Sonia Rykiel relate son histoire d’amitié avec Antoinette Fouque dans le catalogue des trente ans des Editions Des femmes

sonia-rykiel-03.jpg

Texte de Sonia Rykiel :
Antoinette fait partie de ma vie. Nous nous sommes connues dans les années soixante-dix. La Librairie Des femmes, rue des Saints-Pères, Sonia Rykiel, rue de Grenelle, entre nous le Twickenham, pub de luxe, où l’on buvait du thé ou du whisky en refaisant le monde, cela dépendait de l’heure.
 
Nous nous sommes vues, nous avons parlé, raconté, je l’écoutais beaucoup parce que j’adore l’écouter.
 
Elle a assisté à toutes mes collections (ou presque).
 
Elle m’a demandé d’écrire un texte pour son journal, Des femmes en mouvements hebdo.
 
Nous avons enregistré Et je la voudrais nue, puis elle a édité Célébration, des textes sur le travail en « mode » :
 
« Vous savez que vous êtes épiés, volés, trahis, que rien ne nous échappe, aucun son, aucune pensée, que nous sommes à l’affût, que la fatalité de la création nous oblige à mentir, que l’éphémère qui est l’état même de la mode nous force à retourner la saison d’après ce qui était à l’endroit la saison d’avant et que si le bâti est fort, fondé sur une vraie connaissance, il ne suffit pas, pour jouer un style, une vie entière. Il faut être équivoque et réel, rituel et flou, présent, absent, menteur et vrai, mais dans le plaisir de faire il y a le bonheur de prendre sans avoir l’air de rien. »
 
Antoinette m’avait dit : « Si vous écrivez un livre, il faudra l’appeler Collection terminée collection interminable« . J’ai écrit ce livre, édité chez Flammarion. (…) Elle a une formidable écoute, c’est un être précieux. Auijourd’hui, demain, Antoinette peut me demander ce qu’elle veut, je le ferai.
S.R.

Benoite Groult, « en famille » à la Librairie des femmes

27-01.jpg
Texte de Benoite Groult recueilli dans le catalogue des trente ans des Editions Des femmes :
En France, contrairement à la Scadinavie et aux pays anglo-saxons, nous n’avons jamais eu de clubs de femmes, de lieux de rencontre où nous sentir à l’aise, écoutées, comprises, appréciées, sans crainte du regard de l’Autre.
Pour moi, les Editions Des femmes ont constitué beaucoup plus qu’une maison d’édition, même si elles ont publié des livres remarquables qui n’auraient trouvé place nulle part ailleurs dans ces années-là : Hélène Cixous, Nicole Warde Jouve, Victoria Thérame, Chantal Chawaf, Adela Turin, tant d’autres.
Sous l’impulsion d’Antoinette, elles ont fait entendre toutes ces voix nouvelles, tous ces témoignages que personne ne se souciait d’écouter parce qu’ils émanaient de femmes, de poètes, d’écrivaines, qui jusqu’en soixante-dix faisaient partie de ce que Freud appelait « le continent noir », le monde du silence.
Dans leur Librairie de la rue de Seine, j’allais souvent pour le plaisir de me sentir « en famille ». Entourées de livres dont quelques-uns étaient des chefs d’oeuvre, on puisait confiance en soi et rassurance.
Ce dont nous avions le plus besoin dans les années soixante-dix.
B.G.

Joyeux anniversaire Sonia ! (Antoinette Fouque écrit un poème dans le livre « La femme Rykiel »)

Sonia et Nathalie.jpg

La femme Rykiel a 40 ans. Si jeune, elle entre dans la légende. Bon anniversaire Maman ! Nathalie Rykiel

Accusée, levez-vous.
Vous êtes la première robe que j’ai inventée, « La Divine ».
Comment avez-vous aidé ce mouvement naissant (le MLF) ?

Je cherchais un style de vie non plus lié à l’image
mais à la politique du moment,
une manière de bouger plus androgyne, plus moderne,
une sensualité du quotidien qui convenait plus
à la vie que les femmes menaient.

J’ai retourné les vêtements ; je ne les ai pas finis ;
j’ai fait des trous, des superpositions ;
j’ai décidé que l’habit c’était la liberté.

J’ai mis des mots sur les pulls, des dessins ;
je les ai attachés sur les fesses en insistant.
Désormais l’érotisme, c’était ça.
J’ai gommé l’inutile et explosé la beauté.
Je lui ai donné un rôle de comédienne
et je lui ai mis un drapeau bleu-blanc-rouge dans la main.

Sonia Rykiel, 1968-2008

*****

Soniagrand.jpg

FR, Femme Rykiel ou Féministe Révolutionnaire ?
Guérillère, Rouge en Mai ou Continent Noir ?
C’est Sonia tout entière à sa robe vouée.

De Gravida en Gradiva, mille e tre, toutes pour une,
elles avancent, de collection en collection,
terminée et inachevable :
Métaphore, métamorphose,
insistance incessante de la Recherche,
Métonymie, récit, oeuvre accomplie,
existence prégnante de l’Energie noire :
Elément insolite de notre Univers,
monstre, mystère, merveille, mouvement,
Galaxie matricielle, lumière utérine,
ombre d’étoiles, espace-espèce,
Accélération du rêve, expansion géni(t)ale.

Textes, tissus, verbe et chair tricotés,
pièces cousues, mots rapportés,
Poète et couturière, Sonia se fait Rhapsode,
Une femme s’enfante et le Temps se dilate…

Rhapsody un black
Antoinette Fouque, 1968-2008

Un homme NU chez Antoinette Fouque !!!!!!!!! (Photos de Sophie Bassouls & Poèmes inédits d’Alina Reyes) VERNISSAGE JEUDI 6 NOVEMBRE, DES 18h30, BIENVENUE !!

Alina_ReyesEA.jpgsophie.jpg

Après bien des années de photos pour la presse et pour l’édition, j’avais envie de faire autre chose et d’explorer en particulier un corps d’homme, corps qui, par nature, pour une femme demeure mystère. Aussi de travailler sur le thème de la maigreur .

Alors que la nudité féminine s’exhibe partout, la nudité masculine reste encore sujet tabou, un ami accepta d’entrer dans ce projet et de me «prêter» son corps .

Il ne s’agissait au départ que de photographies que j’envisageais sous forme de montages, de découpages que j’intitulais « Corps en Morceaux ».
Nous fîmes plusieurs séances de photos sur quelques années. J’étais attentive à rester dans un certain académisme, loin du glamour comme de la vulgarité, mais consciente au fil des prises de vues que le travail envisagé possédait une charge de provocation possible.

Le résultat m’effraya : trop dur, trop sévère . Malmener un corps devait m’amener également à le sublimer. Mon goût pour la peinture m’aidât à imaginer autre chose .

Ces photographies découpées, remontés, ajustées, décalées, toutes en Noir et Blanc relevaient un peu de l’autopsie. Pourquoi ne pas couvrir ce corps d’or, comme un bijou ?

Déposer de l’or de différents tons, de différentes densités sur les tirages, aussi bien sur le corps qu’autour de lui fût la clé de ce travail.

A cette période, commençant à utiliser un ordinateur, la technique me permit de jongler avec les images très facilement, de faire de multiples essais sans passer des heures dans un laboratoire. .
Dans un premier temps j’ai travaillé sur de petites maquettes, une fois satisfaite, j’ai fait réaliser ces grands tirages ( 60 X 85 °) sur lesquels j’ai peint directement.

Je désirais vraiment que cette que cette série, à mes yeux inhabituelle, puisse être vue et je la présentais à différentes galeries. Partout un réel intérêt, mais cette réponse « ce n’est pas vraiment de la photo ! ».

Jusqu’au jour où Antoinette Fouque, à qui je montrais ces « Nus et Or » me proposât immédiatement, avec enthousiasme, preuve de sa grande tolérance, de les exposer dans son nouvel espace « Des Femmes ». Je comprends aussi son geste comme un encouragement pour moi vers cette recherche qui allie photographie et imaginaire.

Alina Reyes a écrit un cycle de sept poèmes inspirés par ces « Nus et Or ».
Qu’elles soient toutes deux plus que chaleureusement remerciées.

Sophie Bassouls

S.Bassouls.jpg

Petits pas d’or dans les allées

De ton corps, ô monts, ô sommets

Que j’adore ! Oh, mille-mille-pattes

Du gazon des amours, où,

Oui, où t’en vas-tu, et d’où, doux

Vilain loup, t’en reviens-tu ?

Dis-moi le donc, lequel de nous

Deux s’amuse à se promener

Dans le jardin de l’autre ? Quel

Autre est l’hôte de son hôte ?

Mille-mille pas font de ton

Corps l’icône d’or de mon

Désir, pure essence sacrée.

Alina Reyes

Les sept poèmes inédits d’Alina Reyes pour l’expo de Sophie Bassouls

reyes.jpgPour photos Sophie Bassouls

1

Petits pas d’or dans les allées

De ton corps, ô monts, ô sommets

Que j’adore ! Oh, mille-mille-pattes

Du gazon des amours, où,

Oui, où t’en vas-tu, et d’où, doux

Vilain loup, t’en reviens-tu ?

Dis-moi le donc, lequel de nous

Deux s’amuse à se promener

Dans le jardin de l’autre ? Quel

Autre est l’hôte de son hôte ?

Mille-mille pas font de ton

Corps l’icône d’or de mon

Désir, pure essence sacrée.

2

Tu es tout en dents, non ?

Je suis toute en lèvres, oui.

Tu es tout en os, bon sang,

Je suis toute ouïe, bon Dieu,

Tu es tout yeux, je suis toute

Regard.

Combien d’os as-tu, tout nu ?

Combien de dents pour me défendre

De toucher ton seul, ton unique

Os ?

Hosannah du profond de mes chairs !

Je pressens la source qui vient.

3

Allons, mon grand, es-tu vraiment

Si sérieux ? Et moi, suis-je à ce point

Distante ? Nous sommes-nous bien

Regardés ? Quand pourrons-nous

Nous voir ? Allons, moi, laisse tomber

La prose. Allons, toi, abandonne

La pose. Que l’objectif en pause

S’emmêle les pinceaux face

Aux gestes de la vie. Joie !

4

Ton sexe à sexte, j’ai le compas

Dans l’œil. Mon texte en vue, je sors

Le petit oiseau de ma tête.

Te déclicqueras-tu, lumière ?

Dans le noir de la chambre une rose

Éclôt. Invisible en la nuit

Une rose sans bruit, soudain,

Se déboutonnant, répand

Un violent parfum d’île

Au trésor.

5

Puis voici l’oasis, le puits.

Puis voici le mirage, puis

L’espoir, le doute, et peut-être

La déréliction. Puis voici

Que je me perds en te perdant,

Pays, vert paradis de nos

Enfances. Voici que résonne

La sentence. Voici venu,

Animal triste, le crépuscule

De l’idole, l’heure assombrie

De toutes les langues de bois.

Voici la séparation, la mort

Dans l’âme et le mors aux dents.

Voici le temps du ridicule

Appariement de l’homme avec

La femme quand du meilleur ne reste

Que le moins bon. Allons, nomades,

Ne pas nous éterniser

Ci-bas quand monte à l’horizon

L’or nouveau de nos amours nouvelles !

6

Bonjour, le jour, l’amour

Chante aux gorges des oiseaux !

Leur réveil sont ta joie, l’abri

Où j’ai dormi en toi, jardin.

Le soleil qui se lève verse

Des cailloux d’or dans tes allées.

Oui, je me repère en toi, corps

De l’être que je suis venue

Chercher, si nue d’aurore,

Aux tympans de la maison de Dieu.

Entends-tu rire la rivière ?

Qui coule vive sur tes cailloux,

Qui roule en ton lit ses pépites,

Allumant en mes gorges mon chant ?

Oh, bonjour, amour, je t’aime.

7

Je cueille des rameaux, des palmes

Et des plumes, je tresse

Un nid pour l’oiseau que j’attends.

Dès l’aube l’on entend mon cœur

Qui caracole, pourquoi ?

Je suis montée au ciel pour te chercher,

Toi qui te trouves où je me cherche.

Comment y suis-je allée ?

En me quittant. Aux bords de la rivière

Mes pas dans le sable me réécrivent

Entièrement. L’eau me lave les yeux,

Qu’ils soient limpides pour le jour

Où tu viendras t’y voir. L’eau me lave

Les lèvres, qu’elles soient fraîches au jour

Venu de te dire la beauté

De tes os, de ta peau, du secret

De ton cœur.

Présentation de Sophie Bassouls (oeuvre)

sophie.jpgSophie BASSOULS, photographe
( curriculum vitae )

Née à Neuilly en 1936, Sophie Bassouls a commencé son travail de photographe
Au Figaro Littéraire il y a 40 ans .

Elle travaille ensuite pour différentes agences de presse photographiques, Norma, Rush et Sygma, devenue Corbis-Sygma, où de 1986 à 2003 elle couvre l’actualité littéraire .

Elle a photographié plus de 3000 écrivains.
Elle développe aussi des thèmes personnels .

Livres :
Sous le soleil, à l’ombre du boulevard en collaboration avec Eudes Panel et Benjamin levesque, Editions Aréa 2005
550 Ecrivains, Flammarion 2001 »
Paris est une ville pleine de lions texte de Geneviève Dormann, Editions Albin-Michel
Portraits de la Littérature, Editions Pierre-Marcel Favre

Expositions :
2004 : Vincennes « Les américains à Paris »
Dublin , Institut Français « Noms de plume »
2003 : Nice « Visages d’Écrivains Européens »
Angers , Grand Théâtre »550 Écrivains hors-textes »
2002 : Le Caire, Institut Français « Ecrivains d’Egypte et de France »
Porto « Sob Influencia »
2001 : Paris , Bibliothèque Historique de la ville de Paris « Écrivains, 666 photos »
2000 : San Francisco , Goldwasser Rare Books « Americans writers in Paris «
: New-York, French Institute « American Writers in Paris »
1997 : Naples « Tolérance Intolérance »
1995 : Naples « Le tour du monde en 80 Écrivains »
: Bologne « Le tour du Monde en 80 Écrivains »

Alina Reyes, poète (biobibliographie)

Alina.jpg

Alina REYES, écrivain
(illustre par ses poèmes l’exposition « Nus et or » de Sophie Bassouls)

Blog : http://amainsnues.hautetfort.com
Alina Reyes est née en 1956 près de Bordeaux. Elle est l’auteur du Boucher (Seuil, 1988), traduit en 25 langues. Elle a notamment publié Quand tu aimes il faut partir (Gallimard, 1993), Derrière la porte (Laffont, 1994), Il n’y a plus que la Patagonie (Julliard, 1997), et aux éditions Zulma : Poupée, anale nationale (1998), Corps de femme (1999), Ma vie douce (2001), Une nuit avec Marilyn (2002), Politique de l’amour (2002) et La Dameuse (2008)

Bibliographie détaillée :
Alina Reyes est née en 1956 près de Bordeaux. En milieu populaire, communiste. Enfance et adolescence à Soulac-sur-Mer (racontée dans Le chien qui voulait me manger et dans Ma vie douce). Interne à Royan où elle choisit d’apprendre le grec ancien, elle commence à tenir son journal en I968. Quitte le lycée avant le bac, années de bohème. En 1981, mère de deux garçons, elle s’installe à Bordeaux où elle reprend ses études : journalisme et lettres (DEA). Collabore à la presse locale (écrite et radiophonique), fait des remplacements de professeurs en collège. En 1988, publie le Boucher. Dans les années suivantes, vit à Montréal, puis à Paris et dans les Hautes-Pyrénées. Naissance de ses deux derniers fils en 1994 et 1996. Depuis son premier roman, Alina Reyes construit une œuvre littéraire marquée par le questionnement du corps revendiqué comme acte politique : l’érotisme ou le refus de la chair y traduisent l’aspiration de l’être à une difficile, voire impossible, libération. (cf. en particulier Poupée, anale nationale, mais aussi Lilith, Nus devant les fantômes – Franz Kafka et Milena Lesenska…). Aborde par ailleurs la question sociale à travers des livres autobiographiques tels que : Quand tu aimes il faut partir, Moha m’aime ou Ma vie douce, journal 1979-2000). Poursuit, parallèlement, une activité de chroniqueuse (entre autres dans Le Devoir, à Montréal, puis à Libération magazine, Globe, Pyrénées magazine, Edelweiss, à Genève, etc). Nombreuses publications dans la presse écrite, quotidiens et magazines ; collaborations à des revues littéraires (L’Infini, Supérieur Inconnu, Le Passant ordinaire, Inventaire/Invention, revue sur Internet, qui publie son premier long poème, Autopsie) ; lectures et conférences en Europe et aux Etats-Unis. A réalisé un court-métrage, Métamorphoses, dans la série « L’érotisme vu par (des écrivains) », pour Canal + en 2001
Derniers livres parus : Forêt profonde (Le Rocher, 2007) ; La jeune fille et la Vierge (Bayard, 2008) ; La Dameuse (Zulma, 2008).

Eve Ensler publie « Souvenir, monologue, pamphlet, prière » (parution 26.02.09)

eveensler.jpgSouvenir, monologue, pamphlet et prière
Eve Ensler et Mollie Doyle

ISBN : 978-2-7210-0585-4
Format 13.5 x 21 cm – Environ 200 pages – 18 €

Office 26/02/2009

Souvenir, monologue, pamphlet et prière est un recueil de textes sur les violences faites aux filles et aux femmes. À l’origine, ces textes ont été écrits pour être mis en scène à l’occasion du festival « Until the violence stops » organisé à New York en 2006.
Ils ont été sélectionnés par Eve Ensler, auteure des Monologues du vagin et fondatrice du mouvement V-Day, qui lutte contre les violences faites aux jeunes filles et aux femmes, et par Mollie Doyle, écrivain, directrice de publication et productrice de pièces de théâtre et d’émissions télévisées.
La plupart de ces textes ont été écrits par des auteurs reconnus et impliqués dans la lutte pour le respect des droits de l’homme et de la femme. Les expériences relatées couvrent un large spectre de sujets : Maya Angelou aborde le travail des femmes, Dave Eggers les enlèvements d’enfants au Soudan, Carol Gilligan la violence conjugale, Edward Albee le sadomasochisme.

L’originalité de ce recueil réside dans la diversité des genres et des styles d’écriture. Poèmes, lettres, conversations et pièces de théâtre se succèdent convoquant tour à tour indignation, tristesse ou désespoir. Une partie de l’œuvre est également consacrée au mouvement V-Day et aux différentes manières de s’impliquer dans la lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes. Cette fondation fête cette année ces dix ans d’existence et de luttes à travers une série d’événements aux quatre coins du monde.

Day1_EveEnslerL.jpg

« Tableau d’honneur » de Guillemette Andreu (parution 19.02.09)

guillemette.jpgTableau d’honneur
Guillemette Andreu

ISBN : 9-782-7210-0596-0
Format 13.5 x 21 cm – Environ 100 pages – 13 €

Office 19/02/2009

« ״Voyons Lise, vous êtes intelligente, servez-vous en…״ On venait, par magie, de lui donner la clé d’un trésor. Lise se jeta dans la lumière, elle était intelligente, c’était la solution du problème, pour elle de tous les problèmes. Désormais, l’intelligence serait son arme, un refuge, sa fierté. D’autres enfants pouvaient avoir des robes, des souliers chers ; de bonnes dames lui faire l’aumône et la morale, certaines interdire à leurs filles de la fréquenter, ni l’humiliation ni l’injustice ne lui seraient plus jamais aussi amères. »
Lise, orpheline de mère, abandonnée de père, s’arrache peu à peu à l’enfance, à la tendresse d’une grand-mère meurtrie par la vie, aux amours adolescentes de Marthe, Lise et Antoinette, pour partir vers sa vie d’adulte.
Une enfance française est un roman d’apprentissage qui se situe au lendemain de la guerre de 14 avec, pour toile de fond, des familles en deuil et la misère urbaine du Nantes de l’après-guerre. C’est le roman de formation d’une fille courage, où les femmes affrontent le combat du vivre.

Maglione se souvient de sa première exposition à la Galerie Des femmes (1981)

T7_1.jpgTexte recopié du catalogue des trente ans des Editions Des femmes :
En décembre 1980, la Librairie des femmes, 74 rue de Seine, à Paris, ouvre son espace à la première galerie de femmes en Europe, pour faire connaître les artistes femmes, longtemps ignorées dans l’histoire de l’art, et trop souvent encore aujourd’hui.
 
Petit jardin
 
Milvia Maglione 1er janvier / 28 février 1981
« J’ai fait ma première exposition personnelle en 1960 à Milan, puis en Europe, et à la Galerie des femmes en 1981. J’en ai en quelque sorte fait l’inauguration : c’était le premier accrochage et le premier vernissage. Puis j’ai participé à) plusieurs expositions collectives de la Galerie : en Avignon, à Apt… Mais ma première rencontre avec des femmes remonte à 1975, lorsqu’une amie de Milan, Erica Kaufman, m’a parlé de son livre Transfert qui allait être publié en France. Elle voulait que je fasse la couverture. J’ai pris contact avec les Editions et c’est comme ça que j’ai connu Antoinette. Par la suite, j’ai fait d’autres couvertures de livres et aussi des affiches pour la maison d’édition féministe italienne, la Tartaruga. En 1976, j’ai participé à une exposition de femmes, Combative acts, profiles and voices, à New-York.
La Galerie des femmes était une grande chance pour nous les femmes artistes, c’était un rêve qui se réalisait. Ainsi, quand mes toiles ont été présentées, avec d’autres, sur le stand de la Galerie à la FIAC, mon travail a fait un bond. C’était une opportunité extraordinaire. »
M.M.. Paris, février 2005