Patrick Poivre d’Arvor choisit « Marilyn Monroe, la Cicatrice » de Claude Delay comme portrait préféré dans la Revue L’Hémicycle (18 octobre 2013)

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L’Hémicycle

Un autre regard

Par Patrick Poivre d’Arvor

18 octobre 2013

UN PORTRAIT

Marilyn Monroe, la cicatrice de Claude Delay (Fayard)

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Tant et tant de livres écrits sur Marilyn Monroe. Tant et tant d’hommes bouleversés par son destin. Tant et tant de médecins se sont succédé à son chevet post mortem, pour lui prendre le pouls, examiner ses entrailles, radiographier son cœur chancelant et son âme flottante…

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On aurait bien aimé qu’ils fussent aussi nombreux de son vivant, pour l’empêcher de dériver jusqu’à ce fatal 4 août 1962. Mais fallait-il vraiment l’en empêcher ? Ses cicatrices de naissance étaient si géantes qu’immanquablement, elle se serait rapidement abîmée, dans les deux sens du terme. Et nous, égoïstement, nous n’aurions plus matière à fantasme, à mystère.

marilyncouv.jpgCette petite Norma Jeane est née illégitime à Los Angeles. Sa mère, Gladys, ne tardera pas à gagner l’asile. C’est là que trente-six ans plus tard, quand elle apprend la mort de sa fille – du moins celle que chacun, sauf elle, sait être sa fille –, elle dira : « Marilyn Monroe ? Connais pas, je n’en ai jamais entendu parler. » Quant à Arthur Miller, le dernier mari de Marilyn, celui qui avait écrit pour elle Les Misfits (Les Désaxés), il aura une réaction encore plus incroyable. Sonné par la nouvelle, quand on lui demande s’il sera présent aux obsèques, il répond : « Mais elle ne sera pas là ? », avant de se rendre compte de l’incongruité de sa question.

C’est le destin de cette femme que nous raconte merveilleusement bien Claude Delay, dans un ouvrage qui fera date, un demi-siècle après la mort de Marilyn. Quand elle était petite, pour elle, toutes les femmes étaient des mamans, tous les hommes étaient des papas… Normal, elle ne connaissait ni son père ni sa mère. Plus tard, tous les hommes qu’elle a aimés, ou épousés, comme Miller, comme Joe DiMaggio, elle les a appelés Papa. Sauf John Kennedy, qu’elle surnommait Prez, pour respecter la fonction… Ce sont tous ces chocs affectifs, ce « tremblement de mère », ce « tremblement de père » que nous décrit en détail Claude Delay. Et, à notre tour, nous ne sortons pas intacts de la lecture de son livre.

Patrick Poivre d’Arvor a déjà lu les « Nouvelles bartlebyennes » d’Emmanuel Steiner (4 octobre 2013, revue L’Hémicycle)

Pour en savoir davantage sur le livre que Patrick Poivre d’Arvor a aimé, rendez-vous mercredi 16 octobre de 18h30 à 20h30 à la grande soirée de lancement des Éditions des Chroniques du çà et là.

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UN AUTRE REGARD 

(site http://www.lhemicycle.com/)

PAR PATRICK POIVRE D’ARVOR

DES NOUVELLES

Nouvelles bartlebyennes, d’Emmanuel Steiner (Éditions des Chroniques du ça et là)

Capture d’écran 2013-10-06 à 22.52.40.pngIl y a tout juste 160 ans paraissait dans un magazine américain une étrange nouvelle venue d’ailleurs : Bartleby, signée du futur auteur de Moby Dick, Herman Melville. Il y racontait l’histoire d’une sorte de clerc de notaire, un scribe plus précisément, qui recopiait des textes selon son bon vouloir. Car il lui arrivait de refuser certains travaux et, dans ces cas-là, il contournait le problème en disant de manière obsessionnelle : « I would prefer not to ». Ce « Je préférerais ne pas », si délicieusement british, est devenu le symbole de la stratégie de fuite théorisée par certains penseurs modernes. Et Bartleby a durablement influencé les écrivains de l’absurde. De Enrique Vila-Matas à Philippe Delerm en passant par Daniel  Pennac, nombreux sont les auteurs à se référer à lui.

C’est encore le cas d’Emmanuel Steiner, très marqué par ailleurs par les haïkus et la culture japonaise. Pour son premier recueil, publié dans une toute nouvelle maison d’édition au nom très melvillien (Chroniques du ça et là), il nous décline une série de nouvelles où l’individu se retrouve nié, ou effacé, par la société. Comme Georges Perec l’avait naguère tenté avec une expérimentation typographique originale, Emmanuel Steiner a choisi de supprimer de son écriture les majuscules en début de paragraphe et les points à la fin. Ce n’est pas gênant pour le confort de lecture… On peut même juger que cela rend la nouvelle plus fluide. En revanche le titre de son recueil, trop plat, ne reflète pas assez la qualité de l’ensemble.

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Frédéric Bizard invité à débattre sur le PLFSS 2014 avec deux Sénateurs sur Public Sénat (12 novembre 2013)

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L’économiste de la santé Frédéric Bizard était invité à débattre sur Public Sénat mardi 12 novembre 2013, date où le PLFSS 2014 est arrivé au Sénat.

Rappelons qu’il est l’auteur de Complémentaires santé : le SCANDALE ! paru le 9 octobre aux Éditions Dunod.

Revoir le débat (18’00) ici

News du 13/11/2013 08:52 site Acuité (le portail des décideurs de l’optique)

PLFSS 2014 : vers un désengagement de l’Etat en faveur des complémentaires santé

Suite à la première journée d’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) devant le Sénat, la chaîne Public Sénat a invité sur le plateau de son émission 24h Sénat, Yves Daudigny, sénateur socialiste de l’Aisne et rapporteur du budget de la Sécu, Isabelle Pasquet, sénatrice communiste des Bouches-du-Rhône, et Frédéric Bizard, économiste de la santé auteur de « Complémentaires santé, le scandale ! » afin de débattre du PLFSS 2014 sur fond de contestation avec la manifestation des bonnets jaunes mutualistes.

Ces derniers, qui craignent de voir disparaître 40 000 emplois, étaient hier, mardi 12 novembre, devant le Sénat pour demander l’annulation d’un amendement du Gouvernement sur les closes de désignation des organismes complémentaires qui créent pour chaque entreprise d’une branche professionnelle, l’obligation de travailler avec l’Ocam choisi par les représentants de cette branche. 

Yves Daudigny a présenté le PLFSS 2014 en évoquant « des ajustements douloureux mais qui permettent le maintien de l’équité de notre système de protection sociale. » Il a estimé que « la situation actuelle est une situation de crise » et que pour y répondre, le PLFSS 2014 porte « au moins deux très fortes ambitions : d’abord de redresser les comptes de la Sécurité sociale (…) puis d’inscrire dans les faits une petite révolution avec la Stratégie nationale de santé : soins de proximité, évolution à l’hôpital et dans le circuit du médicament… ». 

Un optimisme que ne partage pas le Groupe communiste qui a prévu de tenir ce mercredi une conférence de presse au Sénat pour annoncer son intention de vote lors des séances publiques. Selon Isabelle Pasquet, « ce qui nous pose problème aujourd’hui, au-delà de certaines mesures défavorables qui ne sont pas supprimées à notre grand regret, comme les franchises médicales, ce sont les choix qui sont faits et qui ne nous conviennent pas parce qu’on s’oriente de plus en plus vers une fiscalisation. (…) » 

La sénatrice craint surtout que « l’Etat se désengage et fasse supporter aux complémentaires des charges qui devraient normalement être les siennes. Par exemple, la généralisation de la complémentaire santé qui a été décidé au travers de l’Ani (lire notre news du 24/10/2013). C’est d’autant plus injuste que du coup, les patrons sont exonérés des charges qui se rapportent aux complémentaires santé, mais par contre les salariés vont eux être imposés sur ces complémentaires sous couvert du fait que c’est un avantage en nature ». 

Dénonçant des économies de bouts de chandelles, Frédéric Bizard juge qu’« il y a toujours un manque de réformes structurelles du système de santé » qui explique que « le bateau prend l’eau de toute part ». Selon lui, la spécificité de ce PLFSS est de « nuire gravement à l’accessibilité financière de la classe moyenne à un certain nombre de soins. » Pour preuve, l’article 45 qui revient à « plafonner des contrats responsables », ce qu’il considère comme « un double cadeau pour les assureurs ». Il dit « comprendre à 200% les bonnets jaunes », car « on veut réintroduire une close de désignation qui supprime pour les entreprises le droit de choisir ! Et de manière sournoise en plus, puisque si vous ne choisissez pas la complémentaire décidée par la branche, vous devrez payer 20% de taxe sociale au lieu de 8%. » 

En face, Yves Daudigny a rappelé que « la dette sociale est la plus insupportable », et que « le Gouvernement porte avec beaucoup de force l’idée de réduction de ce déficit. En 2010, insiste-t-il, on comptait 28 milliards d’euros de déficit pour le régime général et le fond solidarité-vieillesse. L’objectif pour l’an prochain est d’atteindre moins de 13 milliards ! »

Le sénateur, qui rejette l’idée « d’un grand soir en matière de santé », préfère « procéder par négociations, dialogue et persuasion… » Mais il admet qu’avec ce projet, « il est effectivement demandé aux complémentaires de jouer un rôle dans la régulation ». Il pense que « ce n’est ni l’intérêt du malade, ni l’intérêt de l’Assurance maladie, ni celui des professionnels de santé de rembourser sans qu’il y ait de limites, qu’il s’agisse des dépassements d’honoraires des médecins, des produits de santé comme les lunettes ou d’autres appareillages… » 

Les dix règles d’or à connaître sur les complémentaires santé – Par frédéric Bizard, auteur de « Complémentaires santé : le SCANDALE ! » aux Éditions Dunod

bizardid.jpgL’économiste Frédéric Bizard, auteur de Complémentaires santé : le SCANDALE ! (paru le 9 octobre 2013 aux Éditions Dunod) vous livre les 10 règles d’or à connaître sur les complémentaires santé.

L’objectif de ce document est de donner des conseils TRÈS pratiques pour le grand public.

REGLE  N°1

Ne pas souscrire une complémentaire santé en pensant vous protéger « au cas où il vous arrive une maladie grave ».

Dans ce cas là, vous êtes remboursés à 100% par l’assurance maladie (pour toutes les dépenses liées à votre maladie grave). Nous sommes déjà TOUS couverts par l’assurance maladie qui nous protège des risques potentiellement les plus coûteux et rembourse plus de la moitié de vos soins courants.

 

REGLE N°2

Evaluez votre profil de risque santé sur les trois dernières années et l’année à venir. Qui (de l’assurance maladie et/ou de votre complémentaire)  vous a remboursé quoi et combien?

Prenez vos relevés (demandez les à votre assureur si besoin) envoyés par votre complémentaire ou l’assurance maladie et calculez votre reste à charge après remboursement par l’assurance maladie. Si ce reste à charge est inférieur à 500 euros par an, vous n’avez probablement pas besoin de souscrire une complémentaire.

 

REGLE N°3

Comparer sur les 3 dernières années le montant remboursé par votre complémentaire et la prime (le coût) de votre contrat. L’assurance maladie complémentaire a été créée comme une assurance FACULTATIVE car tout le monde n’a pas besoin d’une assurance santé complémentaire.

Si chaque année la perte financière (différence entre le coût et le montant remboursé) sur votre contrat est significative, soit vous avez un mauvais contrat (trop cher et pas adapté en termes de garanties) soit vous n’avez pas besoin de contrat.

 

REGLE N°4

En fonction de votre situation à la règle N°3, soit vous conservez votre contrat, soit vous le résiliez, soit vous le renégociez, soit vous changez d’assureur.

Avant de prendre une décision, prenez en compte des soins nouveaux que vous aurez éventuellement à subir dans les 12 prochains mois (orthodontie pour les enfants, prothèse dentaire, soins orthopédiques…). Faites vous aider de votre professionnel de santé pour cela si besoin.

 

REGLE N°5

Souscrire une complémentaire santé pour se protéger d’éventuels soins courants coûteux n’est pas utile. Vous pouvez souscrire à tout moment un contrat si votre consommation de soins  change.

Si vous  devez  vous faire opérer avec des compléments d’honoraires ou avoir des soins dentaires coûteux et vous n’avez pas de contrat en cours, vous pouvez souscrire une assurance l’année des soins. Les soins courants coûteux sont pour la plupart planifiables.

 

REGLE N°6

Risque d’hospitalisation : si en raison de votre âge ou de votre état de santé, vous voulez vous protégez d’un risque d’hospitalisation (complément d’honoraires, chambre particulière, forfait journalier), vous pouvez souscrire à un contrat couvrant uniquement le risque hospitalier (voir p75 du livre).

 

REGLE N°7

Exiger de votre assureur des tableaux de garanties en EUROS et non en pourcentages (de tarifs de remboursements de l’assurance maladie) et d’exclure la part remboursée par l’assurance maladie.

 

REGLE N°8

Choisir les contrats les plus flexibles : sans délai de carence (ou avec des délais courts), sans réseau de soins, avec une résiliation possible à la date anniversaire et non au 31 décembre de l’année d’après, sans plafonnement des remboursements.

 

REGLE N°9

Ne pas faire confiance aux comparateurs internet de complémentaires santé. Ces sites internet sont pour la plupart des sites de courtiers (d’agents commerciaux des assureurs) qui représentent quelques assureurs et qui mettent en avant les contrats les plus intéressants pour eux mais pas pour vous.

 

REGLE N°10

Mettre en concurrence au moins TROIS assureurs différents sur la base d’une simulation de votre dépense de soins annuelle.

Exigez que les trois assureurs vous donnent par écrit le montant en euros remboursé par la complémentaire sur une liste de soins que vous leur donnez. Choisir les trois assureurs en vous renseignant autour de vous et en interrogeant votre assureur habituel (habitation, voiture) si vous en êtes satisfaits.

Téléchargez le document ici: LessentieldesCS-1

Frédéric BIZARD 

Le Courrier de l’Ouest annonce une interview de Frédéric Bizard (11 novembre 2013)

Deux-Sèvres. Un livre sans concession sur les complémentaires santé

Un Niortais, Frédéric Bizard, économiste de la santé et maître de conférences à Sciences Po Paris, vient de publier un livre, « Complémentaires santé : le scandale !« , dans lequel il essaie de guider son lecteur dans ce qu’il baptise « les dysfonctionnements d’un secteur économique ». Il explique : « Dans cet ouvrage, j’ai voulu procéder à l’analyse du financement de notre système de santé et plus précisément au rôle des complémentaires santé, ce qui n’avait jamais été vraiment réalisé ».

A lire dans le Courrier de l’Ouest de ce mardi, édition Deux-Sèvres. (lundi 11 novembre 2013)

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Planning du PLFSS qui arrive au Sénat le 12 novembre 2013

Recommandation de lecture : Complémentaires santé : le SCANDALE ! de Frédéric BIZARD paru le 9 octobre 2013 aux Éditions DUNOD.

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Le PLFSS  passe mardi 12 novembre au Sénat, voici le planning :

  • 12 novembre 2013 : 

    Examen du PLFSS au Sénat

  • 25 novembre 2013 : 

    Nouvel examen du PLFSS modifié à l’Assemblée nationale

  • 28 novembre 2013 : 

    Nouvel examen du PLFSS modifié au Sénat

  • 3 décembre 2013 : 

    Examen définitif du PLFSS à l’Assemblée nationale

  • mi-décembre 2013 : Publication au Journal officiel

Livres Hebdo annonce la naissance des Éditions des Chroniques du çà et là (Catherine Andreucci, 11 octobre 2013)

securedownload.jpeglivre-hebdo.jpgLivres Hebdo, n° 969 du 11 octobre 2013

Nouvel éditeur

De la revue à la maison d’édition

Dans le prolongement de la revue littéraire qu’il a fondée en 2011, Philippe Barrot crée les éditions du même nom, Chroniques du çà et là, dont les deux premiers titres paraissent le 14 octobre : Nouvelles bartlebyennes d’Emmanuel Steiner (96 pages, 10 euros) et Connaître et apprécier de Guillermo de La Roca (160 pages, 12 euros). 

Des formes courtes seront privilégiées dans une ligne éditoriale qui s’ouvrira aussi aux romans et aux essais, tout en soignant « la matérialité du livre ». 4 à 6 titres par an sont prévus (autodiffusion et autodistribution). 

Ancien typographe qui a longtemps réalisé du suivi éditorial et de la préparation de copie chez Flammarion, Robert Laffont et Odile Jacob, Philippe Barrot a aussi été membre du comité de rédaction de La Quinzaine littéraire pendant dix ans auprès de Maurice Nadeau qui a publié ses deux romans High light cigarettes (1992) et Victoria et Cie (2000).

Catherine Andreucci

Alan Argoul nous explique pourquoi lire « Complémentaires santé : le SCANDALE ! » de Frédéric Bizard aux Éditions Dunod

Publié le 7 novembre 2013 par argoul

À propos de Complémentaires santé : le SCANDALE ! de Frédéric BIZARD paru le 9 octobre 2013 aux Éditions DUNOD.
 
Les complémentaires santé sont-elles utiles ? Frédéric Bizard n’hésite pas à répondre le plus souvent NON.

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Il analyse trois cas emblématiques : un célibataire de 35 ans, un couple de 45 ans avec deux enfants ayant besoin de soins dentaires et optiques, un couple de retraités de 65 ans. Même avec une hospitalisation de sept jours et opération de la cataracte, le paiement durant cinq ans d’une complémentaire santé n’est pas intéressant pour les retraités. Mieux vaut conserver une épargne de précaution que cotiser ! Sauf pour les contrats de groupe, moins chers et mieux gérés, mais qui sont réservés à ceux qui travaillent dans les grandes entreprises ou administrations.

Le mutualisme est une idée généreuse ; or les mutuelles santé aujourd’hui sont le fromage de francs-maçons et de politiciens dont la solidarité n’est pas le premier souci. Frédéric Bizard, maître de conférence à Science Po et spécialiste de la santé, en fait le constat implacable : « Comment parler aujourd’hui de valeurs mutualistes lorsque la Mutualité française promeut l’opacité des frais de gestion, le militantisme politique et le militantisme mutualiste, ferme les yeux sur le laxisme gestionnaire de certains de ses membres… » p.114.

Trop nombreuses, nids politiques ou vaches à lait de quelques cooptés (ex-MNEF, MGEN, Mutuelle des sportifs, MATMUT…), les mutuelles sont surtout très mal gérées : « Les mutuelles ont le niveau de charges d’administration (personnel, informatique, immobilier) le plus élevé du secteur » p.45. « Sans parler du train de vie de certains conseils d’administration qui feraient rêver bon nombre d’entreprises du CAC 40 qui ont abandonné de telles pratiques depuis des années » p.47. Mais elles refusent la transparence des comptes, approuvées par Marisol Touraine, pourtant ministre qu’on croyait en charge de l’intérêt général. L’obligation de la Directive européenne Solvabilité 2 a été « repoussée » sine die le 18 octobre 2012.

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Non seulement les mutuelles des complémentaires santé compensent mal les soins délaissés par l’Assurance maladie (dentaire et optique surtout), mais elles masquent leur carence par des publicités de remboursement « à 100 % » ou « 200 % » qui ne veulent rien dire, dans la mesure où c’est le seul ticket modérateur qui est pris en compte et non pas les frais réels.

Seule une assurance chirurgie et hospitalisation est vraiment utile, mais ni les soins de ville, ni le dentaire, ni l’optique, très mal remboursés par les mutuelles. Les complémentaires santé exploitent la peur d’être malade mais se gardent bien de vous dire : qu’« en cas de maladie grave ou d’opération coûteuse, tout citoyen français verra ses soins pris en charge quasi intégralement par la Sécurité sociale » p.87. Intégralement : à quoi servent donc les mutuelles sur ces cas graves ?

Une enquête auprès de 30 mutuelles, réalisée à la demande de l’Union des chirurgiens de France, montre que « le seul critère demandé systématiquement par les mutuelles est le budget que la personne ou la famille peut consacrer par mois à sa complémentaire santé (…) et non pas ses besoins de garanties » p.88 ! Ce constat confirme les enquêtes successives de la revue de consommateurs Que Choisir ? de 2010, 2011 et 2012 : le fric d’abord, pas la solidarité…

L’hypocrisie politique apparaît en pleine lumière : discours généreux et fraternels, réalité grippe-sous et très inégalitaire : les cadres des grands groupes et administrations sont les mieux protégés, les chômeurs, les étudiants et les retraités les moins bien remboursés et accompagnés en prévention. Bien que l’État subventionne… La promesse Hollande d’une complémentaire santé « pour tous » ne fera que conforter ces inégalités, alors que la transparence et l’adaptation aux vrais besoins seraient la priorité.

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Très pédagogique, le livre de Frédéric Bizard est rempli de faits et de sources, notamment les rapports publics de la Cour des comptes, de l’HCAAM, du fonds CMU, de la Drees, de l’IRDES, de l’IGAS et de l’OCDE. Il offre un historique du mutualisme santé en France (très en retard sur l’Allemagne et le Royaume-Uni), un résumé à la fin de tout chapitre et des annexes copieuses sur les coûts des mutuelles, les tarifs opposables et le détail de la consommation des ménages français en soins de santé.

Il donne surtout page 91 « quelques conseils pour bien choisir sa complémentaire santé » (hors contrat groupe obligatoire de son employeur) :
– évaluer ses dépenses de santé sur les 3 dernières années,
– évaluer son besoin de couverture,
– faire jouer la concurrence,
– évaluer en euros (et pas en %) les garanties proposées,
– privilégier les risques garantis les plus coûteux et les contrats les plus flexibles.

A lire en urgence avant d’aller aux Urgences, en complément de la revue Que Choisir ? pour vraiment savoir ce qu’on achète comme « protection » santé…

Frédéric Bizard, Complémentaires santé : le scandale !octobre 2013, éditions Dunod, 167 pages, €14.16

 
Rencontrez l’auteur via son attachée de presse : Guilaine Depis 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Frédéric Bizard dénonce le scandale de l’intervention des pouvoirs publics sur Économie Matin.fr (8 novembre 2013)

couvBIZARD.jpgComplémentaires santé : le scandale de l’intervention des pouvoirs publics

sur Économie Matin.fr

Par Frédéric Bizard, qui vient de publier Complémentaires santé : le SCANDALE ! aux Éditions Dunod.

vendredi 8 novembre 2013 

Les nouvelles mesures du gouvernement amènent les assurés à souscrire une sur-complémentaire qui sera hors de prix car taxée à 15% afin de conserver une qualité de soins. cc/flickr/worldbankphotocollection

Capture d’écran 2013-11-08 à 14.56.05.pngNous sommes aujourd’hui à un tournant historique en matière de protection sociale, où le secteur privé de l’assurance santé cherche à se voir confier un rôle structurant dans le fonctionnement de notre système de santé.

Dès lors la question se pose : 

est ce que cette évolution est réellement dans l’intérêt général en matière de couverture du risque santé et d’égalité d’accès à des soins de qualité pour tous ? Dans les conditions actuelles du marché, la réponse est clairement négative.

Quotidiennement dans leur pratique, les médecins sont interrogés par leurs patients sur la prise en charge des frais médicaux dont le maquis des offres de contrats leur est indéchiffrable. La liberté de choix de sa complémentaire santé exige du citoyen qu’il comprenne mieux au préalable le secteur des organismes complémentaires, ses acteurs, son fonctionnement…

La liberté de choix de mutuelle menacée

L’article 45 du PLFSS 2014 prévoit pour les contrats responsables (98% du marché) de plafonner le remboursement des lunettes et des compléments d’honoraires des médecins spécialistes. On peut se demander ce que viennent faire les pouvoirs publics dans le plafonnement de remboursement de contrats privés.

– Cotisations en hausse et remboursements en baisse: les complémentaires 100% gagnantes, les assurés 100% perdants. Alors que les cotisations vont augmenter d’un milliard€ en 2014 (+3%), les assurés vont voir leurs dépenses d’optiques et de médecins spécialistes moins bien remboursés.

– Une des raisons de confier ce marché de l’assurance au secteur privé est de faire jouer la concurrence pour obtenir un optimum coût/qualité/prix. Déjà que la concurrence est minimale du fait de l’opacité du marché (cf le livre), cet article 45 réduit encore plus la concurrence en plafonnant les remboursements. Cet article est le ferment de la disparition à terme des complémentaires santé (autant mettre une complémentaire publique identique pour tout le monde et moins chère)

Capture d’écran 2013-11-08 à 14.56.27.pngLa qualité de la couverture santé va baisser

– C’est la garantie d’une baisse de qualité des produits et services de santé: si les opticiens et médecins spécialistes doivent baisser leurs prix, ils baisseront la qualité de ces mêmes produits (les lunettes) et services (réduction du temps de consultation pour voir plus de patients, entre autres);

 

– C’est enfin et surtout le creusement des inégalités puisque le seul moyen pour l’assuré de conserver la qualité des soins sera de payer soit directement (out of the pocket) soit en souscrivant une sur-complémentaire qui sera hors de prix car taxée à 15% et non à 7% comme les contrats responsables.

Article 45 du PLFSS 2014 : Complémentaires santé 100% gagnantes, Assurés 100% perdants (note de Frédéric Bizard du 6 octobre 2013 concernant l’actualité)

couvBIZARD.jpgbizardid.jpgPour approfondir les questions d’actualité autour du PLFSS (Projet de loi de financement de la Sécurité sociale), il faut lire Complémentaires santé : le SCANDALE ! de Frédéric BIZARD paru le 9 octobre 2013 aux Éditions DUNOD.

Cet article 45 du PLFSS 2014  prévoit pour les contrats responsables (98% du marché) de plafonner le remboursement des lunettes et des compléments d’honoraires des médecins spécialistes.

On peut se demander ce que viennent faire les pouvoirs publics dans le plafonnement de remboursement de contrats publics.

En tout cas, les conséquences sont majeures:

– Cotisations en hausse et remboursements en baisse: les complémentaires 100% gagnantes, les assurés 100% perdants.  Alors que les cotisations vont augmenter d’un milliard€ en 2014 (+3%), les assurés vont voir leurs dépenses d’optiques et de médecins spécialistes moins bien remboursés.

– Une des raisons de confier ce marché de l’assurance au secteur privé est de faire jouer la concurrence pour obtenir un optimum coût/qualité/prix. Déjà que la concurrence est minimale du fait de l’opacité du marché (cf le livre), cet article 45 réduit encore plus la concurrence en plafonnant les remboursements. Cet article est le ferment de la disparition à terme des complémentaires santé (autant mettre une complémentaire publique identique pour tout le monde et moins chère)

– C’est la garantie d’une baisse de qualité des produits et services de santé: si les opticiens et médecins spécialistes doivent baisser leurs prix, ils baisseront la qualité de ces mêmes produits (les lunettes) et services (réduction du temps de consult pour voir plus de patients, entre autres) ;

– c’est enfin et surtout le creusement des inégalités puisque le seul moyen pour l’assuré de conserver la qualité des soins sera de payer soit directement (out of the pocket) soit en souscrivant une sur-complémentaire qui sera hors de prix car taxée à 15% et non à 7% comme les contrats responsables.