes (P-Chiffre-chriffre), et y a-t-il un message caché dans leurs noms ?

Ce sont tout simplement les noms utilisés sur le vaisseau spatial Galion à l’époque de mes voyages.

  1. De toutes les influences que j’ai cité à la fin de ma critique, aimeriez-vous en rajouter d’autres, que je n’aurais pas évoqué ?

Je tiens à vous remercier pour vos questions car à ce jour vous êtes la première personne à me demander d’où vient mon inspiration. Vous me permettez de lever le voile sur ce roman me permettant de dire qu’il est le reflet de mon histoire.

Je voudrais rajouter de ce fait, que le but de mon roman est d’ouvrir les consciences à un « possible ». Je partage mon vécu et les informations que j’ai afin d’aider les personnes à trouver plus de paix, d’Amour et de bienveillance en eux. Retrouver l’Amour de SOI, car c’est la seule façon de sauver l’espèce Humaine…