Le point d’orgue de cet événement fut la troisième édition du Festival international de mathématiques orchestrée par l’association « Les Maths en Scène » du 13 au 16 mars sur le thème « Jouons ensemble aux mathématiques.
Surfant sur la très belle vague d’engouement pour ce thème porteur et fédérateur, le Salon Culture et Jeux mathématiques, beaucoup plus ancien, organisé par le Comité International des Jeux mathématiques, va quant à lui souffler ses 20 bougies Place Saint-Sulpice du 23 au 26 mai en entonnant le même chant d’amour et de gratitude pour les mathématiques à travers le prisme du plaisir de jouer.
Ainsi que l’énonce notre Parrain Jean-Marie de Koninck pour ce glorieux anniversaire d’un Salon très estimé, cet événement printanier est un genre de « Disneyland des mathématiques ». N’ayant jamais aussi bien porté son nom que cette année, le Salon Culture et Jeux mathématiques va déployer au centre de la capitale cette année davantage encore que dans toutes les précédentes son arsenal de jeux de toutes sortes, y compris ceux primés comme ses concours et compétitions pour tous les âges et tous les niveaux. En 2019, sa programmation est allée jusqu’à s’offrir la fantaisie d’inviter un Polytechnicien écrivain dont le vrai patronyme est Jeux !
L’idée sous-jacente qui soutient ce noble édifice de promotion des mathématiques est que l’on n’apprend jamais aussi efficacement que par le biais de l’amusement ludique, que le divertissement peut être source de savoir et d’élévation.
Au moment où la place des mathématiques dans les programmes scolaires est en train de changer – en devenant un enseignement facultatif mais plus exigeant pour permettre au niveau en chute libre de remonter – il apparaît plus que jamais nécessaire de se pencher sur la nécessité de ne pas le voir tout à fait disparaître.
Ainsi que l’a rétorqué Cédric Villani à Luc Ferry qui avait osé dire l’année dernière sur LCI que « Dans la vie quotidienne, les maths ne servaient strictement à rien » : « Ce n’est pas le résultat mathématique qui sert dans la vie de tous les jours, c’est la démarche ». Cette démarche mathématique, cet esprit mathématiques, ce style mathématique, cette gymnastique mathématique, cette hygiène mathématique et cette diététique mathématique doivent être inoculées à nos chères jeunes élèves comme à leurs aînés.
Repères de vie, véritables piliers et solides ancrages, les mathématiques sont pour le développement de la pensée stratège qu’elles font grandir une source inépuisable d’intelligence, de sagesse, mais aussi de jouissance : « Tout mathématicien digne de ce nom a ressenti, même si ce n’est que quelquefois, l’état d’exaltation lucide dans lequel une pensée succède à une autre comme par miracle… Contrairement au plaisir sexuel, ce sentiment peut durer pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours. » (André Weil cité par Cédric Villani dans « Théorème vivant »)